Rouge vie ou de l’incompréhension
129 pages
Français

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Rouge vie ou de l’incompréhension , livre ebook

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Description

Rahina est une enfant innocente, rêveuse, comme il enexiste partout dans le monde. Elle sera tour à tourséduite puis meurtrie par la vie en qui elle plaça desgrands espoirs. N’ayant personne auprès de qui passerses meurtrissures, c’est dans l’obscurité de la tombequ’elle trouvera refuge.À travers l’émouvante histoire de Rahina, ce sont deuxfaçons de vivre, deux morales, bref deux mondes qui secôtoient sans se comprendre et se compléter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782376700227
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rouge vie ou de l’incompréhension
Medina Mahamat Nour Mallaye
Rouge vie ou de l’incompréhension
Éditions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents
Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02 e-mail:editionstoumai30@yahoo.com
 ISBN :978-2-37670-022-7
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï en 2018
Remerciements
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Ali Mahamat Nour Mallaye Adoum Mahamat Togoï
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Dédicace
Tous les élèves de la classe de Terminale A4 promotion 2014-2015 du lycée Mariama de Niamey/Niger.
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Dans un minuscule coin de la planète, dans un bidonville, en marge de la capitale Bourni, la vie mène son train. Les concessions en terre battue et les paillotes abritent bien de familles issues des milieux populaires. Ce quartier se réveille chaque jour avec la même énergie, la même effervescence.
Des voisines se racontentd’interminables histoirespar-dessus les murs.
Des enfants versent des eaux usées dans les rues, peu soucieux des passants qui les grondent ou leur lancent de virulentes injures.
Quelques dames, près de leurs maisons, étalent leurs marchandises. L’une, épluche des patates qu’elle fera frire.
 Les pièces des enfants ne tarderont à venir dans ses poches.
(…)
Aujourd’hui, un baptême ajoutait un peu plus d’animationdans une des familles du coin. Halimé, épouse de Saleh, modeste commerçant au marché central de la ville, donna, la semaine précédente, naissance à une fille. Quelques proches ainsi que des voisins de la famille furent conviés pour l’occasion. Tôt le matin déjà, l’imam vint présider la cérémonie religieuse. Saleh communiqua le nom qu’il désirait donner à son enfant à l’imam qui le
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souffla dans les oreilles du nouveau-né. Ensuite, il fit tous les rituels qui devaients’effectuer en pareille occasion et, enfin, il fit une longue invocation qui fut ponctuéed’un ‘‘amine’’ collectif.
 Du côté du portail, non loin de l’assemblée des hommes, se leva une vieille dame qui semblant attendre depuis longtemps cet instant.
Elle fit un retentissant youyou et déclara : «L’enfant se prénomme… Rahina! »
Colas et dattes furent distribuées et chacun formula des vœux en faveur de la petite Rahina.
Elle vit le jour dans ce quartier où elle grandira et découvrira la vie. Elle naquit dans une famille pour le moins modeste. Son père est gérant d’une petite boutique au centre-ville. Sa mère, femme au foyer, n’exerce aucune activité lucrative. Son grand frère Habib, diplômé chômeur, remplace souvent son père au magasin. La femmed’Habib, Latifa, est aussi femme au foyer.
C’est au sein de cette famille que Rahina vit naître sa sœur cadette Aïcha (qui dès son plus jeune âge sera confiée à sa grand-mère) ainsi que son frère Mansour, le benjamin. Bien-aimée de son père et des siens, elle ne connut d’autres quartiers que celui-ci où la simplicité et la joie de vivre règnent.
En compagnie de sa meilleure amie Raouda, elle sillonnait tous les coins et recoins du quartier, et les soirs, rassemblant ses amis, Habib leur racontait alors mille contes appris pendant ses nombreux séjours au village ou
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tirés de sa vaste imagination. Son père, sa mère et son grand frère, tous, furent ses éducateurs.
Le respect et la gentillesse la caractérisent ; la joie de vivre l’habite. Entre les hauts et les bas de la vie, Rahina grandit.
(…)
Les jours s’écoulèrent, les mois s’alternèrent, les années se succédèrent, et voici naître un nouveau jour. Le même soleil se lève pour la énième fois, au-dessus des toits, narguant les habitants, semblant leur dire « debout paresseux, me voici levé ».
Et ce matin encore, la lumière se fit.
Rahina, gesticulasous son léger drap, s’assit, s’étira les bras, bailla la bouche grandement ouverte et fini par se lever. Seau à la main, elle se dirigea vers les toilettes, pritune douche, regagna sa chambre, s’habilla, se coiffa d’un foulard et s’en alla préparer du thé pour le petit-déjeuner.
Elle alla ensuite, réveillerMansour et l’envoya acheter des beignets. Il lui fallut une tasse d’eau bien fraîche pour faire bouger ce garçon de sa couette.
Par-dessus ses seize ans, elle le considère toujours comme un bambin.
Saleh, Habib et Mansour formèrent leur petit groupe et prirent leur petit-déjeuner ; Halimé, Latifa et Rahina en firent autant. Pratiquement dans tous les foyers 11
de ce pays, femmes et hommes ne partagent pas le même plat.
Rahina s’apprêta, par la suite, à partir au marché, accompagnée de sa mère, acheter ses fournitures scolaires. Les rues grouillent de gens : les marchands ambulants, enfants traînant des pneus etc. Sur la place du marché, les uns et les autres se plaignent de cette hausse inexpliquée et incompréhensible des prix des denrées alimentaires, mais aussi et surtout du mauvais état du marché qui, pourtant, est le plus grand de la ville.
Déjà dégradé, la récente saison pluvieuse n’avait guère amélioré les choses.
Certaines commerçantes étalent leurs fruits, légumes, poissons frais ou fumés, et bien d’autres à proximité des eaux stagnantes qui semblent les gêner le moins du monde. Sans, bien entendu, omettre ces bouchers qu’entourent des nuéesde mouches.
Tous souhaitent avoir un marché bien organisé, moderne, pouvant alléger un temps soit leurs peines quotidiennes. Cependant, l’aberrant je-m’en-foutisme de chacun n’aiderait pasà améliorer les mauvaises conditions collectives
(…)
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Rahina
De retour à la maison, je regagnais aussitôt ma chambre.Une pièce bien modeste qui à l’origine servait de débarras où se trouvaient pêle-mêle de fagot, du charbon, des carcasses de bicyclettes etd’autres vieilleries. Elle comprend unenatte, un bout d’éponge que j’appellemon matelas auprès duquel se trouve une table, artisanalement fabriquée, sur laquelle se trouve mon tapis de prière ainsi qu’une lampepétrole à . L’électricité semblant ignorer l’existencemême de notre quartier.
Ce fut une idée de mon père que d’aménager et d’occuper cette pièce parce que, disait-il, je devais, au mieux, me focaliser sur mon prochain examen, le baccalauréat. Cela est quelque peu considéré comme un privilège qued’avoir sa propre chambre, plus encore quand on n’est pas née garçon ! Mais la place d’enfant préféré me revenait dans cette famille; sinon m’inscrirait-il dans une école dont les frais épuisent pratiquement toutes ses économies ?Ce soir, plutôtque d’habitude, le sommeil me gagna, me plongeant dans un profond rêve, je me sentais telle une feuille d’arbre dans le vide se balançant. Et le matin, contrairement à mes habitudes, je fus sur pied bien avant la lueur du matin. Je pris ma douche, fis mes préparatifs et pris le chemin de l’école.
École qui était bien animée. La joie se lisait sur tous les visages, des vibrants rires quittaient les souriantes lèvres pour se fondre dans l’écho de la nature.13
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