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Description

De lui, Sarah n’a rien oublié, ses gestes, ses regards, son sourire. Elle l’aime, l’a toujours aimé, chaque jour qui passe elle pense à lui. Ce qu’elle éprouve pour lui n’a rien à voir avec ce qu’elle ressent pour son mari. Pourtant si celui-ci venait à lui demander, Sarah irait au bout du monde pour lui. Depuis quinze ans celle-ci n’a plus de nouvelles de Vincent. Où est-il ? Que fait-il ? A-t-il trouvé la paix recherchée dans sa fuite ? Sarah a terriblement besoin de lui, le temps presse l’horloge tourne. Alors, dans un dernier instinct de survie, elle l’appelle, faisant vibrer toutes les cordes du lien qui les unit. Vincent viendra, elle en est convaincue, mais avec lui la peur, la terreur, referont leurs apparitions. Vincent aura-t-il la force de se défendre, de s’expliquer pour trouver la paix de son âme et être un homme comme les autres...

Informations

Publié par
Date de parution 27 décembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312006994
Langue Français

Extrait

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Marilyn Badel
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Les éditions du net 70, quai de Dion Bouton 92800 Puteaux
© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00699-4
Montpellier
Fin Juin 2011


« Vous avez une leucémie. » Ces mots avaient fait l’effet d’une bombe dont le souffle raisonnait encore à travers les murs du bureau. À partir de ce moment-là, elle n’écoutait plus le médecin. Sa vie défilait devant ses yeux, ses enfants son mari. Comment allait-elle faire pour leurs dire, leurs annoncer cette terrible nouvelle. Quelles étaient les solutions, allait-elle mourir. Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête, ne sachant plus très bien où elle en était. Elle avait l’impression de flotter, ses jambes étaient en coton heureusement qu’elle n’avait pas à se lever immédiatement sinon, Sarah serait retombée sur sa chaise. La première idée qui ressortie était combien de temps il lui restait, mais déjà le praticien la rappelait.
– Madame ADLER je sais que c’est difficile mais s’il vous plait écoutez-moi.
– Je suis forte je vais me battre. Le choix, je ne l’ai pas. Je veux connaître toutes les solutions, je veux essayer tous les traitements. Je suis prête à partir à l’étranger s’il le faut.
Elle avait prononcé ces mots pour mieux se rassurer, ayant toutes les raisons d’engager une lutte sans merci contre la maladie. En tant que mère, cette dernière était au centre de sa famille. Si Sarah n’était plus là comment son mari allait-il faire pour s’en sortir. Sa confiance en lui était pleine et entière, mais ils avaient toujours géré les problèmes à deux, son époux avait besoin de sa présence pour se rassurer. David était souvent stressé, et se faisait du souci pour la moindre bêtise. Elle devait le préparer si le pire arrivait pour qu’il soit prêt à prendre le relais à faire face à toutes éventualités. Il s’occupait de beaucoup de choses à la maison, surtout des enfants. Son travail lui permettait de se dégager plus de temps, ainsi qu’organiser son planning comme il le voulait, mais malgré tout ce dernier se reposait beaucoup sur elle pour les décisions importantes. Sarah se rassura la médecine faisait des progrès tous les jours, il devait y avoir un traitement efficace. Partout dans le monde des médecins ainsi que des chercheurs travaillaient sans relâche pour soigner des milliers de malades, elle devait avoir confiance en ces personnes.
– Je vais tout vous expliquer. Pour le moment nous allons vous faire des examens complémentaires pour savoir quel protocole mettre en place. Dès aujourd’hui je vais vous mettre en arrêt maladie.
Sa patiente refusa catégoriquement l’arrêt de travail, se sentant en état de continuer à faire son métier. Même si, Sarah ne voulait pas l’admettre la sensation d’être fatiguée l’avait gagné ces derniers temps, mais surtout faisait preuve de moins de patience. De plus beaucoup d’enquêtes en cours s’entassaient sur son bureau et puis les effectifs étaient justes à la brigade. Tout le monde était à cran, et la hiérarchie s’en moquait, ceux-ci demandaient toujours plus avec peu de moyens. Au travail un malaise général était en train de s’installer, de plus en plus de ses collègues étaient en arrêt maladie pour dépression. Il y avait moins d’entrain le matin pour venir au bureau, la justice semblait ne pas reconnaitre leurs efforts. La jeune femme n’était pas égoïste, mais pour la première fois Sarah devait penser à elle avant son emploi ce qu’elle semblait avoir du mal à faire. Partir à l’étranger pour se soigner était une chose mais fallait-il encore qu’elle ait la force de le faire. S’arrangeant avec le service pour rester au bureau et faire ses procédures quitte à faire celles des autres pour leurs donner un peu d’aide et les soulager. Elle resta polie avec le médecin même si celui-ci insista fortement pour lui donner des jours de repos.
– Vous ne pouvez pas continuer à travailler et en même temps suivre le traitement. Il va vous fatiguer.
– Faites-moi un arrêt maladie, je ne l’utiliserai que si j’en ressens le besoin.
– Très bien mais dans votre situation, il vous faut privilégier le repos.
Le médecin ne pouvait pas comprendre, toute sa vie n’avait été qu’un combat, pour en arriver où elle en était. Mais surtout elle avait fait d’innombrables sacrifices dont ce dernier ne pouvait mesurer l’importance ni même comprendre. Sarah était forte du moins c’était son impression. Ce boulot était une revanche sur la vie, ne souhaitant pas y renoncer. Être gendarme avait failli lui coûter sa famille mais finalement tout s’était arrangé. Oh bien sûr, Sarah avait dû faire des concessions, mais aujourd’hui tout allait pour le mieux. Arriver à conjuguer son travail et sa vie de famille était une lutte de chaque jour. Parfois encore ses enfants disaient que leur mère n’était pas souvent à la maison, mais c’était le propre des enfants de faire des reproches à leurs parents, mais dans l’ensemble tout allait pour le mieux. Depuis que sa tribu avait déménagé, Sarah avait redécouvert son mari. Ne s’étant pas rendu compte de tout ce qu’il accomplissait. Ce dernier gérait entièrement la maison, au début elle s’était un peu culpabilisée, cela aurait dû être sa place. Puis Sarah avait vu que son époux y prenait un réel plaisir, ne désirant pour rien au monde le lui enlever, alors elle avait fini par trouver sa place.
– La seule solution pour une complète guérison c’est la greffe de moelle osseuse.
– C’est à dire.
– Il faudrait que vos parents ainsi que vos frères et sœurs viennent faire des examens. S’ils sont compatibles on pourrait envisager une greffe. C’est le meilleur des traitements et le seul qui garantisse un rétablissement complet.
– Je viens de l’assistance publique, je ne connais pas mes parents.
– Oh je suis….
– Vous n’avez pas à être désolé. Il y a longtemps que je n’en souffre plus.
– Et vous n’avez aucun frère aucune sœur.
– Non.
Deux mensonges en moins d’une minute, mais cacher la vérité était nécessaire. Comme à chaque fois ça lui brisait le cœur, mais peu à peu ces leurres étaient devenus une réalité. Toute sa vie, celle-ci avait appris à cacher ses sentiments derrière une armure invisible. Ressentant tout mais ne montrant jamais rien, ne parlant surtout pas de ce qui la préoccupait. Jamais il ne fallait montrer la moindre faiblesse. Un instant elle pensa à lui, envisagea de lui lancer un appel au secours et se ravisa aussitôt. Sarah ne pouvait pas faire ça, ils s’aimaient plus que tout mais avaient appris à se passer de l’un de l’autre.
Le médecin finit par lui expliquer la procédure à suivre. Sa patiente ne l’écoutait qu’à moitié, son esprit vagabondait entre le monde réel et ses pensées les plus secrètes. Commençant à énumérer toutes les choses qu’elle aurait aimé faire, sans jamais en trouver le temps. Il y avait aussi des personnes qu’elle avait envie de voir mais dont elle n’avait plus de nouvelles, la vie avait fait son œuvre. Le docteur l’informa qu’il allait mettre en place un protocole de soins basé sur de la chimiothérapie. Si celle-ci était efficace, il continuerait avec, sinon il en essaierait un autre beaucoup plus virulent. Le médecin aurait aimé lui conseiller d’aller voir un psychologue pour parler de ses peurs de ses doutes pour qu’elle se confie. Mais la femme qu’il avait en face de lui n’était pas prête pour cette démarche, il fallait que cela vienne de sa propre initiative, pourtant celui-ci sentait qu’elle avait beaucoup de choses à dire.
En sortant de l’hôpital, une soudaine envie de fumer une cigarette la saisit alors qu’elle ne l’avait jamais fait de sa vie. Sarah comprit qu’elle avait besoin de s’occuper l’esprit. Elle ralluma son téléphone portable, par principe et politesse, à chaque fois qu’elle avait un rendez-vous celui-ci était éteint. Ne supportant pas qu’une personne étrangère vienne déranger la conversation c’était un rituel pour tous ses rendez-vous. Une dizaine de messages tombèrent en flèche, c’était plutôt rare. Subissant le téléphone au travail, dans sa vie privée, cette dernière n’en avait qu’un usage très limité. Celle-ci ne les consulta

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