Zaouli, virtuose de la danse

Camara Nangala

Description

Ce jour-là, le Maître nous tint compagnie jusqu’à la récréation de la matinée. Il s’en alla ensuite rejoindre ses collègues à la Direction où se tenait une réunion. Nous ne le revîmes pas à l’heure où nous rentrions à la maison pour la pause de la mi-journée. L’après-midi s’écoula sans nous apporter la moindre nouvelle de lui. Mes camarades de classe et moi étions vraiment heureux de partir en vacances. L’atmosphère était tellement survoltée que je me laissai emporter. Toute la classe me réclamait, en effet, au cri de : « Zaouli ! On veut Zaouli ! ». La tentation était si forte que je ne pus résister à l’envie de faire le show. Peut-être ne le savez-vous pas. Mon truc à moi, c’est la danse. Je mis donc l’ambiance. Les écoliers des autres classes accoururent. Ils se bousculaient et s’agglutinaient aux fenêtres.

Sujets

• Littérature africaine
• Littérature Africaine
• Costa de Marfil
• Littérature africaine
• Roman
• Côte d'Ivoire
• Littérature Ivoirienne

Informations

• Publié par: Africa Reflets Editions
• Date de parution: 01 janvier 2022
• Nombre de lectures: 215
• Langue: Français

Extrait

Zaouli, virtuose de la danse

Le Zaouli

Le Zaouli désigne en Côte d'Ivoire, à la fois un masque et une danse traditionnelle du peuple Gouro. Synthèse des deux masques, le boulou et le djela , le zaouli est de ce fait également appelé « djelalou zaouli » qui signifie littéralement « Zaouli fille de Djela ». Créé à Zrabi Séhifla dans les années 1950 par Ouinnaila, le masque zaouli est animé durant ses prestations, par un rythme du même nom.

L’Unesco inscrit le Zaouli ivoirien sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le 6 décembre 2017.

Couverture & illustrations :ARE / SILUÉ I.Kassem Maquette :ARE / KOUASSI K. Marc Mise en page :ARE / OUATTARA Awa / KOUASSI K. Marc Suivi éditorial :OZÉ G. Roger Couverture & illustrations :ARE / SILUÉ I.Kassem

e © Africa Reflets Éditions, 3 trimestre 2022 e ISBN : 978-2-36997-042-2 (3 édition)

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.

CAMARA Nangala

Zaouli, virtuose de la danse

e 3 édition

Africa Reflets Éditions 01 BP 3648 Abidjan 01 [e-mail]

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Première partie

I

M on nom est Irié Bi Djangoné. Traduisez : Djangoné fils d’Irié. Mes camarades, à l’école, m’ont de tout temps appelé Zaouli. Mon histoire est toute simple comme celle de millions et de millions de petites gens de mon pays, la Terre d’Éburnie. Zorro Bi Irié, mon père, est cuisinier dans un petit hôtel situé dans la commune de Marcory. Il lui arrive de passer plusieurs mois sans percevoir son salaire. Il se plaint, pour cette raison, très souvent de son patron. Ma mère, pour sa part, est vendeuse de condiments au marché gouro d’Adjamé. Elle quitte la maison au milieu de la nuit pour ne rentrer qu’au déclin du soleil. Elle assume les dépenses du foyer chaque fois que le salaire de mon père se fait désirer. Ma mère est une vraie battante. J’en suis à me demander si ma modeste et petite vie vaut la peine d’être contée. Les gens préfèrent, en général, entendre parler de personnes fortunées ou de grandes vedettes de la chanson, du sport et du

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cinéma, ou encore de grosses pointures de la politique. La vie des petites gens me paraît pourtant riche et mérite d’être portée à la connaissance de tous. Ceux qui triment à longueur de journée pour survivre ont bien souvent des choses à partager avec nous. Dans le cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je suis d’un naturel jovial. Il en faut beaucoup pour me contrarier et jouer sur ma bonne humeur. Je suis cependant un peu triste en cette rentrée scolaire parce que l’école, pour moi, c’est fini. J’ai fait une fugue qui remonte au dernier jour de classe avant les grandes vacances.

Ce jour-là, le Maître nous tint compagnie jusqu’à la récréation de la matinée. Il s’en alla ensuite rejoindre ses collègues à la Direction où se tenait une réunion. Nous ne le revîmes pas à l’heure où nous rentrions à la maison pour la pause de la mi-journée. L’après-midi s’écoula sans nous apporter la moindre nouvelle de lui. Mes camarades de classe et moi étions vraiment heureux de partir en vacances. L’atmosphère était tel- lement survoltée que je me laissai emporter. Toute la classe me réclamait, en effet, au cri de : « Zaouli ! On veut Zaouli ! ». La tentation était si forte que je ne pus résister à l’envie de faire le show. Peut-être ne le savez-vous pas. Mon truc à moi, c’est la danse. Je mis donc l’ambiance. Les écoliers des autres classes accoururent. Ils se bousculaient et s’agglutinaient aux fenêtres. Cris et applaudissements provoquèrent un tel branle-bas que le Directeur vint en personne pour se rendre compte de ce qui se passait. Il arriva en classe alors que nous ne nous y attendions pas. Savez-vous

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