Au Sinaï - Palestine et Syrie
79 pages
Français

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Au Sinaï - Palestine et Syrie , livre ebook

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Description

Avant de transporter le lecteur dans les contrées que nous avons l’intention de parcourir, il sera bon de jeter un coup d’œil d’ensemble sur l’Orient et sur les différentes voies qui peuvent nous conduire au but.Le temps n’est plus où de rares privilégiés avaient seuls parcouru l’Orient Méditerranéen, où les Châteaubriand, les Lamartine, les Théophile Gautier même écrivaient le récit de ce qu’ils avaient vu, de ce qui leur était advenu comme l’histoire précieuse d’événements peu communs.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346099733
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
G. de Lombay
Au Sinaï
Palestine et Syrie
AVANT-PROPOS
Ce livre contient le récit de nos voyages en Syrie, en Palestine et dans la péninsule du Sinaï, ainsi que des considérations générales sur l’Orient et une étude de la condition sociale des habitants des contrées que nous avons visitées.
Ces pays, auxquels se rattachent tant de souvenirs religieux, nous les avons parcourus non en pèlerin, comme tant d’illustres écrivains avant nous, non en croyant obéissant pieusement à l’impulsion de sa foi, mais en libre-penseur, intéressé, il est vrai, par les choses de la religion comme il peut l’être par les questions historiques, par l’archéologie ou par tout ce qui se rapporte aux sciences naturelles. Notre but a été simplement de raconter les incidents de nos voyages et de montrer ces régions sous leur aspect actuel ; en recherchant l’exactitude et la réalité, nous avons cru que la vérité se dégagerait d’elle-même du merveilleux de la légende. Pas plus que nous n’avons essayé de guider le voyageur, ce qui, par la trop grande précision nécessaire aurait été peu conforme aux procédés de la littérature en même temps qu’une superfétation, nous n’avons cherché à entrer dans des controverses bibliques ou théologiques. Hormis quelques rares incursions sur ce terrain, qui d’ailleurs étaient indispensables, nous nous sommes soigneusement écarté du domaine de la religion et de l’exégèse, comme aussi, pour ne blesser aucune conviction, nous nous sommes dispensé, sauf quelques traits décochés ça et là, de tourner en ridicule aucune croyance.
Nous nous sommes efforcé de dépeindre la majesté immuable du Sinaï, la sauvagerie déserte de ses sites désolés, ses montagnes massives, dénudées et sanglantes. Quoiqu’en littérature, il soit plutôt de règle d’insister sur ce qui différencie que sur ce qui rapproche et uniformise, nous avons évité de contribuer à une légende fausse en le représentant comme une contrée merveilleuse, absolument différente des autres régions montagneuses et pour ainsi dire étrangère à la terre. Nous y avons vu de la végétation, des cours d’eau et de la terre fertile ; nous l’avons raconté, au risque de pécher contre une des règles de l’art, mais mû par le désir d’être exact et vrai. Là où la vérité était en jeu, nous avons pensé qu’elle vaudrait bien la peine d’une infraction à la couleur locale, s’il venait à l’idée de quelqu’un de nous reprocher d’en avoir manqué.
Un dernier chapitre est consacré à l’étude d’une question qui paraîtra peut-être étrangère au sujet ; comme on pourra s’en convaincre en le lisant, nous ne sommes pas de ceux qui trouveraient entièrement satisfaisante la solution que de récents travaux ont apportée à la question de l’esclavage. Puisqu’il s’agit, dans ce chapitre, de la condition des habitants des pays visités par nous, nous n’avons pas cru sortir de notre cadre en nous en occupant. D’ailleurs, dans l’histoire, le Sinaï et l’esclavage ne se rattachent-ils pas l’un à l’autre par des liens intimes ? Les Hébreux, fuyant à travers la mer Rouge devant les Egyptiens, aspiraient à la liberté, assurant que leurs ancêtres étaient venus s’établir en Egypte en qualité d’hommes libres et non comme captifs. Pharaon, au contraire, (s’appelait-il Meren-Ptah ou autrement ?) prétendait les maintenir dans le pays de Gochen en vertu des droits que possède un maître sur ses serfs ou ses esclaves. Quoiqu’on ne doive pas assimiler les aborigènes de l’Afrique aux Hébreux de l’exode qui se répartirent ensuite en douze tribus portant les noms des fils de Jacob, leur cas offre cependant avec celui des Israélites assez d’analogie pour qu’il soit permis de traiter la question de l’esclavage à propos du Sinaï.
 
L’AUTEUR.
CHAPITRE I er
VERS LE CROISSANT
Avant de transporter le lecteur dans les contrées que nous avons l’intention de parcourir, il sera bon de jeter un coup d’œil d’ensemble sur l’Orient et sur les différentes voies qui peuvent nous conduire au but.
Le temps n’est plus où de rares privilégiés avaient seuls parcouru l’Orient Méditerranéen, où les Châteaubriand, les Lamartine, les Théophile Gautier même écrivaient le récit de ce qu’ils avaient vu, de ce qui leur était advenu comme l’histoire précieuse d’événements peu communs. L’époque des bricks à voile sur lesquels on élisait domicile pour une année entière, c’était aussi celle où l’Orient était une contrée lointaine et inconnue dont on aimait à entendre raconter les merveilles. L’occidental y perdait toutes ses attaches avec le monde qu’il avait quitté pour entrer dans un milieu nouveau ; ses relations étaient changées, ses pensées elles-mêmes se modifiaient peu à peu au contact des caractères et des mœurs auxquels il devait infailliblement se plier ; s’il avait plus de difficultés à vaincre, il pénétrait aussi plus avant dans la connaissance des hommes et des choses. Qui ne se rappelle la maison que Lamartine habita à Beyrout, puis, plus tard, vers le milieu de ce siècle, le séjour prolongé de Théophile Gautier à Constantinople ? Le divin poète et le grand prosateur s’y assimilèrent, pour ainsi dire, l’Orient goutte à goutte et ils le quittèrent avec, une connaissance profonde autant que rare du pays. Aujourd’hui, on le visite en touriste ; on arrive comme une bombe, on jette un regard, on passe et l’on n’emporte qu’une impression fugitive.
Félicitons-nous de ce que le nombre croissant de ceux qui ont parcouru ou désirent observer les contrées orientales vulgarise la connaissance des pays islamiques mais recommandons-leur de ne pas trop se hâter ; la compréhension de ces milieux si différents des nôtres exige une préparation et un apprentissage des sens moraux et physiques qu’il est impossible d’acquérir d’emblée ou de posséder par intuition.
Ce qui demeure, après que ce flot toujours grossissant de visiteurs occidentaux s’est écoulé, c’est l’influence de plus en plus sensible de la civilisation européenne sur les pays de l’Islam. Depuis le commencement de ce siècle, l’Orient, resté fermé au progrès, a été en réalité animé d’un mouvement rétrograde. Il s’étiolait dans son isolement pendant qu’autour de lui tout se modifiait au grand désavantage de ceux qui restaient inactifs. Quel pouvait être l’avenir d’une contrée qui s’obstinait à vivre de ses traditions et de sa routine en écartant d’elle-même les inventions modernes et les exemples profitables ?
Quant au commerce et à l’industrie, la situation n’était guère meilleure jusqu’ici qu’au moyen-âge. Quand on pense que c’est encore à l’aide de caravanes de chameaux que tous les transports se font à l’intérieur de l’Asie-Mineure, on ne s’étonne plus de la décadence de la prospérité matérielle dans cette contrée si vaste et encore bien peu connue. Toutes ces populations, d’origines si diverses, pâtissaient de l’inertie musulmane aveuglée par le dernier rayonnement d’une ancienne gloire qui faisait mépriser aux ottomans les perfectionnements dont ils ne trouvaient pas le germe chez eux. Ces races aujourd’hui dominantes, ces Francs, inventeurs des chemins de fer et des bateaux à vapeur, ne les avaient-ils pas contraints à fuir devant leurs armées victorieuses ? N’avaient-ils pas fait trembler Vienne et inféodé à leur joug d’airain la moitié de l’Europe ? La Hongrie, la Pologne, une bonne partie de la Russie n’avaient-elles pas ob

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