UNE SORCIÈRE BLANCHE EN CÔTE D’IVOIRE ou Les exploits d’une employée sans scrupules

Paul Allan

Description

L’histoire racontée ici décrit les tartuferies d’une manipulatrice sans état d’âme. Se voir propulser d’un poste de simple secrétaire à celui de Directrice Générale lui monte à la tête.Joséphine en fera voir de toutes les couleurs à ses collaborateurs en particulier Paul le nouveau Directeur Commercial.

Informations

• Publié par: Les classiques ivoiriens
• Date de parution: 01 janvier 2010
• Nombre de lectures: 139
• EAN13: 9782916472669
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

UNE SORCIÈRE BLANCHE
EN CÔTE D’IVOIRE
ou
Les exploits d’une employée
sans scrupules
CIV 266
10 B.P. 1034 Abidjan 10
[e-mail] SORCIÈRE BLANCHE EN CÔTE D’IVOIRE
AVANT PROPOS
Le récit qui va suivre est purement fctif. T oute
ressemblance avec l’entreprise et les personnages, qui vont
faire l’objet de notre histoire, serait purement fortuite.
Il est par ailleurs bien évident qu’on ne peut trouver
dans une entreprise de capitaux français, des individus aussi
dénués de moralité, que ceux dont il va être question ici. Eh
bien, hélas non, tout ceci n’est que pure ironie : l’exposé
qui suit s’inspire de faits réels.
A travers l’antagonisme entre les deux personnages
principaux que nous présentons ici, ce sont aussi deux
milieux sociaux différents qui s’affrontent. D’un côté Paul,
un fls de notable qui a reçu une éducation plutôt sévère,
parfois même dure, basée sur des valeurs morales strictes
et l’obligation d’avoir l’ambition d’être scolairement
parmi les premiers. Celle-ci s’est traduite par un parcours
académique sérieux, un solide bagage intellectuel, le goût
de l’effort et le besoin de toujours progresser. Néanmoins
rien de bien extraordinaire, la norme dans le « milieu » dont
Paul est issu.
De l’autre, Joséphine, une malotrue sans éducation,
d’une instruction des plus rudimentaires du fait de sa
paresse, sans scrupules et malhonnête. Elle est prête à tout
pour avoir de l’ar gent , sa seule valeur , et un titre ronfant
afn depouvoir«parader»etsatisfaireainsisavanité.
C’est parce que nous nous trouvons en Afrique
qu’une telle confrontation est possible. En France, dans
les grandes entreprises industrielles où Paul a été cadre,
Joséphine aurait tout au plus été employée au ménage des
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locaux : les secrétaires de Paul avaient un niveau allant de
Bac+2 à Bac+4.
La joute sera inégale entre d’un côté un esprit
aristocratique qui suit des règles de comportement, mais
qui a sa ferté, et de l’autre un gibier de potence qui n’hésite
jamais à poignarder dans le dos.
Quelle sera l’issue des hostilités ?
Ce sont les rebondissements d’une lutte toujours
plus acharnée que nous vous présentons ici.
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Chapitre I
LE PIÈGE EST TENDU
Paul est confortablement assis dans un bureau
spacieux, entouré de belles vitres teintées, garni de meubles
de standing. La lumière éblouissante du dehors est fltrée
par des stores. La climatisation, silencieuse, dispense une
fraîcheur de bon aloi, qui tranche agréablement avec la
chaleur étouffante régnant à l’extérieur. La cour bétonnée
et sans ombre que Paul a dû traverser pour parvenir à
cet espace confortable, presque cossu, était littéralement
écraséeparlesoleilde cedébutd’après-midi.
L’ensemble change agréablement de l’univers
habituel de Paul : un bureau en permanence éclairé aux
néons faute de lumière du jour suffsante, et jusqu’où
remontent des odeurs fétide s de matières en décomposition.
Derrière une table de bois grossier , Paul a droit à une simple
chaise en guise de fauteuil de direction, le tout trônant sur
un infâme carrelage. Paul offcie pourtant là-bas comme
responsable.
En face de Paul, une dame mince aux cheveux
blonds, souriante, enjôleuse même, lui fait une description
avantageuse de la société où ils se trouvent en ce moment.
La légè re pénombre dispensée par les stores, permet à la
dame de dissimuler un peu les ravages du temps et des bains
de soleils répétés. Mais au fl des minutes qui avancent, on
comprend que cette jouvence de surface n’est due qu’à des
régimes alimentaires draconiens et des teintures capillaires
sans cesse renouvelées.
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Elle s’est présentée comme étant Directeur
Administratif et Financier, mais malgré ses grands airs, elle
a plutôt l’allure et l’élocution d’une simple employée de
bureau.
Aux questions de Paul, elle répond qu’il n’y a pas
d’inquiétude à avoir , les produits commercialisés de très
bonne qualité et la concurrence insignifante. Ces derniers
temps, les résultats sont moins bons, mais c’est à cause du
directeur commercial qui s’occupe de ses propres affaires
au lieu de suivre les commerciaux. C’est aussi un voleur qui
a détourné de la marchandise. D’ailleurs le voici justement
qui passe ; en fn d’après-midi, on lui signifera son renvoi.
Ainsi, déclare la dame :
― Il faut un nouveau responsable pour s’occuper
des commerciaux. La direction en France qui me fait
confance, m’ademandé dem’en char ger .
Paul ne s’inquiète pas. Si ce monsieur ne fait pas
son travail et est malhonnête, il est bien naturel qu’on lui
demande de partir. En ce qui concerne l’avenir, la dame se fait
rassurante :
― Vous n’avez pas de craintes à avoir, c’est un grand
groupe, et en cas de problèmes, il y aura des opportunités
dans les autre s fliales de l’étranger . En attendant, le présent
est rose. La société vient d’être créée il y a peu et offre donc
de belles perspectives de développement. La mission est
donc passionnante…
La dame est lancée et Paul aura droit pendant encore
plusieurs minutes à un tableau enchanteur sur les promesses
de la société. Le poste à pourvoir dans l’immédiat est donc
celui du monsieur qui s’en va, mais :
― Je rentre bientôt défnitive ment en France, donc
c’est la direction de la société qui est à prendre dans un
proche avenir, déclare notre interlocutrice en regardant
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Paul droit dans les yeux.
Paul n’imagine pas un seul instant que la brave
dame qui a été cautionnée par Célimène, une autre française
en qui il a confance, ment comme elle respire ; il ne sait
pas encore non plus qu’il a affaire à une manipulatrice de
premier ordre. Il remarque néanmoins qu’implicitement, la
« DAF » se bombarde déjà directrice.
On passe ensuite aux choses sérieuses, bien que
déjà débattues au téléphone . D’abord la confrmation de la
durée de la période d’essai :
― Comme je vous l’ai déjà dit, la période d’essai
est de trois mois mais cela n’a pas de sens. On ne peut pas
évaluer un collaborateur en trois mois.
― Ecoutez, c’est ainsi, c’est la règle dans la société.
De toutes façons, ne vous inquiétez pas, il ne s’agira que
d’une simple formalité.
Puis on conclut avec le salaire :
― Je confrme que je souhaite un salaire minimum
raisonnable. En dessous je ne suis pas intéressé par le poste,
jepréfèreresteroùjesuis.
― Je vous garantis un salaire ce minimum et je
vais négocier avec la France pour que vous puissiez obtenir
plus. Vous avez droit aussi à un véhicule de fonction, celui
de votre prédécesseur.
Elle fait allusion au véhicule tout terrain (4x4) avec
lequel le futur condamné est entré dans la cour, pendant
qu’ils étaient en pleine conversation. Paul se tourne un
peu et jette un coup d’œil au dehors. A travers les stores
légèrement entrebâillés il distingue un engin massif,
visiblement assez récent et qui a bonne allure. Bien qu’il
vive depuis plus de dix ans en Côte d’Ivoire, Paul n’a
encore jamais eu l’occasion de piloter une telle voiture.
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Le jouet est tentant. Mais Paul sait aussi qu’on se lasse vite
des jouets.
― Le véhicule est en bon état de marche ?
― Encasdeproblèmes,ilyalemien!
Paul fnit par se demande r ce qu’elle va bien proposer
encore ! Il a, bien sûr , comme lors des entre tiens
téléphoniques, consigné soigneusement p