Le monde selon Tam Tam
132 pages
Français

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Le monde selon Tam Tam , livre ebook

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Description

Entreprenante, audacieuse, pleine d’assurance, un peu prétentieuse, égoïste, Tam-Tam pense être aux commandes de sa vie et voit le monde avec son filtre à elle ; un filtre bien spécial ! Il faut dire qu’elle est singulière et son intelligence l’a amenée à bâtir son existence comme elle l’entend. Mais lorsqu’elle se retrouve embarquée de force par « le Gang des Gorilles » et atterrit dans un endroit mystérieux, tout bascule pour elle. Dans ce lieu où elle est enfermée avec ses semblables, elle va vite mettre des couleurs d’espérance et de rêves dans leur quotidien morose et progressivement comprendre qu’elle n’est qu’une partie d’un tout, que tout est finalement intimement lié.
Dans cette quête de vérité, une question l’obsède : trouvera-t-elle son âme sœur ? Cette complicité unique dont lui parle Singha existe-elle vraiment ? De Shéhérazade en psychologue improvisée, Tam-Tam vous entraîne dans les méandres de ses fables, de ses réflexions sur notre monde, le pouvoir de l’amour et la puissance du destin.
Drôle, inventive, impulsive, enjouée, attachante, touchante, IRRESISTIBLE ! Tout un programme pour un petit félin ! Mais Tam-Tam n’est-elle qu’un simple chat ? Pas si sûr !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2024
Nombre de lectures 1
EAN13 9782493316028
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© 2024. © Déborah blanc, Éditions Encre de Lune. 
Tous droits réservés.  
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
  
Crédit photo : ©pixabay.com
 
ISBN numérique : 9782493316028
 
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
E-mail : editionsencredelune@gmail.com 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite
 
 
 
 
Les rives du fleuve intemporel,
Le Lapis Lazuli, le mystère des temples
Et le chant immortel du Nil
Se reflètent dans tes pupilles,
Déesse de mon cœur.
 
À quoi penses-tu, oh féline perfection,
Quand tu plantes tes yeux sibyllins
Dans les miens ?
Ton regard est un voyage.
 
 

À Khaleesi, Désirée et Pitchou,
Mes trois mousquetaires à moustaches
À Caramel qui vient d’agrandir la famille.
 
 
 

 
« Le destin est ce qui nous arrive au moment où on ne s'y attend pas »

Tahar Ben Jelloun

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Prologue

 
Avant de commencer mon récit, je tiens à préciser, chers lecteurs, que moi, Tam-Tam, jeune chatte d’un an, j’ai été dotée par l’auteur de toutes les facultés requises pour conter cette histoire. Elle m’a donné la possibilité de traduire les pensées félines dans le langage des hommes. Elle m’a offert le savoir et la maitrise totale des mots. Elle a ouvert grandes les portes de la connaissance et de l’esprit, m’octroyant une habileté à discourir, à philosopher et à pénétrer les mystères de la race humaine qui m’étonne moi-même.
 
Un écrivain est à l’image de Dieu en quelque sorte. Omniscient, omnipotent, il peut nous modeler dans la glaise de son imagination, nous accorder toutes les qualités qu’il désire et nous les retirer tout aussi vite. Nous, les personnages, ne sommes que des marionnettes dirigées par sa plume insaisissable et imprévisible. Ces prestidigitateurs du Verbe ont le pouvoir de vous faire croire à une illusion, de vous amener à adhérer à une réalité qui n’existe pas. Je ne sais pas si vous serez happés par mon histoire ou réceptifs à mon style mais c’est à moi qu’il incombe de vous divertir, de vous faire réfléchir et de vous montrer le monde tel que je le vois.
Comme Jules Renard l’a si bien dit : « Le bon lecteur est celui qui accepte de jouer avec l’auteur, finalement. » J’espère que vous voudrez bien jouer aussi un peu avec sa création.



 
 
Chapitre 1. Ma vie est exactement comme je la souhaite


Je suis ce que l’on peut appeler une belle minette. Haute sur pattes, silhouette élancée, robe grise mouchetée, queue en pompon neigeux et yeux de biche d’un bleu turquoise à damner n’importe quel matou, du jeunet inexpérimenté au mistigri baroudeur. Mon regard a la splendeur des mers du sud. Sans me vanter, je suis vraiment une beauté. Quand je croise mon reflet dans une vitrine, j’admets que mon égo jubile. Souvent j’aime dandiner du popotin, autant par suffisance totalement assumée que pour rendre fous de désir tous les mâles que je croise.
Tiens justement en voilà un qui arrive. Je m’étire lascivement sous le soleil couchant de ce bel été en émettant des petits soupirs de contentement. Je saute du toit où je m’étais assoupie et atterris avec grâce dans la ruelle, juste sous son nez. Allez c’est parti pour le grand jeu de séduction dans lequel je suis passée maitresse. D’abord je lui montre mon postérieur qui en a fait frémir d’impatience plus d’un et je me tortille avec insolence. Puis je me retourne et commence une toilette des plus sensuelles. Je charge chacun de mes gestes d’une saveur érotique. Je vois qu’il est complètement médusé et sous mon charme. Normal je suis une vraie chatte fatale.
Je m’approche alors à pas souples et plante mes grands yeux en amande dans les siens. Mon arme secrète fait mouche. Je vois qu’il déglutit et n’ose même pas soutenir mon regard. C’est un matou un peu gauche, un rouquin trop maigre et pas tout jeune. Je cherche quelques muscles sous cette fourrure assez terne mais à mon grand désespoir c’est la bérézina. Néanmoins il a de beaux yeux d’un vert tilleul avec des éclats dorés. J’aurais préféré trouver mieux mais je suis en chaleur et j’ai une envie irrépressible de m’accoupler :  
—  Salut ! lui dis-je d’une voix mielleuse. Je ne t’avais jamais vu par ici.
—   Bonsoir.
J’aime le son de sa voix profonde et caverneuse.
— Tu as un nom ?
—   Spike. Et toi ?
—   Tam-Tam.
—   C’est joli, ça.
Un silence un peu envahissant s’installe. Bon, celui-là n’est pas du genre Casanova, ni beau parleur. C’est à moi de faire le premier pas je présume.
— Tu vis dans le quartier ?
— Oui, depuis quelques jours. J’ai roulé ma bosse dans les villages alentours avant de découvrir cette ville. J’ai trouvé une ruelle où m’installer. C’est comment ici ? Je veux dire on laisse les chats errants tranquilles ?
— Oui et non. Quelquefois les Gorilles débarquent et alors t’as plutôt intérêt à te cacher.
— Les gorilles ?
— Oui, c’est comme ça qu’on appelle les humains qui font des descentes avec leurs cages pour nous piéger. Les chats qui sont pris, on ne les revoit jamais… Mais certains humains sont sympas et nous nourrissent.
— Et toi, tu es là depuis longtemps ?
— Depuis pas mal de lunes.
Je me rends compte que la conversation prend une tournure déplaisante et que ce gros nigaud ne réalise pas la chance inespérée qu’il a de rencontrer la V alkyrie de l’amour que je suis. Bon allez, j’attaque. Je m’avance et frotte mes joues contre les siennes, puis je lui décoche un regard très langoureux. Je m’éloigne un peu et urine contre un lampadaire. Il s’approche et renifle, gueule ouverte, pupille dilatée. Il est visiblement très excité. Je me dirige alors vers mon repaire, à l’abri sous le renfoncement d’un entrepôt et j’entame ma petite sérénade amoureuse. Mes miaulements rauques semblent être portés par la brise. Je baisse la tête et fléchis mes antérieurs. Je relève la queue et j’attends. Rien… Mais il fait quoi cet imbécile ?
Je tourne la tête. J’admire au passage le panache de ma jolie houppette blanche. Il est là, juste à côté et… Il me regarde, comme paralysé ! Je commence sérieusement à perdre patience. Je lance une ultime invitation vocale et enfin la tension qui m’habitait éclate. Ce n’est peut-être ni un dandy ni un athlète mais il a une délicieuse façon de me mordre le cou et de me maintenir fermement. Et à ma grande surprise, cela dure bien plus que ce que je m’étais imaginé. Je dois admettre également que je prends un immense plaisir. Même quand il se sépare de moi, il y a beaucoup de délicatesse de sa part. Je me sens apaisée et repue.
— Merci ! C’était très bien.
— On va se revoir ?
Et voilà patatras ! C’est toujours la même histoire avec les romantiques. S’il pense qu’on est en couple juste parce que l’on a fait du sexe ensemble une fois, il se fourre le coussinet dans l’œil !
— Non, je ne crois pas. C’était chouette et ça m’a fait du bien mais ça s’arrête là. Je suis une chatte indépendante. Je n’ai pas besoin d’un mâle dans ma vie. Je suis tout à fait heureuse en compagnie de moi-même.
Il baisse la tête, l’air un peu triste.
— Eh ! Ne le prends pas comme ça. Tu es un matou sympa Spike. Bonne continuation. Et fais gaffe aux Gorilles !
 
Il s’éloigne, résigné, trainant sa déception sur le bitume. Je ne me sens pas coupable. Je ne fais pas partie de ces chattes sentimentales. J’ai un caractère bien trempé et je veux vivre toute seule. Pour le moment, je vais aller me rafraichir et boire à la fontaine du square à deux pas. Quand j’arrive, il n’y a pas grand monde. Je lape l’eau fraiche avec bonheur puis retourne dans mon secteur en quête de nourriture. Les poubelles ? Très peu pour moi. Je suis une chatte classe, trop ravissante pour souiller mes coussinets et mon pelage avec les salissures des ordures. Non, mon charme marche aussi sur les humains.
Je pose mon séant devant la porte du Kebab et miaule de la plus délicieuse des façons. Rachid passe la tête par la fenêtre. C’est un des humains sympas qui me nourrissent ici. Il fait partie du Club des Colombes. C’est-à-dire tous ceux qui m’aiment bien dans le quartier et avec qui je vis en bonne intelligence. Rien à voir avec le Gang des Gorilles. Ceux-là, dès que je les vois, je prends mes pattes à mon cou.
— Oh, te voilà Tam-Tam ! (C’est le nom qu’il me donne et je l’aime assez). Attends, je reviens !
Quand il ressort, j’hume une délicieuse odeur de viande grillée.
— Tiens Bella, c’est pour toi. Régale-toi ma puce.
Il dépose une petite assiette devant moi pleine de bouts d’agneau savoureux et juteux. On ne me sert pas à même le sol, moi. Je ne suis pas n’importe qui dans le quartier. Je mange à plusieurs râteliers en fonction de mon humeur et j’ai plusieurs Colombes dans mon fan club. Rachid est le plus enthousiaste de mes admirateurs. Il s’accroupit et me caresse la tête, la joue puis derrière les oreilles. J’en ronronne de plaisir et viens me frotter contre son genou. Il me gratte énergiquement l’arrière-train, à la base de la queue et je me cabre avec délice tout en raclant le trottoir avec mes griffes de guerrière. Oui, ne riez pas ! Je suis une vraie bagarreuse et je sais me défendre. Quand la grosse noiraude a voulu voler ma ruelle, je te lui ai décroché quelques beignes coupantes comme des rasoirs. Vous l’auriez vue repartir la queue entre les jambes et le museau en sang.
Tout le temps de mon repas, Rachid

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