Belligérants, blessés, prisonniers de guerre - À propos de la guerre hispano-américaine
61 pages
Français

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Belligérants, blessés, prisonniers de guerre - À propos de la guerre hispano-américaine , livre ebook

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Description

Toutes les conjectures sont permises sur l’issue de la guerre engagée entre les Etats-Unis et l’Espagne, et dont les chances sont à la merci du grand inconnu. Le seul fait certain, ce sont les maux qu’elle enfantera, et que les progrès de l’art de la destruction, sur terre et sur mer, rendront encore plus terribles. Mais l’humanité ne perd jamais ses droits, et c’est à lui faire sa part légitime et pratique que nous voulons consacrer ce travail, dont les visées ne vont pas au delà d’une simple étude, appuyée d’un ensemble de documents relatifs à la condition des belligérants, des blessés et des prisonniers de guerre.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782346104055
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
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Édouard Romberg
Belligérants, blessés, prisonniers de guerre
À propos de la guerre hispano-américaine
BELLIGÉRANTS BLESSÉS PRISONNIERS DE GUERRE
Toutes les conjectures sont permises sur l’issue de la guerre engagée entre les Etats-Unis et l’Espagne, et dont les chances sont à la merci du grand inconnu. Le seul fait certain, ce sont les maux qu’elle enfantera, et que les progrès de l’art de la destruction, sur terre et sur mer, rendront encore plus terribles. Mais l’humanité ne perd jamais ses droits, et c’est à lui faire sa part légitime et pratique que nous voulons consacrer ce travail, dont les visées ne vont pas au delà d’une simple étude, appuyée d’un ensemble de documents relatifs à la condition des belligérants, des blessés et des prisonniers de guerre.
Le bon vouloir et les manifestations sympathiques des gouvernements n’ont pas fait défaut, depuis bientôt cinquante ans, pour mitiger les souffrances causées par l’état de guerre ; mais, sauf la Convention de Genève, d’ailleurs incomplète, ces efforts n’ont abouti à aucun acte positif dans le domaine international, le seul qui présente un fondement solide, et c’est à la charité individuelle et collective plutôt qu’au progrès du droit des gens qu’il faut rendre grâce, des adoucissements apportés à la situation des diverses catégories. des victimes d’un fléau inséparable de la condition humaine.
Convention additionnelle de Genève de 1868, Conférence diplomatique de Bruxelles de 1874, Congrès des œuvres d’assistance en temps de guerre, de Paris, en 1879, nombreuses conférences internationales de la Croix-Rouge, etc., etc., partout on rencontre des vues humanitaires et des projets, le plus souvent très étudiés et très recommandables ; nulle part des actes définitifs qui lient les gouvernements et les peuples.
La Convention de Genève, qui elle-même est née de l’initiative privée (on sait que le promoteur en fut un citoyen genevois, M. Henri Dunant, que le spectacle du champ de bataille de Solférino avait profondément ému), a produit le bienfait inestimable d’assurer une protection efficace aux militaires blessés, en neutralisant les ambulances et les hôpitaux où ils sont recueillis, et en permettant de les renvoyer après la guérison. L’Espagne fit acte d’adhésion à la Convention, immédiatement après sa signature 1 . Par un ordre. royal du 6 juillet 1864, le cabinet de Madrid acceptait la neutralisation et autorisait la création d’une société (le secours aux blessés, sous les auspices de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Dès le lendemain, le comité central, composé de douze chevaliers de cet ordre pour la langue de Castille, s’installait sous la présidence du chevalier de justice, général Osset. Les Etats-Unis adhérèrent à cet acte seulement le 1 er mars 1883 2 . Ces deux pays sont donc tenus de s’y conformer pendant la guerre actuelle.
 
La question de l’extension de la Convention de Genève aux victimes des guerres maritimes, qui présente une importance spéciale dans les circonstances présentes, est à l’étude depuis trente ans. Déjà en 1867, le gouvernement italien avait adressé au conseil fédéral suisse un message à l’effet de l’engager à provoquer la réunion d’un congrès ayant pour but de reviser l’acte de 1864 dans certaines parties, et surtout de faire entrer dans son cadre les combats sur mer.
Une assemblée libre dans laquelle dix-sept Etats se trouvaient représentés par cinquante-sept délégués, s’était réunie à Paris, pour le même but, au mois d’août 1867, sous la présidence du comte Sérurier. Cette assemblée adopta, à titre de vœu, l’extension de la Convention de 1864 aux militaires blessés dans les armées de mer.
La démarche du gouvernement italien, dont nous venons de parler, fut accueillie par le Conseil fédéral suisse avec la faveur qu’il a toujours témoignée pour les œuvres d’humanité. Mais les circonstances ne permirent point d’y donner une suite immédiate, et ce fut seulement au mois d’août 1868 que le Conseil fédéral adressa à tous les gouvernements qui avaient successivement adhéré à la Convention de 1864 l’invitation de prendre part à un nouveau congrès, qui se réunirait à Genève, afin d’examiner et d’arrêter les améliorations dont les dispositions en vigueur étaient susceptibles, notamment l’extension aux guerres navales, « moyennant les garanties nécessaires, des principes posés pour la guerre de terre, en vue de la protection des blessés ». Quatorze puissances répondirent à cet appel ; l’Espagne et les Etats-Unis ne figurent pas dans le nombre. Les séances du Congrès eurent lieu du 5 au 20 octobre 1868. Le rapport sur les articles concernant la marine fut présenté par le contre-amiral Coupvent des Bois. « Nous avons admis, dit le rapporteur, dans la plus large échelle, le principe de la neutralisation sur mer du personnel médical, religieux et hospitalier ; nous avons étendu ce principe de la neutralité à tout navire-hôpital militaire en fonctions, c’est-à-dire ayant à bord des malades et des blessés. » Les articles proposés par la commission furent longuement discutés avant leur vote par le Congrès. Toutefois, ces dispositions ayant été communiquées aux différents gouvernements représentés à cette assemblée, plusieurs de ceux-ci déclarèrent ne pouvoir adhérer à différents points. Le premier projet fut modifié en conséquence, et le Congrès adopta un texte définitif dans sa séance du 20 octobre 1868. Il fut signé par les plénipotentiaires des quatorze Etats représentés : l’Allemagne du Nord, l’Autriche, le grand-duché de Bade, la Bavière, la Belgique, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse, la Turquie et le Wurtemberg. On trouvera le premier projet et le texte définitif aux pièces annexées.
La Convention de 1868 déclare, en résumé, pour la partie navale, que les embarcations qui, ayant recueilli des naufragés ou des blessés, les amènent à bord d’un navire soit neutre, soit hospitalier, jouissent d’une neutralité aussi complète que possible ; que cette neutralité est également acquise au personnel religieux, médical et hospitalier de tout bâtiment capturé, et qu’il est libre de rejoindre son pays après les évacuations de blessés faites par le vainqueur ; que les bâtiments-hôpitaux militaires, tout en devenant la propriété du capteur, ne peuvent être détournés de leur affectation médicale pendant la durée de la guerre (la France avait proposé, et l’Angleterre et l’Allemagne avaient accepté, que les bâtiments-lazarets destinés déjà à cet usage pendant la paix jouiraient d’une neutralité complète en ce qui concerne le matériel et le personnel) ; que tout bâtiment de commerce, à quelque nation qu’il appartienne, chargé exclusivement de blessés et de malades dont il opère l’évacuation, est couvert par la neutralité, laquelle sauvegarderait même le chargement du navire de commerce, pourvu que ce chargement ne fût pas de nature à être confisqué par le belligérant ; que les marins et les militaires embarqués, blessés et malades, à quelque nation qu’ils appartiennent, seront protégés et soignés par les capteurs.
Dès le 23 octobre 1868, le Conseil fédéral transmit aux Etats contractants de 1864 les articles additionnels pour solliciter leur adhésion. La France seule d’abord, et ensuite par une note collective avec l’Angleterre, proposa quelques modifications à l’acte tel qu’il était sorti des délibérations du Congrès. Des observations ou des demandes d’éclaircissements parvinrent d’autres pays ; les choses traînèrent en longueur, et, en attendant, la guerre de 1870 éclatait avant que rien fût terminé. Dans la prévision que les hostilités puissent s’étendre sur mer, la France et l’Allemagne convinrent, sur la proposition du gouvernement fédéral suisse, que les dispositions additionnelles de 18

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