Les filles au grand cœur

Camara Nangala

Description

...Ce lundi matin, les Colombes courent à la rencontre de Kambiré, dès qu’elles l’aperçoivent franchissant le portail de l’école. Elles sont heureuses de le savoir enfin de retour comme il le leur a promis, il y a trois jours. Il est pâle et amaigri. Elles lui remettent ses cahiers qu’elles ont tenus à jour avec régularité, attention et soin. Kambiré est ému. Il ne parvient pas à trouver de mots assez forts pour leur exprimer sa reconnaissance, car elles lui permettent de reprendre les cours dans de bonnes conditions...

Sujets

• Littérature africaine
• Littérature Africaine
• Costa de Marfil
• Littérature africaine
• Roman
• Côte d'Ivoire
• Littérature Ivoirienne

Informations

• Publié par: Africa Reflets Editions
• Date de parution: 01 janvier 2022
• Nombre de lectures: 999
• EAN13: 9782369970187
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Les filles au grand cœur

e 2 édiion

Couverture & illustration :ARE / SILUÉ I. Kassem Maquette :ARE / KOUASSI K. Marc Mise en page :ARE / DODO Bernadette / KOUASSI K. Marc Suivi éditorial :OZÉ G. Roger

e © Africa Reflets Éditions, 2 trimestre 2022 ISBN : 978-2-36997-018-7 (édition 2)

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.

CAMARA Nangala

Les filles au grand cœur

Africa Reflets Éditions 01 BP 3648 Abidjan 01 [e-mail]

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’École Primaire Publique de la Gendarmerie L Nationale est située à l’entrée du Plateau, le quartier de l’Administration et des Affaires d’Abidjan. Elle fait frontière avec la Cité Policière et le quartier Indénié. Elle comprend trois bâtiments alignés, formés chacun de quatre salles de classe. Ils sont séparés les uns des autres par un espace vide. La devanture de chaque bâtiment est embellie par une petite pelouse, des pieds d’hibiscus et des flamboyants plantés en ligne droite. Quand ces derniers fleurissent, l’école prend un aspect magique. Au-delà des arbres, se trouvent le bureau du Directeur et le magasin. Des cocotiers impeccablement rangés se dressent fièrement derrière les salles de classes. L’école compte deux classes de cours moyen deuxième année. L’une d’elles, le CM2 A, est tenue par Monsieur Kossonou. Un groupe d’écoliers de cette classe s’est fait remarquer dès les premiers

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jours de la rentrée. Il s’agit de cinq garçons : les plus grands et les plus costauds de la classe. Ils se sont entendus tout de suite, dès leur première rencontre. Le chef de file est bâti comme un fromager. Ses cuisses sont si fortes qu’elles menacent de faire craquer sa culotte. Sa chemise, un peu courte, cache à peine son nombril. Il parle d’une grosse voix, sur un ton autoritaire. Les filles l’ont surnommé Barracuda. Une fois en classe, il devient méconnaissable. Il rentre la tête entre les épaules pour éviter d’être interrogé. Le groupe de Barracuda fait la loi dans la cour de l’école. Il arrache l’argent de poche et le goûter des écoliers les plus faibles. Certains doivent lui verser chaque semaine un montant qui leur est fixé. La peur des représailles pousse la plupart des victimes à garder le silence. Personne ne veut prendre le risque de dénoncer le mauvais comportement de ce groupe.

Dans la classe de Monsieur Kossonou, se trouve aussi Kambiré, un garçon mince et élancé, les pom- mettes un peu hautes et le regard vif. Il est discret et effacé. Le groupe de Barracuda l’appelait en début d’année « fil de fer ». Malgré son physique apparemment fragile, Kambiré joue au football de manière admirable. Sa fine silhouette est un avantage quand il doit s’infiltrer dans la défense adverse.

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