Paroles d Homme et culottes courtes
147 pages
Français

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Paroles d'Homme et culottes courtes , livre ebook

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Description

Les années soixante vues à travers les yeux d’un môme d’une dizaine d’années, d’un gone en région lyonnaise avec des drames, des fous rires, des personnages atypiques.Je ne regrette rien de cette époque, des années difficiles pour une famille d’ouvriers et ses cinq enfants avec les rixes, les crans d’arrêt qui clic, qui clac, qui effraient. Blousons noirs, racket en tout genre, il était des quartiers dans lesquels il valait mieux ne pas s’aventurer. Moi je n’avais peur de rien, non pas parce que j’étais un héros mais tout simplement parce que j’étais inconscient Malgré tout j’ai tissé des liens d’amitié avec des gamins peu fréquentables. Plus tard, devenus adultes, certains passeront de longues années derrière les barreaux après avoir défrayé la chronique quand ils n’y laisseront pas leurs têtes alors que d’autres se rangeront des voitures volées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2019
Nombre de lectures 26
EAN13 9791093167749
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0495€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9791093167732  
Dépôt légal : mars 2019
9791093167732
 
 
 
 
 
 
 
Paroles d’homme  
et
culottes courtes
 
 
Tous droits réservés
©Estelas Éditions
BP 20, 11800 Trèbes France  
estelas.editions@gmail.com  
http://www.estelaseditions.com  
 
ISBN : 9791093167749  
 
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »  
 
 
Max Heratz  
 
 
 
 
Paroles d’homme
et
culottes courtes
 
 
Roman  
 

 
 
Table des matières
 
1 – Le Grand Chassagnon  
2 – L’orthophoniste  
3 – Un voyage mouvementé  
4 – Le grenier  
5 – La bonne affaire du père Labrosse  
6 – Je parle !  
7 – Bonne nouvelle !  
8 – L’arrivée du piano  
9 – Souvenirs, souvenirs  
10 – Première rentrée  
11 – « Les bêtises, tu les fais chez toi ! »  
12 – Vengeance !  
13 – Réveil tumultueux  
14 – Mon premier encrier  
15 – Ardoise cassée  
16 – K.-O.  
17 – 6 ans !  
18 – Les escargots de M. Pic  
19 – L’encre et le bénitier  
20 – Le marché place Durel  
21 – Souricière dans le grenier  
22 – Traquenard  
23 – Invitation du curé  
24 – Séance de rasage  
25 – L’armoire des parents  
26 – M. Azoulay !  
27 – Dr Guttéro  
28 – Et bientôt nous serons cinq !  
29 – Les cahiers du CP  
30 – La chasse au trésor  
31 – Torture d’insectes  
32 – La 203  
33 – Première virée en voiture  
34 – Richard  
35 – Naissance de la ZUP  
36 – Feyzin  
37 – Business  
38 – Les égouts et les Javelu  
39 – Cinéma Souvenirs  
40 – Marraine et la Dudu  
41 – Richard malade  
42 – Antépénultième  
43 – Suzy  
44 – Mes premières lunettes  
45 – La bagarre  
46 – Les Docks  
47 – Antonella  
48 – Lancer de jouets  
49 – Décès de la vieille  
50 – Les JO  
51 – La Mercedes  
 
 
 
 
 
 
1 – Le Grand Chassagnon
 
 
 
Saint-Fons 1 , printemps 1964  
 
Du haut de mes cinq ans, je regarde mon père occupé à un curieux travail dans la cour de notre maison. Torse nu, les muscles saillants, il vient de transporter sur son épaule un sac de ciment de cinquante kilos qui ne l’a pas fait plus forcer que lorsque je me déplace avec ma pelle et mon râteau de bac à sable. Ses cheveux couleur corbeau coiffés en arrière accentuent son air sérieux quand il fronce les sourcils pour se concentrer sur ce qu’il fait.  
Accroupi devant un cadre hexagonal posé à même le sol sur un papier, la sueur perlant sur ses tempes, il remplit ce moule à l’aide d’un ciment fraîchement gâché qu’il a modifié avec un pigment ocre jaune faisant oublier la triste couleur grisâtre habituelle du mortier. Encore une de ses nouvelles inventions dont il a le secret !  
À ses côtés, il y a des petits sacs de papier kraft. À mes yeux, toutes ces choses ont une âme, les objets s’animent et mon père en joue avec magie. Cet ancien sportif, d’origine italienne, ouvrier mécanicien à Saint-Gobain, bricole avec génie tout et n’importe quoi, allant jusqu’à créer ses propres outils. Je l’admire beaucoup et ma fierté est de fêter mon anniversaire quatre jours après le sien bien que trente-six années nous séparent.  
Nous habitons à Saint-Fons dans l’agglomération lyonnaise. Cette commune est connue dans la région pour son bloc erratique d’environ deux mètres de haut, c’est-à-dire un bloc de calcaire crétacé probablement originaire de la Savoie, amené sur cette colline en bord de la Nationale 7 par les glaciers alpins aux premiers âges de l’humanité. Nous, nous résidons un peu plus haut, dans le quartier du Grand Chassagnon, uniquement bâti de villas individuelles, hors lotissements. En périphérie, les premiers HLM de l’avenue Antoine-Gravallon se dressent et un monde nous sépare. Ce grand ensemble crasseux et miséreux est formé de trois bâtiments de cinq étages sans ascenseur bien sûr. Du linge, qu’on aurait cru devoir être à laver, sèche sur les balcons, et en le voyant on se demande si les ménagères se contentent de le rincer ou si elles le nettoient réellement. Ce secteur particulier, duquel émanent la plupart du temps des odeurs d’huile brûlée pour des frites trop cuites, entre en contraste avec la verdure des champs qui s’étendent à perte de vue. Tout le monde s’en méfie et l’assimile à une zone de non-droit, celle des voyous. C’est pourquoi cet espace a été baptisé «  Coupe Cou ». Nous ne le traversons que la journée, par obligation, pour aller faire nos courses à la supérette L’Économique ou pour emprunter le bus n o  12 qui nous conduit à Lyon.  
À l’opposé se trouve un champ que nous contournons pour nous rendre au petit Casino qui se trouve juste derrière. Dans ce pré se promènent paisiblement trois chevaux : un gris tacheté qui est un poney Connemara pommelé, un autre à la robe alezan brûlé avec des poils et des crins de la couleur du café torréfié, une peau noire et des yeux foncés, et enfin mon préféré : un holsteiner blanc comme le lait et très élégant dans sa démarche. Plus tard, j’apprendrai qu’il s’appelle Mysther, c’est très joli comme nom et je trouve que ça lui va à merveille. Quand il m’arrive de m’arrêter devant la barrière faite de poutres en béton, c’est lui qui vient me voir ; on se regarde, il m’écoute avant de secouer la tête dans un sens ou dans l’autre, parfois en soufflant, parfois en remuant ses oreilles. C’est drôle, parce qu’il est sans doute le seul à comprendre ce que je dis. Lorsque j’accompagne ma mère au Casino, elle sait que c’est juste pour profiter des chevaux. Elle me laisse quelques minutes avec eux avant de m’appeler, impatiente, pour continuer notre chemin.  
De l’autre côté de nos pavillons, des maisons individuelles plus austères nous font face. Seul un champ pouvant contenir l’équivalent de quatre terrains de football et équipé de deux courts de tennis nous sépare les uns des autres. En ces lieux relativement calmes, les gens coexistent malgré la différence de milieu social, un mélange d’ouvriers et de cadres. Mais l’église construite au début du siècle nous unit. Nous nous y retrouvons tous, mélangés les uns aux autres sans distinction, tous les dimanches, échangeant quelques banalités à la sortie de l’office avant que chacun ne rentre chez soi pour le repas dominical. Nous avons d’autres occasions de nous rencontrer, notamment lors des kermesses organisées par le prêtre au sein de sa cure. Le lien social entretenu par ce petit monde s’apparente davantage à la vie d’un village plutôt qu’à celle d’une banlieue d’une grande ville.  
Nous sommes situés au sommet d’une colline de laquelle s’étend une vue panoramique jusqu’à Lyon d’un côté du champ et Feyzin avec sa raffinerie de l’autre côté. Notre quartier, le Grand Chassagnon , est formé d’une place au centre de laquelle s’épanouissent aux quatre coins de magnifiques acacias ainsi qu’un grand massif de buissons dans lequel nous aim

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