PROCÈS DANS LES ENTRAILLES DE LA TERRE, LE RETOUR

Camara Nangala

Description

― Un Tribunal Spécial a été mis en place pour nous juger. (...) Ils me choisirent comme leur Messager qui devait éveiller les consciences de l’humanité. (...) Le procès qui nous était intenté devait me demander des comptes à propos de la mission à moi confiée. Ozoua dut subir mon sort, parce qu’elle s’était retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Peut-être, devrais-je ajouter, avec la mau- vaise personne !

Sujets

• Littérature africaine
• Littérature Africaine
• Costa de Marfil
• Littérature africaine
• Roman
• Côte d'Ivoire
• Littérature Ivoirienne

Informations

• Publié par: Africa Reflets Editions
• Date de parution: 01 janvier 2022
• Nombre de lectures: 450
• EAN13: 9782369970712
• Langue: Français

Extrait

Procès dans les entrailles de la terre le retour

Maquette& mise en page :KOUASSI K. Marc Couverture :ARE / YÉO Tchorna / KOUASSI K. Marc Suivi éditorial :OZÉ G. Roger

er © Africa Reflets Éditions, Abidjan 1 trimestre 2022 ISBN : 978-2-36997-071-2

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.

CAMARA Nangala

Procès dans les entrailles de la terre le retour

Africa Reflets Éditions 01 BP 3648 Abidjan 01 E-mail : [e-mail] Web : www.are-ci.com

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Recueils de nouvelles Histoire de fous Symphonies de l’enfer Révélation

Recueils de poésie Mélancolie Monotonie Chants incantatoires Amarres rompues

Première partie

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e jour se lève sur la Terre d’Éburnie. Le soleil L semble jouer à cache-cache avec le brouillard. Une rumeur fort persistante vole de quartier en quartier, colportée par téléphone, via Internet ou de bouche à oreille. Le sujet intéresse et passionne. Il se raconte qu’Ozoua, la Musicologue, et Cheick, l’Ingénieur des Travaux Publics, ont quitté discrètement la polyclinique de grand standing où ils étaient hospitalisés depuis plusieurs semaines. Le couple a, en effet, été porté disparu toute une année durant. Il est mystérieusement réapparu, par un magnifique coucher de soleil, à deux jeunes bouviers de la région de Waninou, à quelque distance de la Grotte qui tient lieu de Sanctuaire. La foule des curieux se massait, tous les jours, devant la polycli- nique, malgré la chaleur et les intempéries. Les forces de l’ordre ont souvent éprouvé beaucoup de mal à la contenir. Il est même arrivé qu’elles soient débordées et que le cordon de sécurité cède. La situation a failli dégénérer à maintes reprises. Il a fallu, chaque fois, déployer des renforts. Le dispositif de sécurisation a finalement été installé à deux cents mètres de l’entrée du bâtiment. De nombreux articles postés sur la toile, ces dernières quarante-huit heures, se fiant à des sources dit-on crédibles, faisaient état de la sortie imminente du couple

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de la polyclinique. La foule, plus compacte que d’ordinaire, se pressait dès l’aube naissante autour du barrage de filtration mis en place par les forces de l’ordre. Celles-ci étaient sur les dents, tant elles redoutaient des échauf- fourées. Le Collectif des Amis d’Ozoua et de Cheick était à pied d’œuvre très tôt ce matin. Ses membres les plus influents ont exfiltré le couple par une porte dérobée donnant sur l’arrière-cour. Ils ont décliné poliment l’offre d’escorte de motards faite par le Ministère de l’Intérieur. Ozoua a revêtu un splendide ensemble en basin riche brodé avec génie. Une paire de lunettes de soleil, à monture dorée, lui donne une allure de star hollywoodienne. Un foulard assorti à l’ensemble en basin, et artistiquement noué, confère à la Musicologue la prestance seigneuriale des égéries du Mandingue. Cheick arbore le même type d’étoffe noble coupée dans la pure tradition : pantalon bouffant, tunique courte à manches, tunique longue sans manches, grand boubou, petit bonnet. Une paire de babouches assorties au basin et des lunettes de soleil rehaussent son élégance. Difficile de reconnaître la Musicologue et l’Ingénieur des Travaux Publics qui font l’actualité et le buzz sur la toile, depuis tant de mois. Ils passent bien volontiers pour un richissime couple de commerçants, sans plus. Ils sont montés à bord d’une voiture banalisée à quatre roues motrices et aux vitres teintées. Direction, l’aéroport, du côté des vols intérieurs. Quatre autres véhicules suivent. Deux hôtesses attendent sur le parking. Elles entraînent, sans perdre un instant, par une porte dérobée, Ozoua et Cheick dans un bureau où ils retrouvent les psycho- logues cliniciens bien connus d’eux. Ceux-ci assurent leur prise en charge depuis leur entrée à la polyclinique.

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