Une policière de vocation

Issène Djibrine

Description

Memadji et son amie Amdjedide rentraient après les premières épreuvesde leur examen. Interpellée par une policière pendant le trajet, Mémadjivoit sa moto confisquée pour des motifs fallacieux. Une convocation lui aété remise pour y répondre aux services centraux. Mais après desaltercations avec Amkalam, la policière, la jeune étudiante s’est aussitôtforgée une conviction. Sous la forme de défi, elle décide de faire carrière àla police. Fort heureusement, un concours de recrutement d’une gentféminine arrive à point. Mémadji y postule, et est reçue première, rangqu’elle occupera après la formation. Prise sous les ailes des briscards duservice, elle a eu un bon encadrement et a réussi à démêler plusieursénigmes. Remarquée par sa hiérarchie, elle poursuit sa formation àl’extérieur. Mais le cas le plus marquant de sa carrière est la prise du « Lion » mis en cage, véritable terreur contre qui des jeunes damesenvisageaient de descendre dans la rue et dénoncer le laxisme de lapolice.Pour un travail remarquable abattu, le corps a vu ses édiles décorés parJupiter. La jeune dame dédie pourtant sa médaille à la policière qui luiavait tantôt rendu la tâche difficile. L’ayant prise comme marraine, uneamitié sans faille lie désormais les deux dames. Au décès de Amkalam,blessée aux combats, Mémadji, devenue membre à part de la famille deson mentor, recueille son fils qu’elle garde avec elle à Barite, chez lesMbidaah où elle est nommée ambassadrice de son pays, Hanana dont lacapitale est Amsitepe. Devenu médecin, le jeune homme et son cousin, lefils de Mémadji, perpétuent cette union sacrée.

Sujets

• Littérature Tchadienne
• Afrique
• Roman

Informations

• Publié par: Toumai Editions
• Date de parution: 01 octobre 2021
• Nombre de lectures: 20
• EAN13: 9782376701521
• Langue: Français

Extrait

Une policière de vocation

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Issène Djibrine Une policière de vocation

Editions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents

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Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:[phone] e-mail: [e-mail]

 ISBN 978-2-37670-152-1 :

Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï en octobre 2021

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CHAPITRE 1 Amsitepe, ville cosmopolite Amsitepe est une ville cosmopolite de la République de Hanana, peuplée dedix millions d’âmes. Ses services administratifs, hérités de la colonisation, sont bien organisés, structurés, et leursprestations répondent aux attentesde l’ensemble des habitants, tant par leurs diligencesquepar leurgratuité. La population solidaire de cette contrée, partageait aussi bien les mêmes peines que les joies. Mais cette solidarité ne semble se construire que face au colon, considéré comme un envahisseur,venu s’approprier les biens de son sol et de son sous-sol. Seulement, après lui, cette solidarité, porteuse de paix et d’unité, s’est effritée, engendrant de nombreux conflits sanglants entre lespopulations laborieuses, d’agriculteurs etd’éleveurs qui, quelques années plus tôt, vivaient en harmonie. La luttepolitiquepost-coloniale n’est pas nonplus venue arranger les choses. Très tôt, la ville va connaître une guerre à répétition qui finira par détruire la quasi-totalité de ses structures et qui va laisser installer une déliquescence indescriptible. Celle-ci se traduira par des attaques à mains armées, obligeant la police judiciaire, un service en pointe dans la lutte contre la délinquance,d’être constamment sur le qui-vive. Ce corps est logé dans une vieille bâtisse d’une vaste cour de la ville d’Amsitepe. On y accède par deux portails dont l’un est tenu par un poste de police, chargé de filtrer les

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visiteurs. Dotée d’une compétence nationale,son pouvoir lui permetd’intervenir dans les affaires criminelles sur l’ensemble du territoire de Hanana. Organisée en sections, la Brigade de la police judiciaire est composée de : -La section des affaires criminelles -La section des affaires économiques -La section de la voiepublique, mœurs et mineurs -Le poste de police en tenue -La section des affaires internationales Son secrétariat est une plaque tournante de toutes les plaintes. Il les enregistre, leur affecte un numéro et une date de dépôt avant de les porter au bureau du chef pour lecture. Celui-ci les oriente, en fonction des faits décrits dans la plainte. Ainsi, les faits se rapportant au meurtre ou à l’assassinat relèvent de la compétence de la section criminelle. Un détournement de mineur, de la section mœurs et mineurs, tandis qu’un détournement des deniers publics, relève des compétences de la section économique. La section des affaires internationales traite les problèmes qui ont une ramification à l’étranger. Elle peut être assimilée à une sorte de ministère des affaires étrangères de lapoliceparcequel’enquête, en cours, appellepour être élucidée,à une coopération avec l’extérieur. Cette section dispose d’un moyen de communicationperformantqui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, en sus qu’il est en contact avec les autres sections des autres pays, membres de l’organisation internationale des Polices qui luttent contre les crimes perpétrés à travers le monde. Ainsi configurée, la Brigade peut enregistrer, dans la journée, une trentaine de plaintes pour divers motifs. Mais il est aussi 8

des jours où elle n’en accueille que très peu. Ce qui lui donne le temps de se concentrer sur les affaires déjà engagées. Les fonctionnaires officiant à la police judiciaire sont sélectionnés sur un critère de compétences. Le stagiaire est pris sous les ailes d’un ancienqui lui apprendles ficelles du métier. Ce dernier doit faire ses preuves à la Sécurité Publique,avant d’être déployé à lapolicejudiciaire. Les fonctionnaires de la police d’Amsitepele sont par vocation, traiter les affaires àl’amiable n’est pas dans leur jargon. L’officier de police judiciaire sait qu’il est noté, en fonction des affairesqu’il aura traitées, transmises au parquet, et non en fonction de son appartenance ethnique ou politique. Cette structuren’estpas un lieu de repos,l’officier est tenu dans ses investigations, par le délai de la garde à vue qu’il lui est difficile de respecter à cent àpour cent, en raison, quelquefois de manque des moyens. Si certains éléments d’Amsitepe luttent, jour et nuit, pour donner de la quiétude aux citoyens, d’autres, moins professionnels, mus par l’appât du gainfacile, Dieu seul saitqu’ils sont nombreux, mettent plutôt en difficulté la police avec le public, par leur comportement détaché de toute déontologie. Un individu, victime d’une injustice commise par un agent de police, seratenté de s’en édifier une vocation, à l’instant même de cette injustice. Lui aussi cherchera à entrer dans la police pour réparer lepréjudice subi: soitqu’il devienne son proprejusticier ouqu’ille soitpour tous. Ce combat contre l’injustice, sera-t-il incarné par l’étudiante Memadji, injustement interpellée sur la voiepublique,par une policière, décidée à lui donner du fil à retordre ? 9

CHAPITRE 2 Déclenchement de la vocation de l’étudiante Memadji Memadji et son amie Amdjedide viennentd’entamer une partie des épreuves des partiels, à l’Université. Sur le chemin de la maison, les deuxjeunes demoiselles, chacune sur sa monture,pensaientpar moments, auxpossibles notes qu’ellesobtiendraient pour valider les unités, indispensables à leurpromotion interne. Brutalement au détour d’une avenue, un coup de sifflet émis par une policière les interpelle, les ramène à la réalité. Amdjedide refuse d’obtempérer à l’injonctionde la policière en prenant fuite. Memadji, elle,s’est arrêtée net avec sa motocyclette. L’agentes’approche d’elle, sans exécuter un salut réglementaire, lui demande les pièces de sa motocyclette à savoir : carte grise, assurance et taxe de circulation.Avec la certitude d’être dans son bon droit et la fierté d’une citoyenne exemplaire, Memadji présente toutes lespièces à lapolicière mais celle-ci lui annonce la confiscation de son engin,pour délit de fuite,par ceque son amie Amdjedide a pris le large. Elle griffonne, sur un imprimé, une convocation à se présenter à la police et la lui tend. A cette sentence, Memadji tombe des nues, ne comprend plus rien, mais tente de se ressaisir en expliquant à la policière, qu’il n’y a pas un accident de circulation. Et par ailleurs, elle, Memadji,n’a pas fui à son injonction. -Jeune étudiante, vous prétendez m’apprendre mon travail ?Si vous n’avez aucun respectpour lapolice ancienne, maintenant, vous avez affaire à une nouvelle police avec mission de se faire respecter.

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