Le héros sans médaille
126 pages
Français

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Le héros sans médaille , livre ebook

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Description

Le livre raconte les aventures d’un agent des douanes pas comme les autres, qui malgré ses résultats exceptionnels, ne reçoit même pas une lettre de félicitations de sa hiérarchie, à fortiori une médaille. Dans ce livre, l’auteur y raconte sa carrière dans la Douane du premier jour de son entrée au dernier jour, soit trente ans. Une carrière riche en péripéties et ponctuée de hauts faits d’armes au gré de ses mutations et des affectations à travers le Sénégal. Une œuvre qui révèle les multiples facettes d’un homme qui s’est retrouvé dans une administration réputée corrompue à tort ou raison où les tentations sont permanentes et où il faut énormément faire preuve de résilience pour garder ses principes. L’auteur est combattu par un système et des collègues qui ne lui laisseront aucune place dans cette administration où il est stigmatisé, mis à l’écart et presque persécuté. Mais l’auteur ripostera par le culte du travail bien fait et comme il le souligne dans le livre, il occupera sa place. Ce livre est un bréviaire pour la jeune génération et une leçon de vie. Garder et préserver son honneur est pour l’auteur la meilleure des médailles semble dire ce héros sans médaille. Ce livre se lit d’un trait tant l’auteur nous entraîne à travers des anecdotes et surtout des faits qui ont défrayé la chronique et qui trouvent leurs explications dans le récit. Un livre à lire absolument.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2021
Nombre de lectures 33
EAN13 9782490673414
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

 Le héros sans médaille
Le héros sans médaille
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 Le héros sans médaille
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 Le héros sans médailleTous droits réservés pour tous pays © CopyrightLes éditions Artige de Chidid Guédiawaye, Gadaye Cité Municipal Dakar Sénégal Conception :Alioune Badara Chidid Le héros sans médaille… 2020Indicatif de l’éditeur: 978-2-490673-47-6 Editeur :Alioune Badara Chidid ISBN :978-2-490673-41-4 Tél :(+221) 77 900 23 91 Boite Postale : GW 15000 E-mail :editionartige@gmail.com
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 Le héros sans médaille
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 Le héros sans médailleNdao Badou le Médiateur
Le héros sans médaille
Les éditions Artige
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 Le héros sans médaille
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 Le héros sans médaille
Chapitre I
Je suis entré dans l’administration des Douanes par unfâcheux coup du destin. Et ce destin funeste me poursuivra et ne me lâchera jamais au cours des trente années que j’ai passé dans ce corps.
J’aipasséle concours sous la pression d’un ami avec qui j’avais fait l’armée de l’Airque nous avions quittée tous les deux. Il ne pouvait pas accepter de me voir vendre des habits et des chaussures à Sandaga. Il ne pouvait pas comprendre que je mène cette vie de bohème, comme il disait, entre acteur politique, livreur de journaux, organisateur d’évènements, étudiant et pigiste dans les journaux. Bien que je gagne largement ma vie avec mes activités et que je sois libre de tout commandement, il ne cessait de me harceler. Je fis le concours une première fois. Cestlui qui m’avait cherché tous les documents pour le dossier. On fit ensemble le concours et je ne sais pas par quelle magie je ne fus pas admis.
Lui alla à l’école des Douanes, mais ne cessa pas de vouloir me voir faire le concours suivant. Je lui répondais inlassablement que je ne porterais plus jamais la tenue. Il recomposa mon dossier et vint me trouver à Sandaga où il pleura presque, me suppliant de refaire le concours. Et c’est sous sa pression continueun peu celle de la et famille qui ne savait trop ce que je faisais de ma vie que je refis l’épreuve et fus reçuen section préposés en 1982.
En 1983, nous avons rejoint l’école des Douanes. Notre promotion avait la particularité de ne pas avoird’uniformes. Nous avons fait toute notre formation sans la tenue. Nous venionsà l’école en civil. Ce n’est qu’à la fin du stage qu’on fut habillés. Cela faisait désordre
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 Le héros sans médailledans une école de paramilitaires que de voir cette petite foule de presque deux cents gaillards faire les gestes militaires.
Cela avait aussi un autre impact qui était le repérage social. La plupart des élèves douaniers venaient du chômage ou de milieux défavorisés et cela se voyait dans nos habillements. Cela allait créer des cassures dans nos relations futures parce que, dans la cour de récréation, les groupuscules se formaient entre nantisd’un côté,pauvres qui essayaient,mal à l’aise, de passer inaperçus. Un peu comme dans les écoles publiques.
Puisque j’allais toujours à Sandaga à lasortie faire de petites affaires, j’avais proposé à beaucoup de mes camarades de leur faire des crédits d’habillement en attendant le rappel des indemnités de stage. En effet,en intégrant l’école, on bénéficiait d’une indemnité de stage, à l’époque, de cinquante mille francs par mois quin’était jamais payée à temps. Ce retard créait une situation dramatique pour certains. Beaucoup de stagiaires vivaient dans des conditions précaires entre la location, le transport et la bouffe. Il arrivait fréquemment que des stagiaires soient pris dans les bus pour filouterie de transport. Des camarades de promotion qui avaient pris en commun une chambre ne pouvaient payer à mois échu leur location. Leur vieille logeuse leur fit comprendre qu’elle n’avait jamais vu des douaniers pauvres et, malgré les explications, les vida de la chambre. Le « Rappel » était donc le sujet de conversation le plus fréquent.
A l’école des Douanes, j’étais dansla section des préposés, largement prenable pour moi, très sincèrement en dessous de mon niveau académique. Je n’avais doncpas de problèmes particuliers avec les profs qui étaient tous des douaniers sauf le prof de rédaction administrative, M. Noel Awadi, père du rappeur Didier du même
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 Le héros sans médaillenom. Pour un niveau comme celui de préposé qui est le dernier maillon de la hiérarchie, on avait un enseignement digne des grandes écoles. Cet enseignement, bien exploité, nous ouvrait toutes les portes de la maîtrise de notre administration toutes sections confondues. Les matières enseignées étaient de qualité et les profs, des professionnels qui nous ont fait bénéficier, en plus des contenus, de leurs vastes expériences. On peut sans conteste dire que la quatorzième promotion fut l’une desmieux formées. La preuve, elle a même pu engendrer un directeur général des Douanes en la personne de Boubacar Camara.
J’étais un élève assidu et, parceque j’aime apprendre, je n’avais aucun problème particulier.Mes profs m’appréciaient. Aussin’avais-je jamais eu de reproche de leur part, à l’exception d’un surveillant qui, tout au long de ma carrière, sera mon ange gardien ou maléfique, c’est selon.
Mon premier problème est venu de lui. On nous avait doté de tenues, bien évidemment, pas sur mesure. Je suis allé retailler la mienne dans laquelle je flottais et, le lendemain, quand je rencontrai ce surveillant, il me demanda : « Vous avez retaillé votre tenue ? » Je répondis par l’affirmative. Il s’enalla et revint me notifier un avertissement. Or, àl’école des Douanes, la discipline est cotée avec un coefficient de six, c’est-à-dire sur 120. Si vous avez trois avertissements notifiés, vous êtes renvoyé de l’établissement. Estomaqué,tentai de m’expliquer, rien n’y fit. Pourtant, lui, portait une tenue bien retaillée. Quand je lui en fis la remarque, il me répondit que lui était un chef.
Le second avertissement, alors qu’on était à quelques jours de l’examen de sortie,qu’on avait mis en place le comité d’organisation de notre bal de fin de promotionet qu’on étaiten pleines
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 Le héros sans médaillediscussions, le même surveillant entra dans la salle au moment où on riait à gorges déployées. Il en demanda la raison et un délégué lui répondit : «C’est Alioune Ndao qui nous perturbe ». Une demi-heure plus tard, il m’appela pour me notifier un second avertissement au motif de perturbation d’une réunion.Alors, je compris tout de suite que ce monsieur avait pour idée de faire virer de l’école.Pourtant, je l’avais connu bien avant qu’on ne se rencontre dans cette administration. Je le prenais plutôt pour un grand frère dans le fond, bien que je ne lui aie jamais rien demandé.
Je suis doncallé voir directement le directeur de l’école, à l’époquele Colonel Moise Gomis, et je lui ai expliqué le problème. A cause de cet incident,à l’examen de sortie, malgré mes notes élevées, je n’ai eu que la moyenne de 14/20 là où je pouvais avoir au minimum 17/20.Je me suis tiré de ce piège mortel, mais cela n’allait jamais finir avec lui. Il m’a accompagné durant toute ma carrière de ses « bienfaits ».
Avant l’examen, nous avions pu bénéficier de stages dans les services et sur le terrain. C’est là où j’ai compris pour la première fois que je m’étais fourré dans la gueule du loup. Que je ne m’adapterais jamais à ce milieu. L’avenir me donnera largement raison.
Il y eut l’épisode de la formation au permis de conduire. En douane, on ne peut être titularisé sans avoir le permis de conduire. On nous mit à la disposition du Bataillon du train au niveau de l’Armée pour le faire. Comme j’avais déjà un permis et même une voiture en venant à l’école, je me rendis à la surveillance pour le signaler. Le même surveillant me fit comprendre qu’il n’était pas valable et que je devais obligatoirement faire le stage. Je fis donc le stage, mais, en conduite, on voulut me faire revenir en arrière comme un débutant, ce qui était impossible parce que je conduisais depuis des années : je
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