Raconter Vanier
103 pages
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Raconter Vanier , livre ebook

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Description

Anciennement Eastview, fusionnée depuis 2001 avec Ottawa, Vanier demeure de nos jours le carrefour de la francophonie au sein de la capitale nationale. Lieu de naissance de l’écrivaine et artiste Andrée Christensen, de l’homme politique Bernard Grandmaître, de la porte-étendard du mouvement de résistance S.O.S. Montfort, Gisèle Lalonde, cette pépinière de grands talents a vu les auteurs de ce recueil y vivre leur enfance, y passer des tranches importantes de leur vie, y développer des sentiments d’appartenance ou y faire des rencontres qui ont marqué leur existence.
Raconter Vanier est le résultat d’un concours d’écriture initié par les Éditions David au printemps 2017 dans le but d’inciter les auteurs amateurs ou professionnels à raconter une rencontre mémorable, une histoire personnelle ou un moment unique dans une communauté franco-ontarienne emblématique. Il s’agit là du premier recueil d’une série qui devrait en compter plusieurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2017
Nombre de lectures 8
EAN13 9782895976387
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RACONTER VANIER
Raconter Vanier
Collectif
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Raconter Vanier / Collectif.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-603-5 (couverture souple). — ISBN 978-2-89597-637-0 (PDF). — ISBN 978-2-89597-638-7 (EPUB)
1. Nouvelles canadiennes-françaises — Ontario — Ottawa. 2. Roman canadien-français — 21 e siècle. 3. Vanier (Ottawa, Ont.) — Romans, nouvelles, etc.
PS8329.7.O88R33 2017 C843’.0108971384 C2017-906699-4 C2017-906700-1

Les Éditions David remercient la Fondation Trillium de l’Ontario pour sa contribution financière à ce projet.


Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 4 e trimestre 2017
PRÉFACE
Que de beaux et merveilleux souvenirs me sont revenus en tête en lisant les textes recueillis dans ce livre ! Comme une promenade nostalgique dans le passé, comme un doux retour dans mon enfance. Dans ce Vanier d’autrefois que je croyais si bien connaître mais dont certains d’entre vous, chers auteurs, chères auteures, m’avez révélé des secrets trop bien cachés.
Ce bouquin est aussi une promenade dans le Vanier d’aujourd’hui, ce mal-aimé, cet incompris… mais ce précieux secret si bien gardé dans le cœur et dans l’âme de ceux qui l’ont apprivoisé, adopté et aimé. Tous ceux et toutes celles qui ont signé un texte dans ce recueil ont compris une chose : « On ne quitte jamais Vanier. Et Vanier ne nous quitte jamais. » Merci aux Éditions David de m’avoir invité dans cette merveilleuse aventure.
Quand la Cité de Vanier a été fusionnée à la Ville d’Ottawa, il y a 17 ans, j’ai signé une chronique dans le quotidien Le Droit , intitulée « La ville qui ne mourra jamais ». Et je concluais ce papier comme suit :
Dorénavant, ce n’est plus sur une carte que vous trouverez Vanier, mais bien dans le cœur de milliers de gens.
Un dernier souvenir : je revois ma mère sur le perron arrière en train d’accrocher des draps à la corde à linge. De mes trois pieds, j’aper çois, par-dessus la clôture, la corde à linge de Mme Grenier, puis au loin, celle de Mme Aubin. Comme si les cordes étaient attachées l’une à l’autre.
« Jusqu’où vont les cordes à linge ? » , demandais-je à ma mère. Et sa réponse était toujours la même : « Jusqu’au bout du monde, Denis. Jusqu’au bout du monde. »
C’est ça, Vanier. Une corde à linge qui va jusqu’au bout du monde.
Denis Gratton
Chroniqueur au journal Le Droit
Membre du jury
D’EASTVIEW À VANIER
IL ÉTAIT UNE FOI
À CEUX QUI auraient aimé me connaître, ma naissance remonte à 1908, au 135 de la rue Barrette, à Eastview. J’éprouve de la gratitude envers ceux qui me mirent au monde dans ce quartier et, plus précisément, dans une paroisse francophone.
Je fus construite par des bénévoles, dont un certain Valmore Groulx, père d’une dame envers qui je ressens beaucoup d’admiration et qui est au cœur de ma vie depuis maintenant 89 ans.
Être au cœur de ma vie signifie, par le fait même, être au cœur de Vanier, car au fil des ans, voyant que ceux qui me fréquentaient parlaient tous le français, à commencer par Monseigneur François-Xavier Barrette, ardent défenseur de la langue française et curé chez moi de 1912 à 1961, il alla de soi qu’un changement de nom du quartier s’imposait, afin de passer d’un nom anglophone à un nom francophone.
Je vais vous faire une confidence : ce curé était l’instigateur de la société secrète fondée en 1926 appelée « l’Ordre de Jacques-Cartier », réunissant clandestinement un groupe d’hommes dans mon presbytère pour discuter de la protection de la langue française et de la religion catholique, afin d’éviter l’assimilation par les loges maçonniques et les orangistes. De ce fait, il était question évidemment de la défense des droits des Canadiens français et de l’avancement de leurs intérêts, afin qu’ils puissent accéder à des postes dans la fonction publique et dans les entreprises privées. J’étais fière de les abriter chez moi et me sentais choyée d’être complice de leurs discussions, car j’étais tout à fait d’accord avec leurs propos.
C’est pourquoi je fus très heureuse lorsque mon quartier changea de nom en 1969, passant d’Eastview à Vanier.
Je me dresse donc fièrement aux coins des rues Barrette, St-Charles, Beechwood et Marier, me rendant ainsi accessible à tant de fidèles, dont cette dame, Thérèse Groulx-Hotte, qui est devenue une amie très chère, une complice et confidente, et ce, depuis le jour de son baptême chez moi, le 19 février 1928 ; elle était alors âgée de cinq jours, tandis que j’avais déjà 20 ans. Je la porte dans mon cœur depuis, et il en sera toujours ainsi.
Sa présence active en mon sein pendant de nombreuses années m’a permis d’être un témoin privilégié de plusieurs grands moments de bonheur dans sa vie, à commencer par son baptême en 1928, jusqu’à la célébration de son 60 e anniversaire de mariage en 2008.
Bien sûr, il aurait été facile pour Thérèse de m’abandonner au cours de sa vie en se pointant le bout du nez ailleurs, question d’aller voir si le gazon est plus vert chez le voisin que chez soi, et constater qu’effectivement, il peut exister autre chose de bien plus alléchant à peine à quelques pas d’ici, parfois. Elle fut toujours assez discrète sur ce sujet, mais je sais bien qu’elle a fréquenté à quelques reprises l’église Notre-Dame-de-Lourdes et je ne m’en offense pas puisqu’elle m’est revenue plus souvent qu’autrement, m’accordant ainsi une place de choix dans son cœur.
Je vous avoue que je ne peux m’imaginer la peine que son départ m’aurait causée, si je l’avais vue un jour partir de mon giron pour se lover entre les murs d’une autre et n’en plus revenir ! J’aurais sûrement eu des échos de la part de fidèles chrétiens sur ses projets, ses allées et venues dans le quartier, son implication dans divers comités, de même qu’auprès de son mari Hector qu’elle appuyait dans toutes ses décisions politiques, administratives et autres, mais rien de tel que de l’avoir pleinement à mes côtés, d’entendre son beau rire en cascades résonner jusqu’au jubé et de voir combien les membres de sa famille et ses amis la chérissent.
N’allez surtout pas croire que je sois possessive et égoïste ; simplement, lorsque je m’attache profondément à quelqu’un au point d’en tomber amoureuse — car dans ce cas-ci, je peux affirmer en toute honnêteté qu’il s’agit bien d’une histoire d’amour —, il est tout à fait normal d’avoir envie de revoir cette personne à maintes reprises, d’admirer son sourire, d’échanger un regard complice, et de se recueillir ensemble pour prier. Ceci est d’autant plus vrai et précieux pour moi qui l’ai vue presque naître, cette chère Thérèse, puis faire ses premiers pas sur mon plancher lustré, être bénie lors d’occasions spéciales et la voir grandir joliment pour devenir une jeune femme aimante, puis une mère pleine d’énergie, une grand-mère attentionnée et, dorénavant, une arrière-grand-mère comblée par la présence de trente descendants directs.
Je vous ai déjà fait part de sa fidélité à mon égard, mais je dois vous avouer que quelqu’un d’autre me fut tout aussi fidèle pendant bon nombre d’années : il s’agit de son tendre époux, Hector Hotte, de quatre ans son aîné, qui fut lui aussi baptisé entre mes murs. Confidence pour confidence, il a fait partie de l’Ordre de Jacques-Cartier, dont je vous ai parlé un peu plus tôt, que l’on appelait aussi « La Patente ».
Ils se sont connus à l’adolescence, Hector étant ami avec l’un des frères de Thérèse ; elle devait cependant garder son amour secret pendant qu’Hector était au front, car son père n’approuvait pas qu’une fille si jeune fréquente un garçon. Elle venait souvent se confier à moi pour me faire part de ses élans envers Hector, tout comme de ses inquiétudes qu’il lui arrive malheur. La guerre est une situation exceptionnelle et non souhaitable dans la vie de qui que ce soit, et Thérèse fut un ancrage réconfortant pour Hector.
Peu de temps après son retour de guerre, ils firent éclater leur amour au grand jour en se mariant sous mon toit, le 11 novembre 1948. Ces noces furent célébrées par le chanoine Lionel Groulx, un cousin de la famille.
11 novembre… Jour du Souvenir. Jour de grand respect, de recueillement et de prières. Jour de célébration aussi pour Thérèse, Hector, parents et amis.
Ces gens étant de bons chrétiens cath

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