Alençon
42 pages
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Alençon , livre ebook

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Description

Au XVIIe siècle, et probablement au XVIe, la Halle aux Toiles se trouvait place du Palais, à deux pas du vieil Hôtel de Ville, des Juridictions (Palais de Justice) et du poteau d’infâmie, le pilori, où l’on attachait les condamnés à l’exposition publique.Il est probable que cette halle occupait dès le XVIe siècle exactement l’emplacement de la rue actuelle de la Halle-aux-Toiles qui ne fut ouverte qu’au commencement du XIXe siècle, en 1832, et qu’elle fut longtemps un vaste hangar reposant d’abord sur des colonnes en bois, puis Sur des piliers en maçonnerie.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346102679
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Adhémard Leclère
Alençon
I
LA HALLE AUX TOILES
I. — La vieille Halle aux Toiles et le Cours
Au XVII e siècle, et probablement au XVI e , la Halle aux Toiles se trouvait place du Palais, à deux pas du vieil Hôtel de Ville, des Juridictions (Palais de Justice) et du poteau d’infâmie, le pilori, où l’on attachait les condamnés à l’exposition publique.
Il est probable que cette halle occupait dès le XVI e siècle exactement l’emplacement de la rue actuelle de la Halle-aux-Toiles qui ne fut ouverte qu’au commencement du XIX e siècle, en 1832, et qu’elle fut longtemps un vaste hangar reposant d’abord sur des colonnes en bois, puis Sur des piliers en maçonnerie. Je crois que c’est dans cette halle que les protestants faisaient leurs prêches et se réunissaient avant la conversion du roi gascon qui, trouvant que Paris valait bien une messe, devait changer de religion. En tous cas, il est certain que c’est dans cette halle que les huguenots chantaient les psaumes en français quand Henri de Navarre, en 1576, peu de temps après la prise et l’occupation d’Alençon par Hertré, seigneur de Saint-Denis, fit son entrée et y fut parrain d’un enfant nommé Isaac Caillard-Deshayes.
Il y a donc lieu de croire qu’à cette époque cette halle avait remplacé le temple protestant ou calviniste que les partisans de la Ligue avaient détruit et qui devait se trouver sur le Boulevard, à la hauteur de l’Hôtel-Dieu, sur la rive gauche die la Sarthe. Cette installation dans la halle aux toiles n’était que provisoire assurément, en attendant qu’on eût entrepris de construire le temple de Saint-Blaise, lequel était exactement situé à l’entrée du Champ-de-Foire, entre les routes de Paris et de Sées, en avant du cimetière catholico-protestant qui devait occuper ou qui occupait déjà ce vaste enclos qu’un ormeau planté au milieu séparait en deux sections, l’une sainte et l’autre mécréane.
Cette halle aux toiles qui n’était peut-être pas la première établie, et qui pourrait bien avoir été élevée sur l’emplacement d’une plus ancienne, était très fréquentée, car alors le nombre des tissiers ou tisserands était considérable à Alençon, et celui des marchands de toiles était important 1 . Quand, vers la moitié du XVIII e siècle, les règlements de police qui avaient surtout pour but de créer des charges de gardes-jurés, d’aulneurs, et d’augmenter les ressources du roi, furent promulgués, la halle devint l’objet de la haine populaire et de réclamations nombreuses que le pouvoir En feignait de ne pas entendre.
En 1789, ces plaintes, ces colères se transformèrent en condoléances et trouvèrent place dans le cahier des marchands de toiles et dans celui des tisserands. On se plaignait des marqueurs, des mesureurs et des maîtres-jurés qui n’en pouvaient mais. Cependant, la vieille halle aux toiles durait et le mal persistait alors que la fabrication de la toile commençait à péricliter et que la filature du chanvre était amoindrie. Elle devait cependant demeurer ce qu’elle était tout le XVIII e et encore un tiers du XIX e siècle.
 
Vers 1690, alors que l’on commençait à démolir les murailles de la ville et de combler les fossés, qu’on poursuivait avec plus de persévérance que de franchise le but déjà entrevu de raser les remparts et d’en remplacer les portes par des barrières, on imagina de combler le fossé qui s’étendait de la porte de Sées à la porte die Lancrel. Ce travail important fut à peu près exécuté en l’année 1692 et la voie qui, de ce fait, se trouva créée, reçut le nom de Cours, un nom alors très à la mode, surtout dans la France du Nord, mais qu’on trouvait aussi dans le Midi qui l’avait pris de l’italien corso.
On voulait faire de ce Cours, qui était large et beaucoup plus beau que toutes les autres rues, une promenade où la population pourrait vaquer gaîment 2 . Pour ce, on avait à peu près nivelé le terrain, puis on y avait planté deux rangées d’ormeaux qui végétèrent tant bien que mal jusqu’en 1758. Ces arbres qui jetaient beaucoup d’ombre furent, a cette époque, remplacés par des tilleuls et ceux qui avaient survécu et qui se trouvaient placés entre les tilleuls furent abattus en 1762, en vertu d’une décision prise le 23 juin de la même année.
Une butte de terre très abrupte également entourée de tilleuls avait été réservée sur ce qu’on était convenu d’appeler la place du Cours, entre la rue Porchaine et le Cours, à hauteur de la vieille halle aux toiles, conséquemment de la rue de la Halle-aux-Toiles que nous connaissons. Cette butte qui n’avait pas été aménagée servait encore en 1805 de marché aux bœufs, vaches et veaux. Elle était ravinée, couverte de bouses qui en dévalaient et se répandaient jusque dans la rue. C’était une infection et une vaste ordure.
En face de cette butte était l’imprimerie Zacharie Malassis qui, bien que royale, était aussi clandestine 3 .
La place du Cours demeura ce qu’elle était avant qu’on y établît le marché au gros bétail, jusqu’en 1771, sans qu’on songeât à y mettre quelque chose. Mais à cette époque, le 20 janvier 1771, le Conseil de ville songea à faire construire, sur la place qui portait son nom, une halle dans laquelle « le grain qu’on y apporterait pourrait être à l’abri des injures de l’eau », et vota qu’il serait présenté une requête au conseil de Monsieur, frère du roi, seigneur de la ville, tendant à obtenir l’autorisation de couper le bois nécessaire aux charpentes dans la forêt de Perseigne, aux Bourses et à Elouvé. Il paraissait aux édiles de notre ville qu’on ne pouvait choisir un meilleur emplacement que celui-ci, lequel était situe à proximité des autres marchés et à la portée des habitants. Cependant, la chose demeura en projet et il fallut arriver jusqu’en 1808 pour qu’on songeât de nouveau à construire sur la place du Cours qu’on avait trouvée très convenable pour une halle aux blés, non une halle mais un théâtre.
Depuis 1778, la Justice avait abandonné son vieux Palais et, sous le nom de Juridictions, occupait le pavillon des comtes et des ducs d’Alençon au sein du vieux château 4 . D’autre part, en 1791, le Conseil de Ville s’était transporté de la place du Vieux-Palais à l’Hôtel de Ville qu’on avait construit sur la place du Château, et la vieille place n’avait plus que la halle aux toiles ;
Le sieur Poitrineau dont nous avons connu le dernier descendant lequel est décédé en 1912, celui-là même dont le magasin de blé avait été pillé par le peuple en avril 1789, le sieur Poitrineau avait, vers 1778, acheté l’ancien palais de Justice de la place du Palais, et l’avait fait aménager en salle de spectacle par l’architecte Delarue. C’est dans cette salle que les troupes de comédiens avaient donné des représentations pendant la Révolution, sous le Consulat, et depuis la proclamation de l’Empire.
En 1809, elle était très délabrée, point entretenue et, déjà, les artistes lui préféraient l’ancienne église du Collège qu’on avait désaffectée en 1791. Il était évident que la ville se trouverait bientôt amenée par l’opinion publique à construire un théâtre municipal où les troupes, — sinon impériales du moins protégées par le gouvernement de l’empereur qui leur avait assuré une ère de circulation fixée par un décret, — pourraient donner des représentations agréables au pouvoir.
C’est alors que Poitrineau devenu vieux et, dit-on, très dévot, propriétaire des immeubles voisins de la salle du spectacle, imagina que celle-ci était un danger pour ceux-là et qu’il avait péché contre Dieu en abritant si longtemps des troupes théâtrales, en mettant à l’occasion un peu de paradis dans Alençon. Il démolit sa salle de spectacle et se mit à fréquenter Notre-Dame, l’église die sa paroisse.
Vingt-deux ans plus tôt en 1791, malgré les événements considérables qui marquaient chaque jour et ceux qu’on prévoyait plus graves encore, l

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