Un Pont entre Deux Mondes , livre ebook

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Acceptez de franchir le pont...


« Il y a très longtemps, bien avant la naissance du Christ, notre peuple s’est installé en Inde du nord. On ne nous appelait pas encore Gitans, Tsiganes ou Romanichels. Nos ancêtres s’y marièrent, ils devinrent des Indiens, des Hindous. Mais déjà, à l’époque, ils étaient considérés comme impurs. De nombreux métiers leur étaient interdits; ils n’avaient pas le droit de toucher à la nourriture d’autres castes, ils étaient forgerons, chaudronniers, ils travaillaient le cuir, pouvaient être musiciens, dresseurs de serpents et d’ours, vanniers, balayeurs et voyants... Des métiers qui les ont suivis au fil des siècles... »

Antonio, le grand-père de Maria raconte, au coin du feu, l’histoire de son peuple, une histoire qui se transmet oralement. La jeune fille, avec l’aide de celui qu’elle a toujours admiré pour son érudition, se battra pour apprendre à lire et à écrire. Elle lui a fait une promesse.
Prête à tous les sacrifices, elle s’arrachera à son clan pour la tenir. Écrire l’histoire de son peuple... pour qu’enfin, tous puissent traverser le pont...

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Date de parution

26 juin 2018

Nombre de lectures

2

EAN13

9782368324400

Langue

Français

Un Pont Entre Deux Mondes
La SAS 2C4L - NOMBRE 7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Nadia Bergougnoux
Un Pont Entre Deux Mondes
Même si tu le nourris, le loup regarde toujours dehors.
(Proverbe Manouche)
«hrist, notre peuple s’est installé en Inde duIl y a très longtemps, bien avant la naissance du C nord. On ne nous appelait pas encore Gitans, Tsigan es ou Romanichels. Nos ancêtres s’y marièrent, ils devinrent des Indiens, des Hindous. M ais déjà, à l’époque, ils étaient considérés comme impurs. De nombreux métiers leur étaient interdits; ils n’avaient pas le droit de toucher à la nourriture d’autres castes, ils étaient forgeron s, chaudronniers, ils travaillaient le cuir, pouvaient être musiciens, dresseurs de serpents et d’ours, vanniers, balayeurs et voyants… Des métiers qui les ont suivis au fil des siècles…»
Antonio, le grand-père de Maria raconte, au coin du feu, l’histoire de son peuple, une histoire qui se transmet oralement. La jeune fille, avec l’aide de celui qu’elle a toujours admiré pour son érudition, se battra pour apprendre à lire et à écrire.
Elle lui a fait une promesse. Prête à tous les sacrifices, elle s’arrachera à son clan pour la tenir.
Écrire l’histoire de son peuple… pour qu’enfin, tous puissent traverser le pont…
- 1 -
Le train entrait en gare de Montpellier quand Maria, se réveillant brusquement, prit conscience qu’elle était arrivée au terme de son voyage. Partie quelques heures plus tôt de Paris, elle avait fait le chemin du retour, le cœur à la fois rempli de joie mais aussi d’angoisse.
Plusieurs années auparavant, elle s’était retrouvée dans cette gare, sa valise à la main et les yeux baignés de larmes. Pour la première fois de sa vie, elle quittait sa famille, son clan, pour se jeter dans un monde qu’elle ne connaissait pas, celui des gadjé, les non gitans.
Depuis son plus jeune âge alors que ses sœurs, ses cousins, ses amis passaient leur temps à s’amuser autour des caravanes sans se soucier de leur avenir, elle n’avait de cesse d’apprendre à lire et à écrire. Sarah, sa mère, qu’elle adorait malgré leurs disputes incessantes, avait beau lui expliqu er qu’une femme, gitane de surcroît, n’avait pas besoin et même ne devait pas s’instruire, elle lui avait tenu tête jusqu’à obtenir l’autorisation de fréquenter l’école du village.
Le clan, une dizaine de familles, s’était installé dans les années soixante aux abords de la ville d’Arles, dans le midi de la France.
Le terrain appartenait à l’ancêtre, Antonio. Il était très rare chez les gens du Voyage de posséder ainsi une terre. Le grand-père, fuyant l’Espagne franquiste, avait mené sa famille le long des routes méditerranéennes, franchissant les Pyrénées enneigées avec, à l’époque, les premières caravanes modernes permettant aux familles de vivre en pleine liberté, avec un confort que leurs aïeux n’avaient pas connu.
Antonio était un sage. Très tôt, sa prestance, son intelligence, sa loyauté, l’avaient placé au rang de Chef de clan. La chevelure noire et épaisse, le teint basané, les yeux aussi sombres que les cheveux, il avait très vite charmé Manuela, la grand-mère de Maria.
Quand ses parents lui avaient annoncé, le jour de ses seize ans, qu’ils allaient la marier, elle avait pleuré.
Maria ressemblait à sa grand-mère, une belle femme brune dont les cheveux, arrivant aux hanches, lui faisaient une crinière qui volait au vent. Dans sa jeunesse, sauvage, sensuelle, Manuela passait ses journées à courir la campagne à la recherche de trésors qui n’avaient de valeur que pour elle. Des pierres qui se transformaient en bijoux, des plumes qu’elle accrochait au-dessus de sa paillasse, des morceaux de bois qui devenaient des animaux féeriques.
N’ayant jamais vraiment discuté des « choses de la vie » avec sa mère, elle était à mille lieues de s’imaginer dans les bras d’un homme. Elle se savait belle, le voyait dans les yeux de ses compagnons de jeux et, quand elle accompagnait sa mère sur les marchés catalans, les hommes, les gadjé, lui lançaient des regards chargés d’envie et d’admiration. Bien sûr, elle aimait plaire, mais elle en était encore à l’âge où l’insolence des jeunes s’arrêtait aux premiers mots évoquant l’amour ou le sexe. Cela la mettait dans une colère noire et tous les noms d’oiseaux étaient encore trop doux pour qui tentait de l’aborder avec des idées derrière la tête.
Aussi, fut-elle abasourdie quand, un beau matin, son père lui annonça la nouvelle.
De sa grosse voix et sans préambule, il lui dit :
— Aujourd’hui est un jour de fête, les feux vont brûler toute la nuit.
Elle eut un regard surpris, il fallait un évènement de grande importance pour que son père, si réservé, si secret, lui adresse la parole directement. Il passait toujours par la mère quand il avait une remarque à faire à la fille. Sans cesse par monts et par vaux afin de ramener la pitance au foyer, ils n’avaient pas pris le temps de se connaître vraiment. Les hommes parlaient avec les hommes.
De temps en temps, quand le travail manquait, il se louait dans les familles des gadjé, pour les récoltes. Il venait ensuite s’asseoir auprès du feu, son éternelle pipe à la main et il écoutait les anciens raconter leurs souvenirs. C’est ainsi que l’on connaissait l’histoire chez les gitans, par la parole, le souvenir. Il prenait rarement part aux discussions, tant et si bien qu’on l’avait surnommé le muet. Et pourtant, tout le monde savait qu’il revenait de loin… des camps, là-bas, au delà des frontières.
Le soir, parfois, quand toutes les lumières étaient éteintes et que seule la lueur du feu au dehors éclairait la caravane, elle l’entendait parler à sa mère d’une voix douce. Mais jamais avec les filles. Ils ne manquaient pas d’amour, il ramenait toujours quelque chose pour les enfants quand le salaire avait été bon, mais il était peu expansif, le père.
Manuela n’osait pas demander la raison de cette fête surprise, elle craignait sa réponse. Les enfants n’avaient pas conscience des regards méfiants des villageois qui passaient aux abords du camp. À moitié nus, ils se pressaient les uns contre les au tres, comme une meute de jeunes loups dans leur terrier, riant quand l’un d’entre eux se brûlait le bout des doigts en s’approchant trop près des flammes.
Le père de Manuela finit par lui dire :
— La famille va s’agrandir, des cousins arrivent ce soir et, parmi eux, se trouve ton futur mari !
Il avait parlé vite, sachant que sa fille n’était pas préparée à cette nouvelle. Elle était restée muette. Un mari à seize ans ! Elle qui, pas plus tard qu’hier, jouait à chat perché avec ses amis !
Le soir venu, alors que sa mère l’avait forcée à prendre un bain, à se peigner et à revêtir ses plus beaux habits, elle s’était avancée, tel un automate, au milieu de la foule qui s’était formée autour de la roulotte.
Tête baissée et poings serrés, elle s’était juré de ne dire aucun mot de la nuit, voire du restant de sa vie…
Elle savait bien que ce jour devait arriver, mais la venue de ses règles, un an auparavant, ne lui avait pas mis la puce à l’oreille.
— Je pensais que tu ne serais jamais une femme, lui avait dit la mère en lui donnant la plus belle des claques qu’elle n’ait jamais reçue. Tout cela avec un large sourire, c’était la tradition.
Et la vie avait repris son cours, ses seins avaient poussés, mais dans sa tête rien n’avait changé, juste le regard des hommes…
Elle s’avança donc au milieu des gens, il semblait que tous les cousins de la région soient venus ! Les nouvelles allaient vite dans le monde des gitans ! Les guitares se turent et le silence se fit. Elle n’osait pas lever les yeux. Elle pensait que si elle le faisait, elle ne pourrait plus faire marche arrière. Manuela était trop jeune encore, elle voulait reste r chez ses parents. Si le mariage avait lieu, il faudrait partir chez la belle-famille, c’était toujours comme ça. Elle devrait servir la belle-mère, tant que le premier enfant ne serait pas arrivé ! Un enfant !
Manuela savait comment on faisait les enfants ! Ell e s’arrêta net. Jamais un homme ne la toucherait, c’était sale, honteux ! Elle avait souvent entendu ses parents dans la roulotte, il n’y avait pas de chambres, on dormait les uns à côté des autres. S’imaginer, elle, dans la même position, lui était intolérable.
Sa mère s’avança et la prit par la main. Avec une telle tendresse qu’elle en fut déconcertée. Elle la regarda et vit dans ses yeux tant d’amour et de compréhension qu’elle saisit le message muet. Toutes les femmes gitanes passaient par là. Une chaleur bienfaisante la parcourut.
Alors, timidement, elle tourna les yeux et elle le vit !
Au premier regard qu’ils échangèrent ils surent qu’ ils étaient faits pour se rencontrer. Aucun besoin de mots, de gestes, ils se comprirent. Au gr and soulagement des parents respectifs, ils s’approchèrent l’un de l’autre et se prirent par la main.
La fête dura toute la nuit. Sur des airs de flamenco, ils se jurèrent fidélité jusqu’à la mort. Le vaïda-chibalo, le chef de cérémonie lia les mains des mariés d’un foulard, selon la coutume gitane, et versa du vin dans leurs paumes, qu’ils burent en ri ant, avant de s’embrasser, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.
Pas de cérémonie laïque ou religieuse, pas avant d’ avoir des enfants, le geste qu’ils avaient accompli et la promesse échangée suffisaient à les considérer comme mari et femme. Ils parlèrent toute la nuit, se racontèrent leur vie, leurs espoirs et, au petit matin, elle le suivit avec son balu chon, après un rapide au revoir aux parents surpris, peinés et heureux à la fois.
Maintes fois, la grand-mère de Maria lui avait raco nté son histoire et l’enfant ne se lassait jamais de l’écouter.
Elles étaient très proches et Maria ne ratait aucune occasion d’aller la voir aux Saintes Maries de la Mer, où le couple s’était installé et avait vécu des jours heureux, auprès de leur Sainte Sara. Bien plus tard, Antonio, le grand-père, qui était un travailleur hors pair, avait pu acheter ce morceau de terrain et y loger sa grande famille, ils avaient dix enfants, plus forts les uns que les autres.
Maria revenait pour dire adieu à celui qui l’avait toujours soutenue dans ses décisions et qui avait permis qu’elle en soit là, aujourd’hui…
-2 -
Maria se rappela ce soir de septembre, où son propre père lui avait tenu pratiquement les mêmes propos. Elle avait dix-sept ans, un âge avancé pour une Gitane… Elle ne voulait pas se marier, elle voulait voir du pays, mais pas à la manière de son peuple. Son vœu secret, c’était de devenir écrivain, elle raconterait l’histoire de son peuple, rejeté depuis la nuit des temps. La jeune femme voulait faire comprendre la culture des gitans à ceux qui les considéraient tous comme des voleurs de poules ou des bandits de grands chemins.
C’est à l’école, pour la première fois, qu’elle avait compris sa différence. Le jour de la rentrée, chacun était sur son trente et un et, elle était arrivée en retard.
Un manteau usé sur les épaules, un vieux sac à bandoulière avaient suffi à en faire la risée de la classe. Les enfants peuvent parfois être odieux entre eux ! Ils sont naturels, pas comme leurs parents qui tentent de cacher leur dégoût quand ils croisent les gens du Voyage !
Son peuple était considéré comme faisant partie des parias de la société, cela elle le savait, mais elle n’avait jamais eu encore l’occasion de se sentir directement concernée. Un gitan ne se promène jamais seul…
Elle, elle les avait affrontés directement, elle s’était présentée à eux sans artifice, avec la tenue qu’elle arborait tous les jours. Elle s’était juste coiffée avec plus de soin, mais la nature reprenant vite le dessus, sa crinière noire s’était défaite, tant elle avait couru pour être à l’heure.
Maria avait pourtant déjà remarqué ce regard de méfiance des mères, serrant un peu plus fort la main de leurs enfants, quand ils passaient sur les marchés et qu’ils la voyaient, assise aux côtés de sa mère, proposant les paniers en osier qu’ils avaient mis des heures à confectionner. C’est cette première année d’école qui l’avait décidée. Il fallait à tout prix leur expliquer la richesse du cœur de ce peuple qui, malgré les brimades, les rejets, les insultes, continuait à vivre libre dans ses actes et dans sa tête.
Elle se faisait très discrète à l’école, buvant chaque parole de la maîtresse et, sans efforts, elle fut très rapidement la première de la classe.
Ceux qui, au départ, l’avait traitée deboumiane (Bohémienne),caraqueou personne (Forain douteuse.) et autres sobriquets, apprirent à la respecter et même à l’aimer, tant elle était toujours prête à aider son prochain. Sa curiosité était sans limites, elle voulait tout savoir et tout de suite. Tant et si bien que la directrice de l’école proposa à ses parents de lui faire sauter une classe.
Ce fut une véritable expédition ! D’abord la lettre, que le facteur amena jusqu’au campement, avec cet air que prennent les gadjé quand ils croisent u ne meute d’enfants débraillés, les cheveux en bataille et la morve au nez. La mère avait pris la lettre du bout des doigts et ce fut Maria, au retou r de l’école, qui dut la lire à ses parents.
— À quoi cela peut-il te servir d’aller à l’école ? avait rétorqué la mère.
Elle appréciait pourtant, avec fierté, quand ses vo isines se pressaient devant la caravane en attendant que sa fille soit disponible pour remplir les papiers ou écrire les lettres. Mais cela ne faisait pas partie de leur culture. Une femme se doit de se consacrer à son mari et à ses enfants. Savoir trop de choses rendrait sans doute sa fille malheureuse, quand elle serait obligée de tout laisser tomber !
Le père avait réagi de la même façon.
— Regarde papa, t’es bien content quand je peux t’aider pour tes papiers !
Elle savait qu’il ne trouverait rien à redire à cela et il n’était pas le dernier non plus à s’installer le soir autour du feu, pendant qu’elle lisait des contes aux enfants émerveillés et même aux adultes, qui faisaient semblant de ne pas écouter.
Maria était l’aînée de quatre enfants, il aurait dû y en avoir cinq, mais le bon Dieu avait rappelé à lui le seul fils de la famille. Cela avait été un drame dans toute la communauté. Jacinto, ce petit ange de deux ans, n’avait pas survécu à une mauvaise bro nchite. À l’époque, les roulottes en bois étaient ouvertes aux quatre vents et la famille avait déjà beaucoup de mal à remplir la marmite. L’hiver avait été rude et les enfants, plutôt que de jouer dans l es champs, passaient le plus clair de leur temps à tenter de se réchauffer autour du feu.
Jacinto avait toujours été fragile, il était le rayon de soleil de la famille, celui que les anges envoient pour la perpétuer. Tout homme rêvait d’avoir un fils, il signifiait la force, donnait le prestige à la famille et quand la tante avait annoncé la nouvelle au père, à la naissance du petit, Maria avait vu, pour la première fois, les yeux du père se remplir de larmes de bonheur. Il avait crié sa joie d’une voix triomphante, avait été félicité par tous les hommes présents et la fête avait duré plusieurs jours.
Mais le bon Dieu a ses raisons… Il avait repris le trésor qu’il leur avait donné. Depuis ce jour, le père ne parlait presque plus et la mère n’avait plus eu d’enfant.
Parfois, Maria devait manquer la classe car le chef du clan décidait d’emmener sa « tribu » un peu plus loin. Il fallait bien trouver du travail !
Mais son grand-père avait toujours réussi à la plac er dans une école pendant leurs longs déplacements Il la comprenait, lui ! D’ailleurs, elle ne savait pas comment, mais il était plus savant qu’elle et, quand il racontait l’histoire des gitans, il employait des mots que seul un érudit utilisait. Elle lui avait souvent demandé d’où lui venait toute cette science, il lui répondait par un clin d’œil mystérieux : «un jour je te dirai…», et elle se contentait de cette...
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