Les élans du cœur
209 pages
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Les élans du cœur , livre ebook

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Description

Vingt ans plus tard, dans le château de Plessis-les-Tours, Louis XI, fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, règne sur la France et, dans son château de Nantes, la jeune duchesse de Bretagne apprend qu’elle doit épouser le dauphin, futur Charles VIII.
Thomassaint, le fils de Clarisse, resté dans le Nord, échappe à la destinée de sa mère toujours restée dans le Val de Loire. Devenu l’un des plus grands lissiers des Flandres, il ne connaîtra sa fille, Léonore, dont la mère est morte en de tragiques circonstances, que beaucoup plus tard, grâce au seul héritage dont elle dispose : une tapisserie sur fond de Millefleurs, véritable petite œuvre d’art « L’Offrande du cœur » qui suscite bien des convoitises.
À la mort de Louis XI, sa fille, la sage et autoritaire Anne de Beaujeu qui assume la régence du royaume jusqu’à la majorité de son frère, hâte son mariage qui apporte la Bretagne au royaume de France.
Entre l’héritière du duché de Bretagne, proie de toutes les ambitions, et la descendante d’une lissière du Val de Loire aux ancêtres célèbres, bien des imprévus surgiront nouant des fils inattendus. Le destin contrarie souvent les élans du cœur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 novembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374533605
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Vingt ans plus tard, dans le château de Plessis-les-Tours, Louis XI, fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, règne sur la France et, dans son château de Nantes, la jeune duchesse de Bretagne apprend qu’elle doit épouser le dauphin, futur Charles VIII.
Thomassaint, le fils de Clarisse, resté dans le Nord, échappe à la destinée de sa mère toujours restée dans le Val de Loire. Devenu l’un des plus grands lissiers des Flandres, il ne connaîtra sa fille, Léonore, dont la mère est morte en de tragiques circonstances, que beaucoup plus tard, grâce au seul héritage dont elle dispose : une tapisserie sur fond de Millefleurs, véritable petite œuvre d’art « L’Offrande du cœur » qui suscite bien des convoitises.
À la mort de Louis XI, sa fille, la sage et autoritaire Anne de Beaujeu qui assume la régence du royaume jusqu’à la majorité de son frère, hâte son mariage qui apporte la Bretagne au royaume de France.
Entre l’héritière du duché de Bretagne, proie de toutes les ambitions, et la descendante d’une lissière du Val de Loire aux ancêtres célèbres, bien des imprévus surgiront nouant des fils inattendus. Le destin contrarie souvent les élans du cœur.





Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre.
Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans.
Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne Godard
Lys en Val de Loire
TOME 4
Les élans du coeur
LES ÉDITIONS DU 38
À Berthe, ma mère.

I
La Loire déroulait son fil argenté entre les grands ormes et les hauts peupliers. Au centre, des bancs de sable doré émergeaient çà et là, abritant des perdrix et des poules d’eau dans les minces feuillages qui en parsemaient l’ensemble.
Thomassaint longea quelque temps les berges en scrutant l’horizon qui lui renvoyait la silhouette lointaine, et pour l’instant imprécise, du château de Saumur. Tant de souvenirs refluaient en lui ! Tant d’années aussi ! Le visage de sa mère lui revint avec une étonnante précision et il sentit un picotement agacer ses paupières.
Clarisse avait disparu depuis si longtemps ! Son époux, Michel de Lallier, le prévôt de Paris, s’était embarqué pour des terres lointaines afin de négocier du blé et des céréales dont manquaient les Parisiens affamés. Ne le voyant pas revenir, inquiète et lasse d’attendre, Clarisse avait décidé de partir à sa recherche dans les mers orientales. Ni l’un ni l’autre n’en avait réchappé.
Thomassaint n’osait compter les années où Colard Van der Hanck, qu’il avait toujours considéré comme son père bien que le doute subsistât en lui à ce sujet, l’avait privé de sa mère. Mais si Clarisse l’avait laissé partir loin d’elle c’était pour permettre à Colard de faire de lui l’un des meilleurs lissiers des Flandres. Quand Colard avait réclamé Thomassaint, l’adolescent disposait d’un tempérament vif, alerte et assez adroit pour devenir très vite un bon apprenti. Bruges l’avait formé, éduqué, endurci.
Le jeune homme n’oubliait pas Saumur où sa mère l’avait élevé seule avec Betty, sa grand-mère, jusqu’au jour où Colard avait réclamé l’adolescent. Pendant plus de dix années, toutes deux avaient fait fonctionner l’atelier tout en enseignant à Thomassaint les rudiments du métier.
Colard Van der Hanck, qui avait formé Clarisse dans sa jeunesse, s’était épris de la jeune fille qu’il ne pouvait, hélas, épouser, puisqu’il avait déjà une femme, dame Griète. Colard avait été un bon père, Thomassaint ne pouvait le nier, et sa carrière promettait d’être brillante et plus encore parce que toutes les grandes tentures commandées par le haut clergé et les princes du royaume sortaient des ateliers du Nord. Il existait pourtant à Paris, à Tours et dans tout le Val de Loire, à proximité des châteaux, quelques ateliers d’envergure qui travaillaient en étroite collaboration avec ceux de Lille, Roubaix, Tournai et Bruxelles. Mais Clarisse n’ignorait pas que, la maison de Bourgogne étant maîtresse des Flandres jusqu’à Bruges – y ayant vécu deux années elle était bien placée pour le savoir – Thomassaint y avait toutes ses chances.

Tout en revivant ces souvenirs, Thomassaint avançait à grandes enjambées. Les remparts du château lui apparurent dans le soleil matinal. Saumur, citadelle blanche, étendait au-dessus de sa colline de verdure ses remparts flanqués de ses quatre tours d’angle.
Enfin, il distinguait les voûtes de la chapelle Saint-Jean où il se rendait régulièrement avec Clarisse pour y admirer les œuvres lissières accrochées sur les murs de pierre blanche dans la grande nef. Ah ! comme il s’en souvenait de la superbe chapelle Saint-Jean avec ses six baies en lancettes et la voûte surplombant le grand carré du chœur. Un ensemble si particulier à l’architecture angevine !
Pourtant, plus Thomassaint approchait, plus il lui semblait ne rien reconnaître. Tous ces clochetons ciselés, ces toitures de plomb, ces girouettes dorées, ces fleurs de lys ! Sa bonne ville de Saumur n’était certes plus ce qu’elle avait été. Le roi René, fils de la duchesse d’Anjou, qui autrefois en avait fait l’âme de la résistance contre la maison de Bourgogne, avait-il accompli à ce point toutes ces métamorphoses ?
Thomassaint abaissa sa main qu’il portait en visière depuis quelques instants et reporta les yeux sur le fleuve. Que la Loire était belle à cet endroit précis et que de réminiscences affluaient à son esprit ! L’été, alors que le soleil en chauffait la surface et que, dans les grands ormes et les bouleaux argentés, les chardonnerets lançaient leurs piaillements à tue-tête, combien de fois s’y était-il baigné, goûtant son plaisir dès que la caresse de l’eau venait effleurer sa peau ?
Les remparts passés, il pénétra dans la ville. Des charrois grimpaient les ruelles, leurs roues crissant sur les pavés. Les sabots des chevaux en rythmaient la cadence plutôt cahotante. Les échoppes étaient ouvertes, offrant leurs marchandises.
Tout lui revenait en tête. Les bruits, les odeurs, les couleurs. Ses pas le menèrent tout droit vers les endroits qu’il reconnaissait si bien.
Thomassaint poussa le portail en bois de la cour et, sur l’un des côtés toujours bordé par les deux gros arbres familiers jusqu’au bout des feuillages, aperçut la maisonnette et l’atelier attenant. La porte n’étant pas verrouillée, il entra. Tout était vide. Les lisses n’y étaient plus. Après la mort de Betty, Clarisse n’étant pas revenue de Constantinople, maison et atelier avaient été vendus,
Amer et impuissant, il soupira, D’autres souvenirs resurgirent du temps où, rentrée à Saumur après l’avoir laissé à Bruges, Clarisse s’était mariée au prévôt des marchands de Paris, Avec son aide et surtout ses finances, elle avait ouvert un grand atelier de haute-lisse à Tours, laissant celui de Saumur à Betty.
— Que voulez-vous ? entendit-il dans son dos.
— Oh ! fit Thomassaint en se retournant, je fais la quête de vieux souvenirs.
— Il n’y a plus personne ici, le lissier qui a pris la relève après la vieille dame Cassex n’avait plus de commande. C’est à Tours et à Blois qu’on travaille maintenant.
— Je sais.
Le vieil homme qui lui parlait était encore droit et trapu. Un air goguenard flottait sur son visage et il balançait ses deux bras le long de son corps.
— Vous cherchez du travail ? s’enquit-il dans une grimace qui retroussa comiquement sa lèvre supérieure.
Thomassaint lui rendit son sourire. Non ! II ne cherchait pas de travail. Le grand atelier de Katherine Hasselet lui assurait une bonne existence. À nouveau, il plongea quelques années en arrière dans le tourbillon de sa mémoire. La première image qui surgissait était celle de sa mère qui l’avait aimé tendrement. Mais il en était allé autrement avec l’épouse de Colard, dame Griète, qui elle-même n’avait jamais fait d’enfant et avait aussitôt eu le garçonnet en aversion.
Quand Clarisse était arrivée à Bruges avec Thomassaint, Colard avait très vite compris qu’il ne pourrait jamais l’héberger chez lui, et, sans Katherine Hasselet, une amie brugeoise de Clarisse, lissière elle-même, veuve et seule, qui s’était prise d’affection pour l’adolescent, la mère serait sans doute repartie avec son fils.
Thomassaint eut un regard triste en direction de l’atelier que le vieil homme désignait du doigt. Trois mois auparavant, lorsque Colard était mort, dame Griète l’avait jeté dehors comme un malpropre, lui intimant l’ordre de ne plus mettre les pieds dans « son » atelier. Et Katherine lui avait offert généreusement le sien, dont aucun héritier ne profiterait si ce n’était lui. Ne s’était-elle pas occupée de Thomassaint depuis presque dix ans comme s’il avait été son fils ?
— J’aimerais rester un instant, jeta Thomassaint en regardant le vieil homme.
— Je vous conseille de partir. Ici, il n’y a pas de travail. D’ailleurs, à Saumur, il n’y a plus ni tapissier, ni parchemineur, ni relieur. Je vous l’ai dit, tout ce luxe-là est parti vers Tours et Blois.
— Je ne recherche

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