Lili
309 pages
Français

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Description

Tome 2
Après avoir fait la connaissance des personnages du roman Éva, Eugénie et Marguerite, voici Lili, la suite de cette saga familiale.Le petit village de Sainte-Élisabeth vient d’enterrer son curé mystérieusement disparu. Il faudra une poigne de fer au nouveau titulaire pour maintenir sa paroisse dans le droit chemin. Au nord de la rivière Bayonne, Léo Plante accueille sa cousine Marguerite ainsi que Lili formant une famille pour le moins avant-gardiste. Comme si la communauté n’était pas suffisamment bouleversée par cet évènement, elle voit un Italien s’installer dans le rang de la Petite Chaloupe. Rosario Capoletti tente l’élevage des cailles, pire, il gage sur sa réussite. Lili force la barrière des préjugés et débute alors un grand amour. Rue du Ruisseau, à l’ombre du clocher, la dévote Eugénie fond la volonté et l’avenir de son seul fils, David, dans le creuset du sacerdoce. Suite à des pressions auprès de l’évêché de Joliette, la mère voit son fils nommé vicaire à la cure de Berthierville. Mission accomplie ! Malheureusement, David vit mal dans cette soutane qui n’est pas conçue pour lui. La souffrance lui donne rendez-vous.Dans ce deuxième roman, le bonheur et la douleur s’entremêlent pour ne devenir qu’un. Lili est une battante, née pour le bonheur, mais à quel prix le vivra-t-elle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2010
Nombre de lectures 7
EAN13 9782923447209
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DE LA MÊME AUTEURE
G ENS DU VOYAGE, UNE EXPÉRIENCE DE CARAVANING, RÉCIT, 2004
É VA, E UGÉNIE ET M ARGUERITE, ROMAN, 2007
À PARAÎTRE
C HARLES, ROMAN                           
LINA SAVIGNAC


Roman
Photographie
Raymond Gallant
Page couverture
Pyxis
Mise en pages
Saga
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Savignac, Lina, 1949-
Lili : roman
Suite de : Éva, Eugénie et Marguerite. ISBN 978-2-923447-10-0
I. Titre.
L’ouvrage complet comprendra 3 v.
PS8637.A87L54 200     C843’.6     C2007-941467-2 PS9637.A87L54 2007
Dépôt légal
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007 - Bibliothèque nationale du Canada, 2007
Les Éditions la Caboche Téléphone : 450 714-4037 Courriel : info@editionslacabocheqc.ca
Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Personnages
Famille Belhumeur
Eugénie : Femme du bedeau et mère de David Belhumeur
David : Vicaire de Berthierville et aumônier des Guides
Joseph : Mari d’Eugénie et bedeau de la paroisse de Sainte-Élisabeth
Famille Capoletti
Aldo : Père de Rosario, épicier de Saint-Léonard
Clara : Sœur de Rosario, schizophrène
Lucia : Mère de Rosario
Rosario : Mari de Lili Plante et propriétaire des Cailles Capoletti
Vittorio : Grand-père de Rosario
Famille Plante
Albert : Grand-père maternel de Lili
Antoinette : Grand-mère maternelle de Lili
Juliette : Fille cadette de Léo
Léo : Fermier, cousin de Marguerite Plante et père adoptif de Lili
Lucie : Fille aînée de Léo
Marguerite : Mère naturelle de Lili. Est venue prêter main-forte à son cousin Léo suite au décès de sa femme Irène
Marcel : Fils de Léo
Victor : Fils de Léo
Les hommes d’Église
Monseigneur Lamarche : Évêque de Joliette
Curé Gadoury : Nouveau curé de Sainte-Élisabeth. Nommé suite au décès précipité et énigmatique du curé Louis Godin
Curé Gendron : Curé de Berthierville
Albert Sanschagrin : Vicaire de Berthierville
Grands-parents adoptifs
Éva Dupuis : Veuve d’Odilon Dupuis Florent : Quêteux de Sainte-Élisabeth
À Raymond
L’auteure tient à remercier Pierre Bélanger pour son amitié et son soutien indéfectible.
LILI
Sa mère Marguerite l’avait appelée Lili en souvenir de Lili Saint-Cyr, la célèbre effeuilleuse. Enfant du péché, elle en portait les stigmates et son pied bot parlait par lui-même. Le nom de son père n’apparaissait pas sur la liste des victimes de la Grande Guerre ni sur celle des prisonniers des nazis ou des portés disparus. Dès l’instant où Marguerite Plante a annoncé à Raoul Langlois qu’elle portait son enfant, le séducteur l’a abandonnée sans le moindre regret. L’homme assumait déjà la responsabilité d’une famille et ne voyait aucun intérêt à poursuivre une relation avec une oie blanche qui avait perdu le nord. Le bébé a tenté de prendre le moins d’espace possible dans le ventre de sa maman, se faisant minuscule afin qu’on ne devine pas trop vite sa présence. La petite fille s’était tant recroquevillée que le jour de sa naissance sa mère constata le minuscule pied difforme. Sa grand-mère Antoinette avait mal accepté sa venue dans la maison paternelle et, n’eût été de son mari Albert, Lili n’aurait tenu aucune place au sein de cette bonne famille catholique pratiquante. Découvrant la tare physique, Antoinette repéra rapidement l’œuvre du Malin. La société d’après-guerre tolère difficilement les infirmes, car devant l’obligation de s’occuper de sa jeunesse lamentablement estropiée par le conflit, elle juge tout à fait inutile de se créer de nouveaux handicapés.
À l’automne 1949, Marguerite déménage ses pénates dans le village de Sainte-Élisabeth. Léo Plante, son cousin germain, vient de perdre son épouse des suites d’une longue maladie qui l’a rendue à bout de forces. Tenaillé par le chagrin et dépassé par la charge de travail, le veuf réclame de l’aide pour élever ses quatre enfants. La jeune mère célibataire de Montréal, aspirant à vivre d’autres sensations que lui procuraient les folles nuits, entraîne le destin de sa fille dans son sillage. Lili trouve au nord de la rivière Bayonne la vie familiale, l’air pur et la tranquillité qu’il lui faut pour bien grandir. Finis les sarcasmes et les railleries qu’elle endurait à la ville, ici, on accepte son handicap ou du moins on ne la traite plus de sorcière. Peu lui importe de courir moins vite que ses cousins, de claudiquer ou de mettre difficilement sa chaussure, car dans sa tête d’enfant, son pied bot est normal, même s’il devient de plus en plus difficile de loger son talon dans cette prison de cuir.
— Pourquoi, maman, fait-on les bottines si raides?
— Pour former tes pieds, ma belle.
— Ah! Cette damnée chaussure! soupire-t-elle en s’impatientant.
Lorsqu’elle demeurait sur la rue Sherbrooke, Marguerite avait durement épargné près de cinq cents dollars dans une shop de couture appartenant à des Juifs dans le but de payer un traitement expérimental visant à corriger le pied de Lili. Depuis ce temps, les économies dorment dans un cochon de plâtre rose et l’augmentation du magot s’est arrêtée à compter du jour de leur emménagement à la campagne. Maintenant, la tirelire délaissée repose sur une tablette de la penderie. À chaque grande corvée, Marguerite dépoussière le goret, lâche un profond soupir, puis le remet sur l’étagère propre. Il faudrait bien qu’elle fasse soigner le pied de sa fille.
La maman de Lili n’exerce pas un métier et, par conséquent, ne reçoit aucun salaire. Bien sûr, elle travaille et même très fort à la ferme de l’oncle Léo, mais il ne verse pas d’argent à celle qui tient sa maison, cuisine les repas, lave les vêtements, s’occupe du jardin, des coqs et des poules, remplace la mère de ses enfants et joue le rôle d’infirmière ou de pharmacienne en dégotant un remède miracle quand l’un d’eux tombe malade.
Lili se rappelle le jour de son arrivée en gros chars. Dès ses quatre ans, Marguerite lui avait promis un grand tour de train jusqu’à Québec. Là, elles coucheraient au magnifique Château Frontenac, se laisseraient tomber dans un immense lit à baldaquin, prendraient le petit déjeuner dans la chambre et s’amuseraient en riant comme des folles. La locomotive noire s’était arrêtée à Berthier-Jonction, puis elles sont descendues du wagon des voyageurs sans jamais y remonter. Avant de quitter la grande ville, Lili avait donné des bisous à sa grand-mère même si elle ne l’aimait pas plus qu’il ne le faut. Trop sévère, Antoinette lui faisait peur. Dans l’espoir avoué d’obtenir la guérison de son pied bot, la vieille avait imposé à sa petite-fille un pèlerinage à l’Oratoire Saint-Joseph, lui causant un traumatisme encore plus grave que celui de son infirmité. En partant, Lili avait également serré très fort le cou d’Albert jusqu’à ce qu’il étouffe et crie grâce. La fillette chérissait son grand-père plus que tout, plus que le petit Jésus qui figurait sur les médailles que la vieille femme attachait à sa camisole et astreignait à embrasser tous les soirs.
Depuis qu’elle habite la ferme de Léo, l’enfant s’ennuie du rire de l’aïeul, de ses becs sonores et piquants plaqués sur ses joues roses, des promenades dans le parc du quartier, des reproches dont il invectivait les sauvageons qui claironnaient des noms fielleux à sa petite-fille. Lili serait bien mal venue de se plaindre de vivre ici. À Sainte-Élisabeth, elle a fait la connaissance de cousins et cousines formidables. Ayant quasiment le même âge qu’elle, Juliette demeure sa préférée. Inséparables et copies conformes, on les retrouve souvent main dans la main. Juliette lui enseigne la complicité et le partage. Ici, au fond du rang de la Bayonne, la petite a également découvert Florent et l’a tout de suite adopté comme second grand-père. Lili l’a trouvé comme ça, un matin, assis sur le banc de quêteux près de la porte d’entrée arrière. Chaque soir, avant qu’elle ne se couche, sa maman lui disait :
— Au lit, petite, le marchand de sable va passer.
Et durant la nuit, l’homme est apparu. C’était donc vrai! Lili ne devait voir le vieillard que dans ses rêves, mais il se tenait là, en chair et en os dans la cuisine. Surprise totale! En plus d’exercer le métie

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