Le MYSTERE DE NEMI
86 pages
Français

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Le MYSTERE DE NEMI , livre ebook

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Description

Depuis des millénaires, les bois de Némi recèlent un terrible mystère qu’on croyait enfoui à jamais dans les décombres du temple de Diane. Ce secret a refait surface après que Jules, un jeune imprudent et avide de reconnaissance, se soit laissé berner par une intrigante sur les réseaux sociaux. Petit à petit, il apprendra les secrets du prêtre de Némi, le disciple sanguinaire de Diane.
Ce que Jules avait d’abord pris pour un jeu se révélera être une sordide histoire de pouvoir et d’argent. Au cours de ses voyages en Italie et en Grèce, il comprendra que, de l’époque romaine à nos jours, la transmission du pouvoir a toujours suivi les mêmes sombres chemins. Dépassé par les événements, le jeune homme qui rêvait d’amour et de succès parviendra-t-il à survivre aux épreuves auxquelles il sera confronté?
Dans ce captivant thriller, Louis L’Allier illustre avec brio comment l’histoire peut nous donner la clé de notre propre liberté et assouvir notre soif d’aventure.

Informations

Publié par
Date de parution 23 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782895978633
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION VOIX NARRATIVES dirigée par André Lamontagne
LE MYSTÈRE DE NÉMI
DU MÊME AUTEUR
Romans
Nikoalos, le copiste , Ottawa, Éditions David, 2016.
Le jardin des espoirs déçus , Ottawa, Éditions du Vermillon, 2014.
Les cendres de l’Etna , Ottawa, Éditions du Vermillon, 2011.
Les danseurs de Kamilari , Ottawa, Éditions du Vermillon, 2010. Prix Christine-Dumitriu-van-Saanen.
Études
A RRIEN et O PPIEN , L’Art de la chasse. Cynégétiques , Introduction, traduction et notes de Louis L’Allier. Paris, Les Belles Lettres, coll. « La roue à livres », 2009.
Le bonheur des moutons. Étude sur l’homme et l’animal dans la hiérarchie de Xénophon , Québec, Les Éditions du Sphinx, 2004.
Louis L’Allier
Le mystère de Némi
ROMAN
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Le mystère de Némi / Louis L’Allier.
Noms : L’Allier, Louis, 1961- auteur.
Collections : Voix narratives.
Description : Mention de collection : Voix narratives
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210296747 | Canadiana (livre numérique) 20210297999 |
ISBN 9782895978275 (couverture souple) | ISBN 9782895978626 (PDF) | ISBN 9782895978633 (EPUB)
Classification : LCC PS8623.A444 M97 2021 | CDD C843/.6— dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.

Les Éditions David 269, rue Montfort, Ottawa (Ontario) K1L 5P1 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com
Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 4 e trimestre 2021
Au bord du gouffre de Némi
Certes, comme la lumière se fait connaître elle-même et fait connaître les ténèbres, la vérité est norme d’elle-même et du faux. Baruch S PINOZA , Éthique II, Prop. 43, Scolie.
Matin du samedi 13 août 2011
Le jeune homme avait passé la nuit dans un état comateux, l’esprit empêtré dans les ronces du souvenir. Il s’était débattu en songe contre sa propre volonté et contre les désirs qui l’avaient mené jusqu’ici aussi inexorablement que l’eau est aspirée par l’entonnoir. Avait-il voulu ce qui allait se produire ? Les événements passés n’étaient-ils vraiment que ce qu’ils furent ?
La réponse à toutes ces questions était devant lui, dans un futur qui allait se déployer d’un instant à l’autre, et la solution ne se trouvait plus dans la réflexion, mais dans l’action. Tout était limpide maintenant. Dans les minutes à venir, il allait devoir tuer ou être tué, un point c’est tout ; mais les choses étaient-elles si simples ?
La veille, après avoir loué une minuscule voiture, à peine plus grosse qu’une baignoire — du genre qu’on ne voit qu’en Europe —, il avait filé à l’anglaise en direction du sud-est de Rome, à la tombée du jour. La chaussée, irradiée par le soleil de la mi-août, était encore brûlante et il avait avalé les kilomètres à toute vitesse, les fenêtres grandes ouvertes pour sentir le vent lui tirer les cheveux, comme pour l’obliger à revenir en arrière. Ensuite, parcourant le tracé de l’ancienne Via Appia, il était passé en flèche devant le lac d’Albano, indifférent à sa beauté tranquille et à la splendeur de Castel Gandolfo qu’il devinait dans la pénombre frémissante. Le soir mauve et gris tombait lentement comme le rideau d’une tragédie.
Une fois arrivé à Genzano di Roma, il avait garé sa voiture en bordure du village ; tapie dans la végétation luxuriante, elle ressemblait à un fauve à l’affût, replié sur lui-même pour mieux bondir. Ensuite, dans le confort exigu de ce cocon de plastique et d’acier, il avait attendu son heure, la nuit durant, en tentant de réfléchir le moins possible. Son cœur affolé ne lui appartenait plus et battait à un rythme croissant. Le moment venu, il s’était extirpé du véhicule, les genoux tremblants et de moins en moins certain de la marche à suivre, car le doute s’immisçait en lui à mesure que la fraîcheur du matin lui glaçait l’encolure. Lentement, il s’était engagé sur la pente de la voie appienne, l’ancienne route des pèlerins, retrouvant une certaine assurance à chaque pas, poussé vers le bas par la gravité, malgré les hésitations d’un esprit encore prisonnier du sommeil. Il se répétait sans cesse qu’il ne devait pas défaillir, qu’il s’était rendu là par la seule force de son esprit et qu’elle l’attendait, ne sachant plus s’il pensait à la déesse ou à une autre femme.
Il avait raison, il ne pouvait se tromper. Le texte de Strabon, ce géographe d’origine grecque du début de notre ère, était sans équivoque. Il l’avait lu et relu tellement de fois qu’il s’en souvenait par cœur.
Aricia est une ville sur la voie appienne, juste après le mont Alban. Aussi, une certaine coutume barbare et scythique domine dans le sanctuaire. En effet, un esclave fugitif est établi prêtre après qu’il eut tué de ses propres mains le précédent prêtre. Il est donc toujours armé d’une épée, regardant aux alentours pour des attaques, prêt à se défendre.
Ce document vieux de 2 000 ans lui indiquait à quoi il devait s’attendre et lui dictait la marche à suivre. Mais pourquoi maintenant et surtout pourquoi lui ?
Le soleil avait décidé du moment fatidique. Il le regardait maintenant se lever en oblique, peignant de rouge les lèvres du cratère. À sa droite, profond dans son calice de verdure, le miroir de Diane scintillait calmement dans la vapeur matinale qui remontait vers le bleu du ciel comme une semence allant féconder les espaces d’en haut. La nature paraissait belle et sereine, indifférente au drame qui allait se jouer. Au pied de la pente, il s’assit sur une pierre, guettant le moment où les premières lueurs atteindraient le lac de Némi en contrebas, qui lancerait alors son premier reflet vers le ciel et annoncerait l’hallali. Toujours plus haut, le soleil inexorable sublimait la brume matinale qui disparaissait en laissant les feuilles recouvertes de perles mobiles.
Une voix lui disait que tout irait à la perfection, il ne pouvait en être autrement, car tout avait été préparé de longue main par des gens qui savaient ce qu’ils faisaient.
À nouveau il sentait son cœur battre à tout rompre, insensible à ses tentatives de le calmer comme un réveil qui sonne à toute volée pendant que la main tâtonne pour le faire taire. L’eau du lac lui semblait monter et descendre en de lentes pulsations par lesquelles la nature respirait de plus en plus fort sous l’effet d’une tension partagée. Dans un suprême effort de maîtrise de lui-même, il se fit une réflexion futile : « Il faut que je me calme, je n’y arriverai pas comme ça ! »
Non, il n’y arriverait pas. Sous sa veste noire — assortie à des pantalons de même couleur, comme dans les films d’espionnage —, il sentait la forme inconfortable du long couteau qu’il avait transporté jusque-là. Il l’agrippa pour se donner de l’assurance, mais cet objet incongru dont l’usage lui faisait horreur ne fit que raviver ses craintes. Il recula de frayeur dans un bosquet afin de ne pas être vu, comme l’enfant apeuré se réfugie dans les bras de sa mère. Pourtant, il devait quitter son confort relatif et remplir sa mission, il s’était engagé bien trop profondément pour reculer. Il fallait d’abord courir les deux cents mètres de terrain dégagé qui le séparaient de la bordure de broussaille, cachant l’étroit sentier qui menait à l’autel. Ensuite, ou bien sa victime l’attendrait innocemment telle une amante offrant sa gorge au bien-aimé, ou bien il y aurait lutte.
Dans un cas comme dans l’autre, sa jeunesse et sa vigueur ne pouvaient que lui apporter la victoire. Il savait que quelque part là-bas se tapissaient les ruines indécises de ce qui fut un temple d’or. Là l’attendait le but ultime de toute cette aventure. Un bref moment de doute à passer et ensuite tout serait possible, il n’avait qu’à suivre les instructions et tout se déroulerait comme prévu ; après tout, c’était dans l’ordre des choses : le neuf remplaçait le vieux, le monde présent se construisait sans remords sur les ruines du passé.
Il regarda le ciel et baissa les yeux vers sa montre, les aiguilles marquaient l’heure exacte où il devait passer à l’acte, selon un plan infaillible. Cette pensée le rassura et, malgré les doutes qui l’assaillaient depuis quelques jours, il reprit courage. Il était capable de mener à bien cette tâche difficile, personne d’autre n’était plus apte à réussir. Il chercha le rameau du regard, d’abord confiant, puis de plus en plus inquiet à mesure que le doute reprenait sa place, lancinant et perfide.
Il se demanda soudainement s’il avait fermé son téléphone. « Merde ! J’aurais dû le laisser à l’hôtel. Au moins, j’espère qu’il est réglé sur vibrations ; ce serait bien la meilleure si on m’appelait à ce moment précis », se dit-il pour ramener un peu de normalité dans cette situation insensée.
Voilà ! Il voyait clairement l’autel, encore couvert d’offrandes. L’autre devait être tout près. Il s’approchait et n’en était plus qu’à une dizaine de mètres ; les jeux étaient faits. Une fois engagé l’enchaînement des causes et des effets, l’autre ne pouvait plus lui échapper. Il n’avait qu’à s’élancer et, en trois secondes, il pourrait plonger sa longue lame juste sous les omoplates de sa victime.
Il ne vit d’abord qu’une silhouette indistincte, à demi cachée dans les branches. Devait-il attendre que la forme se précise ou devait-il y aller ? Lentement, la silhouette frêle se dirigeait dans sa direction jusqu’au moment où le soleil plongeant révéla ses traits. Et là, une stupeur indescriptible envahit le jeune homme. Que faisait-elle là ? Était-elle là pour le tuer ? Jamais il n’oserait faire le premier geste contre elle. Soudainement tout était clair : depuis le début, il n’avait été qu’une marionnette qui allait assumer le rôle de la victime et il venait enfin de comprendre qui tirait les ficelles.
Son esprit fit un bond de neuf mois vers le passé, jusqu’à cet instant où tout avait débuté, vers ce moment où il aurait peut-être

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