Le Jugement de Malosson

René Collas

Description

Un chenapan arrache son sac à une promeneuse pacifique et, la chance ne lui ayant pas souri, l'agresseur fait à sa victime un procès au terme duquel le juge Malosson rend un verdict inattendu. Mais, rassurez-vous, cette affaire n'aura lieu qu'en l'an 2095... Telle est la première des quatorze nouvelles de ce recueil: les gens de goût y trouveront des hommes et des femmes, des sages et des fous, des amoureux et des égoïstes, des humbles et des superbes, beaucoup de braves gens et quelques fripouilles, tout le peuple du quotidien et même celui de l'inhabituel ici rassemblé, tel que le monde nous en donne chaque jour le spectacle. Tels que l'a recueilli l'auteur, homme méthodique et curieux. Les criminels et les justes. Les victimes et les coupables. L'ordinaire et l'extraordinaire. Les âmes simples et les esprits égarés. Autour de ces couples se tissent, s'entrecroisent et se répondent les textes de ce recueil signé par R. Collas qui, avec une plume tout en second degré, ironie ou élégance, sonde l'absurde, l'incroyable, la folie douce ou la tendre cruauté qui marquent nos vies. Et après ses romans et miscellanées, l'auteur de laisser cours à son talent pour la nouvelle, forme qu'il manie avec habileté et précision, amusement et dextérité, arts de la réinvention et du contre-pied, afin de mieux surprendre son lecteur.

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Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 24 juillet 2014
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782342025910
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le Jugement de Malosson

René Collas Le Jugement de Malosson

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0119151.000.R.P.2013.030.31500

Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014

En 1997,L’Homme qui disait waghaa obtenu le Prix Louis Delattre,La Parole et le silence, le deuxième prix de la Société des Poètes et artistes de France,Je ne retournerai jamais à Varsoviele quatrième prix de l’Association Poètes et Artistes du Bourbonnais.

Des mentions et diplômes divers ont été attribués au Jugement de Malossonet Lettres de France, (Arts Académie de Bretagne), àJe ne retournerai jamais à Varsovie(Académie du Var), auRoi, àLa Plaieet au Fond de la nasse(Association Plumes à connaître)

Le jugement de Malosson

Le Tribunal de la Justice Civique s’est réuni le 18 juil- let de l’an 2096, le juge Malosson étant président, pour statuer sur une affaire d’agressions réciproques dont on trouvera le détail ci-après. Les conclusions sont exemplai- res de la nouvelle orientation que le gouvernement de la République tient à donner à la justice. Voici le compte- rendu de ses délibérations :

1. Exposé des faits

Le vendredi 3 novembre 2095, dans la ville de Mali- faux-en-Jarez, la dame Janine Bertrand, célibataire, 68 ans, institutrice en retraite, est sortie vers vingt heures trente de l’immeuble numéro 27, rue des Fleurs. Elle marchait d’un pas tranquille lorsqu’un individu qu’elle ne connaissait pas s’est approché d’elle et lui a dit à mi-voix : « Donnez-moi votre sac et je ne vous ferai aucun mal. » La dame Ber- trand, épouvantée, s’est mise à crier : « Au voleur ! Au voleur ! » aussi fort qu’elle pouvait, ce qui a fini par attirer quelques passants bien que ce fût une heure d’affluence à la télévision. L’homme a saisi le sac dans le but manifeste de le voler à la dame qui résistait. Dans un ultime effort, il l’a repoussée violemment et quand elle est tombée, il lui a enfin arraché le sac et s’est enfui en courant.

C’est alors qu’a retenti un coup de feu et le fugitif est tombé dans son sang. Il s’agissait du sieur Maurice Du- bois, comme il a été établi par la suite. Des témoins l’ont

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ramassé, lui ont repris le sac qu’ils ont rendu à sa proprié- taire éberluée et encore effrayée. Ils ont conduit le voleur blessé à une ambulance qui l’a recueilli et l’a évacué sur l’hôpital. La police, arrivée aussitôt, a rassemblé les pre- mières informations : elle a noté l’identité de la victime du vol et celle de deux témoins. Elle a ensuite, en l’absence du blessé, établi un constat provisoire des faits.

Le sieur Dubois, estimant qu’il a, du fait des événe- ments que nous avons relatés, perdu une partie de ses capacités professionnelles et donc subi un préjudice, assi- gne la dame Bertrand en procès de dommages-intérêts.

Les débats qui n’ont pas apporté d’éléments vraiment nouveaux ont pourtant fourni les précisions suivantes :

- La victime de la première agression, Janine Bertrand, défendue par Maître Durand-Dupont souffre de contusions et de douleurs ostéo-musculaires récalcitrantes. Elle n’a jamais eu affaire à la justice bien que, dit-elle, par deux fois on lui ait volé son sac dans des circonstances analo- gues dont une fois avec violence, et qu’une autre fois on ait cambriolé son domicile. Elle n’a pas porté plainte, pen- sant qu’elle aurait beaucoup de tracas administratifs pour peu de chances de retrouver son bien.

Janine Bertrand est une personne de la classe moyenne, tranquille et sans histoire, qui vit avec sa mère âgée et par- tiellement invalide. Dans sa jeunesse, elle a suivi avec zèle des études qui l’ont conduite au poste d’institutrice qu’elle a occupé toute sa vie dans la même école, sans interrup- tion jusqu’à sa retraite, c’est à dire pendant quarante-deux ans. Elle était bien notée, considérée par le directeur de l’école ainsi que par les parents des élèves comme une bonne institutrice, sérieuse, digne de confiance. Son com- portement personnel est tout aussi irréprochable. Elle ne traverse la chaussée qu’aux passages de piétons, même quand il n’y a pas de circulation, et seulement si le feu est au vert, car elle ne voudrait pas donner un mauvais exem-

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