Le décan
60 pages
Français

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Description

Lorsque Simon rencontre Louane, il ne sait pas que cela va changer sa petite vie tranquille. Un vieux théâtre qui tombe en décrépitude sera le témoin de cette relation passionnée, mais révèlera aussi un secret de famille bien caché.

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312008905
Langue Français

Extrait

Le décan

Pierre Haag
Le décan












LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00890-5
Avant-Propos
« Rien ne devient réel tant que l’expérience n’en a pas été faite... un proverbe ne devient un proverbe que lorsque ta vie l’a illustré. »
John Keats

Chapitre I
« Il faut faire chaque chose au moment opportun, elle n'en sera que plus belle »

Simon venait de se lever, presque machinalement. Il n’attendait rien de particulier de cette journée. Son horoscope écouté, il sourit puis dans la seconde avait déjà oublié toutes les belles choses annoncées par l’animatrice survoltée. Il l’imagina blonde.
Il passa par la salle de bains, grimaça devant la glace, sorti ses dents et se dit qu’il allait acheter un dentifrice fluor, calcium, menthe afin de les blanchir un peu, et réparer les ravages dus aux cigarettes, café et autres alcools…bruns.
42 ans, célibataire, plutôt sportif, Simon vivait à Lille, près du centre dans un quartier qui semblait ne pas subir les mêmes affres que son corps. Le temps s’était figé, les immeubles vieillissaient et aucun promoteur n’avait réussi à ériger une de ces nouvelles bâtisses aux normes « écolo-énergitico », au toit plat « bibissi ». Il était heureux et surtout tranquille. La vie l’avait rendu méfiant. De naturel communiquant, ouvert sociable comme on dit…il s’était peu à peu retiré des grandes messes populaires, culturelles et évitait soigneusement toutes les concentrations humaines.
En fin de compte il se considérait comme un bon vieil égoïste qui n’embêtait personne et qui surtout ne voulait pas l’être non plus. Sa devise favorite « ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse » l’arrangeait bien. Pas de prise de position pas de risque pas de mise en avant et en cas de révolte, une bonne dose de principe bouddhiste et la pirouette était lancée !
Sa vie avançait doucement sans problème ni nouveauté particulière. Responsable d’une agence d’intérim, il avait su s’entourer de collaborateurs fidèles, plus ou moins efficaces. Il s’était énormément investi à son arrivée mettant tout en œuvre pour optimiser, rationaliser, moderniser, simplifier l’ensemble des taches et des missions. Son prédécesseur, l’homme à la carte de visite de la taille d’une carte postale, surnommé le tyran du nord par intérim ! avait laissé derrière lui des armoires pleines de procédures, des process de travail longs et manuels. Il avait régné sans partage, n’ayant comme critère de performance que la capacité de ces « sbires » à enchainer sans logique des taches sans intérêts ni sens surtout. Une image d’armée de lobotomisés avait été perçue à son arrivée.
Depuis, doucement, sans forcer, Simon avait redonné goût à ces hommes et à ces femmes, à l’autonomie, à la création, la fantaisie. L’ambiance était bonne et la bière coulait souvent à flot en fin de semaine car tous les prétextes étaient devenus source de décapsulage en série (le 1 er anniversaire du poisson rouge, un combattant !! avait été le sommet de la fausse vraie raison.)
Simon regardait ses équipes d’un œil bienveillant, il laissait faire, de temps en temps rappelait qui était le responsable et refixait le cap. Ceux ou celles qui le connaissaient n’étaient pas dupes, son attention et son envie s’étaient peu à peu dissoutes. Il jouait un rôle, mais avait-il vraiment encore envie de faire semblant ?
Ce matin-là, en sortant il se rappela étonnamment de la douce voix de l’animatrice qui présentait les signes astrologiques. Pourquoi ?, il n’en avait aucune idée. Certainement un signe…Simon a toujours cru aux cycles définis de la vie, au destin, au hasard, au mystique.
« Bélier : les natifs du 1 er décan verront leur vie basculée ce jour, l’heure est venue, la journée sera belle ».

Chapitre 2
« Jeunesse rêve, vieillesse décompte »

Madame Fontenelle vivait depuis 40 ans au deuxième étage d’un immeuble sans ascenseur. Elle était seule depuis trop longtemps, son mari étant décédé dans un accident de parachutisme lors de la guerre d’Algérie.
Sa vie était rythmée par l’ennui et la capacité à prolonger des actes du quotidien au-delà de toute logique. Son chat « Castor », un croisé gouttière chatière l’obligeait cependant à respecter des horaires alimentaires. Castor était jeune et avait faim.
Elle l’attendait patiemment de ses escapades sur les toits et balcons environnants et lui parlait comme à son propre fils qui aurait découché sans prévenir. Elle avait reporté son amour maternel sur ses animaux de compagnie. Elle n’avait pas pu avoir d’enfant, la faute à cette satanée bretelle qui s’était emmêlée dans la fermeture éclair qui, elle-même était sensée déclencher l’ouverture de la toile de parachute. La vie tient à un fil était une expression à bannir devant Madame Fontenelle.
Son caractère était bien trempé et les gens de l’immeuble évitaient généralement d’aborder tout sujet de discorde et la saluaient poliment en accélérant généralement leur pas.
La seule personne avec qui elle n’arrivait pas à se batailler était cet homme d’une quarantaine d’année, à la lourde chevelure grise sur qui ses remarques ne semblaient pas avoir d’effet. Au contraire même, il avait une capacité à encaisser et à vous retourner tel un mouvement d’art martial une formule qui vous assénait un coup radical. Cet homme était un danseur un équilibriste se dit-elle.
Elle s’était frottée quelques fois à ce phénomène et comprit très rapidement que sa stratégie habituelle ne fonctionnerait pas. Des échanges apaisés s’en suivirent. Madame Fontenelle devait reconnaitre que cela n’était pas désagréable, mais sa fierté était telle qu’elle mettait cela sur le compte d’une toute petite faiblesse. On n’allait quand même pas la qualifier de « la gentille mamie du deuxième ». Non un statut est un statut.
Il était 7 h 55 du matin et comme tous les matins, le temps allait se suspendre quelques instants. C’était l’heure de l’horoscope que pour rien au monde elle n’aurait manqué. En 1998 la ville avait procédé à des travaux de mise aux normes des conduites de gaz de la rue. Celle-ci avait été éventrée et les ouvriers avaient mis à jour un obus de la dernière guerre. Le quartier a dû être évacué afin de procéder de manière sécurisée à l’enlèvement et au désamorçage de la bombe.
L’ensemble des habitants devaient avoir quitté leur domicile le matin à 07 h 30. Lors de la ronde d’inspection de la sécurité civile, ces derniers découvrirent madame Fontenelle assise dans son voltaire, l’oreille à proximité de son poste de radio. Elle refusait de quitter son appartement car ….elle voulait d’abord écouter son horoscope. Rien, ni personne ne put la faire changer d’avis et l’usage de la force était …délicat. Résultat : l’opération démarra avec plus d’une heure de retard et madame Fontenelle était heureuse
« Sagittaire 3 ème décan : une découverte va changer le cours de votre vie, rêve, réalité ? »

Chapitre 3
« Si la radio avait des images ce serait différent ! »

La porte du studio venait de claquer violemment. Louane revenait d’un entretien à priori tendu, musclé avec son directeur et responsable de programmation. Ses jolis yeux couleur noisette avaient perdu de leur éclat sous la pression et l’intensité des échanges. Cela n’allait pas durer. Louane est ce qu’on appelle une hyper active et les coups, elle avait appris à les encaisser et c’est dans l’action qu’elle survivait. Elle ne supportait pas d’avoir un « blanc » dans son agenda. Chaque minute passée hors de son travail était occupée. Lundi théâtre, mardi piscine, mercredi danse jazzi, jeudi sculpture, vendredi bénévolat dans un centre de lutte contre l’analphabétisme, samedi matin piscine. Le problème actuel était l’absence d’activité le dimanche matin et cela la chagrinait vraiment.
Sa sœur ainée, mariée trois enfants

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