Pour l’amour de Dimitri
109 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Pour l’amour de Dimitri , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
109 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans ce sixième roman depuis «Toronto, je t’aime», Didier Leclair jette ici un regard intimiste sur les relations humaines et le pouvoir de l’écriture.
« Sarah boit son thé calmement et remonte une mèche de cheveux d’un geste distrait.
—  Tu es vraiment gentille d’avoir bravé la pluie, lui dis-je de nouveau.
—  C’est normal. Il m’aurait demandé pourquoi on va pas voir papi. Il s’est habitué à ces visites. D’ailleurs, à ce propos, continue-t-elle, en baissant la voix, je crois qu’il faut qu’on se parle toi et moi.
—  Ah ? Je t’écoute.
Elle fait signe d’attendre un instant et sort de son sac quelques voitures miniatures dont la Batmobile, Batman et son acolyte Robin et les confie à Dimitri qui se met aussitôt à jouer à côté de nous, à la table voisine qui est vide.
—  Rodney et moi, ça ne s’améliore pas. C’est vraiment difficile. Je ne le comprends plus. Il est grincheux, irritable et casanier. Je lui ai dit que j’allais voir ma sœur à Mississauga pour quelques semaines, peut-être un mois afin que chacun de nous réfléchisse à notre relation.
—  Et qu’est-ce qu’il a dit ?
—  Il n’était pas très content, mais il a accepté. Je pars demain avec Dimitri. Tu comprends maintenant pourquoi il ne fallait pas rater notre rencontre. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2015
Nombre de lectures 23
EAN13 9782895975175
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POUR L’AMOUR DE DIMITRI
DU MÊME AUTEUR

Un ancien d’Afrique Ottawa, Vermillon, 2014.

Le complexe de Trafalgar Ottawa, Vermillon, 2012.

Le soixantième parallèle Ottawa, Vermillon, 2010.

Un passage vers l’Occident Ottawa, Vermillon, 2007.

Ce pays qui est le mien Ottawa, Vermillon, 2003.

Toronto, je t’aime Ottawa, Vermillon, 2000. Prix Trillium 2000.
Didier Leclair
Pour l’amour de Dimitri
ROMAN
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Leclair, Didier, auteur Pour l’amour de Dimitri / Didier Leclair.
(Indociles) Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-452-9. — ISBN 978-2-89597-516-8 (pdf). — ISBN 978-2-89597-517-5 (epub)
I. Titre. II. Collection : Indociles
PS8573.E3385P68 2015 C843’.6 C2015-904848-6 C2015-904849-4

Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-830-3336 | Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 3 e trimestre 2015

L’auteur remercie le Conseil des Arts de l’Ontario (CAO) pour son aide financière lors de la rédaction de son roman.

Les Éditions David remercient le Conseil des arts du Canada, le Bureau des arts franco-ontariens du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.
Au voyageur fantastique, l’ami dont j’attends le retour
La crème de la crema
Je suis assis au café Crema de la rue Dundas Ouest et il pleut dehors. C’est une fine pluie printanière. Les gouttes d’eau froide qui tombent étonnent les passants et les forcent à admettre que l’été n’est pas pour demain. Ça fait dix minutes que je suis assis devant mon chocolat au lait refroidissant dans une grande tasse blanche. J’en bois à petites gorgées pour ne pas le finir trop tôt. J’attends quelqu’un qui va en raffoler. Un petit garçon accompagné de sa mère. J’ai dû amadouer mon patron pour qu’il me laisse quitter mon travail plus tôt. Henry n’est pas très commode quand il pleut. Son rhumatisme le rend acariâtre et quelquefois misanthrope. Le café a une clientèle sympathique et les jeunes couples aux regards doux et attentifs me rappellent qu’un jour, Dimitri, le gamin de trois ans, sera aussi comme eux. Il aura les yeux pétillants d’un bonheur sans nom qui se mêlera aux fumées des tasses chaudes d’un café. Dimitri est mon petit-fils. J’ai eu mon premier petit-fils à cinquante-deux ans. Peut-être que ce sera le seul. Qui sait ? Il a trois ans maintenant. Au moment où je décide de me remémorer sa petite binette de garçonnet joufflu, j’aperçois Sarah franchir la porte. Elle fait entrer Dimitri en premier et plie son parapluie sans lever la tête. La chevelure brune du petit garçon est dans le capuchon jaune de son ciré. Ses bottes rouges semblent le rendre si fier dans sa démarche ostentatoire. Ses yeux se posent sur moi et il vient rapidement se jeter dans mes bras.
— Dimitri ! Comme ça fait plaisir de te voir. Tu vas bien ?
Le gamin se laisse embrasser sur la joue et passe sa petite main tout de suite pour essuyer mon bisou un peu humide. Il s’assoit sur mes genoux et comme un rituel bien appris, porte la tasse tiède à sa bouche avec mon aide. Son visage révèle son plaisir à la dégustation. Ses yeux noisette, grands et ornés de longs cils noirs se posent sur sa mère pendant une fraction de seconde. Le petit ne s’attarde pas et reprend une gorgée en silence.
— Je suis bien content que tu aies pu te déplacer malgré la pluie, dis-je à la jeune mère aux cheveux aussi bruns que ceux de son fils.
Elle sourit avec lassitude.
— Je ne sais pas ce que j’abhorre le plus. La pluie glacée ou la boue noire après une chute de neige.
— L’essentiel est que vous soyez là.
— Oui, on est là et Dimitri a insisté pour t’annoncer lui-même la nouvelle.
— Quelle nouvelle ?
Une fois que l’enfant constate qu’il a mon attention et celle de sa mère, il annonce alors :
— J’ai un nouveau t-shirt de Batman !
Il bombe le torse et sa mère déboutonne rapidement son ciré pour me montrer le super héros ornant sa petite poitrine.
— J’ai eu beau lui dire qu’il fallait mettre un pull avec ce temps, il a refusé. Il tenait à te montrer son t-shirt sans avoir à enlever quoi que ce soit. Alors, pour ne pas le mouiller, il a accepté de mettre son imperméable.
Sarah sourit, amusée par l’entêtement de son fils.
— Tu dois avoir froid alors, Dimitri ?
Il me regarde, perplexe. Il ne s’attendait pas à cette question.
— Un peu, admet-il, en vérifiant si sa mère n’a aucune objection à cette révélation.
— Alors, je vais te commander un chocolat au lait à toi tout seul et un thé Earl Grey pour ta mère, puisque c’est toujours ce qu’elle prend.
Le petit m’offre un de ses grands sourires irrésistibles et je lui pince la joue gentiment avant de me lever pour aller chercher leurs boissons.
Pendant que je passe la commande au comptoir auprès d’une jeune dame sympathique, je me réjouis d’avoir réussi à m’échapper du travail. La quincaillerie appartient à Henry. Nous sommes cinq, quatre employés à temps plein et le patron. Je m’occupe de l’inventaire et des comptes. Les trois autres sont au comptoir à des heures différentes et Henry, même s’il passe sa journée dans son bureau, ne fait rien de particulier, sinon fumer des cigares et appuyer sur son clavier d’un seul doigt. Cependant, personne ne sait ce qu’il fabrique. Puisqu’il est le patron, on ne le questionne pas. Il tient quand même chaque soir à ce que je dépose les comptes du jour sur son pupitre et c’est lui qui les range dans le coffre-fort même si je connais la combinaison aussi bien que lui.
Une fois les tasses apportées, j’observe la satisfaction de mon petit-fils sans rien dire.
— Qu’est-ce qu’on dit, Dimitri ?
— Merci, répond-il, inquiet du regard réprobateur de sa mère.
— Oh, pas besoin de me remercier, mon petit. Tu mérites ce chocolat chaud pour un si beau t-shirt.
Sarah boit son thé calmement et remonte une mèche de cheveux d’un geste distrait.
— Tu es vraiment gentille d’avoir bravé la pluie, lui dis-je de nouveau.
— C’est normal. Il m’aurait demandé pourquoi on va pas voir papi. Il s’est habitué à ces visites. D’ailleurs, à ce propos, continue-t-elle, en baissant la voix, je crois qu’il faut qu’on se parle toi et moi.
— Ah ? Je t’écoute.
Elle fait signe d’attendre un instant et sort de son sac quelques voitures miniatures dont la Batmobile, Batman et son acolyte Robin et les confie à Dimitri qui se met aussitôt à jouer à côté de nous, à la table voisine qui est vide.
— Rodney et moi, ça ne s’améliore pas. C’est vraiment difficile. Je ne le comprends plus. Il est grincheux, irritable et casanier. Je lui ai dit que j’allais voir ma sœur à Mississauga pour quelques semaines, peut-être un mois, afin que chacun de nous réfléchisse à notre relation.
— Et qu’est-ce qu’il a dit ?
— Il n’était pas très content, mais il a accepté. Je pars demain avec Dimitri. Tu comprends maintenant pourquoi il ne fallait pas rater notre rencontre.
— Oui, c’est vrai.
Je reste silencieux, le cœur serré.
— Il va me manquer.
— Toi aussi, tu vas lui manquer. Que dis-je ? Tu vas nous manquer.
— Je ne sais pas quoi te dire pour Rodney. Je suis son père. Cela dit, je dois voir mon petit-fils en cachette. Je suis désolé.
— Allons, ce n’est pas de ta faute. C’est un problème entre lui et moi. Ça n’a rien à voir avec toi. Ne gâchons pas l’heure qu’on a ensemble. Parle-moi plutôt de ton cours d’écriture créative en ligne. Comment ça marche ?
— Nous sommes au chapitre du style. J’aime bien. On nous invite à écrire sans ponctuation si on veut. Je trouve ça quand même exagéré. Je n’ai pas passé des heures en classe quand j’étais petit pour oublier mes règles de base. À part ça, j’avance avec plaisir. Je ne suis pas le prochain Joseph Conrad…
— Oh, arrête de te sous-estimer. Tout est possible. Regarde Susan Boyle, la chanteuse écossaise qui a connu le succès dans un concours de chant à quarante-huit ans !
— Ça, c’est le pouvoir de la télévision et puis elle a une voix extraordinaire.
— Peut-être que tu as une plume extraordinaire aussi.
— Tu es trop gentille.
Je bois le reste de mon chocolat au lait et jette un coup d’œil sur Dimitri qui se retourne au même moment et dit à sa mère qu’il veut faire pipi. Sans attendre sa réaction, je me lève et l’emmène aux toilettes. C’est devenu un rituel, entre lui et moi. Une fois qu’il a terminé sur la cuvette, je tire la chasse, lui lave les mains et puis, je passe aussi devant l’urinoir. Il se contente de m’observer de dos en attendant que je finisse. Une fois mes mains propres, on ressort et il retourne à ses je

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents