Lumière noire
118 pages
Français

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Lumière noire , livre ebook

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Description

Où l'emmenait-on? Pourquoi lui avait-on bâillonné et les yeux et la bouche? Voulait-on la supprimer? Elle était sur le siège arrière d'une voiture entre deux gardes du corps, ce qui n'était pas plus rassurant pour autant. Le trajet qu'ils empruntaient, elle le connaissait parfaitement. Elle le voyait. Là, on tourne à la Croix-des-Champs. Cette route toute droite conduit à Abulat, un petit village charmant. Elle l'avait si souvent pratiquée pour son compte personnel et son plaisir qu'elle en connaissait les moindres aspects, même ce virage subit qu'il fallait aborder avec plus de précautions. Ses ravisseurs ne s'en doutaient pas. “On n'a pas les yeux fermés parce qu'on met les paupières devant, ils sont ouverts dessous.” C'est Boris Vian qui l'a dit. Ce n'était guère le moment d'avoir des références littéraires. Elle n'avait pas seulement les paupières baissées de force mais un tissu noir dessus, ou bien plutôt le foulard d'un de ses kidnappeurs à en juger par l'odeur forte et pas des plus raffinées qui s'en dégageait. En quinze nouvelles, Madeleine Dehais déploie une vision toute en espérance de l'existence. À ceux qui conçoivent le destin comme une mécanique tragique, ténébreuse et destructrice, elle oppose des récits où les voies du sort conduisent à des rencontres salvatrices, des secondes chances, des voeux indirectement exaucés, de nouvelles amitiés, des amours à cultiver et des bonheurs inattendus. Lumière noire: un recueil qui associe tact et délicatesse, et qui met en relief tout ce que la vie peut avoir de bienveillant et généreux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 octobre 2013
Nombre de lectures 16
EAN13 9782342012811
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lumière noire
Du même auteur
Le Cheval d’Elodie, éditions Publibook Oxalis, éditions PublibookL’Anse aux lapins, éditions PublibookFeux follets, éditions PublibookMonades, éditions Publibook
Madeleine Dehais Lumière noire
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118917.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://madeleine-dehais.publibook.com
Maman, les petits bateaux… Le petit garçon était fier comme Artaban. Qui c’est ce-lui-là ? Vite il suffit d’aller regarder dans le dictionnaire ! le héros d’un roman daté c’est le cas de le dire du dix-septième siècle d’un certain La Calprenède que plus per-sonne ne lit ! Artaban ce n’est pas d’Artagnan, mais n’empêche, lui aussi il est entré dans la langue ! Bref, no-tre petit garçon était tout fier. Il avait un jouet entre les mains. Sa valeur marchande ? Nulle. C’était une sorte de trimaran, faite de trois bouteilles de plastique d’eau miné-rale, vides bien sûr, mais avec leurs bouchons en place, de couleurs différentes pour chacun : bleu, blanc, rouge. Vive la France ! Mais pas de publicité illicite : Aucun papier indiquant le nom de la marque sur leurs flancs. Une voile était accrochée à la bouteille du milieu. Comment ? Mys-tère… Taillée dans un sac rouge de ceux distribués dans les Monoprix pour ranger ses provisions ou ses achats quand on n’a pas pris la décision écologique d’en apporter un avec soi. Ça peut toujours servir les erreurs, la preuve ! Et on peut toujours en tirer quelque parti. Les gens s’arrêtaient une seconde pour les regarder pas-ser. Le petit garçon avait sept ans et son accompagnatrice semblait bien proche de la quarantaine. Ce n’était pas la mère : elle était blanche. Il s’appelait Tidiane : il était noir, beau comme le jour, non ? — Il estsuperton bateau. C’est toi qui l’as fait ? Toujours la même ritournelle. Il faut dire qu’elle s’adaptait idéalement à la situation. Le petit garçon ne disait ni oui ni non. D’ailleurs il était timide.
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— Maman m’a aidé confia-t-il à la charmante personne qui marchait à ses côtés. Celle-ci s’abstint de dire : Je n’en doute pas. Il était trop honnête ou tout simplement très fière de sa maman. Sa mère était artiste plasticienne et elle récupérait sans vergogne beaucoup de déchets ou plutôt d’emballages qu’ils soient en bois, en carton ou encore métalliques, pour en faire des œuvres d’art. Et souvent c’était réussi ! La preuve, ce trimaran qu’on ne pouvait qualifier d’œuvre d’art, puisqu’il s’agissait d’un jouet, mais n’empêche. Il fallait y penser pour le réaliser. Les éoliennes ont bien l’air de brasser du vent à tour de bras. Ce n’est pas Don Qui-chotte qui s’amuserait à les attaquer ! Il serait plutôt de leur côté ! Chemin faisant, toujours la même phrase ponctuait leurs pas : — Il est beau ton bateau. C’est toi qui l’as fait ? Accompagnée d’un sourire complice à Évelyne qui avait envie de répliquer : ce n’est pas moi, non plus ! Animée par le même réflexe généreux que Tidiane ou par une certaine gêne ? Allez savoir. Il formait un couple si hétéroclite… Elle trop blonde, pas si vieille que ça quand même, qui ne pouvait être la mamie, et le « bâton de ré-glisse » comme elle appelait souvent le garçonnet en riant. Un enfant adopté, une adoption plénière dans tous les sens du terme, par le couple de ses amis africains, des maro-cains, qui s’étaient longtemps lamentés de ne pas avoir d’enfant. Celui-ci était seulement un peu plusfoncéqu’eux. — Tu vas au jardin du Luxembourg ? demanda un qui-dam, histoire de varier un peu le refrain. — Non c’est trop loin répliqua Évelyne. On se contente du parc Brassens. — C’est pas mal non plus. Il habitait dans le coin l’artiste ! Il me semble que les allées sont baptisées du nom de ses chansons.
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