La Tourmente
160 pages
Français
160 pages
Français

Description

Jalel est un solitaire qui s’est construit lui-même après avoir quitté sa ville natale du Sahel et le cocon familial pour poursuivre ses études universitaires dans la capitale. N’ayant que peu d’expérience de la vie citadine, il s’est consacré à ses études avant de décrocher son diplôme universitaire de gestion… Devenu banquier, il a rencontré la femme de sa vie. Mais, n’étant pas de sa région natale, et pour faire plaisir à sa maman qui tenait à ce qu’il se marie un jour avec une fille de son patelin, il fera tout pour l’éloigner de son chemin… Ce faisant, le destin l’a finalement mis dans les bras d’une Française, Rita ! Contre vents et marées, il a convolé en justes noces avec elle et a même quitté la banque pour rejoindre son entreprise. Après une période prospère et heureuse, des problèmes de couple ont surgi à la naissance de Rayan… Sa descente en enfer a commencé à partir du moment où Rita, sa patronne, s’est montrée de plus en plus irascible au point de le contraindre à vivre des péripéties périlleuses… Diplômé de l’IHEC de Tunis, Kais Fekih est expert-comptable et commissaire aux comptes. Il intervient depuis plus de vingt ans sur des missions d’audit, de due diligence et de conseil auprès de grands groupes internationaux. Il a aussi été en charge de l’audit social pour plusieurs organismes internationaux en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ce qui lui a permis d’engager l’aspect humain dans ses approches analytiques. Il est également enseignant universitaire d’audit et de systèmes d’information à l’IHEC de Tunis. Dans sa première fiction, l’auteur, emporté par sa plume diserte et complice, nous dévoile son talent caché de romancier.

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Publié par
Date de parution 02 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9789938913309
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0633€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La tourmente
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’éditeur serait illicite et constituerait un plagiat. La loi n’autorise que les copies ou reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à l’utilisation collective, d’une part et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration.
© KA’ Éditions, 2020 commercial@kagroupe.com www.kagroupe.com ISBN : 978-9938-913-30-9 re 1 édition 2020 e Dépôt légal : 4 trimestre 2020 Achevé d’imprimer par MIP Imprimé en Tunisie
Kais Fekih
La tourmente
roman
L’errancedeJaLeL!
Une nuit diaphane tombait sur Tunis comme des pendrillons de fer, entraînant dans leurs sillages des envies irrésis-tibles de regagner chez soi déguster un dernier repas léger et regarder la télévi-sion, le temps de fermer l’œil et oublier...
Tunis est résolument une belle ville grouillante de vie. On y trouve de tout : la mer, la montagne, la forêt, le plaisir de vivre et la douceur d’une chaleur humaine singulière. En se baladant dans les dédales de ses ruelles de la Kasbah et dans ses faubourgs, on perçoit dans le regard des gens un mélange contrasté de tendresse et de bizarrerie, voire un sentiment divin alliant espoir, souffrance et joie. Le commun des Tunisiens n’hésitera pas à te gratiïer au premier abord de
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1 2 « aichek », « inchallah » ou « rabbi 3 yostor ». En fait, tout le monde côtoie tout le monde à Tunis. Les quartiers sont ouverts et accueillants, que vous vous rendiez à la cité Ibn Khaldoun pour le marché hebdomadaire ou à La Marsa pour déguster une glace chez Salem en face d’une plage admirable qui vous ensorcelle au point de vous donner l’envie de piquer une tête même en plein hiver. Il est vrai que La Marsa c’est un peu loin, mais qu’importe du moment que l’on change d’air et de décor même si le retour à bord de la légendaire ligne 4 du TGM parvient souvent et sans trop de peine à gâcher le plaisir de notre petite escapade... À Tunis, la chaleur humaine est une réminiscence incréée et débordante. Les gens s’emballent facilement dans une accointance déconcertante. On se rend trop souvent visite, on parle des dernières nouvelles des artistes égyp-tiens, mais aussi français ; on tutoie
1. N.D.É. : Merci en dialecte tunisien. 2. N.D.É. : Si Dieu Le veut. 3. N.D.É. : Dieu nous préserve. 4. N.D.É. : La ligne ferroviaire Tunis-Goulette-Marsa.
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et on vouvoie dans une même phrase, on s’aime puis on se déteste, on s’ad-mire puis on se repousse, on se quitte puis on se retrouve. Les sentiments qui connectent les personnes s’habillent fréquemment d’une bonne courtoisie vernaculaire à même de disparaître au moindre malentendu ou à la moindre tension. Les gens de la ville sont des êtres quelque peu rogues et engourdis qui ne ressemblent que peu à d’autres genres humains dans leur vacillement entre vésanie et raison. Ils sont fragiles, mais parfois aigreïns et leur force est de ne rien laisser apparaître de cette vulné-rabilité dissimulée. En revanche, elle se dévoile surtout pendant les nuits illunées, lorsque chacun retrouve sa famille pour converser, échanger ou chercher en vain des répliques à des réexions ou à des critiques faites pendant la journée... La famille est très importante à Tunis. Elle relève du sacré. On déballe certaines vérités obvies dans des discussions qui ressemblent plutôt à des altercations. Chez soi, on est plutôt volubile ; on s’attache vite et on
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s’aime énormément, même si, turgide d’orgueil, on ne se l’avoue jamais. L’amour familial ne se voit que dans des yeux couleur noisette luisants de tendresse, ou encore dans un sourire agréable ou rageur, qui ne laisse personne indifférent, même dans les moments des pires dissensions. Ce tableau d’ensemble est malheu-reusement une œuvre entachée de schizophrénie générale, nourrie par un mélange inexpliqué de noocratie, du sacré et des traditions. L’ensemble affecte aussi l’intelligence collec-tive accotée par de faux détails et une inïnie théorie du complot, qui semble soulager une envie de réexion pateline... La ville protège les siens. La nuit, les lumières des rues illuminent les quar -tiers tels des brandons de paille et les cités, une fois vidées de ses occupants, humbles ou indisciplinés, laissent s’amuser quelques chats de gouttière, qui se baladent d’une poubelle dépecée à une autre, en quête de restes d’une 5 chakchoukad’un couscous pourri ou
5. N.D.É. : Une sorte de ratatouille.
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