OUI MON MARI NON MON MARI   ROMAN
290 pages
Français

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OUI MON MARI NON MON MARI ROMAN , livre ebook

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290 pages
Français

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Description

"Oui mon mari ! Non mon mari !" est une autobiographie en même temps qu'une mine inépuisable d'informations sur la Guinée d'hier et d'aujourd'hui. Dans cet ouvrage, elle nous livre des témoignages bouleversants sur la Guinée de Sékou Touré, la solitude des Africaines en France, les violences faites aux femmes et aux enfants, les tentatives d'assassinat dans les hôpitaux psychiatriques, l'entrée des rebelles à Bouaké, l'insécurité et bien d'autres choses encore.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 222
EAN13 9782296463264
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Oui mon mari !
Non mon mari ! »
Hadja Kadidiatou Baldé


« Oui mon mari !
Non mon mari ! »


Préface de Boubacar Diallo
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55389-7
EAN : 9782296553897

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
PRÉFACE
L es événements décrits dans ce livre ne sont pas des fruits d’une imagination débordante. Ils sont rigoureusement authentiques comme l’attestent les pièces judiciaires et médicales jointes en annexe. Ce récit constitue un témoignage inédit d’un drame souvent vécu dans notre société mais méconnu du grand public. Jusque-là, l’on stigmatise les méfaits de l’excision, les dangers du mariage précoce et forcé, mais l’on ne parle guère, coutume oblige, de la solitude dans le ménage, des tentatives d’assassinat de l’épouse trop fidèle, dans des conditions dignes des meilleurs films d’épouvante, ainsi que d’autres crimes aussi parfaits les uns que les autres perpétrés dans l’intimité de la chambre conjugale.
Ce livre va vous surprendre, vous captiver et vous bouleverser, vous horrifier et vous charmer, car pour une fois, la réalité va dépasser la fiction. Pourtant les faits qu’il relate se sont effectivement produits et, tenez-vous bien, se produisent beaucoup plus fréquemment que l’on y croit, à l’insu de la vigilance des parents et organismes de défense des droits humains. De telles horreurs ne sont pas que l’apanage d’une Europe décadente, en perte de repères et d’humanisme. Elles sont aussi le fait de l’Afrique, « pays rempli de soleil, de chaleur et de couleur ; pays plein de joie, d’amour et de soleil. », comme le chantait le poète de lanégro-renaissance. La solidarité africaine, l’humanisme africain, est décidément un mythe absurde, allez-vous vous exclamer après la lecture de ce livre.
Faites un tour au CHU de Donka ou dans d’autres structures sanitaires, vous y retrouverez peut-être, les traces d’une certaine Mme B., épouse d’un certain Docteur Folamour. Était-elle folle ou fut elle rendue folle par de fortes doses de neuroleptiques ? Dans quel village continue-t-elle de purger son délicieux cauchemar psychédélique, loin de toute indiscrétion ? Pourtant, ce n’est pas le seul cas ; loin s’en faut. Ne dit-on pas que les grandes douleurs sont muettes ?
Ce livre nous présente l’un de ces cas. Il n’est pas parfait car n’étant pas écrit par une femme de lettres.
Son auteur, plutôt cordon bleu, experte en cuisine africaine et européenne, et spécialiste en broderie asiatique, manipule plus facilement l’aiguille et la poêle à frire que la plume. Pourtant, elle sait rassembler ses souvenirs et trouver le mot qui émeut et fait basculer dans l’ineffable et l’inénarrable.
Puisse cet ouvrage contribuer à la prise de conscience et à la lutte contre cet autre fléau social qui handicape, dans le silence de la tradition, la vie de nos consœurs.

Bonne traversée
Boubacar Diallo
CHAPITRE I
N ous étions le premier Janvier 1973, à Conakry. La brise marine commençait à souffler, c’était la fin de la journée. Le coucher de soleil était éblouissant.
Après un réveillon merveilleux à la paillote, j’avais fait une grasse matinée avant d’aller souhaiter la bonne année à ma cousine et à sa famille domiciliée à Madina marché. Après un premier et un second virage, tous les membres de la famille étaient là, visibles devant la terrasse de leur domicile où ils étaient assis, en demi-cercle, sur des chaises en bois.
A quelques mètres, j’entendis mon beau-frère me taquiner. Il faut dire que c’était un humoriste parfait, toujours de bonne humeur. Il y avait là, le couple Diawara, deux autres cousines et un inconnu. J’avais fait la bise à tout le monde, sauf bien entendu, à l’étranger.
Et moi ? dit celui-ci.
Je ne vous connais pas, Monsieur.
Il s’était levé et m’avait embrassée sans me demander mon autorisation. Je trouvais qu’il avait une mauvaise éducation, mais mon beau-frère dit :
C’est une jeune fille très complexée, j’ai tout fait mais sans succès.
Je ne vais pas te répondre aujourd’hui, rétorquai-je.
Ma cousine lui dit de me laisser en paix. Pour une fois, mes deux autres cousines s’étaient jointes à moi pour le traiter de tous les noms d’oiseaux. Ce fut une belle vengeance.
Au crépuscule, je pris congé. Pour finir, je fus présentée à Monsieur Barry Sékou Oumar, Guinéen d’origine, Malien de naissance et venant de la France où il faisait des études de médecine.
Voici ma belle-sœur Kadiatou Baldé, mais fais attention à elle, c’est une grande séductrice.
Que veux-tu dire par là ?
Tu le sais bien.
Merci, tu es toujours prêt à gâter mon nom.
J’avais serré la main à tout le monde mais à mon grand étonnement l’étranger se leva pour me faire la bise. Intérieurement, je me dis que j’avais affaire à un fou !
A 23 ans, j’étais une jeune et jolie fille de teint clair, avec des cheveux attachés en chignon qui tombaient sur mon dos. Pour une noire, la longueur de mes cheveux étonnait tout le monde. D’autres pensaient que j’étais métisse. Tout mon problème c’était mon poids ; j’étais obèse et je passais mon temps à faire des régimes sans succès.
Le lendemain, je partis à Pharmaguinée, mon lieu de travail. J’étais une technicienne de labo-pharmacie et je m’occupais des préparations magistrales de toute la République de Guinée.
A ma grande surprise deux jours après, je vis Nènè, ma petite cousine, venir me dire que leur étranger aimerait me rencontrer.
Qu’est-ce que tu dis ?
Grande sœur, il veut te voir.
Pourquoi ?
Je ne sais pas.
J’avais oublié ce Monsieur.
Dis-lui que je n’ai pas de temps.
Vingt minutes après, elle était de retour et m’implorait d’aller avec elle car il faisait très chaud. Une heure après, j’étais au rendez-vous. Heureusement que mon beau-frère était absent.
Pourquoi, tu ne voulais pas venir ?
Vous êtes là pour deux semaines, n’est-ce pas ?
Oui je suis venu pour essayer de retrouver mes racines.
C’est votre père qui est originaire de la République de Guinée ou votre mère ou les deux ?
C’est mon père, il vient du village de Fougoumba mais comme c’est ma première fois de venir ici, j’ai été recommandé à ton beau-frère.
Monsieur Barry, vous avez tapé à la bonne porte ; c’est un homme qui aime rendre service. Je suis sûr qu’il va vous aider ; mais vous avez très peu de temps pour résoudre ce problème. Je vous demande donc de m’oublier si vous voulez réussir. Au revoir. Je suis très occupée ; ne comptez donc pas sur moi.
Un petit ami ou un fiancé ?
Cela ne vous regarde pas.
Je vais vous raccompagner pour connaître votre domicile.
N’y pensez pas Monsieur ! Mon tuteur est très sévère, je n’ose pas recevoir un homme chez nous.
C’était vrai parce que je ne pouvais pas dire qui il était, ni qui étaient ses parents.
Le lendemain après le travail, Nènè était encore là. Cette fois-ci, ce fut sans succès. Je passai une nuit blanche, intriguée, me demandant ce que ce monsieur attendait de moi.
Quelle idiote, je fais !
Il voulait tout ce que les hommes veulent : me mettre dans son lit. Il ne savait pas que d’autres avaient essayé sans succès. J’avais vu le sort de mes copines qui avaient eu des enfants hors mariage. Elles avaient été chassées parfois avec leur mère parce que le problème dans nos familles, c’est que quand l’enfant réussissait, il appartenait à son père et non à sa mère. Quand il échouait, il n’appartenait qu’à sa mère. Mon papa était polygame. Je voyais la souffrance de ma mère avec ses huit enfants sans compter ceux qui lui étaient confiés pour suivre leurs études, ceux qui étaient là pour des liens de parenté, plus les enfants de la première femme de mon père décédée. Donc, pour moi, il était hors de question de lui infliger d’autres souffrances
La veille de son dé

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