LA RUE ROYALE

Lucy-France Dutremble

Description

1962, Sorel. La ville est dynamique et prospère grâce aux usines qui percent le ciel et font vivre les familles de la région. Tout va pour le mieux sur la rue Royale où habite la famille Delormes. Roger, fidèle et travaillant, aime sa femme comme aux premiers jours de son mariage. Angèle, quant à elle, est une mère juste et tendre. Sur leur union solide comme le roc, cependant, les destins moins heureux des gens du voisinage viennent se fracasser: une fillette devient orpheline à six ans; une femme est chassée de sa maison par un mari ivrogne et volage; une grand-mère voyage jusqu’en Ontario pour se recueillir, pour la toute première fois, sur la tombe de son mari…
Que ce soit dans la cuisine familiale au son des Beatles ou de la regrettée Édith Piaf ou au chalet en bordure du Chenal du Moine, des liens d’affection et de complicité se tissent entre des personnages généreux, solidaires et authentiques.

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 06 juin 2017
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782897582920
• Langue: Français

Extrait

La rue Royale
LUCY-FRANCE DUTREMBLE
La rue Royale
Tomes 1et 2
Guy Saint-Jean diteur
3440, boul. Industriel
Laval (Qu bec) Canada H7L 4R9
450 663-1777
[e-mail] www.saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada

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Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
La rue Royale - tome 1: publi originalement en 2009
La rue Royale - Au fil de la vie (tome 2): publi originalement en 2010
Guy Saint-Jean diteur inc. 2016, pour cette dition sp ciale combin e
Infographie: Olivier Lasser et Folio Garetti
Correction d preuves: Audrey Faille
Photo de la page couverture: iStock/Woyzzeck
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2016 ISBN: 978-2-89758-099-5 ISBN EPUB 978-2-89758-293-7
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Imprim et reli au Canada 1 re impression, mars 2016

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
Je d die ce roman ma m re Henriette et mon p re Fernand, ces derniers d m nag s au Paradis et qui, de leur nuage, veillent toujours sur la rue de notre enfance, la rue Royale.
Table des mati res
Tome 1
Chapitre 1: Les vacances des f tes
Chapitre 2: Le 1 er janvier 1962
Chapitre 3: Nannie
Chapitre 4: Le tr sor
Chapitre 5: La rentr e
Chapitre 6: Le mois des morts
Chapitre 7: La patinoire
Chapitre 8: Tante Laurette
Chapitre 9: Chez Germaine
Chapitre 10: Chez Laurette
Chapitre 11: Les Sawyer
Chapitre 12: Le retour
Chapitre 13: Une journ e sp ciale pour Ang le
Chapitre 14: Pauvre Martin
Chapitre 15: Le d m nagement
Chapitre 16: Les gazelles Drummondville
Chapitre 17: Le printemps 1964
Chapitre 18: Un impr vu
Chapitre 19: L ternit
Chapitre 20: Le mois de Marie
Tome 2: Au fil de la vie
Chapitre 1: Le boulevard Fiset
Chapitre 2: L inqui tude
Chapitre 3: La nouvelle ann e 1966
Chapitre 4: Les sucres
Chapitre 5: Un mois de juin turbulent
Chapitre 6: La v rit
Chapitre 7: Le d clin des vacances
Chapitre 8: La demi-douzaine
Chapitre 9: Un No l immacul
Chapitre 10: L Expo 67
Chapitre 11: Un cadeau de la vie
Chapitre 12: L adolescence
Chapitre 13: Wildwood
Chapitre 14: La rentr e scolaire
Chapitre 15: La f te des enfants
Chapitre 16: Quarante printemps
Chapitre 17: L t 1971
Chapitre 18: Le paradis
Chapitre 19: Diane et Martin
Chapitre 20: Catherine Campeau
Chapitre 21: Le temps des lilas
Chapitre 22: Pauvre Roger
Chapitre 23: Retour au bercail
Chapitre 24: D cembre 1973
Chapitre 25: Le mois des corneilles
Chapitre 26: Au fil de la vie
Remerciements
Tome 1
Chapitre 1
Les vacances des f tes
Sorel, vendredi 22 d cembre 1961
l cole Maria-Goretti, le concierge, monsieur Dumas, avait nettoy toutes les classes, car les l ves partaient aujourd hui pour les vacances de No l et de la nouvelle ann e 62.
Sorel se situe au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivi re Richelieu depuis l an 1665. C est en 1672 que Pierre de Saurel, accompagn de son pouse Catherine Legardeur, a commenc s acquitter de ses devoirs de seigneur pour exploiter et rentabiliser sa seigneurie en octroyant des terres trente-trois de ses soldats qui avaient choisi de s tablir avec lui; par le fait m me, il leur garantissait une aide et une protection en construisant des b timents dans l enceinte du fort, dont un moulin et une premi re chapelle.
De 1700 1763, ce fut le d but de l enracinement de la seigneurie. Madame de Saurel, devenue veuve, avait d vendre la seigneurie au gouverneur de la ville de Montr al, Claude de Ramezay. ce moment-l , Saurel, il y avait trois cents habitants, mais les terres de Saurel taient tr s pauvres et beaucoup de Saurelois avaient d se diriger vers la traite des fourrures en se joignant aux marchands de Montr al et de Qu bec, et certains d entre eux s taient tourn s vers d autres richesses naturelles telles que le bois et l eau.
En 1750, huit cents mes vivaient dans les rangs de la seigneurie de Saurel. Un premier r seau routier fit son apparition: la rue de la Reine, le chemin de la Rive, le rang du Pot au Beurre, et le 10 f vrier 1763, Saurel devient la ville de Sorel.
En 1783, le major French, un ing nieur civil, accompagn de Samuel Holland, un agent de la seigneurie, con ut, sous la sollicitation du gouverneur Haldimand, un plan de ville autour de la place centrale, le Carr Royal.
En 1949 d bute Saint-Joseph-de-Sorel la construction de l usine de r duction, la QIT (Quebec Iron and Titanium). Par la suite, deux entrepreneurs am ricains rigent la Crucible Steel et la Beloit, deux usines qui fabriquent des pi ces forg es et de la machinerie pour l industrie des p tes et papier. Marine Industries Limited se tourne vers la fabrication des wagons de chemins de fer et des turbines hydrauliques.
***
C tait frisquet l ext rieur, il faisait cinq au-dessus de z ro et une petite neige folle s tait mise voleter. Les enfants s amusaient en se glissant gaiement sur les trottoirs miroitants, tout comme s ils chaussaient des patins glace. Rose venait de s immobiliser sur le coin de la rue Saint-Paul pour y laisser Guylaine, son amie de classe.
- Eille! Rose, attends-moi!
- Qu est-ce tu veux, fatigant?
Martin la pr c dait avec son copain Luc, de troisi me ann e.
- Arr te donc de m appeler fatigant, ma s ur, tu sais bien que t es pas capable de te passer de moi, torpinouche!
C tait bien cr dible, car Martin tait son fr re, a n de deux ans. Il tait un peu plus grand qu elle, avait des cheveux ch tain clair boucl s tout comme la laine d un agneau qui encadraient ses grands yeux verts, et tous les t s, au mois de juin, il incarnait le petit saint Jean-Baptiste le jour du d fil .
Son ami Luc tait joufflu et pas tr s grand. C tait un enfant bien comique coiffant une tuque jaune moutarde orn e d un lourd pompon qui pendouillait continuellement vers son paule droite.
- On veut te montrer les cadeaux que le fr re Duguas nous a donn s pour No l Regarde, j ai eu un jeu de serpents et d chelles puis Luc a eu des crayons de couleur Prismacolor!
- Wow! Vous avez t chanceux, vous autres; moi, j ai eu juste un coffre de Life Savers! C line que ma ma tresse se force pas pour nous faire des surprises, elle. On dirait qu elle a jamais magasin de sa vie!
Hum quel ar me dans le nid familial! Ang le tait en train de fabriquer des boules de pop corn avec du sirop de ma s. Francine tait d j rentr e de l cole et elle tait bien enracin e dans la chaise berceuse de son p re tout pr s de la fen tre faisant face sur l entr e enneig e de la maison.
D s cinq heures et cinq, quand Roger rentrait de son travail et que les enfants percevaient les phares de sa vieille Pontiac 51 qui s teignaient, la ber ante se lib rait imm diatement pour que celui-ci puisse enfin relaxer de sa journ e reintante en compagnie de sa petite bi re Dow et de sa cigarette Mark Ten.
Ang le tait grande et svelte, et sa chevelure d b ne tait assid ment tress e et coiff e en chignon. Elle tait tellement t n breuse, on aurait dit une torsade bleut e. Jour apr s jour, elle arborait un tablier jaune par de fleurs vertes et elle tait vraiment jolie avec ses grands yeux noisette balay s de longs cils noirs.
- Qu est-ce que tu fais l , Rose?
- Je veux manger une boule de pop corn, m man!
- Y faut que a refroidisse un peu. En attendant, va serrer ton manteau puis tes bottes avant que Martin rentre de pelleter, sans a, y aura plus de place dans l entr e quand ton p re arrivera, y va encore chialer
Rose s tait rendue dans le corridor pour agripper son manteau sur la pat re de bois pour ensuite s infiltrer dans l infime salle de bain. Devant le cabinet reposait continuellement un petit banc noir, car vu ses six ans, il lui manquait un petit bout pour atteindre le miroir. Ses joues taient encore toutes rouges et ses cheveux bruns courts encloraient ses yeux marron enserr s de petites lunettes bleu argent .
Francine, du haut de ses sept ans, tait un tantinet plus grande que sa s ur cadette. Aussi, ses cheveux taient courts, mais de la m me teinte que ceux de son fr re Martin. Celle-ci se donnait continuellement un petit air pinc et jamais personne ne pouvait lui apprendre quoi que ce soit. Elle savait tout, cette enfant-l , une petite fille bien sp ciale.
- Fais attention pour pas faire des miettes partout, Rose!
- Bien oui, m man!
- Y avait pas mal de neige dehors en fin du compte, m man, pa va tre content de voir son entr e toute d blay e Qu est-ce qu on mange pour souper? lui demanda Martin.
- Du steak hach . Prends le panier sur le bord de l escalier puis va me chercher des p