Mariage impossible
284 pages
Français

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Description

Dans ce roman, Zodékon nage délibérément à contre-courant de l'histoire En effet, il est de coutume que, dans les conflits de générations, les anciens prennent le dessus. Ici, les jeunes triomphent. Mais, on ne défie pas impunément les anciens. Je voudrais formuler un voeu : que l'héroïne Dévi soit un modèle pour les jeunes filles d'aujourd'hui.

Informations

Publié par
Date de parution 29 juin 2015
Nombre de lectures 635
EAN13 9782370150578
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ZODÉKON-ELECEIS
ZODÉKON-ELECEIS
MARIAGE IMPOSSIBLE
e 2 EDITION
CIV 208
ème 2 Édition
10 BP 1034 Abidjan 10 • info@les classiquesivoiriens.com Tél : (225) 21.56.50.63 • Fax : (225) 21. 36.56.57 www.classiquesivoiriens.com
AVANT-PROPOS
 J’avoue que les premières critiques, par trop acerbes, de cette îction en sa première édition à compte d’auteur, courant 1988, m’ont fait du bien. Soit dit en passant, je n’avais que 19 ans en l’écrivant, ignorant que forme et fond allaient de pair.  Aussi, voudrais-je d’abord remercier les hommes de presse, spécialistes de la critique littéraire, dont les avis achar-nés m’ont incité à plus de rigueur ; ensuite, et...surtout, expri-mer ma gratitude à l’admirable peuple de Côte d’Ivoire pour son soutien indéfectible tant, dans l’affaire ADIAFFI, courant Août 1984, lorsque j’avais eu à présenter les preuves du plagiat du manuscrit de MARIAGE IMPOSSIBLE, que pour son ac-cueil enthousiaste et réconfortant réservé à la première édition de cette oeuvre nonobstant ses imperfections. Ces sentiments de gratitude vont aussi à l’endroit de la classe littéraire et de la presse de mon pays d’origine, le Bénin.  A la demande pressante et récurrente des nostalgiques de l’héroïne DEVI, notamment des enseignants, élèves, étu-diants et parents d’élèves, j’ai repris entièrement l’ouvrage. Je sais que je ne peux répondre à l’attente de tous les esprits, mais j’ai fait de mon mieux pour présenter un produit acceptable. Aussi, présenté-je mes excuses à ceux que mon travail laisserait sur leur faim.  Les psychopédagogues peuvent être assurés d’y trouver leur compte, de même que les vaillants combattants de la pro-pagation du VIH SIDA et les parents soucieux de l’éducation morale de leurs îlles, pour peu qu’ils prennent la peine de dé-crypter le caractère de l’héroïne Dévi.
A Gandeaud Ken’ku ELECEIS, mon père Atchèreydé Sèvidé CAPO CHICHI, ma mère
A Mes enfants : FRANCISCA ANNIE-FIDELIA JOSE-FRANCK ELECEIS
A Mes petits-enfants
PREMIER LIVRE
DANS LA TRADITION
e  1 PARTIE
LA POSE DE KAOLIN
Mariage impossible
LA DÉCOUVERTE
nuit lentement tombait sur Sogo. La L’énorme disque rougeâtre avait dispa-ru, mais quelques rayons persistaient ; ils ploieront bientôt sous le poids des CHAPITRE 1 ténèbres.  Comme si un appel de détresse lui eût été lancé, le globe laiteux de la lune monta de l’Est et, de sa clarté, dilua l’opacité de la nuit noire. Alors, la vie renaquit.  Dans la plupart des foyers, sitôt le repas terminé, on instal-lait pour se détendre, des nattes de raphia ou des fauteuils pliants devant les cases construites dans le désordre.  Lako se balança dans son hamac, puis s’assoupit dans la fraîcheur. Mais la cacophonie vespérale faite d’éclats de rire, de vociférations et d’assourdissants coups de pilon, incommodait. Le vieil homme agacé ouvrit les yeux, pesta contre le tohu-bohu puis, eut envie de fumer. Sa pipe à la bouche, il prit sa tabatière. Elle était vide. Il serra la queue de la pipe entre ses molaires et appela sa femme :  - Houévi ! t-il en tirant légèrement sur le rideau de ro-tin fermant l’entrée de la case près de laquelle il se reposait. La femme répondit, laissa la farine de maïs qu’elle tamisait pour le repas du lendemain et se présenta.  - Mon tabac est ni, je voudrais que tu m’en achètes chez le boutiquier.  Pendant qu’il exprimait son désir, il fouillait dans la poche de sa culotte pour en sortir deux pièces de deux francs. Houévi s’en
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Mariage impossible
empara et prit le chemin d’une vétuste case tenant lieu de bouti-que dans le village.  Devant l’unique maison moderne de Sogo, éclairée par une lampe ‘‘ Pétromax ’’, Gando, le propriétaire, pour se relaxer, dépliait un long fauteuil sur la véranda découverte.  - Bonsoir Fofo ! entendit-il comme il allait s’asseoir.  - Eééhh, ma belle Houévi ! Où vas-tu ?  - Je vais acheter du tabac…  - Pour ton mari, n’est-ce pas ?…Comment va-t-il ?  - Il se porte bien ! répondit la jeune femme déjà en chemin.  Gando s’assit confortablement dans son fauteuil, se cou-vrit d’un de ces pagnes de luxe, rarement portés dans le village. Il bourra sa pipe de tabac noir, y mit le feu. Il aspira une fois, deux fois, puis tout d’un coup, cessa d’aspirer : sa pensée s’arrêta, cris-tallisée sur l’image de la jeune passante. Il xa le bout de sa pipe, sans peut-être le voir ; puis nalement, il laissa son dos se caler contre le dossier du fauteuil.  Son sixième sens, qui ne l’avait jamais trompé, lui révéla l’état de la jeune passante.  Dans le village de Sogo, on aurait cru à une malédiction soudaine. Le beau sexe ne naissait plus qu’à compte-gouttes.  Les hommes en étaient d’autant plus afigés qu’ils avaient le devoir de garantir le mariage de leurs ls.  Garantir le mariage !  Mais, où trouver la lle ?  La question était devenue obsessionnelle, à telle enseigne que l’idée de ‘‘poser le kaolin’’ sur le ventre d’une femme en état de grossesse germa dans certains esprits.  Cela consistait à entrer en relation avec le maître du foyer où l’heureux événement était attendu. Le futur père sollicité, de peur de susciter la colère des dieux, donnait une réponse posi-tive au premier demandeur. Aussi, le prétendant priait-il ses ancê-tres, faisant offrandes sur offrandes pour qu’à la naissance, l’on n’entendît que les vagissements d’une llette, sa future femme ou
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celle de son ls.  Mais neuf fois sur dix naissaient plutôt des garçons.Les dieux avaient réglé le destin du village selon leur volonté : une alternance de lles et de garçons, puis indifféremment.  Pour les habitants de Sogo, cette période féconde de mâ-les semblait longue et leurs supplications ne parvenaient pas à sensibiliser les ancêtres.  Dépités de l’impuissance de leurs présumés protecteurs, la foi des villageois, dans leurs fétiches, régressa, et des surenchè-res virent le jour.  Ainsi, le ‘‘ventre’’ n’était plus offert qu’à celui qui dé-boursait le plus. Pour multiplier ses chances, on pouvait ‘‘poser le kaolin’’ sur plusieurs ventres pourvu que l’on fît étalage de ses richesses.  Gando, sûr de sa découverte, se leva aussitôt, ajusta son pagne, s’empara de sa canne et s’en fut au logis de son vieil ami Lako.  - Bonsoir ‘‘vieux bavard’’, dit-il à l’entrée de la case. Lako reconnut sa voix et s’écria de joie en ouvrant grand les bras.  - Oh ! ‘‘Vieil escroc’’, quel vent t’amène ? Entre donc !  Gando entra. Lako lui indiqua un tabouret branlant qui, par ses gémissements, protestait de l’excès de poids supporté.  - A quoi dois-je cet honneur ? demanda Lako ravi de la visite de son ami.  - Allons mon ami, ne parle pas d’honneur !…il est vrai que nous les commerçants…  - A bas les commerçants !!! cria Lako.  Gando eut un haut-le-corps.  - Mais…qu’est-ce que c’est ?ça ne va pas chez toi ?! t-il en tournant son index contre son front. Que t’ont-ils fait à ce point ?…  Lako baissa la tête et répondit dans un sourire narquois :  - Ce sont des exploiteurs sans vergogne. Nos misères viennent de leur cupidité !
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