SOUNYA, L’évasion d’une veuve vierge

N. MEKENASSE

Description

La lune refusait d'éclairer mes nuits noires. Le vent chassait mon ombre fantomatique comme la peste. Le soleil coiffait mon crâne et braisait mes lèvres. Telle une tortue et sa carapace, mon fils était vissé sur mon dos. Face aux scènes macabres auxquelles il avait été témoin, il s'était terré derrière un silence de cadavres. Quant à moi, j'étais las et tout me manquait ! Mes parents, mes sœurs, mes camarades, mon village, mes prières... Que faire? Que devrais-je faire de ce coeur déchiqueté par l'amour? De ce corps vilipendé par des bêtes toujours en érection ? De cet avenir chamboulé par un système biaisé en faveur d'une minorité ?...

Sujets

• Littérature Camerounaise
• Afrique
• Cameroun
• Roman
• Littérature africaine
• Littérature Africaine
• Littérature africaine

Informations

• Publié par: Association des Ecrivains Auto-éditeurs
• Date de parution: 01 novembre 2022
• Nombre de lectures: 1 741
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

ADEA

(Association Des Ecrivains Auto-éditeurs)

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Tout droits de reproduction, de traduction et d’adaptation de cet ouvrage est exclusivement réservé aux éditions ADEA. This book may be reproduced in any form means without written permission from the publisher. Email : [e-mail] Novembre 2022, Yaounde_Cameroun

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Aux miens et aux autres

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SOUNYA,

L’évasion d’une veuve vierge

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N. MEKENASSE

SOUNYA, L’évasion d’une veuve vierge

Roman

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I

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LA famille était plongée dans les préparatifs du mariage de ma meilleure amie, Samira. Je dirais même que c’est tout le villagequi l’était car Jamila allait s’unir au fils aîné du sultan. L’évènement s’annonçait grandiose. Selon les murmures, les chefs et les rois des contrées voisines avaient tous favorablement répondu aux invitations. Jamila n’était pas notre sœur de sang. Mais les affinités qui unissaient nos familles faisaient en sorte que tout ce qui les concernait nous concernait également. Vice versa. Baba avait approuvé tous nos caprices car il voulait que ses enfants aient les modèles de vêtement les plus beaux pour l’évènement.

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La maisonnette était sur le qui-vive ; chacun gérait à sa manière son excédent de joie et d’excitation. Tandis que Maman se maquillait en mimant desSouratesfestives depuis sa chambre, mes trois sœurs galopaient à tue-tête tels des buffles enchaleur depuis la leur. Quant à moi, j’étais déjà prête. Je m’occupais à regarder la télé en attendant qu’elles terminent. Mais j’ignorais que cet instant, cette seconde entacherait à jamais le cours de mon existence sur cette terre! Que ce zapping chamboulerait ma vie tout entière. Alors que je zappais les différentes fréquences dans l’espoir de tomber sur une qui serait moins flou, Baba entra. Le hasard fit que son regard me trouve en train de zapper une chaîne qui diffusait une musique mondaine. Le visage lumineux et peuplé de joie avec lequel il était arrivé se transforma d’un coup, en une masse noirâtre et compacte. Il se mit dans une colère virulente telle une meute de chien enragé. Il ne voulait plus rien entendre ! –Tu n’iras plus à cette cérémonie! –Mais Baba… ! –Assez ! Oses-tu parler lorsque ton géniteur parle ? Quelle insolence ! Quelle bassesse ! Je constate que ta mère n’a vraiment pas su t’inculquer une éducation digne d’une femme pieuse ; un enseignement d’une femme qui aspire être dans les bonnes grâces d’Allah; une femme qui espère avoir un mari décent. Ô Allah ! Viens-moi en aide.

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–Mais Aladji, pourquoitant d’acharnement pour une si petite bavure ? s’inquiéta ma mère, tout perplexe revenant de sa chambre. –« Petite chose » tu dis… ? –Oui.Petite chose. Je pense que tu m’as très bien entendu. Tu en fais tout un scénario… –Donc selon toi, le fait que ta fille regarde des choses malsaines qui vont à l’encontre des rails que nous a laissés Allah par le biais du prophète Mohamed est une « petite chose » ? Renchéris Baba les yeux exorbités et l’index pointé contre maman. – Aladji, tu es beaucoup trop dure avec ces enfants. Le quartier en parle. Voici que tu veux empêcher ta fille aînée d’assister au mariage de sa meilleure amie, son amie d’enfance juste parce qu’elle a fait quelques secondes sur une musique qui passait à la télévision… –Mais… – Laisse-moi terminer, je t’en prie. Je ne t’ai pas interrompue tout à l’heure. Regarde là. Regarde comment elle se noie dans ses larmes. Maman se pressa de venir me relever et nettoya mon visage flétrit. –Habibatou ! –Oui Baba… –Es-tu prête ?

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