Un jour la jument va parler… , livre ebook

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Plus qu’un roman, voici un récit autobiographique porté par des personnes réelles qui empruntent parfois des noms fictifs pour se livrer plus librement et jouer leurs rôles incognito, derrière un masque, comme au théâtre.
À la demande de nombreux lecteurs, Marcelyne Claudais nous présente avec plaisir cette édition revisitée du premier roman de son parcours d’écrivaine. Avec Un jour la jument va parler… elle nous invite à rencontrer Élise, une femme qui aime trop, déchirée entre l’amour idéalisé qu’elle éprouve pour Gabriel et l’urgence de recouvrer sa dignité. Oscillant entre l’humour et l’émotion, on rit et on pleure avec Élise, sans jamais perdre espoir qu’un jour la jument va parler… Et la jument qui parle, c’est l’improbable, l’imprévisible, l’événement impromptu qui arrive à point nommé quand on s’ouvre à la vie.
Aux nouveaux lecteurs, ce roman promet une merveilleuse découverte, et à ceux qui en ont déjà apprécié la lecture, cette nouvelle édition d’Un jour la jument va parler… offre l’occasion d’un ultime rendez-vous avec Élise, puisque le texte original, légèrement peaufiné, a été complété par un cadeau de l’auteure qui nous convie, en épilogue, à une soirée spéciale où certains personnages se retrouvent plusieurs années plus tard.
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Publié par

Date de parution

30 novembre 2011

Nombre de lectures

0

EAN13

9782764410592

Langue

Français

De la même auteure
Belle journée pour tomber en amour… , Montréal, Éditions Québec Amérique, 2010.
En apparence le silence… , Montréal, Éditions Libre Expression, 1997.
La Grande Hermine avait deux sœurs , Montréal, Éditions Libre Expression, 1995.
Ne pleurez pas tant Lysandre… , Montréal, Éditions Libre Expression, 1993.
Comme un orage en février… , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1990.
Des cerisiers en fleurs c’est si joli ! , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1987.
J’espère au moins qu’y va faire beau ! , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1985.
Un jour la jument va parler… , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1983.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Claudais, Marcelyne
Un jour la jument va parler-
(Tous continents) Éd. originale : Boucherville, Québec : Éditions de Mortagne, 1983.
ISBN 978-2-7644-0971-8
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8555.L383J69 2010 C843’.54 C2010-941329-6
PS9555.L383J69 2010



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

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Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 4 e trimestre 2010
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Anne-Marie Villeneuve
Révision linguistique : Guy Permingeat
Photo en couverture : © Kèro
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2010 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com

À Emmanuel et Marie-Nathalie…
Avant-propos
Quand les Éditions Québec Amérique m’ont proposé de publier une nouvelle édition du roman Un jour la jument va parler… j’ai accepté à condition de pouvoir le revisiter, non pour récrire l’histoire, mais pour en peaufiner l’écriture et corriger certains détails.
Je tiens à préciser que les personnages de ce roman, toujours brûlant d’actualité, évoluent dans un univers « que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » puisqu’il nous ramène à une époque, pas si lointaine, où il n’y avait pas d’ordinateurs, pas de téléphones cellulaires, pas de fours à micro-ondes, pas de guichets automatiques. Pour pouvoir divorcer, les couples devaient s’accuser d’adultère, d’alcoolisme ou de cruauté mentale, et le partage équitable des biens n’était encore qu’un mirage.
Les choses ont certes évolué, mais ont-elles vraiment changé ? Je laisse à chaque lecteur le plaisir d’en juger.
Bonne lecture
M.C.
Ce que la chenille appelle : la fin du monde …
l’Être l’appelle : un Papillon !
R. Bach, Illusions

Versailles… ou la fuite
Mercredi 2 février 1977
C’est ma fête. J’ai 38 ans. J’entrouvre les yeux lentement, il fait soleil et le temps semble doux. Gabriel est déjà levé. Je l’ai entendu tousser et cracher, comme tous les matins ; puis, comme tous les matins, les choses se sont calmées, et je me suis lovée dans un demi-sommeil qui m’incite à rester au lit jusqu’à ce que j’aie trouvé une bonne raison de me lever. Le réveil indique 6 : 52. À sept heures, il va sonner. Je savoure ces huit minutes, seconde par seconde… encore cinq… encore trois… encore une… C’est l’heure ! Alexandre et Mélanie se bousculent dans l’escalier.
— Vos gueules, les enfants !
J’entends la voix de Gabriel et je frissonne. Je n’ai plus le choix, je dois les affronter. Je me lève sans joie, enfile mon plus beau peignoir et fais un détour par la salle de bains pour me coiffer et me brosser les dents : je suis prête ! Je sais qu’ils oublieront que c’est ma fête. Gabriel n’y pense jamais, et les enfants ne s’en souviendront qu’au moment du dîner. Ils reviendront de l’école, piteux, mal à l’aise, et moi je vais souffrir toute la journée.
Élise, chère Élise, tu ne souffriras que si tu le veux.
Or, aujourd’hui, je ne veux pas. Aujourd’hui, je ne souffrirai pas. Je respire profondément et compte jusqu’à dix avant d’entrer dans la cuisine en m’embrassant les mains et en chantant :
« Ma chère Élise, c’est à ton tour, de te laisser parler d’amour ! »
L’effet est foudroyant. Les deux enfants me sautent au cou.
— Bonne fête, maman !
— Bonne fête, maman !
Gabriel s’avance en me tendant les bras. Déjà, de loin, il sent l’alcool.
— Bon anniversaire, mon chérie !
Il m’appelle toujours mon chérie , même en faisant l’amour, même durant nos disputes.
— Veux-tu des confitures ?
— Oui, merci !
Mélanie tartine mes rôties, Alexandre m’apporte un jus d’orange ; j’ai réussi ! Ils peuvent partir en paix pour l’école, je ne pleurerai pas. J’avais le choix ; on a toujours le choix de s’apitoyer sur son sort ou de poser un geste pour se libérer de son angoisse.
Je me sens tout à coup sereine et presque heureuse malgré la situation tendue qui existe entre Gabriel et moi. Il boit trop, je ne le supporte plus. Déjà, à huit heures, il en est à son deuxième gin. Son verre à la main, il descend se réfugier au sous-sol. Je l’entends aller et venir en bousculant tout sur son passage. J’ouvre la radio. Seule dans la cuisine, je feuillette tranquillement le journal en sirotant un deuxième café.
Je ne vais certainement pas rester cloîtrée dans la maison. Il fait trop beau. Je veux me faire belle aussi pour étrenner mes trente-huit ans ! Je retouche ma coiffure, soigne mon maquillage, enfile ma plus belle jupe et choisis mon chemisier préféré.
L’envie me prend de me payer une petite folie : je vais descendre à pied jusqu’au centre d’achats, puis m’attarder à la librairie pour acheter quelques bons livres. Prendre mon temps, parcourir les allées, bouquiner à mon aise ; c’est ma journée, et je me fête !
Gabriel s’apprête également à sortir. C’est l’heure de son pèlerinage quotidien à la sacro-sainte Société des alcools. Tous les matins, à la même heure, il sort acheter son 40 onces … Ce n’est pas une habitude, c’est un rite. Si au moins il en profitait pour faire une petite marche de santé !
— Tabarnak ! Où sont mes bas ?
— Probablement dans ton tiroir.
— Host… de Cal… où sont mes gants ?
— Dans tes poches ou sur la table, près de l’entrée !
Il ferme la porte avec fracas. Mon Dieu, combien de temps encore vais-je pouvoir endurer ça ? J’ai à peine le temps de me poser la question que la porte d’entrée claque à nouveau. Gabriel revient.
— Host… de Cal… de Tabar… Quand les trois jurons se suivent, la situation est grave.
— Qu’est-ce que tu as ?
Impardonnable imprudence, le ciel me tombe aussitôt sur la tête.
— Ah ! tu veux savoir ce que j’ai ? Eh bien, tu vas le savoir ! Le petit crisse n’a même pas été foutu de déblayer l’entrée de garage !
J’essaie de rester douce :
— Il l’a fait, mon amour, je t’assure, mais comme il a neigé et venté toute la nuit… et avec la rafale… la poudrerie…
— Alexandre travaille comme un con parce que tu l’élèves comme un con !
Rouge de colère, Gabriel s’énerve et tape du poing.
— Je t’en prie, chéri, calme-toi !
J’ai dit exactement ce qu’il ne fallait pas dire ! Je le savais pourtant, mais je l’ai dit quand même : Calme-toi … et la corrida commence.
— Je me calmerai si je veux !
Mieux vaut m’enlever de là. Je me dirige vers le vestiaire et attrape mon manteau.
— Où est-ce que tu vas ?
— À la librairie, m’acheter des livres.
— Des livres !

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