Crocco le Brigand des Deux-Siciles

Carmine Policastro

Description

Lors du long processus d'unification italienne... Carmine Crocco grandit dans les montagnes pauvres et besogneuses de la Basilicate. Las des injustices subies par la plupart des humbles, marqué par les violences endurées par sa mère et sa soeur, animé par une vengeance tenace, il se mue peu à peu en déserteur puis en brigand, dirigeant sa haine contre les riches et les arrogants. Aux côtés d'anciens militaires de l'armée des Deux-Siciles en débâcle, il combat même l'invasion et l'occupation de l'armée sardo-piémontaise de Garibaldi venue du nord pour annexer le royaume du sud, sa rancoeur prenant une forme inattendue lors de cette lutte sans merci, le propulsant à la tête de la révolte civile. Peu connu de notre côté des Alpes, Carmine Crocco est l'un des héros populaires de l'Italie du Sud. Un Robin des Bois latin si l'on devait utiliser une formule à l'emporte-pièce. Il est aujourd'hui au cœur de ce roman-confessions écrit par C. Policastro qui, après "Le Cœur d'hirondelle", continue de dire son attachement et sa filiation à l'Italie. Toutefois, pour être biographique, cette œuvre ne saurait être hagiographique, l'auteur sondant plus précisément les failles dans les motivations d'un personnage qui aura cédé peut-être aveuglément à la violence née de ses frustrations.

Sujets

• Aventurier
• Unification
• Garibaldi
• Italie

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 20 septembre 2012
• Nombre de lectures: 37
• EAN13: 9782748391305
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Crocco le Brigand des Deux-Siciles

Carmine Policastro Crocco le Brigand des Deux-Siciles

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0117661.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

I Je vis dans ce bagne depuis presque trente ans. Lors de mon procès de 1872 je fus condamné à mort pour meurtres, assassinats, rébellions en groupe armé, extorsions en tous genres et mises à sac. Mais pour autant, les attendus, pourtant chargés du jugement, ne donnent ni la pleine mesure d’une réalité qui fut bien pire, ni l’origine de ce qui avait déclenché l’absurdité d’une violence devenue familière. Vous qui allez me lire ne vous attendez pas à trouver dans ce récit tout ce qui peut exalter l’âme, mais bien le contraire, vous n’y verrez que le côté sombre né à la lumière des souffrances des uns, des trahisons des autres, des vendettas issues des humiliations et de l’exacerbation de sentiments contrariés : les plus futiles, comme les plus vertueux. Je suis né dans une petite commune de la Basilicate, Rionero in Vulture,dans la montagne duMonticchiofaite de châtaigniers, de bois à la végétation fournie, de verts pâturages et de clairières enchantées. Le village, accroché à la pente, est exposé au soleil levant. Non loin, les vignes et les oliviers sont plantés sur des lopins de terres que ducs, contes et barons louent aux pauvres paysans qui contre une part misérable font de leur mieux pour les faire fructifier. Plus de dix mille âmes vivent là et quotidiennement, des les premières lueurs du jour, travaillent à rendre fertile cette terre ingrate, qui, par sa maigre reconnaissance, viendra à peine calmer la faim de leurs enfants.

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Juste au dessus, accroché dans un raidillon un peu plus pentu, on remarque un petit groupe de pauvres masures en torchis, faites de bric et de broc, où chaque famille vivant ici est bien plus misérable que sa voisine. Chacun subsiste tenant la faim péniblement à distance. De toutes les manières, la misère leur collera à la peau pour toujours, entourés de leur unique trésor : une famille nombreuse, parfois de vieux parents inutiles et immobiles, une chèvre, quelques poules et des lapins. Les plus chanceux possèdent un cochon noir à engraisser pour l’hiver et l’énergie pour retourner une terre qu’ils ne posséderont jamais. Ils partagent avec leurs animaux leur sombre tanière enfumée, dans la puanteur et la crasse épaisse qui leur sert de carapace. Dans le village chacun se tenait sur ses gardes, toujours à la merci d’un mouchard au service de la police du roi Ferdinand. Voici quelques années il avait été ré-intronisé après l’occupation française de Joachim Murat, puis de Joseph Bonaparte le frère de l’empereur. Mais personne n’avait rien changé au sort des pauvres bougres des campagnes, toujours sous le joug de la noblesse et des propriétaires qui n’avaient pour seul programme que des promesses à proposer. Globalement la misère nous rapprochait, les langues de vipère, trop bien pendues, des commères animaient le village où il restait encore un peu joie et de solidarité à partager pour se rassurer ensemble. Il y avait aussi, pour ceux qui avaient de quoi payer, le cordonnier et le maréchal ferrant, et le maître d’école. Parmi les habitants on retrouvait aussi quelques revenants de tous ceux qui s’en étaient allés, sous les

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