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Description
Sujets
Informations
Publié par | Iggybook |
Date de parution | 12 décembre 2016 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782363156235 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0010€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Rencontres avec mon ombre
Rose Denis
2016
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières
Préface
Pourquoi ?
Une odeur de fleurs coupées
Paradis Artificiel
Ancêtre
STOP
La panne
Maculée
Arrêt sur image
Rose
Préface
De la sombre forêt à la lumière, Rose Denis nous partage son chemin de renaissance. L’obscurité dévorante, l’insécurité intérieure et l’effacement de soi ancrent le texte dans une énergie du désespoir qui s’en remet aux fragiles ressources de la survie. Un appel est cependant lancé dès le début dans cet environnement qui paraît dépourvu d’horizon : le savoir de la mort résonne dans ce « pourquoi ? », lancé moins à une figure protectrice de l’entourage immédiat qu’à la louve future.
Pour renaître, il faudra en effet traverser les ruptures, les départs, les fuites et les morts qui confrontent le personnage à l’épreuve d’un réel innommable et à l’étrangeté des figures familières. Celle de l’homme occupe dès le départ le lieu de l’absence : la violence de ses actes s’impose à l’enfant bien avant que cet homme ne soit désigné par la mère, figure maternelle qui vient donner consistance à la figure paternelle et au chaos de sa violence. Autour d’elle s’organise une lecture théâtrale du monde où le rôle à jouer s’impose par la contrainte et l’assujettissement de l’entourage, figeant les relations, effaçant les couleurs, gelant la parole propre pour ne laisser que l’écho éteint d’une voix dominatrice se réverbérer sur les murs du « musée de marbre » familial. Dans ce théâtre des apparences, le reniement prend Rose à la gorge pour lui faire, à de nombreuses reprises, ravaler ses mots de résistance et d’existence. Dans cette lutte contre l’écrasement, la rencontre avec soi s’opère dans le silence du corps sur les parois duquel vont progressivement s’inscrire les signes de ce qui ne peut encore accéder à une signification.
Une autre présence masculine, celle du grand-père, positive malgré les désaccords qu’elle a pu créer, est celle à laquelle se raccroche une écoute silencieuse : « Tu n’as jamais rien dit mais j’ai tout entendu. Tes yeux m’ont appris la vérité ; tes mains la force du travail. » Ce « héros taiseux » et indifférent aux apparences est celui par qui se transmettent muettement et physiquement l’amour et la vie. L’idéalisation de l’ancêtre et de son savoir vital masque toutefois un désaccord et une fuite d’avec soi-même dont la femme hérite et avec lesquels elle aura à se débattre, entre l’agitation fuyante de la survie et la paralysie de l’attente.