Les Vierges du Vatican
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Les Vierges du Vatican , livre ebook

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Description

Revenu de Rome où il a rencontré son oncle, cardinal au Vatican, Jacquou rapporte des portraits de vierges dessinés par d’illustres peintres italiens qui permettront de compléter la réalisation des tentures historiées. Les ateliers de haute-lisse prospèrent. Louise d’Angoulême et sa fille Marguerite, passionnées par les somptueuses tapisseries relatant une histoire souvent tirée de la Bible leur passent des commandes.


Pendant ce temps, le roi Louis XII, craignant de ne jamais avoir d’héritier mâle, fait venir à la Cour d’Amboise Louise d’Angoulême et ses deux enfants, Marguerite et François, héritier présomptif de la couronne.


Hélas, c’est la grande peste qui dévaste la France. Veuve, Alix doit poursuivre son travail, mais les lissiers du Val de Loire l’empêchent de signer ses œuvres, la menacent en permanence et cherchent à la compromettre. Elle doit impérativement préparer son chef-d’œuvre et obtenir sa licence qui lui donnera le droit de commercialiser ses propres productions. Mais ses détracteurs s’acharnent. Arrêtée et mise en prison, elle est sauvée par un moine, mais un incendie dont elle ignore l’auteur a détruit ses ateliers.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 49
EAN13 9782374535913
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Revenu de Rome où il a rencontré son oncle, cardinal au Vatican, Jacquou rapporte des portraits de vierges dessinés par d’illustres peintres italiens qui permettront de compléter la réalisation des tentures historiées. Les ateliers de haute-lisse prospèrent. Louise d’Angoulême et sa fille Marguerite, passionnées par les somptueuses tapisseries relatant une histoire souvent tirée de la Bible leur passent des commandes.
Pendant ce temps, le roi Louis XII, craignant de ne jamais avoir d’héritier mâle, fait venir à la Cour d’Amboise Louise d’Angoulême et ses deux enfants, Marguerite et François, héritier présomptif de la couronne.
Hélas, c’est la grande peste qui dévaste la France. Veuve, Alix doit poursuivre son travail, mais les lissiers du Val de Loire l’empêchent de signer ses œuvres, la menacent en permanence et cherchent à la compromettre. Elle doit impérativement préparer son chef-d’œuvre et obtenir sa licence qui lui donnera le droit de commercialiser ses propres productions. Mais ses détracteurs s’acharnent. Arrêtée et mise en prison, elle est sauvée par un moine, mais un incendie dont elle ignore l’auteur a détruit ses ateliers.

Les Ateliers de Dame Alix
Les Ateliers de Dame Alix font revivre ces femmes dont François 1er n’a pu se passer ! Louise d’Angoulême, Marguerite de Navarre, Claude de France, Françoise de Chateaubriand, Anne d’Étampes, Éléonore d’Autriche, Diane de Poitiers et même la lissière Dame Alix et ses filles…

Tome 1, Les broderies de la cour
Tome 3, Les rencontres de Rome
Tome 4, Le temps des galanteries
Tome 5, Echec et Gloire
Tome 6, Les triomphes




Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre. Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans. Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne GODARD
Les Ateliers de Dame Alix
Tome 2 Les Vierges du Vatican
Les Éditions du 38
Quand on excelle dans son art, et qu'on lui donne toute la perfection dont il est capable, on s'égale à ce qu'il y a de plus noble et de plus relevé. La véritable grandeur est libre, douce, familière, populaire ; elle se laisse toucher et manier, elle ne perd rien à être vue de près ; plus on la connaît, plus on l'admire. Elle se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans effort dans son naturel ; elle s'abandonne quelquefois, se néglige, relâche ses avantages toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité. On l'approche avec retenue. Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance. (extrait des Caractères de la Bruyère)
I
Depuis le départ de Jacquou, Alix ne voyait guère le temps passer. Trop de travail était venu s'ajouter à son emploi du temps. Maître Jacques Cassex et son épouse commençaient à se faire connaître dans le monde des lissiers tourangeaux que Pierre de Coëtivy semblait avoir déserté en quasi-permanence.
L'atelier avait forcé la cadence pour achever la Chasse à la licorne avant la date prévue. Puis le bailli de Chartres, que la grande foire saisonnière avait amené jusqu'à leur atelier, avait commandé un ensemble de plusieurs panneaux dessiné par le peintre Van Orley durant son séjour à Tours.
Le peintre et Jacquou étaient partis un matin d'hiver à la suite du convoi royal, leur esprit rempli d'espoirs et leur sympathie mutuelle progressant avec les étapes du voyage. Depuis, Alix dirigeait l'atelier avec son audace et son énergie coutumières.
À présent que la Chasse à la licorne avait été remise au seigneur de La Tournelle, elle pouvait se préoccuper de la réali­sation de la commande du bailli de Chartres.
L'hiver s'annonçait sec et froid. Tôt le matin, dès qu'Alix ouvrait l'atelier, bougies, chandelles et torches éclairaient les métiers. Parfois, il fallait que les gestes des lissiers atteignent la plus grande maîtrise pour que l'ombre permanente qui vacillait autour des sources de lumière ne les empêchât pas de poursuivre.
En maîtres ouvriers accomplis, Arnold et sa femme savaient travailler dans les plus délicates conditions, mais Mathias et Florine avaient encore tout à apprendre. Chaleur, froid, obscurité, fatigue, rien ne devait les arrêter s'ils désiraient, un jour, accéder à la grande expérience des compagnons lissiers, ce degré de perfection auquel Mathias comptait bien parvenir.
Le jour montait lentement dans le ciel et un rayon solaire, blanc et froid, tapait aux vitres de la grande baie. L'atelier tournait rondement dans ses bruits quotidiens.
En cette période de froid intensif, Arnaude avait laissé le petit Guillemin chez une voisine qui, exceptionnellement, le gardait jusqu'au soir. Cela lui arrivait rarement, encore que maintenant, son salaire ajouté à celui d'Arnold lui permettait de temps à autre cette possibilité.
Quand dix heures tintèrent à l'église Saint-Pierre suivies par les dix coups de cloche de la cathédrale, Florine, dont le ventre s'arrondissait, sentit son estomac réclamer. C'était ainsi chaque matin. Elle arrêtait alors son travail pour une brève durée et déballait d'un torchon à grands carreaux rouges son modeste repas. Quelques secondes plus tard, elle mordait avec appétit dans un morceau de pain et un bout de lard fumé et absorbait quelques gâteaux de froment accompagnés d'une pomme ou d'un peu de confiture de coings.
Puis, rassasiée, elle posait les mains sur son ventre, souriait en pensant à l'enfant qui allait naître dans quelques mois et reprenait son travail.
Florine était calme, sereine, détendue et, de ces instants sacrés qu’elle vivait comme autant de bienfaits apportés par l'existence, Alix aurait voulu saisir quelques bribes pour connaître elle aussi les joies d'être mère. Pourtant, ce bon­heur-là ne lui était pas accordé. Alors, elle soupirait, observait un instant l’air tranquille de Florine et s'absorbait toute entiè­re dans son travail en se disant que, pour l'instant, son atelier avait beaucoup plus besoin de ses mains pour travailler que des vagissements d'un nouveau-né.
Sur le cadre métallique devant lequel Alix travaillait, était tendue la tapisserie dessinée par Van Orley. Elle représentait une scène typiquement profane avec un animal central, mi-dragon, mi-lion, autour duquel évoluait une végétation mouvante faite de lianes, de fleurs exotiques, d'oiseaux sau­vages à plumes recourbées et à becs crochus, de petits per­sonnages égrillards à moitié dénudés se chevauchant, forni­quant, s'enfuyant, se cachant, rappliquant, repartant.
Nombre de cartonniers peintres de cette époque, qui s'adonnaient à des thèmes profanes, si ce n'était ceux qui s'attachaient au cadre des scènes seigneuriales, s'inspiraient des œuvres de Jérôme Bosch. Peintre flamand connu pour son Jardin des délices, où il représentait la vie sous un aspect manichéen dont les principes se trouvaient à l’opposé de ceux de la célèbre Apocalypse, Bosch attirait plus les esprits laïcs que religieux.
En jetant un coup d'œil sur la vitre de la baie recouverte d'une buée givrante, Alix eut un frisson. Ces premiers jours de janvier étaient décidément annonciateurs de grands froids.
— Tout est gelé, dit-elle. Il faudrait racler le givre sur les pavés de la cour. Si nous avons des clients ou des visiteurs, ils risquent fort de glisser et de s'étendre à terre.
Mathias se leva et quitta son poste de travail.
— J’y vais, jeta-t-il, mais je crains fort qu'il ne faille recommencer dans une demi-heure à peine, car tout gèle au fur et à mesure que la bruine tombe.
S'emmitouflant dans une pelisse chaude, il s'en fut dans l'appentis qui jouxtait l'atelier, saisit une pelle et, à grands coups méthodiques, se mit à racler le sol. Quand on tendait l’oreille, on percevait aux alentours ce même bruit des pelles qui dégageaient les pas-de-porte des échoppes et des maisons.
Alix se concentra sur son ouvrage et oublia le givre, la neige et le mauvais temps. Elle passait ses fils de trame comme si elle avait fait ce geste depuis sa naissance. En actionnant le levier, elle sentit qu'une navette était défectueuse.
— Gauthier, fit-elle en tournant ses yeux vers le vieux maître qui conduisait l'autre grande lisse avec Arnold, il faudrait peut-être regarder mon cadran. Je ne voudrais pas tomber en panne. Les peignes fonctionnent, mais la navette accroche.
Comme Gauthier s'approchait d'elle pour examiner la défaillance de la lisse, elle lui laissa sa place et se posta derrière la tenture, là où l’envers du travail devait être aussi net et précis que l'endroit. Elle vit que son point était parfait, serré, compact et que l’ensemble du dessin offrait autant de brillance et de chatoiement que sur l'endroit du cadran.
De ce premier tableau - l'ensemble de la commande en comportait trois - se dégageait dans toute sa puissance l’animal fantastique. Ses écailles dorsales se hérissaient, les dents de son énorme mâchoire semblaient agresser l'œil qui l'observait et sa crinière

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