Aragon et Valence - Barcelone, Saragosse, Sagonte, Valence
181 pages
Français

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Aragon et Valence - Barcelone, Saragosse, Sagonte, Valence , livre ebook

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Description

Cerbère. - Port-Bou. - La Tramontane. - Le cap de et l’Ampurdan. - Le dimanche à Figueras, la mantille. et le chapeau. - Gérone. LES Pyrénées, que Louis XIV crut avoir abaissées et que Napoléon voulut rendre françaises, font encore à l’Espagne un rempart puissant. A l’exception de sentiers impraticables durant la mauvaise saison, la chaîne n’est guère traversée qu’aux deux points où elle s’abaisse avant de se perdre dans la mer.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346104901
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
FAÇADE DE LA CATHÉDRALE DE TARRAGONE. — D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Jane Dieulafoy
Aragon et Valence
Barcelone, Saragosse, Sagonte, Valence
PRÉFACE
L ’ESPAGNE rappelle ces vitraux de couleurs vives dont les fragments réunis et isolés par des plombs épais sont compris dans une armature inébranlable. D’une manière générale, il existe entre chaque province des chaînes de montagnes plus ou moins hautes qui les séparent de l’ensemble du royaume comme la Péninsule Ibérique l’est du reste de l’Europe. Il en résulte que le climat, la flore, la race subissent des modifications profondes en rapport avec les différences de latitude, d’altitude et d’orientation. Ces caractères particuliers que fortifièrent les difficultés de communication facilitèrent la constitution de groupes autonomes bien distincts. Le Catalan, entreprenant, longtemps mêlés aux juifs, possesseur de rades sûres, navigue, va chercher fortune au loin, tandis que le Valencien, retenu par la fécondité du sol, travaille péniblement le jardin cultivé par ses pères. Le Galicien, fils d’une terre pauvre, loue d’un bout à l’autre de l’année ses robustes épaules à qui veut les charger. Le montagnard du Guipuzcoa, campé sur la frontière est contrebandier depuis que la douane fait vivre ceux qui la fraudent. Les femmes de Biscaye se montrent vaillantes et fortes devant les rudes travaux des champs. L’Aragonais fier et noble, descendant légitime des soldats qui vainquirent Annibal à la bataille de Cannes a défendu ses privilèges avec acharnement et on le surprend encore à dire à ses rois :
«  Nous qui valons autant que toi et qui, ensemble, valons mieux que toi, nous t’avons fait roi pour que tu fasses droit ; sinon, non.  »
Vainement de grands monarques ont voulu détruire ces habitudes d’indépendance. Charles-Quint, empereur d’Allemagne, n’obtint pas toujours l’ obéissance et ne put arracher à l’Espagne les subsides nécessaires pour combattre le protestantisme flamand. Philippe II ne rencontra pas plus de souplesse chez ses peuples et s’il brisa le Juzticia d’Aragon, ses débiles successeurs ne gardèrent point le pouvoir de destituer un Alcade de Biscaye.
Aujourd’hui encore, par ces temps de centralisation administrative, chaque province conserve son caractère, ses mœurs, ses préférences, ses haines, ses aspirations et ne les sacrifie qu’à la défense de l’honneur national. Devant l’ étranger les distinctions de caste s’effacent, les jalousies s’éteignent, les griefs s’oublient. Alors il n’y a plus ni Catalan, ni Aragonais, ni Basque, ni Castillan, ni Valencien ; I/ n’y a que des héros. Le sol les engendre comme ailleurs, dans les terres promises poussent à l’état sauvages les meilleurs fruits.
A quelle cause doit-on attribuer cette homogénéité politique de la nation acquise en dépit de l’état physique du sol et du particularisme de chaque province ? L’ Espagne en est redevable à sa lutte obstinée contre l’envahisseur arabe et à la croix qui fut pour elle le signe de ralliement. Dans sa constitution actuelle elle date en effet des guerres entreprises pour rejeter le musulman au delà des mers. A cette époque se créa une sorte de fédération catholique. Les états divisés s’unirent contre l’oppresseur. Pendant des siècles, ils voulurent leur affranchissement, ils eurent confiance en leur Dieu, ils s’aidèrent de tout leur courage pour obtenir l’aide du ciel. A celle école, ils apprirent la persévérance et l’amour de la Patrie. De cette longue épreuve sortit l’Espagne d’Isabelle et de Ferdinand, une Espagne croyante, pleine de défiance envers les hommes, dure, farouche, telle que les pays qui ont souffert. Et depuis le faisceau ne s’est pas rompu, malgré les ferments demeurés dans les provinces qui se souviennent d’avoir été des royaumes.
En même temps que Sobrarbe, Léon, Castille et Arayon s’unissaient et se fondaient en une seule monarchie, ils sortaient de la barbarie et s’élevaient à un état de haute culture intellectuelle. Les guerres heureuses sont des stimulants énergiques, des agents de régénération. L’Egypte après l’expulsion des Hycsos, la Grèce victorieuse des Perses, Rome au lendemain des guerres Puniques, les Arabes tant que dura l’impulsion de la conquête, l’Europe au retour des premières croisades, connurent des périodes de prospérité dues à un effort immense, couronné de succès. Le triomphe de l’Espagne sur les Maures eut une action analogue et prépara une admirable période. On peul dire que les plus belles œuvres de son génie artistique et littéraire furent conçues dans les provinces du Nord qui, les dernières, cédèrent à l’envahisseur, et qui, les premières, l’expulsèrent. Léon, Aragon et Pastille luttèrent tous pour la cause de la foi indivisiblement liée à la Patrie. c’est est dans la robuste poitrine de leurs fils que palpita toujours un cœur chrétien, c’est de leur sang que furent arrosées les pierres des forteresses musulmanes. Si l’on veut bien comprendre l’Espagne, juger ses mœurs, ses coutumes, ses arts, il faut revivre dans ces contrées où se réfugia la monarchie vaincue. C’est là que s’est formée celle nation vigoureuse dont les maîtres régnèrent sur une partie de l’Europe et dont l’autorité s’étendit jusqu’au Nouveau-Monde. Mais si l’ Espagne s’est faite de provinces chrétiennes, elle a grandi trop près des royaumes musulmans pour ne pas en avoir subi l’influence. On verra par la suite combien elle fut profonde et durable sur l’âme, le cœur, l’esprit et l’intelligence de celle héroïque nation.
 
Ce n’est pas en vain qu’un pays subit une domination de huit siècles.
L’ÉCOLE DES TROMPETTES. — DESSIN DE J. LAVÉE.
CHAPITRE I

Cerbère. - Port-Bou. - La Tramontane. - Le cap de et l’Ampurdan. - Le dimanche à Figueras , la mantille. et le chapeau. - Gérone.

JEUNE FILLE DE FIGUERAS EN MANTILLE. DESSIN DE MIGNON .
L ES Pyrénées, que Louis XIV crut avoir abaissées et que Napoléon voulut rendre françaises, font encore à l’Espagne un rempart puissant. A l’exception de sentiers impraticables durant la mauvaise saison, la chaîne n’est guère traversée qu’aux deux points où elle s’abaisse avant de se perdre dans la mer.
La porte de l’Occident évoque de grands souvenirs historiques. Que de conquérants, que de guerriers franchirent la Bidassoa ! que de princes, que de courtisans campèrent sur ses rives ! Qui oublierait Philippe IV conduisant au roi de France sa fille, l’infante Marie-Thérèse ? Aujourd’hui l’ère des conquêtes est close, et il ne saurait être question de mariages princiers. La République n’a pas d’enfants à établir. Autres temps, autres voyageurs. Des artistes, des savants, des touristes arrivent fascinés par la couleur, séduits par la virginité des archives endormies dans les châteaux ou les vieux palais, curieux d’atteindre les rives du Mançanarez, d’apercevoir la silhouette de la Giralda, de rêver dans cette charmante cour des lions, banale à force d’être célébrée.
La porte de l’Orient, ce col du Perthus qui donne accès dans l’ancien royaume d’Aragon ne fut pas moins bien partagé. Pompée et César la franchirent. Puis les Goths la traversèrent pour s’établir dans le pays, auquel ils laissèrent leur nom. Plus tard et durant la période où les pirates musulmans infestaient la mer, de Gibraltar jusqu’au golfe de Rosas, le commerce choisit cette route qui, de Narbonne, amenait vers I intérieur les marchandises du Nord descendues par le Rhône ou celles qui venaient d’Italie en suivant la voie de terre.
L’Islam a été repoussé, les corsaires ont disparu et la porte de l’Orient a conservé son importance en dépit du temps et de l’amélioration des transports maritimes. Seule la ligne du chemin de fer a été assez puissante pour déplacer le courant et le rapprocher de la mer qu’elle longe.
Aussi bien les voyageurs qui abordent l’Espagne par le Nord-Est, s’inquiètent-ils peu des arts chrétiens ou musulmans, des influences ou des origines ; les points de vue scientifiques les laissent également calmes et de sens rassis. Apollon cède le pas à Mercure.
La gare française de

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