LE Secret des vagues

Carmen Belzile

Description

Élizabeth est veuve depuis peu et nouvellement retraitée. Elle adore la nature, la littérature et les petits bonheurs du quotidien. Elle passe l’été dans un chalet, en Gaspésie, pour soigner les blessures de son passé, se remettre de la mort de son mari tout en sculptant les contours de son avenir.
Thomas est enseignant et aidant naturel. Depuis quelques années, il prend une pause, à même auberge, pour se ressourcer sur les grèves gaspésiennes. Il a ses habitudes dans la région; il fait partie d’un groupe de musique qui anime les soirées de La Vieille Usine.
L’immensité de la mer agit avec une touche de magie sur la trajectoire de ces deux êtres esseulés en quête de sens. La vie tricotera entre Élizabeth et Thomas des moments d’une grande délicatesse, empreints de respect et de bienveillance. Goûteront-ils de nouveau à l’amour? Retrouveront-ils une certaine tranquillité d’esprit? Un roman tendre qui fait du bien, comme une brise d’été.

Sujets

• Romans francophones
• Romans
• Romans (groupe)
• Romance
• Fiction
• Romans de genre
• Nouvelles de genre
• Romans d'amour
• Romans sentimentaux
• Romans d'amour

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 15 mars 2017
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782897582715
• Langue: Français

Extrait

Guy Saint-Jean diteur
3440, boul. Industriel Laval (Qu bec) Canada H7L 4R9
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Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada .

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Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur Inc. 2017
Conception graphique de la couverture et infographie: Olivier Lasser
R vision: Fanny Fennec
Correction d preuves: milie Leclerc
Photo de la page couverture: Olivier Lasser
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2017
ISBN: 978-2-89758-270-8
ISBN EPUB: 978-2-89758-271-5
ISBN PDF: 978-2-89758-272-2
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Imprim au Canada
1 re impression, mars 2017

Guy Saint-Jean diteur est membre de
l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
CARMEN BELZILE

ROMAN
"Nous portons les cicatrices de nos blessures .
nous de les honorer, car elles disent
aussi que nous avons surv cu et qu elles
nous ont rendus plus forts ou plus lucides.
J ACQUES S ALOM
toi Denis ,
une fid le pr sence, un havre protecteur
et plus encore .
des couples inspirants ,
Linda et Claude
Louise et Claude
Jocelyne et Robert
Parce que l amour n a pas d ge, ils ont su donner
une seconde chance la vie de couple .
T ABLE DES M ATI RES
PREMI RE PARTIE L t des remous
C HAPITRE 1: lizabeth
C HAPITRE 2: Thomas
C HAPITRE 3: lizabeth
C HAPITRE 4: Thomas
C HAPITRE 5: lizabeth
C HAPITRE 6: Thomas
C HAPITRE 7: lizabeth
C HAPITRE 8: Thomas
C HAPITRE 9: lizabeth
C HAPITRE 10: Thomas
DEUXI ME PARTIE L t d une accalmie
C HAPITRE 11: lizabeth
C HAPITRE 12: Thomas
C HAPITRE 13: lizabeth
C HAPITRE 14: Thomas
C HAPITRE 15: lizabeth
C HAPITRE 16: Thomas
C HAPITRE 17: lizabeth
TROISI ME PARTIE L t d un vent porteur
C HAPITRE 18: Thomas
C HAPITRE 19: lizabeth
C HAPITRE 20: Thomas
C HAPITRE 21: lizabeth
C HAPITRE 22: Thomas
C HAPITRE 23: lizabeth
T ROIS ANS PLUS TARD : Thomas
PREMI RE PARTIE
L t des remous
C HAPITRE 1
lizabeth
Voil des kilom tres et des kilom tres que je laisse les paysages d infinies tendues m emplir les yeux en suivant des verbiages la radio d ICI Radio-Canada, sur les ondes de Rimouski, de Sainte-Anne-des-Monts et de Gasp , sans y pr ter vraiment attention.
En quittant la maison, j avais roul dans un tat euphorique pendant deux heures, contente de cette d cision impulsive de partir sur-le-champ. Je souhaitais estomper l image de la m re que j tais et redonner toute la place la femme.
J avais emprunt la route 132 en d couvrant ce Qu bec que je connaissais si peu. Apr s une nuit dans une jolie auberge de Saint-Jean-Port-Joli et un somptueux d jeuner, j avais repris la route. Tenir le volant me procurait un immense sentiment d autonomie et de libert . Jamais je n avais parcouru, seule, une telle distance. Le paysage d filait mesure que je progressais, pendant que se d roulait dans ma t te le film de l ann e qui venait de s couler.
Dans mon esprit, je r visais le contexte de ce d part en vacances. Pr cipit , ou plut t devanc d une journ e la suite d une altercation avec Daniel, mon fils a n . Depuis les d buts de mon mariage avec Bernard, nous prenions en famille la direction de la c te Est am ricaine pour nos vacances. Je ne pouvais plus supporter les plages de Wildwood. Mon mari avait d couvert cette r gion une poque o nos fils taient tout jeunes. L endroit parfait pour riger des ch teaux dans le sable, construire des rigoles ou patauger dans la mer. J adorais le roulement des vagues mon oreille, le joyeux barbotage des petits qui s amusaient dans l eau, les repas de poisson et les longues promenades au bord de l oc an. Puis les enfants ont grandi, ils occupaient un emploi d t et bien s r, ce n tait plus de leur ge de partir en vacances avec papa et maman. Bernard et moi avons continu de fr quenter cet endroit avec des amis ou la famille de sa s ur. Jamais en t te t te. Une ann e, j avais exprim le souhait que l on s installe Cape May, juste c t , un lieu paisible et l architecture d poque tellement plus jolie. mes yeux, mais pas du point de vue de Bernard. Et, en tout temps, son id e s av rait la meilleure, il avait toujours su trouver les arguments pour me rallier ce qu il voulait. Quand nos fils taient devenus parents leur tour, cette destination tait rest e inchang e. N tait-ce pas charmant de prendre des vacances trois g n rations? cette poque, on louait une grande maison. Ce n tait pas n cessairement de tout repos.
a faisait des mois que j avais r serv ce chalet. Je ne trouvais plus de raisons poursuivre un type de vacances en famille qui ne me convenait plus. Je n y puisais aucun ressourcement. soixante-deux ans, j tais bien en droit de d cider par moi-m me de l endroit o prendre des vacances. Cette confrontation avec Daniel m angoissait et me soulageait la fois. J avais tendance esquiver les affrontements, ne sachant pas trop comment les g rer. Mais un sentiment nouveau mergeait, la volont d affirmer ce qui comptait vraiment mes yeux. En toutes circonstances, la maison comme dans le travail l cole, j avais toujours vit d lever la voix. J avais tent d expliquer mon point de vue Daniel. Cette discussion avec mon fils au sujet des vacances ne menait nulle part, car j tais bien d termin e me rendre en Gasp sie. Une voix inconnue tait sortie de ma gorge et je lui avais dit:
- ASSEZ, JE FERAI CE DONT J AI ENVIE! POINT!
Avais-je cri ou simplement lev le ton? Pendant une fraction de respiration, j avais eu l impression que Daniel s imaginait faire face un fant me. Cette situation tait improbable, ahurissante pour lui. Au fil des ann es et sans doute cause de ma bonne ducation, j avais d velopp l habitude de baisser d une octave ou deux quand on parlait trop fort avec moi. J avais remarqu que mon interlocuteur en tait d stabilis , m me les tout-petits r agissaient en rangeant leur grosse voix dans leur poche. Dans mon esprit, cette forme de communication traduisait un geste de violence, de l agressivit , un contr le sur un plus faible ou une simple mauvaise habitude des plus d plaisantes. Daniel avait bien vu que je n tais pas dans mon tat normal, ce n tait pas moi cette fa on de hausser le ton et il voulait poursuivre la discussion le lendemain. Il avait lev les mains la mani re d un dieu puissant pour tenter de calmer le d mon. Ce geste apparaissait par automatisme dans les circonstances o son autorit lui glissait sous les pieds. Mais l , il allait trop loin en voulant m imposer ces vacances, Wildwood, pensant que j acquiescerais sans dire un mot.
Apr s son d part, je m tais sentie trangement paisible. J avais lev la voix, un premier coup de tonnerre. Pourtant, je ne ressentais pas de culpabilit , ni de remords, juste un grand calme et une pleine barque de satisfaction. Depuis des semaines, je pr parais ce voyage, tout tait arrang : la r servation du chalet, la liste des bagages, quelques feuillets touristiques de la r gion et le trajet imprim . J en r vais et rien ne changerait ce projet. J avais laiss un simple mot sur la table de la cuisine, pr cisant que mon amie Mireille savait o me joindre en cas d urgence.
Toute cette route, la tension avec mon fils, la d cision de partir malgr ses objections bienveillantes, tout a m avait puis e. Mais la f brilit me gagne d s que j aper ois l immense toit vert d un grand b timent entour de plus petits, ma destination.
Une fois gar e face la r ception de l Auberge, je tourne la cl de contact et un grand silence m enveloppe. En ouvrant la porti re de la voiture, un bruit clate comme un coup de tonnerre. Le bord de la mer m aspire comme un aimant, une force surnaturelle me happe et j avance pr s d un sentier qui m ne la plage. Hypnotis e par tout ce bleu, je reste immobile c t d une balancelle. J ai d j vu l immensit de la mer, mais jamais comme celle-l . Et cette clameur des vagues!
Cette destination en Gasp sie est une suggestion de mon amie Mireille. Elle me conna t bien. Je tombe sous le charme de l endroit. Le vent est ailleurs et pourtant les vagues enflent et roulent avec fracas. Ce n est pas une plage de sable, plut t une gr ve remplie de cailloux. Ce grondement produit un tourbillon l int rieur de moi. On dirait un volcan qui s veille. Serait-ce l effet du "cailloutement , cet boulis incessant des roches que les vagues viennent brasser et font d bouler?
La gorge nou e, la poitrine serr e, les yeux embu s, je ferme les paupi res. Je vois un signe dans ce deuxi me coup de tonnerre qui retentit dans ma vie: l amorce d un changement. Le rugissement de la mer et le cri des mouettes, voil tout ce que j entends. Mon c ur r sonne et palpite toute allure.
la vitesse d un clair, des parcelles de mon existence d filent dans mon esprit comme un film en acc l r . J aper ois une femme, j essaie de la