Réversibilité

Damien Colace

Description

Jo venait de perdre sa tante, il se trouva alors encore plus seul dans son appartement de 82m2. Isaac, quant à lui, était souvent d’une humeur « je-m’en-foutiste ». Tandis que Jo s’inquiétait en silence de son futur, Isaac ne savait que faire de son présent. Puis, Nancy devint leur garde-fou, assez belle, sans exagération, elle était la groupie de ces inconscients.
Comme ce trio était réuni dans la même classe, Jo proposa à Nancy et Isaac une colocation chez lui dans le 9ème arrondissement. Nancy dit oui, car elle était traumatisée par des évènements de son enfance; moralement, elle ne pouvait plus vivre en compagnie de ses parents; selon elle, cela n’aurait eu comme conséquence que d’amplifier ses angoisses. Isaac, lui, était un athée perdu dans sa propre vision de la vie, renié par ses parents juifs, il coupa les ponts sans hésitation. Puis Jo, cet orphelin mélancolique qui recherche son idéal à travers son spleen, s’obstina à croire qu’un jour, il pourrait bien réussir à combler ses envies enfuies.
Étrangers dans un monde qui les refuse. Voilà le tableau qui se forme dans son esprit ; ce trio qui agit, crée, et rit à l’uni son. Chacun ayant sa part d’indépendance, ils mangeaient, vivaient et se droguaient donc ensemble sans problème d’intimité.

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 10 octobre 2016
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782312047140
• Langue: Français

Extrait

Réversibilité
Damien Colace
Réversibilité
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2016
ISBN : 978-2-312-04714-0
« Quand la simplicité parfaite s’est répandue, elle a formé les êtres »
Chapitre 28, Tao Te King, Lao Tseu, Le livre de la Voie et de la Vertu .
Avant - propos
Né en 1986 ; Jo Brunna, 22 ans, désespère de ne pouvoir achever ces envies ; Et cela depuis son enfance. Il fut pourtant bien éduqué par ses parents jusqu’à l’âge de six ans, cependant un mystère régna sur sa famille. Plus aucune nouvelle de ses parents, disparus. Par la suite, sa tante prit soin de lui. Plus elle lui contait l’histoire de son passé, plus il la reniait. Plus jamais acteur de sa vie, plus jamais le descendant d’une tare maudite. Son adolescence fut son grand parcours, car même en vivant avec sa tante Monique, propriétaire d’un appartement, il essayait de vivre par ses propres moyens. Sa tante, quant à elle, vivait dans une ambiance assez loufoque, elle planait encore sous l’effet intemporel des 60’s/70’s. Enfant des rues parisiennes, il revenait la plupart du temps dans cet appartement pour se nourrir et se protéger du froid. Durant cette période collégienne, il somnolait plus souvent en cours que la nuit, il fut encore plus déçu de son rythme de vie qu’auparavant. Sans parler de ses premiers amours brisés, de ses amitiés gâchées. Pendant ces années, la colère le bordait tous les soirs.
Toujours avec ses espoirs, il pensait que le lycée pouvait le sauver. Au contraire, tout s’amplifia. Abasourdit par ses envies, ses obligations ainsi que tout ce qu’il se passait dans ce lycée, tout cela se mettait en opposition au vide et à la solitude qu’il endurait chez sa tante… La vente de drogue, le vol, la consommation excessive en tout genre, les filles perdues attirées par cette rébellion incessante qu’impose ce jeune milieu ; Tout cela était connu dans son collège mais au lycée tout devint excès. En Seconde , c’est dans la pratique de la photographie, de la musique, de la drogue douce et dure que Jo se voilait. Ne cessant pas de rêver, il laissa la photographie et la musique de côté. Jo s’identifiait, comme nombreux de sa génération, aux personnages de films, bons ou méchants.
Surpris par les mouvements culturels, musicaux et surtout par les drogues de son temps, Jo se laissa malaxer par son environnement. Ses souvenirs et ses hantises l’ont bien évidemment traîné vers une certaine aphasie. Une apathie de l’âme. Suivant le cours de choses, Jo ne faisait que fuir son malheur sans essayer de bâtir son bonheur. Heureusement depuis le collège Jo s’était lié d’amitié avec un adolescent qui lui ressemblait.
Isaac, le frère qu’il n’avait jamais eu. Sans lui Jo n’aurait pu survivre. La nuit ils parcouraient Paris, le jour en cours, puis quelques fois chez sa tante. Curieux inséparables de la vie qui se raisonnaient mutuellement, enfin au moins lorsque l’un des deux était net. Malheureusement tout deux étaient atteints d’assuétude. Tandis que Jo s’inquiétait en silence de son futur, Isaac ne savait que faire de son présent. Paradoxalement, c’est deux fumistes obtinrent leur diplôme, évidemment sans aucune mention. Cela grâce à la rencontre fortuite de Nancy. Cette jeune femme sera, à partir de cette rencontre, leur garde-fou.
Comme une angoisse irréfléchie elle ne pourrait acceptée de les perdre. L’instinct féminin peut-être, en tout cas Nancy sentait déjà un futur à ce trio. Tels des visionnaires, ils avaient eu la folle idée de contrôler le lycée comme une entreprise monopolise un marché. Il leur fallait attendre que les anciens partent, mettre de l’argent de côté pour permettre de relancer l’offre correspondante à la forte demande. Ils essayaient encore d’oublier la société, de s’oublier dans ces entrailles. La vente, le troc, le vol ainsi que la consommation de différents psychotropes étaient leurs vices. Nancy était un peu plus jeune qu’eux, donc à son arrivée, ils étaient déjà devenus les plus inconscients et malintentionnés du lycée, tout le monde les connaissait et les respectait.
Quand Jo et Isaac se retrouvèrent en Première, Nancy arriva en Seconde. Assez belle, sans exagération, Jo la remarqua qu’un peu plus tard dans l’année, elle venait fumer sa cigarette non loin de leur plaque tournante. Juste là, où tout se déroulait, où tous les consommateurs se retrouvaient. Nancy n’était pas un ange immaculé, parfois elle venait leur demander une petite barrette pour la journée. Parfois même, elle ne demandait que des feuilles. Jo ne voulait plus la faire payer, cela n’avait aucun rapport avec à son charme, la raison était qu’elle restait fumer, de plus en plus, sa consommation avec eux. Dans ce fameux trio, elle était la seule qui avait, à peu près, les pieds sur terre.
Néanmoins, la coïncidence fit qu’elle fut inéluctablement attirée par ces marginaux. Un peu perdus, un peu génies dans leur façon d’être. Après avoir passé plus de temps durant l’année avec eux, elle comprenait leurs délires, leur monde d’euphorie cyclique. Leur entourage l’appelait la groupie des imprudents. Sans être vicieuse leur amitié devenue plus forte encore durant l’année suivante. Jo et Isaac n’avait pas eu leur baccalauréat du premier coup, donc même après de mauvais rattrapages, ils ont du redoubler ; Jo venait de perdre sa tante, il se trouva alors encore plus seul dans son appartement de 82 m2. Isaac, quant à lui, était souvent d’une humeur « je-m’en-foutiste ». Pour lui, si Jo avait l’intention de redoubler, cela ne fera que retarder la fin de leur business, tout allait donc en leur sens.
Comme ce trio était réuni dans la même classe, Jo proposa à Nancy et Isaac une colocation chez lui dans le 9ème arrondissement. Nancy dit oui, car elle était traumatisée par des évènements de son enfance, moralement, elle ne pouvait plus vivre en compagnie de ses parents, selon elle, cela n’aurait eu comme conséquence que d’amplifier ces angoisses. Isaac, lui, était un athée perdu dans sa propre vision de la vie, renié par ses parents juifs, il coupa les ponts sans hésitation. Puis Jo, cet orphelin mélancolique qui recherche son idéal à travers son spleen, s’obstina à croire qu’un jour, il pourrait bien réussir à combler ses envies enfuies.
Étranger dans un monde qui le refuse. Voilà le tableau qui se forme dans son esprit, ce trio qui agit, crée, et rit à l’uni son. Sa tante était bien déjantée, ravagée par les années folles, mais surtout aisée, les grands parents de Jo étaient dans la finance et dans l’immobilier, ils avaient prévus un patrimoine pour leur descendance elle avait fait construire une salle de bain dans chaque chambre à coucher. Chacun ayant sa part d’indépendance, ils mangeaient, vivaient et se droguaient donc ensemble sans problème d’intimité. Lorsqu’ils devaient révisés Nancy savait les canaliser en leur parlant plus sèchement que d’habitude, elle devait le faire car elle savait qu’ils n’en feraient qu’à leur tête.
Après l’obtention de leur diplôme, Jo et Nancy s’étaient inscrits en faculté et Isaac partit travailler comme vendeur. Il disait vouloir prendre une année sabbatique pour toutes ces années d’études ; Après un moment de réflexion. Jo ne sut quoi répondre pour lui faire comprendre l’absurdité de ses propos. Néanmoins , Jo n’osa rien dire, car entre eux, ils ne s’étaient jamais permis de juger leur choix de vie. Ainsi l’un des trois pouvait nourrir les besoins des autres, dans tout les sens du terme, au moins pour commencer une plantation, le coût de l’électricité qui s’en suit, le remplissage du minibar dans le salon. Enfin tout ce qui paraissait vitale dans une colocation… Nancy murmura à Isaac qu’il pouvait même prendre de la nourriture, qui sait cela pourrait bien leur servir un soir.
Chapitre I – Raptus
La tête enfuie sous l’oreiller, j’ouvre un œil, je ne sais pas si je dois m’endormir ou me réveiller. Je sors délicatement une jambe du drap, comme si cela résoudrait mon dilemme. Aucun bruit dans ma chambre, néanmoins j’arrive à distinguer des allées et venues dans le salon. Des pas légers se répètent sur un parquet d’époque. En mastiquant ma salive, encore chaude et épaisse, je ne doute plus, je me réveille. Avec une poussée profonde de motivation, mon être se décide à se mettre en action. Le bras engourdit, je force mon esprit à revitaliser ce membre, afin