Un passé pour un avenir
105 pages
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Description

Qui est Néva ? Une enfant abandonnée ? Une femme solitaire ? La seule chose qui soit sûre c’est quelle est une romancière à succès, les livres pour adolescents qu’elle écrit le prouvent. Alors pourquoi le sort s’acharne-t-il sur elle ? Tous les gens qui ont un jour osé la prendre sous son aile sont morts ! Les gens du voyage disent qu’elle a le mauvais œil, les gadjos qui l’ont élevé ne le pensaient pas mais ils sont morts aussi. Qui est cette ombre qui rôde autour d’elle n’attendant qu’une chose, la détruire à jamais ? Il faudra à Néva connaître son passé pour enfin se construire un avenir.

Informations

Publié par
Date de parution 03 juillet 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312004013
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un passé pour un avenir
Isabelle Poudré de Masure Un passé pour un avenir Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
À mes enfants À l’homme de ma vie Ma famille Mes amis À tous, merci de votre patience à mon égard ! Du même auteur De Bray-Dunes à ma vie, Edition Ravet-Anceau 2010.
© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00401-3
Chapitre 1
Les villes sont belles, avec un environnement aisé et pratique. Les villages du bord de mer ont pour eux le charme, l’ambiance et l’alanguissem ent. Ils font venir vers eux dès les beaux jours, les citadins ivres de liberté et de bronzett e. C’était le cas pour Bray-dunes qui après les frimas de l’hiver s’éveillait enfin de son cocon. M ai démarrait un vendredi, donc avec en plus, un long week-end férié ensoleillé. Il avait amené d ans son sillage, une longue cohorte de vacanciers qui durant des heures roula pare-chocs c ontre pare-chocs sur la seule route menant au village. C’est pour cela que Lucie une des doyen nes de la commune, était repartie de Steenvoorde ; où durant trois jours elle avait soig né une amie, seulement après quinze heures. À cette heure-là, elle savait qu’à part quelques tr acteurs dans les champs, personne ne s’aventurerait sur le long ruban d’asphalte, préfér ant de loin l’agréable sensation de la fraîcheur de l’eau et celle de la chaleur du sable. C’est sur ce long ruban, loin de toute habitation et de la moindre possibilité d’ombre, qu e sa petite Renault cinq décida de rendre l’âme. Oh ! Elle le t avec classe ! Elle t sortir une én orme fumée de sous son capot, roula encore un peu, t quelques soubresauts avant de s’a rrêter une fois pour toute, le moteur hors service. Lucie sauta hors de l’habitacle et partit se mettre à l’abri cent mètres plus loin, attendant que sa voiture explose. Au bout de quelques minutes ne la voyant pas devenir le plus beau puzzle de la route des M oëres, elle s’approcha de n ouveau et ouvrit le capot. Le moteur fumait moins mais l’odeur âcre de l’huile brûlée la prit à la gorge et la t tousser, elle rabaissa aussitôt le capot. Après une grimace envers son ind igne voiture qui la lâchait, elle alla côté passager prendre son sac et en sortir son portable. – Il ne me reste qu’une chose à faire. Je vais appe ler le ston ! Avec un peu de chance, il ne sera pas en réunion et pourra me prendre de suit e. M alheureusement, elle ne put que laisser un message à sa secrétaire, Jérôme ne serait de retour que vers dix-neuf heures, il était en déplac ement avec sa compagne Claudia sur Armentières. Si au départ Lucie avait été heureuse de voir son ls prendre la relève de l’agence immobilière que son mari avait créée, elle déplorai t depuis son veuvage de ne plus le voir qu’en coup de vent. Elle savait pourtant que son l s avait eu raison de diversi er son entreprise, il y avait ajouté la possibilité d’avoi r une maison entièrement meublée et décorée. La seule chose que son ls n’avait pas prévu, c’est que sa notoriété franchirait le département et l’entraînerait partout en France et depuis peu à l’étranger. Olivier son petit- ls s’était pris lui aussi d’engouement pour le métier de son père. Après des études aux beaux-arts de Lille, il avait intégré la société. Ce faisant, Lucie ne v oyait plus Olivier qu’une à deux fois dans l’année. Il avait en charge la plupart des chantier s situés à l’étranger. – M e voilà bien ! Je suis au milieu de nulle part ! Je n’ai pas mis dans mon portable le numéro du garage, et je n’ai de toute façon plus as sez de batterie pour appeler qui que ce soit. Une heure passa sous la chaleur accablante. Lucie s ’était allongée un moment sur la banquette arrière, mais même avec les fenêtres ouve rtes, l’air était vite devenu irrespirable. Après avoir posé sur sa tête son chapeau de paille aux eurs fanées, elle décida de s’asseoir sur l’herbe du talus et une autre heure passa. Deux automobilistes passèrent et tempêtèrent de la voir gêner le passage, mais aucune ne daigna s’a rrêter pour l’aider. En entendant un autre véhicule arriver, Lucie cette fois décida de tenter, le tout pour le tout. Elle se mit au milieu de la route et t de grands signes. La voiture approch a et Lucie se rendit compte que c’était une fourgonnette. – M on dieu faites qu’elle veuille bien s’arrêter si non je vais rejoindre ma Renault à la casse. Elle avait fermé les yeux et ne les rouvrit qu’en e ntendant rire. Tout à ses prières, elle n’avait même pas entendu la fourgonnette s’arrêter. Une jeune femme la regardait le regard mi-amusé, mi -ironique. – Vous avez vraiment cru que je vous écraserais ? Lucie s’appuya un instant sur sa voiture une main s ur son cœur. – J’ai surtout prié pour que vous ayez de bons frei ns. Je me suis donnée la trouille de ma
vie en faisant cela. Aussitôt la jeune femme cessa de sourire en voyant la vieille dame se sentir mal. Elle la prit par le bras en lui disant – Venez ! Je vais vous installer dans mon camping-c ar ! Nous y serons plus à l’aise que sous ce soleil. Vous m’expliquerez ce qui vous arri ve devant un bon verre d’eau fraîche. La vieille dame lui sourit et regardant sa montre. – J’accepte votre offre avec plaisir, cela fait deu x heures que je poirote ici, et je vais devoir encore attendre quatre autres heures minimum , avant que mon ls ne puisse venir me dépanner. Tout en installant sa visiteuse dans le coin cuisin e du camping-car, la jeune femme lui dit. – Vous savez, vous n’aviez rien à craindre. On en a fait de la route ma choupette et moi. Elle ne paye pas de mine, mais elle a de la ressour ce sous le capot et de bons freins. – Votre choupette ? Devant le regard étonné de Lucie elle se mit à rire . – Je sais madame ! C’est stupide de donner un nom à une voiture. M ais c’est la complice de tous mes voyages, alors je lui devais bien de tr ouver une jolie façon de l’appeler ! – Vous avez raison mademoiselle… ? Si j’en avais fa it autant, peut-être que la mienne ne m’aurait pas laissée en rade au milieu de nulle par t ! S’installant en face de Lucie la jeune femme lui di t tout en servant les verres d’eau agrémentés d’une rondelle de citron. – Excusez-moi, je manque à tous mes devoirs ! Je me présente Néva Coursel. Elle tendit une main que Lucie prit et serra comme on peut serrer une bouée de sauvetage. – Enchanté mademoiselle Coursel. Je suis Lucie Vanh ille votre débitrice ! Je ne sais pas ce que je serai devenue sans vous ! Néva leva son verre, en but une gorgée avant de rép ondre en souriant. – Une crevette grillée au barbecue avec la chaleur qu’il fait. Lucie sourit de la remarque et se mit à détailler l a jeune femme. Néva avec son n visage ovale lui rappela le tableau de la madone qui ornai t le fond de l’église de la plage. Elle avait des yeux en amandes de la couleur des noisettes ave c de longs cils qui les ombraient. Des lèvres pleines et bien ourlées, des cheveux châtain s clairs qui tombaient harmonieusement jusqu’à ses reins. Un foulard aux mêmes couleurs ch atoyantes que la longue jupe gitane, cachait des petites oreilles où pendaient de grande s créoles. Néva avait un corps gracile comme celui des danseuses classiques, chaussée de b allerines blanches comme son corsage, l’ensemble de la jeune femme faisait penser aux elf es, mutins et magiques. Néva n’avait rien dit laissant Lucie l’observer. Vo yant un sourire se dessiner sur le visage de la vieille dame, elle lui demanda. – L’examen est à votre convenance ? Rougissante celle-ci ne put que dire : – Excusez-moi ! Je ne voulais pas être offensante ! C’est juste que ! Vous semblez être encore… Une enfant ! Et vous me dites être toujours sur les routes ! N’est-ce pas dangereux ? Néva rit avant de dire : – Rassurez-vous, je ne suis pas du tout offensée. M aintenant c’est à mon tour ! Lucie regarda La jeune femme étonnée. – Votre tour de quoi ? – De vous faire passer l’examen ! Elle regarda Lucie, de sa robe d’été bleu ciel à la découpe princesse à ses chaussures en chevreaux noires. Tout en cette dame indiquait le c hic discret sans ostentation des personnes de grande classe. – Vous êtes toute menue, vous avez des yeux magni q ues aux couleurs changeantes de l’océan. Vos cheveux gris me font penser aux nuages qui hésitent à nous annoncer que la pluie va arriver. La façon dont vous avez arrêté ma choupette prouve que vous avez du courage et un caractère vif. Vous avez de la classe dans vos gestes, dans vos toilettes. Elle leva son verre en direction de Lucie. – En un mot vous êtes une grande dame et je suis he ureuse d’avoir fait votre connaissance madame Lucie Vanhille ! Lucie entrechoqua les verres en répondant. – La réciproque est vraie ! Je suis heureuse d’avoi r fait la connaissance d’un petit elfe de la route se prénommant Néva Coursel !
Elles passèrent un moment à discuter. C’est ainsi q ue Lucie apprit que Néva venait du sud de la France, que depuis la mort de ses parents sur venus alors qu’elle était à peine majeure, elle voyageait de ville en ville. Elle ne put s’empêcher de lui demander. – Vous n’avez jamais eu envie de vous arrêter ? De poser enfin vos valises ? Néva hésita un moment avant de répondre. – Cela fait maintenant six ans que je voyage, j’ai parfois eu envie de m’arrêter mais… Elle regarda Lucie droit dans les yeux avant de con tinuer. – Je viens du monde des manouches ! Je sais que bea ucoup de gens me voit débarquer dans leur ville le regard mauvais. Ils se demandent quand la smala qui est sensée me suivre arrivera. Alors au bout d’un moment j’en ai assez d e leur dédain et je repars. – Pourquoi ne pas rejoindre votre monde alors ! Cel ui des gens du voyage ! Vous seriez plus en sécurité intégrée dans un groupe. Néva se massa les tempes avant de répondre. Sa maud ite migraine reprenait de plus belle, trois jours de chaleur sans climatisation dans le c amping-car lui avait sans doute fait attraper un coup de chaleur. En n cela était terminé, le gar age avait réparé la clim. Si seulement les antalgiques pouvaient en faire autant avec son mal de tête. – Tout simplement parce que chez eux non plus je ne suis pas désirée. Pour eux je suis frappée du mauvais œil ! M ais ne parlons plus de ce la ! Cela n’en vaut pas la peine ! Il y a mieux à faire ! – Quoi donc ? Néva sourit. – M ettre votre voiture sur le bas-côté de la route ! Les personnes venues passer une journée à la mer ne vont pas tarder à reprendre la route. Comme dans tous les villages côtiers, cela va créer un embouteillage. Le problème c’est q ue votre voiture gênant l’autre voie, je ne vous dis pas les dégâts. Nous risquons au mieux des insultes par des mécontents, au pire un accident avec le risque d’avoir des blessés. – Vous avez une corde pour remorquer ma voiture Név a ? – Toujours de quoi me dépanner Lucie ! Comme il vou s est facile de le voir, ma choupette est très vieille. Je ne prendrai pas le risque de r emorquer votre voiture jusqu’au prochain village. Pourtant, je crois que sans trop de peine elle pourra la tirer sur cent mètres. Ainsi, votre voiture sera en sécurité et nous avec. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sans trop de dif culté Néva réussit à attacher la petite Renault à choupette, la tracta jusque sur le talus. Il était temps ! Les voitures commençaient à prendre le chemin du retour avec comme d’habitude les jeunes c hiens fous ! Je te double, tu me doubles. L’un d’eux, musique à fond les frôla faisant trembl er les deux véhicules. Lucie porta malgré elle une main à sa gorge. – M on dieu ! Vous aviez raison Néva ! Si vous n’avi ez pas bougé ma voiture, je suis sûre que cet imbécile l’aurait emboutie avec toutes les conséquences de la vitesse. Néva acquiesça du regard. – Pourquoi attendre ici Lucie ? Avec toutes ces voi tures cela va devenir invivable. Je peux vous déposer chez vous si vous le voulez ! – Cela serait avec joie Néva ! M ais mon ls s’atten d à me trouver sur cette route, s’il trouve la voiture et pas moi, il va être fou d’inqu iétude. – Appelez-le ! Lucie montra son téléphone. – Je n’ai plus de batterie. Impossible de l’appeler . – S’il n’y a que cela, je vais vous prêter le mien. Jérôme rassuré, Lucie donna son adresse à Néva qui l’inscrivit sur son G. P. S. Une fois sur la route de sa maison, elle redemanda. – Je vais vous paraître indiscrète Néva, surtout qu e nous ne nous connaissons pas. M ais je suis vraiment intriguée. Pourquoi les gens du voyag e pensent-ils que vous avez le mauvais œil ? Néva regarda Lucie avant de se concentrer à nouveau sur la route. Lucie crut que la jeune femme ne lui répondrait pas, contre toute attente, elle l’entendit dire. – Je porte la poisse aux gens qui croisent ma route ! Lucie se redressa sur la banquette. – Porter la poisse ! Baliverne que tout cela !
Néva sourit et reprit. – J’ai vingt-cinq ans Lucie ! Je n’ai pas connu mes parents, d’après ce que je crois savoir, ils sont morts dans un incendie quand j’étais bébé. C’est un oncle manouche qui m’a recueillie, il est mort d’un cancer quand j’avais s ix ans. Je suis allée à l’orphelinat durant une année avant d’être adoptée. Je pensais être la plus heureuse des lles, mais le sort s’est acharné encore. Je suis devenue à nouveau orpheline le jour de mes dix-huit ans. – M a pauvre enfant comment cela s’est-il passé ? – Nous venions de fêter mon anniversaire dans une a uberge et nous rentrions joyeusement à pied. Un chauffard nous a fauchés tous les trois et a pris la fuite. Je ne dois mon salut qu’au geste désespéré de mon père qui m’a jeté dans le fo ssé. Les clients du restaurant sont arrivés tout de suite, malheureusement trop tard pour mes p arents, ils sont morts sur le coup. Néva essuya une larme et reprit. – M oi ! Je n’ai eu que des égratignures ! Lucie regarda Néva avec compassion. – Vous auriez préféré mourir aussi ? – À votre avis ! – Le geste de votre père prouve que lui vous veut v ivante Néva ! – C’est ce que je fais ! Je reste en vie Lucie ! – Vous croyez vraiment que c’est vivre que de parti r loin toujours plus loin ? Néva haussa les épaules et ne répondit pas. Le rest e du chemin se fit en silence. En arrivant sur Bray-Dunes la jeune femme tomba sou s le charme de cette petite station balnéaire. Après avoir quitté l’artère centrale, el le prit un dédale de ruelles où des maisons plus belles les unes que les autres, vous accueilla ient d’abord par un jardinet ombragé. La villa de Lucie portait bien son nom. Villa des rose s. Nichée au fond d’un magni que jardin, elle ressemblait aux chaumières des contes de fées. Quel que soit l’endroit où se portait votre regard sur le terrain l’entourant, des roses, des p lus communes aux plus rares, le garnissaient harmonieusement. Néva ne put s’empêcher de dire en aidant Lucie à de scendre de sa choupette. – Si je suis un elfe de la route, vous devez sans a ucun doute être la fée du même royaume Lucie, votre maison et votre jardin sont magnifique s ! Lucie regarda les yeux émerveillés de Néva, ré échi t un moment, avant de prendre une grande respiration et de lui dire. – Il ne tient qu’à vous d’en profiter Néva ! Néva la regarda un moment sans comprendre. – Que voulez-vous dire ? – Comme vous pouvez le voir Néva, mon jardin est gr and, bien entretenu, mais inutilisé ! – Oui je vois cela ! M ais où voulez-vous en venir ? – Vous m’avez dit, vouloir vous installer pour un t emps dans ce village ! – C’est vrai ! M ais je ne vois toujours pas où vous voulez en venir Lucie ! – Comme j’ai envie de nous restions en contact, je vous propose de rester ici ! Là-bas sous le grand saule, il y a assez de place pour vot re choupette ! Qu’en dites-vous ? Lucie vit les traits de Néva se crisper. La jeune f emme redressa les épaules, prit sur elle de parler calmement. – Ainsi c’est cela ! M oi qui pensais avoir en n tro uvé quelqu’un qui me comprenait, me respectait ! Quelle sotte j’ai été ! Elle se retourna pour cacher la honte de se sentir salie, trahie, voulut remonter dans son camping-car. Lucie la prit par le bras et la força à se retourner. Ses yeux étaient brillants de colère. – Bien sur que je vous respecte Néva ! Que croyez-v ous donc ? Que c’est par pitié que je vous demande de rester ici avec moi ? Non ! C’est p ar égoïsme ! Que croyez-vous que ce soit la vie d’une vieille femme de soixante-dix ans ? La fête tous les soirs ? Non ! C’est rester à attendre dans une maison vide que son ls, sa belle - lle et son petit- ls donnent de leurs nouvelles ! C’est lire la nécrologie du journal, y voir la mort de ses amis d’enfance ! C’est comme depuis trois jours, soigner mon amie Nora qui n’en a plus pour très longtemps à vivre parce que son cœur la lâche ! C’est allez voir le m édecin une fois par mois pour mes médicaments contre l’arthrose ! C’est être seule, t oujours seule ! Alors oui ! C’est vrai ! J’ai envie, malgré le fait que nous sommes des étrangère s l’une pour l’autre, de vous voir rester un peu avec moi ! Pas par pitié ! Tout simplement parc e que j’ai besoin de ce souf e de vent
frais que vous m’apportez ! Pouvez-vous, m’en voulo ir de cela ? Néva que la colère de Lucie avait déchargée de la s ienne, secoua la tête. – Je ne sais pas quoi vous dire Lucie ! Si ce n’est , que c’est vrai ! J’ai cru que c’était par pitié que vous vouliez m’héberger ! À ma décharge j e dois dire que c’est une situation qu’il m’est arrivée de vivre. Les gens croient que parce que je voyage, je suis sans le sou, mais c’est faux ! Je travaille ! Tant et si bien, que je n’ai pas eu en six ans, le besoin de toucher à l’héritage me venant de mes parents. – Alors acceptez ma proposition Néva ! Restez un pe u avec moi ! – Que va penser votre fils en arrivant tout à l’heu re et en me voyant chez vous ? – Je n’en sais rien et je m’en contrefiche ! – Je vais vous le dire moi Lucie ! Il va dire que v ous êtes folle de faire con ance à une étrangère que vous ne connaissez que depuis quatre ou cinq heures ! Que je pourrai vous nuire, être-là par profit ! Faisant taire d’un geste les protestations de Lucie , elle reprit. – Je lui donnerai raison sur toute la ligne ! C’est de la folie pure ce que vous me proposez ! Je vous ai dit que je portais la poisse et je le pense ! M ais aussi folle que soit votre proposition, j’ai presque envie de l’accepter. Lucie bondit de joie mais Néva continua. – J’y pose une condition ! Lucie les mains sur les hanches attendait prête à r épliquer. – Je veux un bail pour le coin du jardin que vous m ettez à ma disposition a n de vous payer un loyer ! – C’est vous qui êtes folle Néva ! Comment voulez-v ous que je sache combien coûte un bout de jardin ? – Donnez-lui la valeur d’un emplacement de camping- car dans un terrain de caravaning ! – Et je fais comment pour savoir cela ? – Tout simplement en téléphonant au camping municip al. Ils vont vous dire combien vaut l’emplacement pour un mois ! – Si je ne fais pas cela, vous n’accepterez pas ma proposition je suppose ? – Effectivement Lucie ! Je n’ai jamais été à la cha rge de qui que ce soit depuis mes dix-huit ans, ce n’est pas maintenant que je vais comme ncer ! Elles s’affrontèrent du regard puis Lucie partit d’ un grand éclat de rire. – Vous me plaisez de plus en plus Néva ! Installez- vous sur la terrasse, j’apporte un bloc note, des boissons fraîches et mon téléphone. Vous appellerez vous-même le camping, comme cela vous ne pourrez pas dire que j’ai soudoy é qui que ce soit sur le prix de la location. La chose étant entendue entre les deux femmes, elle s prirent le temps d’apprendre à mieux se connaître allongées sur les chaises longues de l a terrasse. C’est ainsi que Jérôme et Claudia les trouvèrent en entrant dans le jardin. Deux femmes, l’une à l’aube, l’autre au crépuscule de la vie. En les voyant ainsi, Jérôme ne put s’empêcher de penser, que le con it des générations n’était en vérité qu’une invention des psychiatres en mal de reconnaissance. Néva observa le couple qui venait d’entrer, le sour ire aux lèvres il se dirigeait vers elles. L’homme était bien bâti, grand avec des cheveux blo nds coupés courts et des yeux du même bleu que ceux de sa mère. Sa main tenait celle de s a compagne comme s’il avait peur que quelqu’un ne vienne la lui prendre. La femme devait être plus jeune que lui, cheveux noirs coupés courts, elle avait de magni ques yeux couleu r émeraude. Elle était petite, sa tête arrivait à peine à la hauteur de l’épaule de son co mpagnon. Elle, vêtue d’un tailleur vert tendre, lui d’un costume gris foncé, aucun doute, l es têtes devaient se retourner sur leurs passages, ils formaient un couple magni que. Néva s e sentit soudain gauche avec sa jupe de gitane et voulut se mettre à l’écart, Lucie la prit par le bras et la présenta. – Jérôme, Claudia, je vous présente Néva Coursel, m a dame de compagnie. Néva je vous présente Jérôme mon fils et sa compagne Claudia. Néva se tourna vers Lucie. – Votre dame de compagnie ? Lucie se mit à rire et lui répondit. – M ais c’est ce que vous allez être non ! Vous alle z me tenir compagnie ! Jérôme et Claudia habituaient aux lubies de Lucie, regardaient la bouche bée de Néva en
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