Les victimes d’une société
191 pages
Français

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Les victimes d’une société , livre ebook

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Description

Complimax pensait qu’il fallait bloquer les autres pour pouvoir avancer seul. Envoulant renvoyer Toubambé du collège de Kaba, il avait utilisé Survalus qui avaitsacrifié sa vie et celle de sa famille, l’avenir de sa progéniture et de son village.Aussi était-il loyal de dire que la cohabitation était difficile. Baïdjé, l’aîné de nospères, était jaloux de son cadet Mbaïkiri, le nôtre. Usant des moyens occultes, ill’avait tué pour hériter de ses biens. Sans honte, il nous avait renvoyés de chez lui.Ce mauvais souvenir perturbait l’entente entre nos cousins, fils de Baïdjié et nous.Au lieu de le réparer, Toudjimax, son fils, avait enfoncé le clou. Pourtant, Dieucontinue à mieux veiller sur nous. Plus ses descendants développaient de lajalousie contre nous, plus ils devenaient pauvres. Alors que de notre côté, nousprospérions en grande vitesse. Notre réussite était devenue une raison de haine quiaveuglait nos cousins et les poussait à creuser davantage le fossé entre nous.Que ferai-je alors pour reconstituer la fraternité entre la descendance de Baïdjé etcelle de mon père ? Depuis que j’étais devenu fonctionnaire, je n’avais jamaisremis pieds dans mon village natal. Que ferai-je pour reconquérir l’estime desfrères du village ? Comme Survalus avait donné sa vie pour ce village, que ferai-je,moi, pour la cause de mon village ? Je n’ai ni terrain, ni maison au village. En casde guerre, de crise, de maladie ou de problème majeur, à qui demanderai-je secourset où irai-je ? Sans femme, sans enfants, mon salaire ne me suffisait toujours pas.La honte me rongeait le cœur.Je me suis marié à ma manière. J’ai croisé une femme, fatiguée de mener une viede débauche comme moi et nous nous sommes entendus pour vivre ensemble etnous soutenir mutuellement afin de changer de comportement. Malheureusement,la crise financière est tombée. Mon salaire sera revu en baisse. Cette crise n’est paspour moi une fatalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 13
EAN13 9782376701170
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les victimes d’une société
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2
Dingamro Beldjimbaye Félix
Les victimes d’une société
Éditions Toumaï L’Éditeur de nouveaux talents3
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Tous droits dereproduction, de traduction et d’adaptation reservée pour tous les pays. © By Toumaï Editions, Avenue Taiwan, B.P: 5451 N’Djamena-Tchad, Tél. +235 63 05 65 02 Email : editionstoumai30@yahoo.com ISBN :978-2-37670-117-0
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A
Tous les travailleurs et fonctionnaires victimes dessociétés pendant l’exercice de leur fonction, particulièrement les enseignants.
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I-
Les préjugés de ma société
Toute société humaine a ses us et coutumes, sources de ses lois. Cependant, la tradition subit des pressions et des viols perpétuels.S’en suit des pertes certaines des valeurs. Certaines traditions hégémoniques, s’étendent et dominent d’autre part le biais de la religion ou par le processus dela colonisation. D’autresaussi,s’imposent, il est vrai, par leur savoir-faire. Dans ces amalgames de pratiques, il en est qui priorisent l’alcoolisme, la débauche et la violence.En pareils cas alors, la population est condamnée à demeurer pauvre, paresseuse et perverse. Pourtant, l’orgueil de l’homme le pousse à se créer des valeurs illusoires auxquellesil s’attache et se dit issu d’une moralité supérieure.Une chose est sûre, il n’est pas de tradition exempte de vices et des défauts.
 Chaque société veut imposer sa tradition aux autres. Tout individu veut imposer ses opinions aux autres, sachant que la plupart de celles-cisont fondées sur des intérêts égoïstes. Quand l’homme suit ses intérêts, il sacrifie les autres sans pitié. Mais lorsqu’il subit des conséquences de ses actes, il refuse de se culpabiliser. Il se pardonne toujours et culpabilise les autres. Il pense toujours qu’il n’a pas le droit d’être coupable et que l’autre ne doit jamais avoir raison.
Tout ce que l’homme pense, c’est qu’autrui ne doit avoir que du tort parce qu’il est mauvais. Par contre, le moi doit être supérieur, intelligent, sage, habile, saint et juste. Chaque homme se dit détenteur de secrets de la plus haute moralité et des lois authentiques. En voulant enseigner son savoir et son authenticité, il se laisse trahir en ajoutant des innovations et des mensonges à l’avantage de ses intérêts. Par cette tendance de négativité, les hommes se constituent en société pour défendre leur penchant commun. Ceux qui ont les mêmes défauts se soutiennent et cherchent à imposer leurs défauts comme des valeurs non discutables. Les coutumes des sociétés constituent des obstacles pour les compréhensions et les fréquentations. La peur et le rejet del’autre n’ont toujours pas un bon fondement. La racine la plus profonde des divisions humaines vient du malentendu. Plutôt que s’approcherde celui qu’on ne connaît pas, contre lui, on adopte une attitude hostile. De simples soupçons suffisent à condamnerl’innocent et les rumeurs, à élever le lâche.
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Dieu nous a dotés d’un esprit de discernement. Nous connaissons le bien et le mal. Pourtant, nous choisissons le mal parce qu’il est la voie de la facilité.Par nos moyens limités, nous voulons obliger Dieu à faire notre volonté. Dieu nous a imposé la complémentarité de sorte que nous ne pouvons pas nous passer des autres. Mais, la solution n’est pas de voir l’autre comme un moyen. Car, il peut comprendre nos mauvaises intentions et réagir contre nous. Même s’il ne le fait pas, les autres peuvent le faire à sa place ou Dieu lui-même peut nous punir. Si nous pensons que l’autre est mauvais, regardons aussi en nous pour voir en quoi nous sommes meilleurs que lui. Si nous pensons que l’autre est un moyen, pensons qu’il a aussi besoin de nous utiliser. La vie est une charge commune, les fourmis en savent le secret.
1-La nation sorcière
Àl’évocation d’un nom Moudang, tout tchadien,d’une autre ethnie, sursaute et frissonne. On entend sorcier à la place de Moudang. Bon nombre de Moudang cherchent pourtant, à prouver le contraire. Cet effroi non fondé, né des rumeurs,les culpabilise d’une manière fatale.
Toubambé, un enseignant dévoué de son État, est renvoyé de son poste, sans raison valable.Son seul tort est d’être Moudang, probablement donc, un sorcier. Plusieurs fonctionnaires ont été victimes de pareilles situations, à cause de leurs appartenances ethniques, religieuses, culturelles, économiques ou familiales.
Les juges ont parfois peur d’êtrevictimes, en se prononçant contre des gens mystiques et dangereux. Ils ont aussi peur de susciter des climats de représailles dans la société. Puisque la sorcellerie est une pratique secrète, il se peut que les juges, eux-mêmes, soient des sorciers ou leurs complices.Si ce n’est pas le cas, alors, ils peuvent chercher protection chez eux, s’ils ne se font pas purement initier aux rites ésotériques. De la sorte, nous trouvons les sorciers très utiles pour nous et ne voulons pas les encourager àl’abandon de leurs pratiques. Souvent aussi, ceux qui tentent de les combattre se retrouvent entraînés dans la pratique, empoisonnés, condamnés ou tués.
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