Trophée des plumes 2021 Un nouvel espoir
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Trophée des plumes 2021 Un nouvel espoir , livre ebook

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Description

Il a toujours su la rendre heureuse jusqu'au jour, où il a compris qu'il ne pourra pas combler ce tendre besoin...
Des sourires qui se fanent, des cœurs qui endurent et s'endurcissent dans un amour inconditionnel qui les unit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2021
Nombre de lectures 89
Langue Français

Extrait

Trophée des plumes 2021
Rien ne m’eût empêché d’être heureux si ce n’était que son bonheur ne fût le mien, j’aurais aimé lui dire tellement de choses apaisantes mais au lieu de ça, j’ai laissé mes doutes, mes craintes et mes incertitudes causaient une dispute en plein vol, un vol censé nous conduire vers un nouveau départ, vers de nouveaux espoirs… Je ne saurais dire comment cette dispute est arrivée, je sais juste qu’elle voulait me parler, me rassurer quant à l’avenir, quant à notre avenir, mais je n’écoutais pas et tout ce que je ressentais était en contradiction avec ce que je devrais éprouver. Elle sentait mon stress, qui était perceptible, ma jambe tremblait et lorsqu’elle voulut mettre sa main sur la mienne je l’enlevais si brusquement qu’elle sursauta et je vis ses yeux se couvrir de ce voile de tristesse que je ne connaissais que si bien. Mon cœur se serra de l’avoir blessé… -laisse-moi me calmer s’il te plait - Doutes-tu de notre décision ? Parce qu’on peut toujours annuler… Et je repensais à notre décision, cette décision qui au début m’emplissait d’une joie incommensurable vu que je ne pensais qu’à son bonheur ; toutefois plus le moment se rapprochait plus je me sentais sceptique face à notre décision, mais, en fin de compte c’était le seul moyen pour qu’elle puisse être mère et je voulais plus que tout qu’elle satisfasse ce besoin longuement chéri. Je n’ai pensé que trop tardivement à la religion, à ma famille, à nos valeurs et cultures. A vrai dire j’y ai pensé, et la perspective que la religion ne soit pas de notre côté me faisait peur et c’est cette peur qui m’empêcha de chercher des réponses, qui ne me plairaient certainement pas, de plus le fait de me dire que j’étais en train de faire une chose qui va à l’encontre de mes principes me faisait mal, ainsi je lui transmis tout cette frustration et j’implose - Est tu consciente que je ne serai pas le géniteur de ton enfant ? Es-tu consciente que je ne serai peut-être pas à la hauteur ? Es-tu consciente que j’aille à l’encontre de ma famille en faisant ce choix ? Et peut-être à l’encontre de ma religion aussi ? Es-tu consciente de… Elle me coupa brusquement dans ma tirade, me disant de me calmer, de ne pas laisser nos problèmes conjugaux éclater en plein vol, me disant qu’elle souffrait au même titre que moi ; oh ! Non elle ne pouvait imaginer ma souffrance, elle était loin de se douter d’à quel point ma souffrance était immense face à la sienne et je continuais en lui disant que je ne lui en voudrais pas si elle décidait de me quitter et pourtant j’étais terrifié à l’idée d’être séparé d’elle. Pour être honnête, je ne concevais pas une vie sans elle, rencontrer son âme sœur n’est pas toujours évident, rencontrer cette personne qui nous comprend sans qu’on est à s’exprimer, qui nous voit chaque instant tel que nous sommes, qui ne nous juge pas, quoi que l’on fasse, qui nous aime pour ce qu’on est véritablement ; et pourtant la mienne était assise juste côté de moi, le visage posé sur son épaule, la tête tournée vers le hublot, histoire de me cacher les larmes silencieuses qui coulaient le long de ces joues alors je réalisais que je l’avais blessé , malgré cela je ne pouvais m’empêcher d’être en colère, je ne pouvais m’empêcher de laisser toutes ces émotions m’envahir; j’aurais aimé pouvoir la consoler mais pour ça il fallait au moins que je sois rempli de regret face à ce que je venais de lui dire mais je ne l’étais pas donc je tournais ma tête du côté opposé et pris sa main dans la mienne et la serrai fortement ; au début elle ne réagit pas, sans la regarder je continuai à serrer sa main au bout de quelques secondes elle croisa ses doigts sur les miens et je pus fermer les yeux tout en espérant trouver le sommeil… Les yeux fermés, la respiration contrôlée, j’avais l’impression d’être en train de méditer, cependant mes pensées s’entrechoquaient dans mon esprit. Impossible de ne pas penser et impossible de dormir et pourtant j’aurais aimé pouvoir le faire de tel sorte que je ne penserai pas au passé, j’aurais aimé pouvoir penser à autre chose, j’aurais aimé ne pas ressasser nos 15 ans de vie commune, nos jours tristes où rien ne pouvait nous faire sourire, j’aurais juste aimé
penser à tous ces couples qui avaient des problèmes conjugaux pire que les nôtres, pourtant impossible de m’y soustraire, impossible de ne pas penser à nos 15 ans de mariage… Je l’ai connu au lycée, alors que nous avions 18 ans, nous devînmes amis et quelques années plus tard nous nous marièrent alors que nous n’étions âgés que de 22 ans, nous réussîmes à atteindre nos objectifs professionnels; elle devint une brillante avocate et moi je devins comptable public après avoir réussi le test de l’ENA, nous étions tellement heureux pourtant nous ne le restâmes pas toute notre vie contrairement à ce qui passe dans les contes et notre histoire était loin d’en être un. Nous vécûmes certes des années exceptionnelles au sein de notre mariage, malheureusement, parfois, certaines choses contribuent tellement au bonheur, à la gaieté d’un foyer que lorsque nous ne l’avons pas nous souffrons. Ayant été élevé dans une famille composait de plusieurs personnes, Lina a passé toute sa vie entourée de ces frères, sœurs ainsi que de ses cousins et cousines ; sa mère avait eu 7 enfants, sa grand-mère en avait eu 11 et à 37 ans elle n’en avait aucun ; elle a grandi avec l’envie de devenir mère d’au moins 5 enfants et d’en adopter , elle a grandi en se disant qu’elle aimerait avoir des enfants et pourtant elle n’enfanta pas, nous avons tous essayé en vain et même le maraboutage y est passé… cela lui enleva ce sourire perpétuel qui m’égayait tous les jours, bien qu’elle souriait toujours quelque chose avait changé dans son sourire il n’était plus aussi rayonnant. Elle dut subir la pression sociale, qui croyait que mariage rime obligatoirement avec la naissance d’un enfant, les remarques de ma famille qui lui faisaient comprendre qu’elle ne sera jamais perçue comme une vraie femme, elle dut voir toutes ses amies devenir mère et se résigner à voir son ventre gonflé, malgré cela elle ne me reprocha jamais mon infertilité tout en sachant que c’était moi le problème sans le dire à quiconque, elle voulut m’épargner la honte que j’aurais inspirée à ma famille et pourtant ma famille ne l’épargnait en rien, à vrai dire je m’en voulais parce qu’après toutes ces années je n’eus jamais le courage d’avouer que c’était moi le problème; alors nous avions décidé d’aller en France pour qu’elle se fasse inséminer avec un don de sperme, rien que de l’imaginer enceinte me remplissait d’une telle joie et également d’une telle peur, une peur que je n’ai pu exprimer quand je le pouvais, et maintenant que je l’avais fait, il était trop tard, je ne pouvais plus revenir en arrière, et je ne voulais pas lui reprendre ce sourire radieux qui l’illuminait. Je voulais la voir devenir mère même si je ne serais pas le père à proprement parlé, mais tant qu’elle était heureuse j’étais persuadé de l’être et pourtant assis dans cet avion je n’étais plus sûr de rien j’étais remplie de doute pourrai-je aimer cet enfant en sachant que je n’en étais pas le géniteur ? Pourrai-je mettre mes valeurs et principes à dos ? Pourrai-je accepter le fait que l’islam est contre cette pratique ? Je n’en savais rien mais ce dont j’étais sûr c’est que je ne pouvais plus la voir souffrir alors lorsqu’on nous demanda d’attacher nos ceintures car nous allions atterrir je la regardais à nouveau, elle avait le visage face au hublot et elle regardait avec espoir l’avion atterrir, elle se retourna pour me regarder et lorsque je plongeais mes yeux dans les siens, je vis toutes mes appréhensions me quittaient car ce regard qu'elle me lança me libéra de ma peur et de mes doutes, ce regard me fît comprendre que j’avais fait le bon choix et en descendant de l’avion, bien que nous ayons peur, oui peur de l’inconnue, nous savions que nous ferions face à toute épreuve car, car notre amour est inconditionnel.
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