Campagne de l armée du Nord en 1870-1871
81 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Campagne de l'armée du Nord en 1870-1871 , livre ebook

-

81 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Création de l’armée du Nord.Octobre 1870.L’armée du Nord n’a jamais eu un effectif de plus de 50,000 combattants, en y comprenant deux brigades détachées, l’une dans l’est, l’autre à Abbeville ; elle n’a donc pas eu par le nombre la même importance que les autres armées de la République, mais elle s’est fait remarquer par sa forte organisation, par sa discipline et par l’excellent esprit dont elle n’a cessé d’être animée. Dans les luttes qu’elle a soutenues, sans se laisser entamer, contre des forces supérieures, elle a puissamment contribué à rétablir et à maintenir l’honneur du drapeau, si profondément atteint par les désastres et les capitulations sans précédent, qui avaient jeté le pays dans une situation désespérée.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346125029
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Léon Faidherbe
Campagne de l'armée du Nord en 1870-1871
A MONSIEUR GAMBETTA
 
Membre du gouvernement de la Défense nationale.
 
 
MONSIEUR,
 
C’est à vous que je dois l’honneur d’avoir commandé une armée française devant l’ennemi ; je ne crois pouvoir mieux faire que de vous dédier le récit des opérations de cette armée dans l’accomplissement de sa noble mission : défendre le sol de la patrie contre l’étranger, ou sauver, au moins, l’honneur de nos armes en succombant dignement.
 
Si votre ardent patriotisme juge que nous avons fait tout ce qu’il nous était possible de faire, ce sera pour moi une grande satisfaction.

Le général de division, ex-général en chef de l’armée du Nord,
L. FAIDHERBE.
CAMPAGNE DE L’ARMÉE DU NORD EN 1870-1871,
Avec une carte, des notes et des pièces justificatives
Création de l’armée du Nord.
Octobre 1870.
L’armée du Nord n’a jamais eu un effectif de plus de 50,000 combattants, en y comprenant deux brigades détachées, l’une dans l’est, l’autre à Abbeville ; elle n’a donc pas eu par le nombre la même importance que les autres armées de la République, mais elle s’est fait remarquer par sa forte organisation, par sa discipline et par l’excellent esprit dont elle n’a cessé d’être animée. Dans les luttes qu’elle a soutenues, sans se laisser entamer, contre des forces supérieures, elle a puissamment contribué à rétablir et à maintenir l’honneur du drapeau, si profondément atteint par les désastres et les capitulations sans précédent, qui avaient jeté le pays dans une situation désespérée. Son histoire mérite donc quelqu’intérêt et cette notice donnera les renseignements les plus essentiels sur son organisation et sur ses opérations.
M.A. Testelin est nomme commissaire de la Défense nationale dans la région du Nord.
Lorsque M. Gambetta, ministre de l’intérieur, n’écoutant que son dévouement à la cause de la défense nationale, partit de Paris en ballon, pour activer l’organisation de la défense dans les départements, il investit dans chaque région, des pouvoirs les plus étendus, les hommes qui, par leur patriotisme et leur énergie, lui parurent les plus propres à le seconder. Dans le Nord, ce fut M.A. Testelin qui, nommé commissaire délégué du Gouvernement pour les départements de l’Aisne, du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, reçut la mission d’utiliser les ressources militaires considérables que présentait cette riche contrée. Il invita donc les généraux qui se succédèrent dans le commandement de la troisième division militaire à prendre des mesures à cet effet, mettant à leur disposition toute l’autorité dont il était investi et les moyens d’action de toute nature qu’ils pouvaient désirer. Il les pressa d’organiser des forces capables de tenir la campagne, ou tout au moins d’empêcher les ravages des coureurs venant par petits détachements rançonner le pays à grande distance des forces ennemies encore éloignées. Tous ses efforts furent inutiles, il ne put rien obtenir. On ne pouvait, lui fut-il répondu, que défendre les places. Mais on ne cherchait même pas à améliorer les éléments de cette défense, désorganisés par les envois de matériel à Paris. On se bornait à habiller et à armer les gardes mobiles, sans se préoccuper d’y former des cadres convenables. Quant aux troupes de ligne, on tirait de sept ou huit dépôts établis dans la région des détachements qui étaient expédiés vers le centre de la France, pour être versés dans d’autres corps ; chacun d’eux renfermait plus d’un millier d’hommes, avec les cadres incomplets de deux compagnies. En fait d’artillerie, il n’existait à Lille qu’une seule batterie et encore était-elle hors d’état de marcher. Enfin, pour la cavalerie, le dépôt du 7 e dragons, pouvait à peine fournir quelques cavaliers d’escorte.
Le colonel du génie Fane est adjoint au commissaire de la Défense nationale.
Pour sortir de cette situation, M. Testelin s’adressa au colonel Farre, directeur des fortifications à Lille, et se le fit adjoindre à la délégation de la Défense nationale, avec le grade de général de brigade, vers le 15 octobre. On se mit immédiatement à l’œuvre. On s’occupa de recueillir les éléments d’organisation des forces dont on disposait, de rechercher les anciens militaires avec lesquels on pouvait constituer des cadres ; de faire un recensement du matériel de toute nature existant dans les places, pour se rendre compte des ressources et en faire une meilleure répartition ; enfin, de trouver des éléments pour la création immédiate des batteries de marche. On chercha à stimuler l’ardeur des fonctionnaires qui devaient concourir à la nouvelle organisation par tous les moyens dont on disposait. Ce travail pénible, qui ne pouvait marcher qu’à travers des difficultés de toute nature, en présence d’une autorité divisionnaire au moins indifférente, commençait à donner cependant quelques résultats, lorsque le 22 octobre, le général Bourbaki vint prendre le commandement supérieur de la région du Nord.
Le général Bourbaki est nommé au commandement de la région du Nord.
22 octobre 1870.
Quoique profondément découragé par nos revers, le général Bourbaki ne resta pas indifférent aux essais d’organisation qu’on avait entrepris ; il les appuya de toute son autorité et prit le général Farre pour chef d’état-major général du corps d’armée du Nord qu’il voulait constituer ; mais il faut dire que la confiance dans l’efficacité de la prolongation de la défense lui faisait défaut ; lui qui venait de voir anéantir de magnifiques armées ne pouvait fonder beaucoup d’espoir sur un ramassis de recrues, de prisonniers évadés, de miliciens mal armés et tout-à-fait novices. D’un autre côté l’opinion ne lui était pas très favorable et se défiait de lui à cause de ses anciennes relations intimes avec la cour, à cause de son commandement de la garde impériale qu’il exerçait au moment de la guerre, et surtout à cause de son voyage mystérieux et romanesque de Metz à Londres.
Les troupes dont on disposait consistaient en infanterie de ligne et en garde nationale mobile. L’infanterie comprenait des effectifs assez nombreux réunis dans les dépôts, sans cadres. Quant à la garde mobile, elle se composait de bataillons d’un effectif de 1,200 à 1,500 hommes, par conséquent trop nombreux pour pouvoir être maniés.
Il fut arrêté que tous les bataillons entrant dans l’armée active seraient constitués à cinq compagnies de 150 hommes, avec trois officiers par compagnie. Deux nouvelles batteries étaient en formation ; on s’occupa d’en créer d’autres encore, notamment du calibre de 12.
Une batterie de ce calibre qui se trouvait à Mézières fut rappelée pour être mise en état de faire campagne. On fit venir de la Fère tout le matériel inutile à la défense qu’on y put trouver et qui fournit des éléments précieux ; le transport de ce matériel à Douai put être terminé la veille même du jour où la Fère fut investie. Le général Treuille de Beaulieu et le colonel directeur Brian imprimèrent la plus grande activité aux travaux de la direction d’artillerie de Douai qui dut pourvoir les places d’approvisionnements nécessaires, sans négliger la fabrication de campagne, les approvisionnements de cartouches, etc.
On obtint du ministre de la marine cinquante pièces de gros calibre pour ajouter à l’armement des places. Partout une activité fiévreuse fut déployée et

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents