Complimax pensait qu’il fallait bloquer les autres pour pouvoir avancer seul. Envoulant renvoyer Toubambé du collège de Kaba, il avait utilisé Survalus qui avaitsacrifié sa vie et celle de sa famille, l’avenir de sa progéniture et de son village.Aussi était-il loyal de dire que la cohabitation était difficile. Baïdjé, l’aîné de nospères, était jaloux de son cadet Mbaïkiri, le nôtre. Usant des moyens occultes, ill’avait tué pour hériter de ses biens. Sans honte, il nous avait renvoyés de chez lui.Ce mauvais souvenir perturbait l’entente entre nos cousins, fils de Baïdjié et nous.Au lieu de le réparer, Toudjimax, son fils, avait enfoncé le clou. Pourtant, Dieucontinue à mieux veiller sur nous. Plus ses descendants développaient de lajalousie contre nous, plus ils devenaient pauvres. Alors que de notre côté, nousprospérions en grande vitesse. Notre réussite était devenue une raison de haine quiaveuglait nos cousins et les poussait à creuser davantage le fossé entre nous.Que ferai-je alors pour reconstituer la fraternité entre la descendance de Baïdjé etcelle de mon père ? Depuis que j’étais devenu fonctionnaire, je n’avais jamaisremis pieds dans mon village natal. Que ferai-je pour reconquérir l’estime desfrères du village ? Comme Survalus avait donné sa vie pour ce village, que ferai-je,moi, pour la cause de mon village ? Je n’ai ni terrain, ni maison au village. En casde guerre, de crise, de maladie ou de problème majeur, à qui demanderai-je secourset où irai-je ? Sans femme, sans enfants, mon salaire ne me suffisait toujours pas.La honte me rongeait le cœur.Je me suis marié à ma manière. J’ai croisé une femme, fatiguée de mener une viede débauche comme moi et nous nous sommes entendus pour vivre ensemble etnous soutenir mutuellement afin de changer de comportement. Malheureusement,la crise financière est tombée. Mon salaire sera revu en baisse. Cette crise n’est paspour moi une fatalité.
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