Le temps de l instant
178 pages
Français

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Le temps de l'instant , livre ebook

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Description

Le souvenir des baisers qu'ils avaient échangés le hantait encore aussi. Différente des femmes qu'il fréquentait habituellement, Anne-lise paraissait tantôt fragile, facilement malléable , et tantôt glaciale, parfaitement maîtresse de sa volonté. Les quelques heures passées en sa compagnie à Duékoué avaient attisé sa curiosité. Le dîner à Zagné avait quant à lui interpellé la femme en elle, petite citoire pour Lévi dans cette bataille de sentiments. Anne-Lise paraissait peut coquette, et il n'y avait aucun homme autour d'elle, semblait-il. il se souvenait bien de celui qu'il avait vu le premier soir où il avait rencontré la jeune femme. Puis, plus personne. Son téléphone restait muet et ses baiser la troublaient comme une adolescente...
quote testimonial

L'avis de l'équipe

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2016
Nombre de lectures 405
EAN13 9791090625235
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ahou N’da
PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE
Le temps de l’instant


ROMAN
CIV 523
Tél : (225) 21 56 50 63 • Fax : (225) 21 36 56 57 • 10 BP 1034 Abidjan 10
info@classiquesivoiriens.com • www.classiquesivoiriens.comLe temps de l’instant…
A mon ami le Vent,
Qui sait rapporter dans un murmure un mot,
Raconter une volatile histoire,
Soupirer, au creux de mon cœur, une phrase…
Merci
2Le temps de l’instant…
nne-Lise tendit son verre au barman. Quelle idée d’être venue Atraîner à cette soirée ? Elle n’arrêtait pas de se sermonner. Ses
amis avaient tellement insisté qu’elle avait cédé afn de ne pas paraître
trop asociale. Comme toujours, parce qu’elle craignait le regard des
autres et les commentaires dans son dos. Combien de fois devait-elle
se reprocher sa mollesse ? Elle n’arrivait pas à dire « non » de façon
énergique. Cela l’entrainait invariablement dans des confusions sans
fn. Mais elle n’en avait cure ; pour preuve, elle était ce soir encore
à une soirée quand elle aurait souhaité être ailleurs. Elle avait bien
sûr croisé Roger et sa nouvelle compagne. Salutations discrètes et
sourires de commande, elle avait bien passé l’épreuve. Seulement
depuis elle faisait tapisserie. Pourquoi n’avait-elle pas demandé à sa
sœur de l’accompagner ? Au moins, Keren avait le chic de l’aider et de
la sauver de ce type d’embarras. Roger et sa dernière élue ! Pourquoi
vouloir s’affrmer que tout était bien fni ? Deux jours avant, ils avaient
encore dîné ensemble. Il l’avait persuadée d’accepter cette situation de
femme de l’ombre. En y réféchissant bien, était-ce normal ? Il l’avait
quittée pour une autre et elle devait être celle avec qui il trompait cette
dernière. Une folle situation. Mais, elle avait accepté au mépris de tous
les conseils et quolibets. C’était pénible parfois, mais Roger était son
homme, il la comprenait et elle savait l’aider et le prendre. Cette histoire
n’était qu’un break, il lui reviendrait. D’ailleurs, avaient-ils vraiment
arrêté d’être ensemble ?
Elle regarda discrètement l’endroit où il était assis. Magbê
Sangaré était contre son épaule et il lui chuchotait quelques tendresses.
Anne-Lise soupira d’envie. Il était si beau ! Zut ! le pétillant faisait
son effet : la voici qui se mettait de nouveau à apprécier Roger. Ce
goujat ! Ce feffé idiot qui lui avait préféré une quasi adolescente ?
Elle se détestait d’être encore sensible à son charme. D’ailleurs elle
l’entendait encore deux heures auparavant au téléphone : « On pourra
aller se manger un morceau ensuite ». Cela avait aussi concouru à sa
venue, elle le savait bien. Elle soupira. Il l’avait à peine regardée. Quel
gâchis ! « La mémoire amputée » de Wêrê-Wêrê Liking était encore à
son chevet. Lire aurait mieux meublé cette soirée. Elle s’attela à tracer
des ronds parfaits avec le bord humide de son verre. Un, deux, trois ...
3Le temps de l’instant…
- A mon sens, ils sont mal ajustés. Il faudra placer votre verre
comme ceci ...
Et, de joindre l’acte à la parole, l’homme lui prit le verre et se mit à
l’exercice. Se faisant, il l’enveloppa presque. Anne-Lise s’offusqua de
ce sans gêne et se dégagea d’un coup d’épaule. Il s’écarta. Un moment
leurs senteurs se mêlèrent. Fugace intimité. Elle le dévisagea par dessus
ses verres. Cheveux très ras, grands yeux, nez fn, bouche généreuse.
Il s’éloigna d’un pas pour se prêter tranquillement à l’étude. La serial
dragueur attitude par excellence ! Mocassin italien souple, jean noir,
chemise vert militaire à manches courtes. Elle le jaugea rapidement :
décontracté et élégant à la fois. Un nightclubber impénitent. La musique
changea. L’homme jeta un regard vers les danseurs, puis reporta son
attention sur elle. Une salsa version Richard Bona. Ne quêtant aucune
approbation, il l’entraîna. Elle quitta son tabouret et le suivit sur la piste
qui se vidait. Une main se posa sur sa taille et l’enlaça fermement, une
autre lui enjoignit par le geste à le tenir. Elle rencontra un muscle fn et
dur à la fois, un bras distingua-t-elle. Anne-Lise se retrouva tout contre
l’homme. Grand, elle lui arrivait à la poitrine. N’allait-il pas attraper
un mal de dos à se baisser ainsi pour être en harmonie avec elle ? « Ce
serait bien fait pour lui, il ne m’a pas demandé mon avis ».
Mais, il était agréable de se laisser entraîner par l’inconnu.
Les pas s’enchainaient gracieusement. In petto, elle sourit d’avoir la
chance d’apprécier cette musique déjà considérée comme étant d’une
autre époque. La piste était quasi vide et l’espace se prêtait aux pas
compliqués que suggérait la musique. Avait-il senti qu’elle aimait le
rythme ? Au départ, l’homme lui avait fait faire des pas simples. La
facilité avec laquelle elle l’avait suivi l’avait rassuré, semblait-il, et il
avait entamé une série plus sophistiquée de pas en même temps que
Gloria Estéban entonnait « la melancolia ». Il la lâcha, elle revint à
lui après avoir tourné sur elle même. Des dents parfaitement blanches
scintillèrent dans les jeux de lumières tandis qu’elle lui tendait de
nouveau la main. Il aimait. Elle aurait pu partir, il lui en avait donné la
possibilité, mais elle était revenue à lui. Il l’enlaça, elle se retrouva de
nouveau entre ses bras. Senteur musquée mêlée à une légère pointe de
tabac. Fumait-il ?
4Le temps de l’instant…
Et, les lumières baissèrent, se frent tamisées. Anne-Lise essaya de
se dégager, mais l’inconnu ft f de son désir et resserra son étreinte.
Leurs corps s’emboitèrent. En l’attirant contre lui, il avait plaqué son
oreille contre sa poitrine, et Anne-Lise sentait celle-ci se soulever et
s’abaisser à chaque respiration. L’instant était grisant pour son corps en
manque de tendresse. Son cœur se mit à frapper à grands coups, si fort
qu’elle redouta qu’il fnisse par l’entendre. Hanches contre hanches,
pas souples et légèrement chaloupés.
Le Disc-joker annonça une série de zouk love retro.
Anne-Lise se retrouva perdue dans la chaleur qui émanait de
ce grand corps, presque protecteur, grisée par son enivrante odeur.
La tristesse de la soirée et l’étonnement de se faire embarquer sur la
piste de danse par un inconnu cédaient le pas à autre chose. La boule
qui lui serrait la gorge était remplacée par une bien étrange sensation,
qui ressemblait à s’y méprendre à du désir. Folle ! Etait-elle folle ? Il
fallait qu’elle bouge, qu’elle mette de la distance entre leurs deux corps.
Mais elle n’y arrivait pas. Et, chaque seconde, l’attirance se faisait plus
violente. Comme s’il avait deviné son trouble, l’inconnu l’enlaça plus
fermement, la tint plus étroitement contre lui.
« Il est temps que j’aille m’asseoir ». Une énième fois elle se le
répéta. Eric Brouta disait « Machin’a lanmou ». Jocelyne Beroard lui
répondait « Siwo » et notre couple avait moins de place pour transformer
cette étape en valse. La piste était pleine, les mouvements réduits,
les corps se prenaient plus entièrement. Le corps d’Anne-Lise était
vraiment en contact avec celui de l’inconnu. Gênée, elle tenta encore
de se dégager. Le tourbillon de ses sens la mettait dans un drôle d’état.
Son pouls s’accélérait. Le trouble né en elle ne tombait pas et, quand
la main de l’homme passa sur son dos et se posa tranquillement sur ses
hanches, elle sentit la pointe de ses seins se dresser dans son soutien
gorge. Il n’y avait plus une minute à perdre, elle devait le quitter !
- Juste celui-ci, et je vous laisse partir.
Il avait manifestement senti qu’elle désirait s’en aller. Que répondre à
ceci ? Il l’avait sauvée d’une s

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