LE Jardin de cendres, le
213 pages
Français

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LE Jardin de cendres, le , livre ebook

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Description

«Il n’y a que sept jours que j’ai couru lui dire au revoir, mais j’ai l’impression d’avoir vieilli plus rapidement depuis, comme si le temps était plus lourd et que cette odeur terreuse et printanière ne serait plus jamais associée à l’espoir du beau temps qui s’amène.»
Ce magnifique roman s’ouvre sur la mort de Juliette Favreau, une femme aussi exceptionnelle qu’extravagante qui a passé le plus clair de sa vie à faire le bien autour d’elle. À cette occasion, famille et amis viennent offrir leurs condoléances à Pastelle et Yves, respectivement fille et conjoint de la défunte.
Femme de coeur, médecin hippie, amoureuse et mère aimante, Juliette a toujours été le noyau de sa famille, la source de l’élan qui fait bouger son entourage. Comme lorsqu’elle a entrainé les siens à Madagascar, dans un voyage humanitaire bouleversant et inoubliable. Ou lorsqu’elle a pris sous son aile une vieille femme, fanée d’ennui dans sa résidence pour personnes âgées, et cette petite voisine négligée par sa propre mère. La grande bienveillance et l’intérêt sincère pour les autres guident les choix du clan Favreau-Montambeault autour duquel se greffe une panoplie de personnages colorés.
À travers les yeux et les souvenirs de Pastelle se dessine une fresque remarquable d’anecdotes tantôt bercées de tendresse, tantôt colorées d’humour, mais toujours emplies d’humanité.

Informations

Publié par
Date de parution 24 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782897584313
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE JARDIN DE CENDRES
Guy Saint-Jean diteur
4490, rue Garand
Laval (Qu bec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada

Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition. Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l aide accord e notre programme de publication.

Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur inc., 2018
R vision: Isabelle Pauz
Correction d preuves: milie Leclerc
Conception graphique et mise en pages: Christiane S guin
Illustration: Guy L H rault
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2017
ISBN: 978-2-89758-430-6
ISBN EPUB: 978-2-89758-431-3
ISBN PDF: 978-2-89758-432-0
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites l gales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, janvier 2018

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).

ma m re qui me manque tous les jours .
ses lilas qui ne cessent de fleurir dans la cour .
Tu m as tricot une vie Sans fausse maille, bien serr e De tes mains belles O une ligne tait bris e
TABLE DES MATI RES
PROLOGUE
CHAPITRE 1 Georgianne Favreau
CHAPITRE 2 Lambert, Chlo et B n dicte
CHAPITRE 3 Luc
CHAPITRE 4 Richard
CHAPITRE 5 Marion
CHAPITRE 6 Emilian et Livia
CHAPITRE 7 Caroline
CHAPITRE 8 Loulou
CHAPITRE 9 Magou et Lola
CHAPITRE 10 Rose
CHAPITRE 11 Jason
CHAPITRE 12 Constance, Michel et Thierry
CHAPITRE 13 Louis
PILOGUE
PROLOGUE
Le trajet me menant la pierre tombale d Aim e St-Pierre formait une danse lorsque j tais enfant. Le d part s effectuait l entr e du cimeti re, au pied du grand ch ne qui, seul de son esp ce, peinait faire de cet endroit un havre de paix comme il aurait d l tre. Les bras toujours charg s des fleurs du jardin, je suivais ma m re dans ce triste chemin qu elle avait transform en farandole.
- Tu te souviens des pas, Pastelle?
- Oui, maman! Cinq pas devant, tourne sur toi-m me, salue bien bas pauvre L a, partie trop t t pour le Tr s-Haut. Poursuis gauche, salue Maurice qui attend encore sa B atrice. la grande croix, retourne-toi, tu la verras, derri re Roger se cache Aim e .
Je scandais ces paroles de la m me fa on que toutes les comptines qui accompagnaient mes jeux de marelle. Les pas de Juliette et les miens, parfaitement synchronis s, nous menaient devant une petite pierre prise dans le sol o taient grav s deux dates, le nom complet de notre amie et une courte pitaphe. Nous nous asseyions pr s d Aim e et nous lui d crivions le jardin magnifiant notre cour qui avait t la sienne.
C est elle qui avait enseign ma m re les subtilit s et les caprices des fleurs et des plants qui revenaient, fid les, chacun des printemps, et Juliette prenait son tour un soin jaloux de ce petit carr de terre. Elle se plaisait raconter qu Aim e lui avait vendu la maison, mais l gu le jardin. Investie d une telle mission, elle avait ponctuellement rendu des comptes celle qui avait t son mentor, d abord dans son petit appartement, situ deux rues de chez nous, et quelques ann es plus tard, ici, au cimeti re de Charny. Les ann es o le lilas blanc se d cidait fleurir, Juliette tr pignait d impatience l id e d en apporter un bouquet Aim e; je me rem morais alors les pas, pr te reprendre cette fun bre mais agr able chor graphie.
Aujourd hui, je n ai pas dans , j ai fait le parcours en ligne droite. De toute mani re, il aurait fallu mettre jour la comptine. Il semble que le fameux Maurice n attende plus sa B atrice depuis 2007, c est du moins ce que raconte la grosse pierre polie sur laquelle la date manquante a t ajout e.
- Bonjour Aim e, je sais que je t ai n glig e ces derniers temps. Je viens m assurer que ta nouvelle voisine n est pas trop envahissante Elle peut tre si exub rante le matin, et ses foutus mantras pourraient rendre fou le plus zen des hommes Mais tu savais tout a avant d offrir ce lot mes parents.
Je ne pourrai tenir ce babillage bien longtemps, je dois faire face. Je pose le regard pour la premi re fois sur la petite pierre qui jouxte maintenant celle que je visite depuis l enfance. J appuie doucement mes mains sur le renflement de terre sur lequel on vient d installer la pierre.
- Maman Qu est-ce que tu fous ici, bordel?
Et je m croule. Mes doigts suivent le contour de chacune des lettres creus es formant son nom dans la pierre noire. Je ne compte plus les gestes de ce genre que je m impose depuis une semaine pour comprendre ce qui m arrive. Je ne sais plus combien de temps je reste ainsi accroupie, tant t lui rappeler combien je l aime, tant t lui adresser les pires reproches. Le sol est encore frais en ce mois de mai et je frissonne, transie de froid et de peur l id e de continuer sans elle.
- Tu les avais oubli es.
La voix de mon p re me fait sursauter et je soul ve mon corps rapidement, comme s il tait encore temps de cacher l aspect path tique de ma position. Yves se tient derri re moi et me tend le bouquet de lilas que j avais pr par avant de partir et laiss sur la table.
- Pauvres vers de terre, a va jacasser ces deux-l ! tente-t-il, maladroit.
Sa remarque sonne faux et il me lance un regard en coin pour s excuser de cette pi tre tentative pour dissiper la brume triste qui nous entoure depuis quelques jours et je l en aime davantage.
- J ai bien failli la conna tre, cette Aim e que vous appr ciiez tant, dis-je en caressant l ann e de sa mort qui correspond celle de ma naissance.
- C est la providence qui l a mise sur notre chemin, me r pond Yves. J tais orphelin depuis longtemps, Juliette l tait de c ur, en peine d une m re en col re, et Aim e avait ce trou dans le ventre comme elle disait.
- Vous tiez un peu comme les enfants qu elle n a jamais eus
- Exactement comme les enfants qu elle n a pas eus, rectifie Yves. Mis part ceux qu elle peignait sur les toiles qui tapissaient ses murs. Quand tu es n e, elle est entr e dans la chambre d h pital, alors qu on discutait propos de ton pr nom. Ta m re penchait pour Claudelle, comme l crivaine, et moi j avais en t te Alice.
- Pour le pays des merveilles?
- Je ne sais plus. Ce dont je me souviens clairement, ce sont les paroles d Aim e: Vous avez cr la plus belle des toiles. Un pastel magnifique . En remarquant la tuque rose, elle avait rectifi bien innocemment: Une pastelle, ce que je vois . Juliette et moi, on a compris en m me temps que l on venait de trouver le pr nom parfait. Bref, tu connais cette histoire par c ur pour te l tre fait raconter des milliers de fois.
Je ne me lassais pas de l entendre, elle me r conciliait toujours avec l originalit de ce pr nom que j avais par moment d test .
- Aim e n en tait pas peu fi re. Elle est d c d e quelques jours plus tard, explique-t-il en s approchant doucement. Et c est son tour de caresser la pierre, ce qui l oblige voir la nouvelle, celle qu il n avait aper ue qu en photo dans une brochure. Avec le nom de Juliette grav dessus, celle-ci prend une tout autre allure et je sens ses jambes faiblir.
- On pourrait leur planter un lilas, dis-je pour le ramener des pens es utiles et l loigner de toutes celles qui le torturent, mais ces derni res sont les plus fortes et il sombre dans le chagrin qui le guettait. Alors que je m avoue vaincue et que je plie les genoux pour le soutenir, je l entends me r pondre, comme s il avait r ussi saisir la bou e lanc e et s attacher au moment pr sent pour prendre une goul e d air et ne pas replonger tout de suite.
- Tu peux bien essayer, mais tu n es pas la premi re avoir l id e. L homme qui entretient la pelouse a assassin toutes les tentatives de ta m re, pr cise-t-il en d posant les fleurs. Il a m me arrach les tulipes qui entouraient le lot. Le pape n a jamais r pondu la plainte de Juliette, ajoute-t-il moqueur. Je crois qu elle s intitulait L homme qui d plantait des arbres
Ce souvenir exprimant l extravagance de Juliette nous fait sourire et nous d cidons de le laisser tra ner en longueur. Yves s assoit et je l imite pour mieux me bercer dans ce silence r confortant. travers ces histoires, elle est bien vivante.
Il n y a que sept jours que j ai couru lui dire au revoir, mais j ai l impression d avoir vieilli plus rapidement depuis, comme si le temps tait plus lourd et que cette odeur terreuse et printani re ne serait plus jamais associ e l espoir du beau temps qui s am ne.
- Le t l phone n a pas sonn de la m me mani re ce matin-l , dis-je en osant briser le silence confortable dans lequel nous tions install s.
- J tais autant effray l id e que tu r pondes qu celle que tu ne le fasses pas, r torque Yves, qui sait exactement de quel appel il est question.
quoi d autre pourrais-je faire r f rence? Il n y a plus que ce d part, que cette perte qui occupe mes pens es et les siennes.
- Je me dis que si je ne m tais pas lev e, si je m tais statufi e dans mes draps, elle ne serait pas morte. Elle m attendait. Me rendre son chevet, c tait lui donner la permiss

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