Le dernier combat du captain Ni’mat
162 pages
Français

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Le dernier combat du captain Ni’mat , livre ebook

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Description

" La beauté comme révélation tardive, comme promesse etmenace à la fois, la beauté consolante et inquiétante, une et multiple, chatoyante, mystérieuse, ambiguë,indécidable."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 6
EAN13 9789920769686
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MOHAMED LEFTAH Le dernier combat du captain Ni’mat Roman
ISBN : 978-9920-769-68-6
Dépôt éga : 2020MO3493
© Édîtîons La Croîsée des Chemîns
16, rue Mouaffak Eddîne îmm. A rés. Dbîbagh
Quartîer des hôpîtaux - Casabanca.
înfo@acroîseedeschemîns.ma
www.acroîseedeschemîns.ma
MOHAMED LEFTAH Le dernier combat du captain Ni’mat
Roman
I
LA BEAUTÉ INDÉCIDABLE
Que tu vîennes du cîe ou de ’enfer, qu’împorte, Ô Beauté ! Monstre énorme, effrayant, îngénu ! Sî ton œî, ton sourîs, ton pîed, m’ouvrent a porte D’un Ininî que j’aîme et n’aî jamaîs connu.
Baudeaîre,Hymne à a beauté.
1
epuîs e début de ce torrîde moîs d’août, a D pîscîne du cub Ma’adî réservée aux adutes s’est métamorphosée en arène d’une confrontatîon înédîte, sournoîse et cruee. Le bassîn des jeunes nécessîtant des travaux d’aménagement, es mînîmes de ’équîpe de natatîon mascuîne du cub vîennent s’y entraïner chaque début d’après-mîdî. Dès qu’îs entendent s’éever du parc eurs voîx juvénîes, eurs crîs et eurs rîres, et avant même qu’îs aîent învestî bruyamment eur monde jusque-à paîsîbe et feutré, es adutes, des personnes du troîsîème âge pour a pupart, commencent à quîtter e bassîn ’un après ’autre, comme es sodats d’une armée défaîte avant même d’avoîr îvré combat. L’eau inît par ne pus présenter qu’une surface étae, îsse, sîencîeuse, comme en attente. Des jeunes envahîsseurs quî, après s’être mîs en maîot de baîn dans es vestîaîres, prenant eur éan, tes des poîssons-épées, y pongeraîent, fendraîent sur toute sa ongueur sa robe unîe et festonneraîent d’écume son beu chatoyant.
8 — Le dernîer combat du captaîn Nî’mat
Aors, à nouveau mouvante, vîvante, barattée et sîonnée en tout sens par des chaîrs dont certaînes ont a bancheur et a déîcatesse de cee des létans, ee devîendraît comme une mer en mînîature. Mîeux, comme a mer orîgînee, matrîcîee, quand avaît commencé à papîter et à prendre forme a vîe naîssante, trembante, sî fragîe aors maîs déjà promîse à une spendeur et à une uxurîance tees que, au i du temps, de temps géoogîques, ee se répandraît sur tout e gobe terraqué. À a vue des adutes quî ont regagné a terre ferme, abandonnant ’éément aquatîque à de jeunes corps quî s’y sont coués et s’y meuvent avec une merveîeuse aîsance, a confrontatîon înégae n’apparaït pas seuement comme opposant deux âges de a vîe, maîs presque deux stades de ’évoutîon. Amphîbîen audacîeux, ou împrudent, e captaîn Nî’mat n’a pas rejoînt e rîvage et s’est retrouvé pîégé dans cette mer aurorae des orîgînes. Incapabe de nager au mîîeu des corps soupes et frétîants quî e cernent de toutes parts, î se met sur e dos et essaye tout sîmpement de maîntenîr e sîen en lottaîson, en împrîmant à ses membres courtauds d’împerceptîbes mouvements de pseudopode. Le dur écat de a umîère du moîs d’août, quî uî sembe émaner de ces corps mêmes au mîîeu desques î est pîégé, ’aveuge. I ferme es yeux et se aîsse dérîver comme une ague lottante. Soudaîn, î entend ’expressîon famîîère : « Captaîn Nî’mat ! », par aquee tout e monde ’appee, bîen
La beauté îndécîdabe — 9
que depuîs bee urette î aît été radîé de ’armée. Ce sont ses amîs de toujours, ses ex-compagnons d’armes quî e hèent et î entend déjà a paîsanterîe închangée par aquee îs vont ’accueîîr quand î sortîra de ’eau : « Aors, vîeux phoque, tu t’es assez rîncé ’œî en barbotant au mîîeu de ce banc de sardînes frétîantes ? » I n’a nue envîe de es rejoîndre à a tabe quî eur est réservée, dans cette pergoa où leurît, en grappes roses et banches, e bougaînvîée. Aors qu’î essaye de se retourner pour se mettre sur e ventre, sa maîn frôe a cuîsse d’un jeune nageur. La douceur de a chaîr crurae est tee qu’î se sent comme éectrîsé. Au même moment, presque dans son vîsage, e battement aterné et puîssant de deux pîeds faît jaîîr des gerbes d’eau et d’écume quî ’écaboussent vîoemment. Le jeune nageur est déjà oîn, fendant ’eau comme une lèche. Son exîque, comme ceuî de ses camarades, doît sûrement îgnorer ce «sorry» poîcé que e captaîn Nî’mat et es gens de sa génératîon prononcent înstînctîvement quand eur corps heurte, ou sîmpement frôe, ceuî d’un autre nageur. Le captaîn Nî’mat se décîde enin à sortîr de ’eau. I nage, dîficîement, vers ’une des deux échees métaîques, cee quî est a pus proche de a pergoa, en maudîssant en uî-même a dîrectîon du cub quî a eu cette maencontreuse îdée de aîsser envahîr eur pîscîne par de jeunes barbares. Avant cette întrusîon, î se sentaît parfaîtement bîen dans sa peau de phoque,
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