Voici deux copines qu’il n’aurait jamais fallu contrarier. Voici une sorcière, un gars dont on ne vous raconte pas ce qu’il fait, un papa vivant, un papa mort, deux enfants et un invité surprise. Le tout bien torride très poétiquement.
Cette nuit-là, une sorte de loup s’est évadé d’un vague jardin zoologique. S’amorce alors un tourbillon de faits brossés, souvent dans la pénombre, qui va nous placer bien en porte-à-faux entre le conte cruel, le roman de mœurs et le récit d’atmosphère.
Le monde d’Anne Leurquin est un monde où les crédules s’auto-envoûtent, deviennent leur propre proie. C’est un monde ordinaire, banalisé mais, surtout, subtilement sensualisé.
C’est aussi un monde rural mais moderne. Il y a des portables, des véhicules 4X4, de beaux lits tendance avec boutis, des appentis de fermes, des poulaillers, des chevaux que l’on monte, des curés de village blasés, de vieilles jeteuses de sort trépidantes, des clochards sylvestres, des convives inamovibles au café du coin, des enfants espiègles, des maris aux abois et des épouses qui tendent à… devenir absentes ? Chasser ?
Ce monde (notre monde, en fait), Anne Leurquin nous l’esquisse comme si elle le dessinait pour la première fois. Il nous est livré avec beaucoup de poésie, de charme, de faconde, souvent en de courts paragraphes vifs et hachés.
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