Armée du Rhin - Campagne de 1870
87 pages
Français

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Armée du Rhin - Campagne de 1870 , livre ebook

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Description

Depuis la campagne de 1866 contre l’Autriche, l’équilibre européen était rompu ; des oscillations politiques se produisaient fréquemment et on sentait que le pivot de la situation menaçait de se rompre à chaque instant. La question du Luxembourg avait failli amener cette rupture, l’inexécution du traité de Prague était une cause toujours présente, il devenait évident pour tous qu’un jour ou l’autre, et pour une cause peut-être en dehors des prévisions, l’édifice politique chancelant tomberait et qu’une lutte violente s’ouvrirait.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346124930
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Ferdinand Quesnoy
Armée du Rhin
Campagne de 1870
A MON EXCELLENT AMI
 
MONSIEUR DE CORNELY PRUD’HOMME

COLONEL D’ÉTAT-MAJOR EN RETRAITE
Au moment de notre départ pour la campagne de 1870, votre cœur de soldat et de patriote souffrait de ne pouvoir plus prendre sa part des travaux de notre année. Je vous promis alors le récit journalier de tous les faits de guerre et des émotions qui s’y rattachent. Vous savez par quelles tristes circonstances j’ai été empêché de tenir ma promesse, et maintes fois elles m’ont rappelé vos prévisions.
Votre expérience vous rendait prophète quand, en juillet, vous m’écriviez : «  Ma confiance s’évanouit depuis que je vois mettre aux brancards les poulains inexpérimentés et conserver pour le renfort les timoniers éprouvés ;  » là est, en effet, le secret de beaucoup de choses, et j’espère que ce récit vous dira comment elles se sont produites.
 
F. QUESNOY.
PRÉFACE
Le récit des événements de guerre est toujours, une œuvre difficile, parce que personne n’ayant le don d’ubiquité, chacun raconte ce qu’il a vu selon son impression personnelle et concentre tout autour de sa sphère d’action. Ce n’est donc que par la multiplicité des documents que l’histoire se fait, et ces documents ne seront jamais assez nombreux pour mettre la lumière sur les événements douloureux et surprenants qui se sont déroulés dans notre pays.
Nous n’avons pas à en rechercher les causes ; elles sont nombreuses et résident dans notre politique, dans notre administration, dans notre état social, dans notre organisation militaire, en un mot dans tout ce qui constitue la vie d’un peuple ; mais nous désirons mettre en évidence les faits accomplis pour y chercher des enseignements, persuadé que la meilleure leçon est celle de l’expérience.
Notre but a donc été de retracer fidèlement les faits, de recueillir toutes les impressions, de suivre jour par jour les phases du grand drame qui se déroulait sous nos yeux, et de rattacher, autant que possible, les effets aux causes.
Il est difficile de dire tout ce que l’on croit être, d’abord parce que l’on peut se tromper dans ses appréciations et qu’il faut toujours redouter une erreur, même involontaire ; mais il est facile de se renfermer dans les faits et de n’en tirer que les déductions rationnelles et logiques qui n’échappent à personne. Cette réserve est surtout commandée par les divergences d’opinions qui se sont manifestées sur les actes de l’armée du Rhin.
Nous n’avons pas cru devoir réfuter les exagérations qui ont eu cours aux premiers moments, persuadé qu’une connaissance plus complète des faits apporterait une plus juste appréciation de leur valeur ; aussi, pour les mettre en lumière, avons-nous voulu vivre de la vie du soldat de cette brave armée ; dire ses travaux, ses fatigues, ses peines, ses privations ; la montrer vaillante au feu, résignée dans le malheur et toujours admirable.
Si les résultats n’ont pas été ceux que nous pouvions espérer, il faut en chercher la cause dans des raisons multiples d’organisation et de direction, et non dans le bon vouloir et les efforts de tous ceux qui avaient à faire acte d’obéissance.
Qu’une nouvelle et meilleure organisation militaire nous donne force et puissance, que des institutions libérales et respectées rétablissent l’harmonie, et notre pays se remettra bientôt d’une secousse qui a pu l’ébranler, mais non l’abattre !
CAMPAGNE DE 1870
ARMÉE DU RHIN
Depuis la campagne de 1866 contre l’Autriche, l’équilibre européen était rompu ; des oscillations politiques se produisaient fréquemment et on sentait que le pivot de la situation menaçait de se rompre à chaque instant. La question du Luxembourg avait failli amener cette rupture, l’inexécution du traité de Prague était une cause toujours présente, il devenait évident pour tous qu’un jour ou l’autre, et pour une cause peut-être en dehors des prévisions, l’édifice politique chancelant tomberait et qu’une lutte violente s’ouvrirait.
Dans cette prévision, nous avons modifié nos lois militaires, nous avons cherché à avoir sur pied de nombreux bataillons, nous avons changé notre armement, nous avons organisé des réserves pour les ambulances et le campement, nous avons enfin voulu nous mettre sur un pied respectable. Mais toutes ces choses ne s’improvisent pas, il faut du temps pour faire accepter des lois militaires, même lorsqu’elles abrègent la durée du service, et il fallait plusieurs années pour établir le mouvement normal qui devait nous donner une armée nombreuse, régulière, disciplinée et habituée au maniement des armes.
C’est dans cette période de transformation que la guerre de 1870 est venue, on peut dire, nous surprendre.
Je n’ai pas à rappeler ni à apprécier les complications politiques qui se sont produites. Elles seront examinées en d’autres lieux par des juges compétents ; mais déjà il est acquis que nous avons trop présumé de nos forces numériques en hommes et de nos préparatifs militaires ; que nos retards forcés, que notre manque de cohésion nous ont été fatales, et que l’absence de plan, sinon conçu, du moins exécuté, a présidé à la série d’événements désastreux qui ont marqué cette campagne depuis son début.
Durant la courte période qui a précédé le départ des troupes, nous avons assisté à toutes les indécisions apportées dans l’organisation de l’armée, et ce n’était pas sans une certaine crainte que nous voyions les hésitations, non-seulement dans la désignation des chefs, mais même dans la composition des différentes parties de l’armée.
D’abord il s’agissait de former trois armées, sous le commandement de maréchaux. C’était, de l’avis de tous les hommes compétents, une mesure sage, parce qu’elle réunissait dans une main expérimentée une force imposante, obéissant à la voix du même chef et dont toutes les fractions pouvaient se prêter appui dans des circonstances déterminées ; mais il paraît que les raisons qui avaient dû faire prévaloir l’idée des trois armées n’ont pas pu triompher, et nous avons appris la formation de sept corps, c’est-à-dire de sept unités, par conséquent de sept volontés qui pouvaient ne pas interpréter de la même façon les exigences des différentes situations et, par suite, ne pas s’entr’aider efficacement. Bien que placés sous le commandement d’un seul chef, ces sept corps devaient se trouver si éloignés les uns des autres, que l’unité de commandement pouvait n’avoir pas le temps de s’exercer, en présence des incidents créés par la nature du terrain et les dispositions d’attaque de l’ennemi ; aussi avons-nous vu le fractionnement amoindrir considérablement notre résistance, quand une plus grande cohésion aurait probablement opposé une barrière aux attaques vigoureuses de l’ennemi et changé la face des choses au début de la campagne.
Une circonstance, dont il fallait tenir grand compte, devait influer sur l’organisation de l’armée et modifier ses dispositions. Voulait-on une guerre offensive ? il fallait des masses imposantes sur les points d’attaque choisis. Voulait-on une guerre défensive ? il fallait encore de grosses masses sur les points d’attaque probables, et nous n’avons pas vu que pour l’un ou l’autre cas ces dispositions aient été observées. Bien des choses de détail, je le sais, peuvent contrarier les combinaisons et empêcher la réalisation des plans ; mais quand des embarras se produisent au début d’une campagne, alors que l’on n’a à remplir que les premières in

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