Mézos, à pas contés
118 pages
Français

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Description

Tout a commencé en novembre 2020. Le confinement, la morosité de la météo, le désert de la vie sociale et culturelle ont conduit deux copines-voisines à s’interroger – par-delà la clôture – sur la façon de combler leur oisiveté forcée. De fil en aiguille, un projet, porté par l’association Mézos Culture Patrimoine, a pris forme : proposer aux Mézossais qui le souhaitent d’écrire de petits textes (fiction, poème, témoignage, humour…) en rapport avec le village. En fonction de la diversité des origines et du parcours des auteurs, les textes recueillis permettraient de découvrir Mézos tel qu’il est, tel qu’il est ressenti, tel qu’il était, tel qu’il pourrait être, tel qu’il sera.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782492126239
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mézos, à pas contés Ouvrage collectif coordonné par Mézos Culture Patrimoine
Titre : Mézos, à pas contés
Auteur : Ouvrage collectif coordonné
par
Mézos Culture Patrimoine
Éditeur : Éditions Plume Libre
SOMMAIRE INTRODUCTION..............................................................5LA CHASSE MERVEILLEUSE DU SEIGNEUR ARTUS......7CHAPELLESAINTPIERREPRÉMICES DE L'HIVER.................................................14LE GRILLON...................................................................17THÉATRE ÀMÉZOSBAGUENAUDER A MÉZOS............................................24 LA CROIX, LE CERCLE ET LE TRIANGE…ET LA BANNIERE .....................................................................37PORTÉ DISPARU............................................................41MONUMENT AUX MORTSHYMNE À LA VIE MÉZOSSAISE....................................46PIERRES LANDAISESLES ARGILEYRES À VOL D’OISEAU.............................50FONTAINE DESARGILEYRESÉCHANGES DE BONS PROCÉDÉS..................................57TERRE D'ACCUEIL ET DE PARTAGELE GRENIER DE NOS MÉMOIRES................................62GRENIER DEMÉZOSLES OISEAUX D’AMÉRIQUE.........................................68STÈLE DES AVIATEURSSŒUR HANNA, N’ENTENDS-TU RIEN REVENIR ?........71AUBERGESET NIGHT-CLUBMEZOSSUM ET LES SUIDÉS..........................................77LES SUIDÉS QU'ES ACO? PAROLES D’UN CHASSEUR..........................................83COURANT D’AIR DANS L’ÉGLISE.................................86SAINTJEANBAPTISTELA FILLE EN BLANC.....................................................94KIOSQUE ÀMUSIQUECHOSES VUES AU TEMPS DU CORONAVIRUS..........100LA PRAIRIE DES SPORTS ET DES LOISIRS.................137GLOSSAIRE..................................................................143REMERCIEMENTS.......................................................117
INTRODUCTION
out a commencé en novembre 2020. Le confinement, la morosité de la météo, le désert de la vie sociale et s’inTterroger –par-delà la clôturesur la façon de combl culturelle ont conduit deux copines-voisines à er leur oisiveté forcée.
De fil en aiguille, un projet, porté par l’association Mézos Culture Patrimoine, a pris forme : proposer aux Mézossais qui le souhaitent d’écrire de petits textes (fiction,poème, témoignage, humour…) en rapport avec le village. En fonction de la diversité des origines et du parcours des auteurs, les textes recueillis permettraient de découvrir Mézos tel qu’il est, tel qu’il est ressenti, tel qu’il était, tel qu’il pourrait être, tel qu’il sera.
Pendant deux mois, nous avons reçu des textes, par courrier électronique ou postal, montrant que notre message avait été compris : prendre la plume en temps de confinement peut apporter un peu de rêve et d’évasion bienfaisants. Il a fallu aux auteurs imaginer ce qu’on ne voyait pas, et le décrire pour les autres. Ce travail à la fois solitaire et collectif a abouti à 16 textes: parfois corrigés (avec l’accord des auteurs), souvent illustrés, toujours respectés. Le présent recueil est le fruit du travail de nombreux intervenants, dont la liste figure en fin d’ouvrage. Qu’ils soient ici tous remerciés pour leur contribution (textes, photos, conseils).
Pour rétablir un peu de véracité, chaque écrit est en général accompagné d’un textecomplémentaire que nous avons écrit, donnant des éléments de l’histoire du village. Certains mots utilisés sont rares, parfois désuets, parfois en gascon; d’autres plus actuels comme l’anosmie, cette perte de l’odorat qui a parfois bouleversé nos vies. Un lexique final vous aidera à les
comprendre et à assimiler ces langues anciennes ou nouvelles, ces cultures locales ou plus globales.
Le benjamin ouvre le bal avec un conte/fable mettant en scène une activité traditionnelle à Mézos, à savoir la chasse. Etc’est aussi une vingtenaire, Romi, qui clôt ce recueil en nous proposant un dessin final à propos du skate park et del’aire de jeux.
Que faire de ces pépites permettant de découvrir Mézos ? Il a fallu trier, pour trouver un ordre de lecture agréable, guidant le lecteur à travers le village et ses environs, parfois dans des époques fort lointaines … Puis la rencontre avec deux éditrices locales nous a donné des ailes, et pour cause ! La maison d’édition« Plume libre », installée à Linxe, a adhéré avec enthousiasme à ce projet original. Voici donc ce voyage que nous vous proposons de partager avec les habitants de notre village landais.
LA CHASSE MERVEILLEUSE
DU SEIGNEUR ARTUS
elles dames et gentilshommes, écoutez-moi ! Je veux B vous raconter une histoire des temps anciens, des enchantements et des ensorcellements qui existaient autrefois dans le pays landais. Tout ce que je dis, ce n’est que la vérité ! Et si vous ne m’en croyez pas, par ma foi, je ne peux rien pour vous. Ce conte, jele tiens d’une fée, vous savez bien qu’elles vivent plus longtemps que nous, cinq, six, sept siècles ! Elles gardent les sources et les vieux arbres. En écoutant le fil de l’eau qui surgit et le chant de l’écorce qui pousse, j’ai pu entendre leur histoireque je vais maintenant vous traduire.
1 Olim, quand la forêt de pins ne recouvrait pas encore les Landes de Gascogne, la vie était très dure. Les habitants de ces plaines marécageuses élevaient des troupeaux de moutons pour amender les sols sablonneux sur lesquels une mauvaise fortune les avait faits naître. Ils ne mangeaient guère que du millet et des sardines et ne pouvaient boire que de l’eau gâtée par la stagnation.
Avant que d’autres lois ne régissent ce pays, les Landaises et les Landais obéissaientà d’ancestrales coutumes telles que le droit d’aubaine ou le droit de bris. Pour favoriser leur survie, des règles immémoriales les autorisaient à se saisir des cargaisons des navires échoués sur la côte marine qui borde leur pays. De même, lorsqu’un étranger venait à mourir, son héritage revenait aux Landais qui l’avaient accueilli. De là vient l’expression que vous connaissez : «Quelle aubaine ! ». Bien sûr, je ne peux pas vous dire si les naufrages et les décès d’étrangers étaient seulement imputables au mauvais sort, ou si celui-ci était parfois précipité par la main de l’homme qui allumait des feux sur le rivage pour tromper les navires…Dans la même veine, les coutumes anciennes autorisaient les Landais à chasser les nombreux oiseaux migrateurs qui 1 Autrefois.
traversent le ciel du pays, chargés de tant de bonne graisse pour leur voyage. Cette activité était réservée aux aristocrates, dans d’autres paysmais dans les Landes, avant que l’on ne plantât la forêt de pins, les seigneurs n’étaient guère plus riches que leurs obligés, si bien que tous se trouvassent aussi pauvres que libres !
Le vent murmurait à chacun : « Reconnais l’occasion favorable et saisis-la ! ». Pour survivre, il n’était pas question d’hésiter. De nos jours, les surfeurs qui patientent des heures pour trouver la bonne vague sur laquelle glisser semblent obéir à la même règle édictée par le vent.
C’est bien pour cela que les Landais ont toujours été de redoutables chasseurs. Ils lisaient les nuages pour connaître les passages des oiseaux et installer leurs filets aux bons endroits. Ils pistaient les sangliers, les chevreuils et les lièvres grâce à tous leurs sens pour reconnaître les traces, les odeurs et les bruissements. Surtout, ils savaient reconnaître un animal enchanté d’un animalcommun ; quand ils en faisaient la rencontre, ils ne le levaient pas parce qu’ils savaient bien qu’il leur arriverait malheur.
Un jour, un seigneur tout vêtu de noir, qui ne quittait jamais 2 ses valets et ses brachets , vint à parcourir les Landes. Il s’appelait Artus et je crois savoir qu’il était maître d’un royaume qui s’étendait de l’Aquitaine à la Carmélide. Il aimait la chasse par-dessus tout, ce pourquoi il était venu en ces terres ; il s’était installé dans le village de Mézos. Dans la langue ancienne des Landais, Mézos signifie le « lieu des chênes tauzins ». De nombreux chênes, et avec eux une abondance de glands en faisaient une terre très giboyeuse.
2 Chien, variété de braque.
Dans le quartier de Plinguet, à l’écart du bourg de Mézos, il y avait une petite chapelle dédiée à Saint-Pierre. Les pèlerins pouvaient s’y reposer et prier le Saint qui guérit les paralytiques pour retrouver la force de marcher. Ce jour-là, c’était la célébration de l’Ascension.
Le seigneur Artus s’y trouvait pour honorer ses devoirs religieux. Cependant, vous vous en doutez bien, ses chiens et ses valets n’étaient guère loin !Lors de l’office, il entendit les brachets aboyer. La première fois, il n’y prêta pas attention. La deuxième fois, il se contint. Mais la troisième fois…
Il n’y tenait plus, ilsortit de la chapelle avec hâte et lança sa meute à la recherche de l’animal qu’elle avait flairé. Toute l’assistance était sortie de la chapelle ; l’abbé s’en aperçut, il sortit à son tour et cria au seigneur Artus : « Allez-y, allez-y, allez au diable, vous qui chassez pendant mon office ! »
Le seigneur Artus se trouva finalement à quelques toises de l’animal, une énorme laie blanche qui demeurait quiète et tranquille dans sa bauge. Il la leva et commença la poursuite.
À mesure qu’il venait à sa proie, celle-ci diminuait, diminuait, jusqu’à devenir marcassin, jusqu’à devenir levraut, jusqu’à devenir bruant, jusqu’à devenir mouche. Lui, ses valets et ses chiens couraient si vite qu’ils ne foulaient plus le sol ! Ils s’envolaient là-haut dans le ciel ! Un vent terrible se leva et son souffle puissant emporta le toit et les murs de la chapelle.
Depuis, le seigneur Artus est voué à continuer sa folle course pour l’éternité. Tous les sept ans, il parvient à atteindre la mouche que l’un de ses chiens gobe aussitôt. La nuit, vous voyez bien son équipée lorsque vous regardez une constellation en forme de casserole : par ma foi, je puis vous l’assurer, c’est bien Artus, ses chiens, ses valets et les pierres de la chapelle qui brillent ainsi dans le ciel et courent inlassablement autour du Nord. Et c’est bien parce que dans
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