Causeries sur la Tunisie agricole
112 pages
Français

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Causeries sur la Tunisie agricole , livre ebook

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Description

SOMMAIRE : La petite Colonisation. — Mode d’exploitation d’un Domaine rural. — La Main-d’ŒuHe agricole. — Les Etudes archéologiques et la Colonisation. — Les Forêts. — L’Hydraulique agricole. — Les Biens habous. — Les Terres sialines. — La Culture maraîchère. — La Culture du Tabac. — Les Oliviers sous le régime de l’achour. — Les Terres à bon marché.Le voyageur en Algérie est heureux de voir, sur tout le parcours du littoral, des villages français entourés de jardins et de fermes rappelant l’aspect de la France et ayant toutes les apparences du bien-être.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 1
EAN13 9782346083695
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charles Riban
Causeries sur la Tunisie agricole
A Monsieur TERRAS,
Chevalier de la Légion d’Honneur, Président de la Chambre Consultative d’Agriculture ;
 
A Monsieur DE CARNIÈRES,
Membre de la Chambre Consultative d’Agriculture, Directeur du journal La Tunisie Française.
 
 
 
 
MES CHERS AMIS,
 
L’un de vous m’a donné l’idée d’écrire, dans son journal, des Causeries agricoles ; l’autre m’a fourni de nombreuses occasions d’étudier les questions qui intéressent la Colonie, à la Chambre agricole qu’il préside avec tant de compétence.
C’est donc remplir un devoir tout naturel que de vous prier d’agréer la dédicace amicale de ce petit volume.
 
CH. RIBAN.
DIVISION DE L’OUVRAGE
CHAPITRE I er . — Questions de Colonisation. — II. — Culture des Céréales.  — III. — Fourrages et Bétail.  — IV. — Vigne et Vinification.  — V. — Cultures et Procédés divers.
PRÉFACE
J’ai réuni dans cet opuscule les rapports que j’ai été chargé de présenter à la Chambre d’Agriculture de Tunisie et les chroniques agricoles que j’ai publiées dans le journal La Tunisie Française. Ce sont des observations que j’ai eu l’occasion de noter sans prétention, soit pendant le cours de mes études pratiques, soit à la suite de nos discussions à la Chambre d’Agriculture.
Je n’ai rien à changer à ces articles et à ces rapports. Malgré de longs mois écoulés depuis leur apparition, je suis obligé de constater qu’aucun des vœux (à part deux ou trois peut-étre) émis, soit par le journal auquel j’ai collaboré, soit par la Chambre d’Agriculture dont j’ai l’honneur de faire partie, n’a reçu encore la satisfaction demandée. On nous promet toujours, on reconnaît la légitimité de nos revendications, et nous continuons toujours à attendre la réalisation de ces promesses d’amélioration d’un régime fiscal, prohibitif et suranné, qui est le principal obstacle au développement de la colonisation.
Il est de notoriété publique que l’esprit et l’ensemble des impôts tunisiens sont aussi favorables à l’importation, qu’ils sont écrasants pour la production et l’exportation. Et ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que tout le monde est d’accord là-dessus, même M. le Directeur des Finances.
La culture maraîchère et fruitière reste impraticable ; elle ne pourra être tentée avec succès que lorsque l’Administration aura modifié le taux et surtout le mode de perception des droits actuels.
La culture du tabac, qui a été rémunératrice autrefois, est prohibée par la législation actuelle ;
La culture de l’olivier, et surtout la fabrication de l’huile, sont entravées par le régime de l’achour, qui pèse sur le nord de la Tunisie, alors que le centre et le sud jouissent d’une liberté complète de fabrication et de culture :
L’élevage et le commerce du bétail sont écrasés par les droits réitérés qu’il faut payer au fisc à l’occasion de chaque transaction :
Les droits de marchés, de portes et d’exportation paralysent le commerce des laines et des peaux et rapportent très peu au Trésor ;
Le recrutement de la main-d’œuvre devient très difficile depuis que l’Administration a imaginé d’exiger la medjba de tous les nègres qui immigrent en Tunisie ;
Etc., etc.
Et cependant, l’Administration a d’autant plus le devoir de réaliser enfin des réformes, sur lesquelles on est d’accord en principe, que toute l’agriculture traverse une période critique, par suite de la mévente des vins et de l’avilissement des prix des céréales et des huiles.
Il ne faut donc pas s’étonner si la colonisation française, en Tunisie, subit un temps d’arrêt.
Elle ne pourra reprendre son mouvement en avant que si le Gouvernement se décide à lui accorder, par des réformes équitables, les justes encouragements qu’elle ne cesse de demander à son esprit de justice.
C.R.
CHAPITRE I er
QUESTIONS DE COLONISATION

SOMMAIRE : La petite Colonisation. — Mode d’exploitation d’un Domaine rural. — La Main-d’ŒuHe agricole. — Les Etudes archéologiques et la Colonisation. — Les Forêts. — L’Hydraulique agricole. — Les Biens habous. — Les Terres sialines. — La Culture maraîchère. — La Culture du Tabac. — Les Oliviers sous le régime de l’ achour.  — Les Terres à bon marché.
I
La petite Colonisation
Le voyageur en Algérie est heureux de voir, sur tout le parcours du littoral, des villages français entourés de jardins et de fermes rappelant l’aspect de la France et ayant toutes les apparences du bien-être.
Les statistiques officielles constatent l’importance et la vitalité de cette population de travailleurs agricoles.
De 1830 à 1840, 2.743 hectares sont concédés à la petite colonisation ; il s’y établit 316 familles, formant 1.580 individus.
De 1840 à 1851, ces concessions s’élèvent à 101.675 hectares ; la population rurale augmente de 40.913 habitants ; de 58 millions, le commerce passe à 83 millions.
De 1851 à 1860, 251.550 hectares sont concédés ; 85 centres nouveaux sont créés, et la population rurale augmente de 42.493 individus.
De 1860 à 1871, les ventes et concessions de terre atteignent le chiffre de 79.733 hectares ; de 86.538, la population rurale passe à 118.747. De 157 millions, le commerce atteint le chiffre de 306 millions.
De 1871 à 1880, 218 centres sont créés et 435.498 hectares sont concédés ; il en résulte une augmentation de la population agricole de 50.483 ; le commerce s’élève à 420 millions.
Enfin, en 1892, le rapport de M. Burdeau sur l’Algérie constate que sur un total de 187.033 individus formant la population agricole, 147.678 y ont été amenés par la petite colonisation, et que sur les 1.400.000 hectares composant le domaine européen, 871.205 ont été acquis par cette même petite colonisation.
Les 218 centres agricoles créés de 1871 à 1880 avaient au début 38.788 individus ; ils en ont aujourd’hui 50.483, soit un accroissement de 36 % ; sur ces 218 villages, 135 sont en voie de développement, 45 sont stationnaires, 38 seulement sont en décroissance.
L’Algérie, après soixante ans d’occupation, compte 492.000 colons, et son commerce atteint le chiffre d’un demi-milliard. Sa population a doublé dans ces dernières années.
Si l’on en excepte les Etats-Unis d’Amérique, aucun pays n’a donné l’exemple d’un développement aussi rapide.
Les naissances y dépassent, les décès de 34 pour mille, soit 50 % de plus qu’en France.
Ce sont de beaux résultats ; mais il faut bien dire qu’ils n’ont été obtenus qu’au prix de sacrifices considérables.
Nous ne parlerons pas de ces vaillantes générations mortes à la peine, fauchées avant l’age par les lièvres de la Mitidja, du Chélif ou de la Seybouse ; nous ne parlerons pas non plus de tous ceux qui, ruinés avant d’avoir atteint le but, ont dû regagner le sol natal ; nous parlerons seulement des sacrifices pécuniaires du Gouvernement français qui, pour implanter des travailleurs sur la terre d’Algérie, n’a pas hésité à dépenser largement les millions, afin de donner des terres aux colons, leur construire des villages et des fermes, leur acheter le matériel et les animaux.

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