SAMBA TA’APIT - LE TRÔNE SACRÉ
246 pages
Français

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SAMBA TA’APIT - LE TRÔNE SACRÉ , livre ebook

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Description

«...Le roi a demandé que l’on frappe le «Nkindi» dès les premières heures de la matinée. La guerre est imminente. Les guerriers viennent de tous les quatre coins de la ville de Foumban et lui présentent leurs armes dans un ordre bien précis. Les huit quartiers vont défiler dans la cour royale : de Njiyouom à Njissé, en passant par Manka, Nfentain, Mamben, Njitùt, Njinka et Nkounga...» Le ton et le rythme sont donnés. Le vibrant parcours d’un siècle de guerres, d’alliances, d’honneur et de traîtrises dans le royaume bamoun est ouvert. Au gré des intérêts, des royaumes voisins sont sollicités, de Banyo à Bangangté. À qui reviendra le trône sacré ? Samba Ta’apit est aussi une formidable histoire d’amour, qui transcende les conflits et la raison, entre une princesse bangangté et un prince bamoun promis à un destin incroyable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2021
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tesla & Seid Ndam
SAMBA TA’APIT
LE TRÔNE SACRÉ roman
Proximité Avril 2021
Éditions Proximité, Yaoundé, avril 2021 République du Cameroun. Tél : +237 6 99 85 95 94/6 72 72 19 03 Courriel : editionsproximite@gmail.com ISBN : 9956-429-00151-1
À toi très cher Papa Nji Gbetkom Samba Tanyi Seidou qui nous a quittés Que le salut d’Allah repose sur toi.
Cet ouvrage est une œuvre de pure ïction, par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou des personnes existantes ou ayant existé n’est que fortuite.
CHAPITRE 1
Le roi a demandé que l’on frappe le « Nkindi » dès les premières heures de la matinée pour convoquer ses sujets et leur faire savoir qu’il faut se préparer pour la guerre. Les guerriers viennent de tous les quatre coins de la ville de Foumban pour lui présenter leurs armes dans un ordre bien précis. Les huit quartiers vont déïler dans la cour royale par ordre : de Njiyouom à Njissé, en passant par Manka, Nfentain, Mamben, Njitùt, Njinka et Nkounga... Le roi est dans ses appartements, lorsque son frère Vessah, le tù panka (chef de l’armée royale) vient le trouver... — Majesté...(faisant la révérence ) — Vessah... (se redressant) l’armée est-elle déjà prête ? — Oui majesté ! — Et le « Munjemdú », la double cloche de guerre, a-t-elle été apportée ?! — Majesté, nji Pekassa est allé la chercher... — D’accord (en se levant). Tu peux aller commencer la revue des troupes, je vous rejoins. — J’y vais majesté, en faisant à nouveau la révérence. Le roi se dirige vers les appartements du devin Mbassié. Comme il est de coutume avant chaque
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guerre ou chaque événement marquant ; ce dernier doit consulter la mygale aïn de prédire l’issue de la bataille. En cours de route, il croise Rane et Mouiche qui courent dans les couloirs... — Nji Mouiche !!! appelle le roi. — Oui père, répond Mouiche... — Ne vous ai je pas déjà dit à maintes reprises que vous ne devez pas courir ainsi dans les couloirs du palais ?! — Si père... en baissant la tête. — Accompagne-moi, dit le roi, Rane tu viens toi aussi... Les deux jeunes garçons hâtent le pas au côté du roi, suivis de la garde royale rapprochée... — Où est-ce que vous allez père ?! demande Mouiche. — Tu sais que nous nous préparons pour la guerre n’est-ce pas ?! répond le roi. — Oui père. — Je vais voir Mbassié « nga-ngam nsié » (le devin utilisant la mygale). — Sommes-nous obligés d’y entrer avec vous père ? dit Mouiche. — Tu as toujours aussi peur de lui ?! rigole le roi. — Juste un peu, père. Cet endroit me fait froid au dos. — Et toi Rane ? demande le roi. — Majesté, ce qui nous protège ne peut pas nous faire de mal. — C’est bien de le savoir ! sourit le roi.
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Le petit cortège arrive devant la pièce où travaille Mbassié. Après avoir fait signe à sa garde de s’arrêter, le roi se retourne vers les jeunes garçons : — Vous pouvez m’attendre ici ! La pièce est sombre et lugubre. Il y règne une ambiance des plus intimidantes et l’on peut sentir des courants d’air frais de temps à autre comme si la pièce est habitée par des esprits... — (Mbassié s’apprêtant à se lever) Majesté... — Non, ce n’est pas la peine, je ne serai pas long... Il semble que ton ïls est parti ! — Oui majesté. Aux premières heures de l’aurore, il est parti... — C’était la meilleure chose à faire ! — Majesté, j’ai entendu retentir le nkindi, je suppose que vous avez fait votre choix ! — Mbassié, mon choix est fait depuis plus de douze ans. Ce n’est pas un choix facile, mais c’est bien le seul bon choix. — Il ne me reste plus qu’à vous dire au revoir, Majesté, en s’inclinant. Ce fut un réel honneur de vous servir ! — Ce fut également un plaisir pour moi de t’avoir comme ami et conïdent ! — Vous pouvez partir le cœur serein, comptez sur moi pour assurer vos arrières. — Je te fais entièrement conïance ! dit le roi en se retournant. Le roi sort de la pièce et rejoint les deux garçons ainsi que sa garde rapprochée. Il se rapproche de son ïls Mouiche et le prend par l’épaule.
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— Mon ïls, en toi je mets toute ma conïance ! Je te conïe le trôneSamba Ta’apit. En mon absence, prends soin du royaume et de mes sujets. Viendra un moment où tu devras prendre une décision difïcile, mais cruciale. Je compte sur toi pour mettre en avant les intérêts du royaume. Je suis persuadé que lorsque viendra ce moment tu feras le bon choix ! Ce n’est pas la première fois que le roi parle ainsi à Mouiche. Chaque fois qu’il doit aller en guerre, il lui tient de tels propos, depuis qu’il a eu huit ans. Mais cette fois tout semble différent, il y a quelque chose de différent. Est-ce l’intonation de la voix de son père ? Est-ce la mine sur son visage ? Où alors la façon dont il l’a regardé ?! Difïcile à dire, mais même les paroles sont différentes, elles semblent lui dire quelque chose qu’il ne comprend pas véritablement du haut de ses douze ans. Mouiche regarde son père s’éloigner avec sa garde rapprochée dans l’espoir de le voir rentrer quelques jours plus tard. Il rentre toujours, c’est un roi fort et un puissant guerrier comme tous ses prédécesseurs. Il n’y a aucune raison pour que cette fois encore il ne rentre pas triomphalement. Mouiche sort de sa rêvasserie par son presque frère Rane : — Hey nji Mouiche !! Tu rêves ou quoi ?! — Euh non ! Dis, tu penses que père remportera cette guerre ?! — En a-t-il déjà perdu une ?! — Non !
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— Alors, arrête de te faire des ïlms. Viens avec moi, la parade des guerriers va bientôt commencer dans la cour ! Les deux jeunes garçons hâtent le pas vers la grande cour royale. Les cérémonies qui précédent le départ en guerre sont toujours très impressionnantes. Tout petits, Mouiche et Rane aimaient tellement y assister. Le roi Njimboket avance lentement vers l’entrée principale du palais lorsqu’il aperçoit son premier ïls nji Nfonpit. Ce dernier vient de glisser ses deux couteaux sous les rubans attachés au niveau de ses chevilles. Il s’apprête à ranger ses deux épées lorsqu’il voit son père devant lui... — Nji Nfonpit... — Père... en s’inclinant. — Qu’est-ce que tu fais ?! — Père, répondit-il la tête baissée, j’ai entendu résonner le nkindi, c’est l’appel à la préparation et au regroupement des guerriers pour la guerre ! Père je suis un guerrier et je suis prêt à défendre le royaume... — Ce n’est pas encore le moment ïston, dit-il en souriant ! — Père vous avez besoin des plus vaillants soldats du royaume, et je suis l’un des meilleurs... — Quel âge as-tu nji Nfonpit ? — J’ai quinze ans père... — Tu es encore trop jeune ! — Père non, la tête baissée, s’il vous plaît, laissez moi venir avec vous. Si vous doutez de mes performances, vous pouvez demander au tù panka.
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Je suis l’un de ses meilleurs éléments, vous avez besoin de moi ! — Je ne doute pas un seul instant de tes capacités mon ïls, en lui tapotant l’épaule, mais seulement, cette bataille n’est pas la tienne, tu dois rester veiller sur le royaume. Viendra un moment où l’avenir de cette dynastie reposera sur tes épaules, tu devras alors faire usage de toutes tes capacités. Nji Nfonpit, j’ai entièrement foi en toi et en tes compétences en tant que guerrier. Mais ta place est ici pour l’instant... — D’accord père... répond-il avec déception. Le roi franchit l’entrée principale et contemple les rangs de guerriers dans la grande cour royale. Ils sont tous disposés en arc de cercle et portent chacun son arme de guerre : des lances, des machettes, arcs et échettes... pour ne citer que celles-ci. Le notable nji Pekassa avance lentement vers le roi, à moitié accroupi, lui portant la double cloche « Munjemdù ». Les guerriers se mettent à faire des parades par quartiers, exhibant devant le roi leurs armes de combat. Après la revue des troupes, le roi entonne le chant de guerre et sonne la double cloche. Les guerriers se mettent aussitôt à pousser des cris stridents et féroces, puis à croiser les machettes pour mimer les combats. Ainsi se marque le départ pour la contrée des Bafouere, leur adversaire.
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