Le divorce de Dieu
104 pages
Français

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Description

Philidie arriva à la paroisse. La cour était encore occupée par quelques fidèles qui tardaient à rentrer après la dernière messe du jour. A la grotte de la Vierge, s’entassaient des femmes en quête de béatitude.Philidie frappa à la porte du bureau de l’abbé Jérémie. Personne ne répondit. Pour se rassurer, elle actionna le poignet. La porte demeura fermée. Elle descendit les marches de l’escalier et alla au presbytère. Les portes étaient également verrouillées…Elle sortit de la paroisse par le portillon qui donnait accès au parking des prêtres… Elle jeta un coup d’oeil au panier qu’elle tenait et pria que le philtre fonctionne…

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 106
EAN13 9791090625754
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MIESSAN ANKON JUSTIN
Le divorce de Dieu
R
O
M
A
N
CIV 575
10 BP 1034 Abidjan 10 • info@classiquesivoiriens.com Tél : (225) 21.56.50.63 • Fax : (225) 21.36.56.57 www.classiquesivoiriens.com
Le divorce de DIEU
Je voudrais que les personnes suivantes trouvent ici mes réels, sincères, vifs et fraternels remerciements pour leur aide : -Monsieur Messan Médard, Directeur des services techniques de la Mairie de Treichville, -Monsieur Messan Jean-Louis, au Ministère de la Pro-duction Animale, -Messieurs Tapé Valère Corentin et Tindé Jean-Louis, au service informatique de l’IEP de Vridi, -Madame Kouaho N’taho Marguerite épouse Kouassi (Promo) au service Examens et concours de l’IEP de Vridi, -Madame Bah Mam, éducatrice au Lycée Moderne de Port-Bouët -Monsieur N’doli Pascal, en Italie, -Monsieur Kamon Adiaba Joachim, au PAA, -Monsieur Touré Quentin (Voiz), à l’OIC, -Monsieur Bandama Antoine, à l’OIC, -Monsieur Kouassi Claude Hervé, enseignant à Vridi, -Tout le personnel de l’IEP de Vridi. -Monsieur N’Guessan Come Lella, Professeur des lettres modernes à Port-Bouët Que Dieu vous bénisse.
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CHAPI TRE 1
Ce dimanche matin, la paroisse Sainte-Claire-de-la-Rédemption de Céganda connaissait une ambiance particulière. Les murs de l’église et ceux des bâti-ments annexes tenant lieu d’administration et de presbytère avaient fait peau neuve. Les arbres sous lesquels quelques ïdèles, à la recherche d’endroits aérés, s’asseyaient pour suivre les messes, avaient vu leurs branches élaguées. Des fanions aux couleurs nationales et à celles du Vatican les avaient rempla-cées. L’atmosphère était à la fête.
Dans la cour de la paroisse, la fanfare muni-cipale distillait des cantiques religieux de quelques chantres en vogue. Des ïdèles chrétiens, dans leur uniforme pagne, esquissaient des pas de danse, se trémoussant au son des cuivres.  Sainte-Claire-de-la-Rédemption n’avait pas connu de telles festivités depuis une quinzaine d’an-nées, après qu’elle eut reçu son premier curé. Ce di-manche-là, elle recevait dans l’allégresse son deu-xième vicaire qui venait en remplacement de l’abbé Jean Fiko, tué dans un accident de la circulation.
Au sein de l’église et sous les bâches dressées à cet effet avaient pris place de nombreux dignitaires
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et ïdèles chrétiens de Céganda et des villes du même diocèse.
Des haut-parleurs, on entendait la religieuse voix du curé, le père Nicodème EKA, s’adresser à l’auditoire : « Frères et sœurs, notre église est plei-nement en joie ce saint jour. En effet, nous disons merci au Seigneur pour deux raisons : d’abord, il nous permet de supporter le triste départ du Père Jean Fiko ; ensuite, il nous autorise à recevoir l’un de ses serviteurs : l’abbé Jérémie Moly… »
Les applaudissements du public l’obligèrent à observer une pause. Il se racla la gorge, soupira puis continua : « Chers Frères et sœurs, honorables invités, j’ai l’honneur de vous présenter ofïciellement l’abbé Jérémie Moly, notre deuxième vicaire. Il est jeune, mais a la tête bien pleine. Avec lui, chaque énigme a une solution… Frères et sœurs, recevez l’abbé Jéré-mie Moly ! »
Le jeune prêtre se leva sous les vives ovations des nombreux chrétiens et dressa sa haute stature sur l’autel. Vêtu de sa soutane d’un blanc laiteux qui épousait merveilleusement ses formes masculines, l’abbé Jérémie Moly ne pouvait laisser personne
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indifférent. Jeune homme d’une trentaine d’années, fraîchement sorti du grand séminaire de Vlaciè, il était titulaire d’une maîtrise en philosophie et d’une licence en théologie et dogmes. C’était un homme que Dieu avait conçu avec attention et patience. Il avait les mensurations d’un athlète. Son nez et ses lèvres ïns lui assuraient une beauté que nul ne pou-vait lui dénier.
L’abbé Jérémie Moly s’approcha du micro, l’ajusta à son niveau et déclara son incommensurable joie d’être parmi ses frères et sœurs, ïdèles chrétiens de Céganda. Ensuite, il remercia le nombreux public venu assister à sa prise de fonction à Sainte-Claire-de-la-Rédemption, promit de se tenir à la disposition de celui-ci et de lui venir en aide en cas de nécessité. De sa voix juvénile, il entretint et enseigna l’audi-toire sur sa difïcile, mais noble mission.
À la ïn de la cérémonie et de la messe qui s’ensuivit, le curé et ses deux vicaires se tinrent sur le parvis de l’église où l’abbé Jérémie Moly reçut les félicitations et les encouragements des ïdèles. La fanfare de Céganda, d’une dextérité religieuse, ani-ma par la suite une procession à travers les rues et ruelles de la ville.
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L’abbé Jérémie Moly, dansant de ses pas légers, s’attira de nombreuses acclamations de la gent fémi-nine qui n’hésita pas à étaler au sol des pagnes aïn que le nouveau vicaire y marche ou y danse. Un copieux repas auquel prirent part des responsables politiques et administratifs de la ville mit ïn aux festivités.
 La ville de Céganda était une belle cité, mal-gré son éloignement de la capitale politique et écono-mique. Toute personne qui y arrivait pour la première fois était émerveillée par ses coquettes rues aux trot-toirs plantés d’arbres à croissance rapide. Le rond-point, lieu de rencontre de multiples voies reliant les différents quartiers, était un paradis pour les yeux. Deux statues de femmes aux plantureuses formes sculptées dans du granit, recouvertes de marbre blanc, vous tendaient des mains sur lesquelles se tenaient quatre colombes prenant leur envol. Aux alentours, des eurs naturelles et des arbres de dif-férentes espèces et variétés répandaient les bienfaits de leur présence en ces lieux, le tout dans un calme d’un court de tennis. Ce décor obligeait tout visiteur à marquer un arrêt, à contempler ce joyau d’art ïgu-ratif aïn de comprendre que Céganda était une ville de paix et de non-violence. En sus, c’était une cité
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dont les femmes d’une rare beauté étaient reconnues pour leur gentillesse au lit. Aucun touriste n’en était reparti sans avoir goûté aux faveurs et aux largesses de ses femmes. Et ce fait était reconnu au plan natio-nal. Cette renommée qu’avait Céganda d’être le su-permarché du sexe lui valait la palme des divorces, des couples et foyers séparés. Des couples dont les membres s’étaient jurés amour et ïdélité n’avaient pu résister aux perturbations conjugales dues aux com-portements sexuels peu recommandables de Monsieur ou de Madame dès leur arrivée à Céganda…
 Le lendemain de la fête qui lui était orga-nisée, l’abbé Jérémie Moly, après la messe de six heures trente dite par son Curé, fut convoqué par ce dernier. Il se rendit dans le minuscule bureau du père Nicodème Eka où planait une forte odeur d’encens. Le Curé Nicodème Eka, de taille moyenne, le ventre arrondi, la tête chauve et le visage barré d’une large moustache, on eût dit qu’il compensait la perte de ses cheveux, se tenait debout près de l’armoire où il rangeait des documents et des objets religieux. Il ït signe à Jérémie de s’asseoir. Père Nicodème Eka tenait ouverte dans ses mains une bible qu’il ïxait d’un air préoccupé.
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L’abbé Jérémie Moly, les bras croisés sur la poitrine, observait le curé, derrière ses lunettes phar-maceutiques aux allures futuristes. - Bien, Jérémie, ce matin, je t’ai fait appel aïn que nous ayons un entretien. - Je suis tout ouïe. - Tu sais, depuis ton arrivée sur la paroisse, il y a environ deux semaines, j’ai eu envie de te parler de certaines choses qu’on ne nous apprend pas au séminaire… il s’agit de la maîtrise des pulsions et des envies charnelles. Jérémie sourit et secoua la tête. - Tu auras besoin de cette maîtrise tout au long de ta pastorale ici à Céganda, vu que… je vou-drais que tu sois l’aumônier des couples mariés et de ceux en voie de le devenir. J’ai fait cette proposition à l’abbé Paul Ahizi qui l’a déclinée, arguant que tu es venu en remplacement de Jean Fiko qui s’en oc-cupait ; donc tu vas devoir poursuivre son œuvre, dit le curé. - J’accepte volontiers cette mission, même si mon expérience en matière de vie conjugale est inïme…cependant, j’estime que c’est à notre capacité à régler des difïcultés pour lesquelles nous avons peu de dispositions que l’on jugera notre valeur… et à ce propos,unauteurnedisait-ilpasquel’intellectuel,c’est
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quelqu’un qui en dehors de sa spécialité, possède des connaissances qui sont d’un terrain étranger ? - Je voudrais sincèrement te remercier d’avoir accepté d’encadrer les couples…mais mon cher Jéré-mie, n’afïrme pas que tu n’as pas d’expérience de la vie conjugale. Sache que depuis la date de ton or-dination, tu es marié ! Tu as décidé de te marier à Dieu… cette soutane que tu portes est le signe de l’alliance scellée avec Dieu. Et chaque fois que tu se-ras confronté à une quelconque difïculté, appuie-toi sur ta vie de couple avec Dieu pour apporter des solu-tions aux âmes en peine qui viendront te solliciter… je ne saurai mettre un terme à cet entretien sans tou-tefois te conseiller de te méïer des femmes de cette ville... Reconnaissons-le, tu es un jeune prêtre…tu es beau et fort… les femmes vouent une toute parti-culière affection pour ce type d’homme…dans leurs manèges quotidiens, elles n’hésiteront pas à te ten-ter ; alors, je te prie de faire très attention aïn de sau-ver ton honneur, ta dignité et ceux de notre paroisse.
L’abbé Jérémie Moly écouta religieusement son curé. Du tréfonds de son cœur, il le remercia. Il fusionna les présentes recommandations et celles que l’Évêque lui avaient faites avant de lui remettre les do-cuments l’installant à la paroisse de Céganda. Le jeune
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prêtre se leva, serra la main de son curé, puis sortit. Il trouva trois dames sur le banc dehors. Elles étaient venues rencontrer Nicodème Eka pour la messe de requiem de leur défunt père, tué par un ac-cident cardio-vasculaire. - Bonjour l’abbé Jérémie, ït la plus jeune qui se leva. - Bonjour, mes sœurs. - L’abbé, s’il vous plaît, nous voudrions ren-contrer le curé pour la messe de requiem de notre père.- Tapez, sûrement qu’il vous laissera entrer. - Merci l’abbé. Jérémie Moly quitta les femmes, alla à son bureau, s’assit et prit sa bible qu’il se mit à lire si-lencieusement. Quelqu’un frappa à la porte. C’était l’abbé Paul Ahizi, le premier vicaire. - Alors, il a pu te parler de tes tâches sur cette paroisse ? demanda Paul Ahizi en s’asseyant. L’abbé Jérémie Moly ôta sa paire de lunettes qu’il posa sur la bible ouverte et se nettoya les com-missures des yeux. - Oui, cela n’a pris que quelques minutes. - Et que penses-tu de ce qu’il t’a conïé ? - Il m’a demandé d’être l’aumônier des couples mariés ou en devenir, chose que j’ai accep-tée volontiers.
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