LES DERNIERES VOLONTES D’UN CONDAMNE , livre ebook

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Mandawa, parti à l’hexagone étudier, rentre avec un diplôme en journalisme. Changer le visage politique de son pays est son bouillant désir mais sans compter avec la réalité du pays. Progressivement, le locataire du palais métamorphose le pays en royaume. Irréprochable dans ses prises de décisions, le « Ngar » devient un parfait dictateur. La République Bachtana s’est érigée en « royaume sans roi » par la force des choses.Considéré comme trouble-fête, Mandawa se verra emprisonné sur injonction du roi. Il connaîtra en prison des hauts et des bas. Par ailleurs, Dounia et Kaya, deux jeunes aux destins croisés parviendront à faire basculer le règne de la terreur par un putsch savamment organisé. Dounia, le rapproché du roi a fini par trahir son maître : chose attendue depuis un certain temps par ce dernier. Et le tout-puissant roi a fini ses tristes jours dans un ergastule inconnu du grand public.
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Publié par

Date de parution

01 septembre 2022

Nombre de lectures

2

EAN13

9782376702061

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

LES DERNIERES VOLONTES D’UN CONDAMNE
Nouvelles
1
Ce livre est publié dans le cadre de l’appel à textesdes Editions SEGUIMA en 2021
2
Djimasdé Honoré
LES DERNIERES VOLONTES D’UN CONDAMNE
Nouvelles
Edition Toumaï L’éditeur de nouveaux talents
3
4
Ce texte publié aux Editions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droitsd’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le code de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Editions Toumaï Avenue Taïwan B.P:5451 N’Djaména-Tchad Tél : +235 63 05 65 02 editionstoumaï30@yahoo.com
ISBN:978-2-37670-206-1
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Editions Toumaï enseptembre 2022
5
Table des matières LE RÊVEUR............................................................................... 7 MANDAWA ET LA PRISON ................................................. 23 MARHOUM TENTE LA MORT............................................. 33 LE REGISSEUR ET LES RUMEURS..................................... 45 SOUVENIRS DE BEKODMANA ........................................... 48 KAYA ET LE DISCOURS....................................................... 63 ROI DESERTEUR.................................................................... 70 OYMI LE RADIN DE BÉKODMANA ................................... 77 LA SENTINELLE ASSASSINÉE............................................ 94 L’AUTRE VISAGE DU ROI................................................. 108 ARRIVEES PARALELLES DES PRINCES ......................... 113 LE NOUVEAU JOUR ............................................................ 119 LA GRANDE FRAYEUR ...................................................... 124 LES PENDAISONS....................................................... . 130 ........
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LE RÊVEUR
Pourquoi mentirai-je?Je me prénomme Mandawa. Jeune diplômé en journalisme. Rentré au bercail après de longues années d’études, je deviens la proie facile des loups voraces. Au pays, mes rêves dejeune étudiant plein d’espoir se sont volatilisés. Je suis devenu une parfaite pourriture, un lâche, une poubelle, un dépotoir, un crachoir, pour tout dire. Souvenez-vous bien de ce nom. Nom porteur de malheur. Porteur de suspense. Porteur du bonheur. Bachtana «la terre de l’amour se retrouve dans les bras de l’enfer». République tristement assiégée par une confrérie de vampires, suceurs de sang. Elle est dans la gueule du loup, à dire vrai. Titubante, fébrile, agonisante,moribonde. Personne n’est à son chevet. Abandonnée, languissante, son sang se vide doucement. Quelle triste vie ! Pourtant, elle a des enfants capables de lui venir en aide. Son fils aîné, le prétendu roi, toujours insouciant, parcourt le monde en se glorifiant pendant que la pauvre mère s’alite pitoyablement.
Roi des voyageurs. Pèlerin sans pèlerinage. Papillon migrateur sans destination aucune. C’est la voix d’un opprimé qui te transporte sur les cimes de la colline par des invectives rebelles. Elle t’ordonne de l’écouter. C’est la voix du désespoir qui perd dans le néant. Une voix sans lendemain, mais elle doit retentir. Je suis un condamné à mort; une bonne ordure, un désespéré. J’attends mon heure. J’attends la mort certaine. Roi sans royaume, tu ne mérites pas mon respect ! Usurpateur avisé, étrangement chanceux; je te dis en face ma colère. Dans tes veines, coulent le mal et le mépris. L’homme est une banalité à 7
tes yeux. La vie n’est pas sacrée pour toi, c’estun secret de polichinelle. Tu es la somme des manipulations que la terre ait connue. Le mal incarné. Je suis à bout de patience; je crache le venin.
Or, dans bien de pays d’Afrique où le vrai vent de la démocratie a soufflé, avant de mourir, un fichu aura son dernier mot, ses dernières volontés. Quelques fois, ce sont des exigences particulières. Ces censurés exigent tout ce qui les émerveille au dernier instant de leur séjour sur terre.D’aucuns souhaitent voir la splendeur du désert afin de garder l’image au tréfonds de l’âme. D’autres, en revanche, préfèrent juste recevoir des rayons de soleil pénétrant leurs corps en manque de vitamine D. Et d’autres encore, plus exigeants que les premiers demandent vertement à humer l’odeur de tout bon légume avant qu’ils ne soient exécutés. La règle en est ainsi faite dans les geôles : il faut accorder une mort douce à l’homme dans un environnement vouluoù qu’il soit.La mort a-t-elle déjà été chose aisée en ce bas monde ?
À l’instar de tous les malheureux de la planète, avant d’être fusillé ou pendu par les satrapes du roi, j’exige de voir des bons clichés des écoles réussies de chez moi. De luxuriantes écoles avec des heureux apprenants, intelligents, fiers. De salles de classe ne contenant pas plus de trente élèves. J’exige de voir ces écoles et universités riches et rempliesd’expatriés venus à la quête ultime du savoir. J’exige l’image d’une école debrassage par excellence. Après avoir vu tout ceci se réaliser chez moi, je pourraim’en aller paisiblement. Je m’offrirai à vous, bourreaux de mon peuple. Je me livrerai…
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Et toi, Marajah de « fou-dar », tu rendras compte quand tu seras parti. Tu rendras compte, goutte après goutte, sache-le. Je te dis ceci parce que tu es humain et mortel en somme, ne l’oublie surtout pas ! Toutes ces paroles ne sont pas la fleur de tendresse. Elles ne sont non plus la beauté des filles pubescentes aux appas agressifs dans ton jardin de délice, encore moins, un conte de fées, mais plutôt une exigence d’un inguérissable de Bachtana. Ces mots ne sont pas aussi les caresses de tes griots, te dorlotant dans le sens des poils le soir venu, dans ton palais au bonheur fallacieux. Ce sont de balles réelles tirées. Elles iront te percer, sans hésitation. J’attends mon heure.J’attends la mort prochaine. Je vous attends. Toi et ta racaille clique de vampires, je vous défie.
Bachtana, sois forte! République repue à la solde d’un seul seigneur, le tout-puissant et vénéré sultan-chef de canton. L’honorable empereur sans empire. L’empire chancelant sous l’immense poids de la cupidité maladive d’une meute de loups affamés. Des loupsau service d’un despote invétéré. Ils lui prêtent le serment de fidélité le plus sacré, tiré du gros livre des religions. Simulacre de prestation de serment ! Désormais, il y aura la transparence dans la gestion de la chose publique. Il est obligatoirement assigné aux princes et mandarins, élus du royaume, de prêter le serment avant la prise de service. Plus l’on prête le serment confessionnel, plus la malhonnêteté va crescendo, et les cœurs s’endurcissent davantage. Les hommes, en boucle, passent devant le magistrat et jurent fidélité morbide au roi. Ils mentent Dieu en présence de dieu, faiblesse que les hommes semblent élever par peur. Craint de tout, il est le seigneur. Ses loyaux serviteurs remuent ciel et terre pour garantir l’avenir immérité de leurs panses.
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Les désordres que nous vivons émanent de toi. Tu places souvent les hommes médiocres aux postes de responsabilité clés du royaume. Ô, mandarin dignitaire ! Tu sèmes incontestablement la pagaille dans le royaume. Tu es tristement entouré des pillards psychopathes. Je le sais. Un système de vol, décemment cultivé par toi,tendrement tous les secteurs mord d'activité. Méfiant est ce système. Je dirais trop méfiant. Une évidence irréfutable.
Étonnamment, une femme arrive. Elle a l’allure d’une droiture. Je l’applaudis. Je lui jette des œillades. Elle est dure, inflexible. Son nom est inscrit dans le livre de l’histoire des femmes ayant défié les seigneurs mesquins. La nouvelle recrue devra prêter serment confessionnel sous les auspices de Sa Majesté roi. Par un geste digne d’une chrétienne versée dans la parole de Dieu, maître de l’univers, la femme refuse vertement d’exécuter l’ordre institué par le roi en présence d’une audience bigarrée et soumise. La femme, considérée comme la faiblesse au Bachtana,a su montrer à la face du monde que le sexe féminin n’estpas cette fatalité ni cettefaiblesse légendaire. Il n’est pas un handicap non plus. Elle est la seule personne qui sait dire non contre la voix royale dénudée de bonnes manières. Le roi, jusque-là ne prête pas serment. Il travaille à plein temps. Malhonnêteté ou suprématie ? Seule sa racaille pourra interpréter sa manigance ! Cette femme, courageuse que brave, a eu le culot de porter le pantalon à la place des hommes qui, malheureusement,tremblent de peur devant Sa Majesté roi. Face à face, elle a lâché les dés,le vénéré sultan s’est senti humilié par une femme, et a par la force des choses fini par ordonner sa destitution immédiate. Aussitôt, elle a été remplacée par un dignitaire « bagarreur ». Un bon soldat à lapoitrine en acier qui somnolait au cours de la cérémonie de prestation de serment. 10
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