La poupée
104 pages
Français

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Description

Quand un objet insignifiant – une poupée – vient bouleverser les disparités sociales ! La famille de Yémikan vit dans son taudis en face du palais des parents de Mimie. La rue qui sépare les deux univers est une barrière infranchissable. Jamais les deux petites filles ne jouent ensemble ; au contraire, hauteur et jalousie semblent les éloigner l’une de l’autre. Jusqu’au jour où Yémikan découvre une poupée démantibulée sur la décharge et les rôles vont s’inverser. Le récit est basé sur cette dichotomie pauvres/ riches (le titre de chapitre « La revanche des pauvres » renforce cette thématique « de classe »), un sujet intéressant dans une littérature africaine pour enfants qui aborde peu cette réalité. Le thème va de pair avec une sensibilité qui peut paraître « gentillette » (voir le chapitre « Un Noël pas comme les autres »). Mais l’ensemble, servi par quelques petits rebondissements et par une écriture limpide, est sympathique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2016
Nombre de lectures 753
EAN13 9782369970170
Langue Français
Poids de l'ouvrage 24 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0152€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Poupée
e 2 édition
Maquette :ARE / KOUASSI K. Marc Mise en page :/ KOUASSI K. MarcARE / DODO Bernadette Suivi éditorial :OZÉ G. Roger Couverture & illustrations :ARE / SILUÉ I.Kassem
e © Africa Reflets Éditions, 3 trimestre 2018 ISBN : 978-2-36997-017-0
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
CAMARA Nangala
La Poupée
Africa Reflets Éditions 01 BP 3648 Abidjan 01 E-mail : areflets.editions@yahoo.fr
Du même auteur en littérature de jeunesse
Le cahier noir Le médaillon magique Un papy sympa Princesse Èbla La dernière chance Vacances mouvementées Le messager Les filles au grand cœur Le trio de choc Don du ciel La Belle au sac en croco Zaouli
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Les deux mondes
Q ue Dame Nature est vraiment généreuse et merveilleuse ! Elle nous offre des spectacles grandioses et harmonieux à la fois. Il suffit de contempler les massifs luxuriants des forêts tropicales, les étendues de savanes à perte de vue et le mouvement renversant des mers et des océans pour s’en convaincre. Cependant, elle ne manque pas d’humour. En effet, à côté des images sublimes, nous sommes parfois confrontés à des phénomènes difficiles à supporter, surtout quand Dieu nous a dotés d’un cœur sensible. L’humour de Dame Nature se manifeste à travers des contrastes saisissants et déroutants, des oppositions qui nous surprennent et nous font parfois sourire amèrement. Ce n’est un secret pour personne que l’intervention des humains dans la magie de Dame Nature pose problème.
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Il y a quelques temps, un nouveau lotissement a vu le jour, côté périmètre nord, du quartier populaire dénommé Abobo-Gare. Bien avant, une palmeraie s’y étendait sur plusieurs centaines d’hectares. Son rendement a baissé au fil des années. Pour finir, les palmiers ont été abattus. Le terrain de l’ancienne plantation a été morcelé en lots à usage d’habitation. Et ce fut la ruée : des maisons sont sorties de terre çà et là, certaines à une vitesse étonnante, mais toutes n’ont pas connu le même destin. Les unes ont été achevées. Elles ont fière allure et sont déjà habitées. Les autres ont marqué le pas. Leurs propriétaires s’y sont quand même installés, en attendant des jours meilleurs qui leur permettront d’aller au bout de leurs rêves. D’autres encore ont été purement et sim-plement abandonnées. À l’entrée du secteur 1, qui regroupe douze îlots, se dresse sur deux étages, une somptueuse résidence ceinturée par un mur de plusieurs mètres de hauteur. Des arbres plantés tout autour de celui-ci projettent leurs branches haut dans le ciel. Des pointes en acier forgé, solidement fixées au-dessus de l’impression-nante clôture, brillent de tout leur éclat. Elles sont tellement menaçantes qu’elles dissuaderaient le plus téméraire des voleurs de s’aventurer dans cette citadelle. Malgré les innombrables arbres, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du domaine, on aperçoit
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les grandes baies vitrées et les balcons magnifiquement fleuris du deuxième étage. On devine aisément le confort et le luxe que cache le lourd portail en fer ouvragé.
Chaque jour, les habitants du quartier voient entrer et sortir de la cour des modèles peu courants de voitures. N’est-il pas vrai qu’ils appellent la richissime demeure le Palais ? D’ailleurs, ils se posent de nom-breuses questions à son sujet. Son propriétaire aurait dû le bâtir dans les périmètres chics de la capitale. Pourquoi a-t-il choisi de le faire dans ce nouveau lotissement ? Qu’a-t-il à cacher ? Bien des personnes soutiennent qu’il y a anguille sous roche, quelque chose de pas clair. Beaucoup de rumeurs circulent à propos de cette superbe demeure qui détonne, de toute évidence, dans ce décor de quartier populaire. Là-bas, dans les secteurs résidentiels, elle aurait rivalisé avec les constructions de son standing. La devanture du Palais a été aménagée de manière à faciliter le mouvement des voitures entre la cour du domaine et la rue. Elle est toujours propre, car elle est balayée deux fois par jour. Les maisons qui l’encadrent demeurent inachevées. L’une d’elles est toujours sans toiture. Leurs propriétaires sont interpellés par les habitants du Palais, chaque fois que la végétation les envahit.
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D’aucuns se demandent pourquoi et comment des maisons aussi modestes ont eu la malchance de s’égarer en face du joyau architectural. Parmi ces dernières, une frappe particulièrement par son aspect misérable. Inachevée et sans clôture, elle accroche le regard. Il s’agit d’un parallélépipède rectangle à l’équilibre précaire jeté là, à la va-vite. Ses murs n’ont jamais reçu la moindre couche de peinture. Ils sont sales, noirs de moisissures et colmatés par endroits à l’aide de tôles rongées par la rouille. Sa toiture rappelle un damier, à cause des nombreuses briques qui l’empêchent de s’envoler au premier coup de vent. Le minable taudis donne directement sur la petite rue caillouteuse, dans un face à face pitoyable avec le Palais.
Devant la maison au toit de damier, les habitants du quartier voient, de temps en temps, assise sur une grosse pierre, une frêle enfant âgée d’une huitaine d’années. Elle se prénomme Yémikan. Ses genoux sont cagneux. S’accroche à ses maigres épaules une robe si rapiécée qu’un filet de pêcheur, en compa-raison, ramènerait plus de poissons du fond des eaux ! Yémikan se promène, la plupart du temps, pieds nus, son abondante chevelure aux quatre vents. Son apparence quelconque laisse néanmoins deviner qu’elle aurait un étincelant teint d’ébène, si elle vivait dans de meilleures conditions. Comme pour compenser
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