Le Temps des hirondelles
221 pages
Français

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Le Temps des hirondelles , livre ebook

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Description

À chaque fois que Michel passe ses vacances dans sa famille, c'est la même émotion qui l'étreint. Retrouver la chaleur et la bonne humeur d'Irène sa cousine, celle de son grand-père Charles l'initiant aux plaisirs de la campagne, celle de son oncle et de ses frères et soeurs qui, eux aussi, participent aux labeurs quotidiens : autant de plaisirs qu'il n'est pas près d'oublier. Et puis, surtout, il y a Julie, qu'il retrouve chaque soir au poste de lait... Saura-t-il un jour ce qu'elle avait de si important à lui dire ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 41
EAN13 9782812933974
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel Berthod



Le Temps des hirondelles















Diplômé d’études juridiques, Michel Berthod abandonne le droit et consacre sa vie professionnelle à l’animation comme directeur de M.J.C. Homme de culture, passionné par la chanson d’auteur interprète et le cinéma, il aime aussi prendre la plume. Avec Le Temps des hirondelles , il se plonge avec talent dans ses souvenirs d’enfance et partage ses moments de bonheur.





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Aux éditions De Borée


Monica


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« Les vieux rêves sont de vieux rêves. Je ne les ai pas tous réalisés, mais je suis content de les avoir faits. »

Clint E ASTWOOD
Sur la route de Madison



À mon grand-père Charles







À Julie




Si un jour, Julie, tu trouves, par hasard, au bas d’une étagère ou au fond d’une arrière-boutique, un livre dont le titre parle d’hirondelles et de bon vieux temps, avant de le reposer, ouvre-le et lis quelques pages.
Il est possible que tu te dises : mais, je connais cette histoire ! Alors, tu te souviendras de ce gamin en culotte courte que des bretelles mal ajustées retenaient à hauteur de genoux.
Tu te souviendras de cet enfant pour qui un jour sans te voir était un jour sans soleil. Tu étais son hirondelle et toutes les fleurs des champs.
Tu te souviendras de… celui qui t’attendait avec impatience et t’écoutait parler les yeux grands ouverts.
J’aimerais tant que tu te souviennes de lui !
Il a aujourd’hui des cheveux gris, du moins ceux qui lui restent sur la tête.
Ce gosse d’autrefois ? C’est moi. L’auteur du livre. Je n’ai pas changé de nom, comme ça, tu pourras me retrouver s’il reste encore au fond de toi un petit peu de moi, un petit peu de nous !
La ferme de mon enfance est toujours au bord de la route.
Avant de s’en aller, Joseph, mon cousin germain, a fait rajeunir la façade du bâtiment et réparer le toit du four à pain.
Une personne l’habite, ma petite-cousine. Même si les volets sont souvent fermés, les murs ont gardé le souvenir de notre présence.
Alors, aux moindres signes de vie de ta part, j’accourrai.
Peu m’importe si tu as changé un peu ou beaucoup.
Je veux te voir, te parler, t’entendre.
En bons petits vieux, nous irons, si tu le veux bien, marcher sur la route près du bois à morilles, nous pousserons la porte aux gonds rouillés du poste à lait. Et si nos jambes sont encore assez valides pour nous emmener jusqu’à la maison en ruine dans le petit bois, nous irons à pas lents. Peut-être découvrirons-nous la vraie histoire de cette demeure devant laquelle je suis revenu bien des fois.
Et puis, on se souhaitera bonne chance pour la suite de notre vie.
Je te regarderai encore une fois.
Peut-être qu’on se reverra !
Alors, me diras-tu ce que tu ne m’as jamais dit : « J’ai des choses à te dire. »
À bientôt ma petite amoureuse.







I. Autrefois




Dans un coin de campagne, il y avait autrefois, au bord de la route qui relie Rumilly au village de Lornay, dans le petit hameau de Verley, une ferme qu’habitait une famille de la terre, celle de mon grand-père Charles.
À l’angle de la maison d’habitation, une petite route non goudronnée desservait les fermes du haut et s’élevait jusque « Vers les Champs ».
En face de la maison de grand-père, sur la gauche du chemin, prospérait le jardin nourricier qu’entourait une vieille palissade soutenue par de vieux piquets en bois.
Séparant la ferme de la route, le four à pain et le poulailler, un mur en pierre reliait les deux abris. Entre les pierres du mur, lézards et plantes vivaces avaient trouvé refuge.
Un énorme mûrier, aux fruits violacés, plus gros que des framboises, ombrageait la cour intérieure où habitants de la ferme, poules, coqs, canards et dindons venaient se protéger du pesant soleil d’été.
La maison d’habitation, la grange à foin, l’écurie, la cave à légumes et le pressoir à cidre ressemblaient à toutes les autres bâtisses du hameau.
La cave, au sol en terre battue, était pour moi un lieu de mystère qu’entretenait l’absence de lumière. Légumes, fruits et tonneaux de cidre y trouvaient leur place. Une vieille porte en bois aux gonds recouverts de graisse s’ouvrait sur cette caverne dont les odeurs d’humidité et de fruits mûrs me caressaient les narines.
Derrière, à peine séparée par un petit pré, était l’annexe. Une deuxième étable avec sa grange à foin et à paille, une cave à cidre, un séchoir à tabac complétaient le bâtiment principal. Enfin, à côté, au bord du chemin, le bassin, dans lequel coulait une eau fraîche d’une source jamais tarie.
Dans le jardin, une allée herbeuse bordée de framboisiers et de groseilliers coupait celui-ci en deux. Au-dessus de l’allée, un fil de fer tendu entre deux poteaux de bois recevait le linge à sécher. Appuyé à la balustrade, un poirier donnait des fruits jaunes et sucrés. Au fond du jardin, un cerisier tardif nous offrait de grosses cerises juteuses au goût de fraise et d’abricot. Dans le jardin, abondamment enrichi du fumier de vaches, pommes de terre nouvelles, carottes, poireaux, salades, épinards, haricots verts et à rames, choux et autres plantes potagères poussaient sans danger de pollution.
Une partie des récoltes servait aux repas quotidiens. L’autre était vendue au marché du jeudi matin à Rumilly. Les produits de la vente permettaient l’achat de sucre, de viande, de fromage et autres denrées alimentaires sans oublier vêtements et tissus.
Ses habitants ?
Grand-père Charles, mon parrain, pépé, avait fait une partie de la guerre de 14-18. Il était grand, un peu voûté et portait toujours sur la tête un chapeau noir qu’il n’enlevait que pour aller se coucher. Je l’ai toujours appelé pépé.
Mémé, ma grand-mère, était née en 1875, trois ans avant grand-père. C’était une femme tout habillée de noir. La fatigue accumulée au long des années avait courbé son dos. Elle était peu bavarde. C’est elle qui assurait avec ma tante Marie l’intendance de la maison : repas, lavage du linge, repassage, raccommodage, nettoyage.
Ma tante Marie-Jeanne, « tatan », premier enfant de la famille, s’occupait du jardin potager. C’est elle qui avait la charge de porter les productions de la ferme au marché : légumes, fruits, lapins, poulets, œufs… Elle aidait également mémé ou tonton suivant les besoins.
Joseph, mon oncle, « tonton », était le dernier enfant et le frère cadet de mon père. C’est lui qui s’occupait de la ferme. Grand-père, qui avait été blessé au cours de la Grande Guerre, lui avait laissé assez tôt la conduite de l’exploitation agricole.
Quant à Irène, ma cousine, ma grande sœur, mon aînée de treize ans, que j’ai longtemps appelée Reine, elle aidait ma tante et mon oncle. Elle était aussi la responsable du poste à lait et se rendait tous les jeudis matins à Rumilly comme serveuse au café de La Grenette.
Plus tard, elle se mariera avec un autre Joseph, un solide travailleur de la terre. Mis en confiance, mon oncle lui cédera la ferme, les champs et les bois.
De cette union, trois filles animèrent de leurs cris, de leurs rires enfantins, de leurs jeux, la maison d’habitation qu’une rénovation avait rendue plus agréable à vivre.
C’est dans la ferme paternelle, dans celles des voisins, dans les champs et les bois environnants que j’ai passé les vacances d’été de mon enfance. Un espace magique, plein de bonheur et d’émotion.







II. Des vacances sans ses parents



À la fin du premier tiers du siècle passé, de nombreux fils de paysans quittèrent la campagne et vinrent s’établir en ville car il n’y avait pas assez de travail pour plusieurs hommes dans une ferme. À cette époque, les surfaces cultivables ne dépassaient guère quelques hectares.
Ce fut le cas de mon père qui quitta au milieu des années

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